Catégorie : Pamphlets

Petits textes satiriques envers qui vous savez

  • Le nerf de la guerre

    Il est bon d’envoyer les jeunes au front protéger la patrie
    Tandis qu’à midi on déjeune parmi les gens de sa fratrie.
    Il est bon de faire confiance à notre grand chef des armées
    Qui traite avec insignifiance ceux qui voudraient nous alarmer.

    Il est bon d’huer l’ennemi qu’on nous livre dans les médias
    Car il ferait ami-ami avec le diable dans l’immédiat.
    Il est bon d’aller rabaisser les insoumis, les complotistes
    Qui veulent nous faire transgresser notre position égoïste.

    Il est bon de nourrir son roi avec l’argent de nos impôts
    Même s’il en fait payer l’octroi au risque d’y laisser sa peau.
    Il est bon de tonitruer tout ce qu’on nous a rabâché
    Et s’il faut d’aller se ruer aux rayons des supermarchés.

    Et si demain il y a la guerre, ce sera du chacun pour soi ;
    On l’a déjà vécu naguère, on le vivra quoiqu’il en soit
    Car la vie est une bataille où l’on mange ou l’on est mangé
    Pour autant que, vaille que vaille, soient tués tous les étrangers.

    Illustration de Yuliy Ganf sur https://www.lambiek.net/artists/g/ganf_yuliy.htm .

  • Il est content, le mouton !

    Il est content de voyager et savourer sa liberté ;
    Il est heureux de dépenser l’argent gagné au jour le jour ;
    Il est fier d’être avantagé sans se sentir déconcerté
    De voir sa vie référencée par l’état sur tout son parcours.

    Il est ravi d’être au courant de ce qui s’ passe sur sa planète ;
    Il se réjouit d’avoir élu un président sévère mais juste.
    Il se distrait en parcourant les réseaux de son intranet
    Et tant pis si cela pollue son environnement vétuste.

    Il est joyeux quand la télé lui fait avaler des couleuvres ;
    Heureusement il a le sport, les jeux sur tout autant de chaînes.
    Il est radieux de s’atteler à cotiser aux bonnes œuvres
    Et profiter dans les transports de son smartphone qui l’enchaîne.

    Il est confiant dans le système qui le protège des tempêtes
    Et de la misère qui règne dans d’inextricables nations.
    D’ailleurs pour briser l’anathème, il ira voir là où ça pète
    Lors des vacances qui s’astreignent d’y apporter la compassion.

    Bref, il est enchanté le mouton et va lui-même à l’abattoir
    Quand on lui dit de se piquer contre les mauvaises pensées
    Qui lui font dire qu’on le tond et qu’il n’a d’autre échappatoire
    Que d’accepter sans critiquer d’être bien mal récompensé.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Marianne en vacances

    Avec son ami polonais ou ukrainien… Qu’est-ce que j’en sais ?
    Marianne au bord de la Mer Noire se prélasse et prend son panard.
    Elle l’appelle son p’tit cochonnet, je crois qu’ils seraient fiancés…
    Quoiqu’il en soit, dans sa baignoire, pas besoin de petit canard.

    Si sur les plages naturistes, vous voyiez leurs corps allongés,
    Vous ne sauriez les reconnaître tant ils échappent à leurs légendes :
    Lui et son sexe miniaturiste, présomptueux et mensonger ;
    Elle et l’enfant promis à naître de leurs parties entre les jambes.

    Je ne sais pas qui baise l’autre… ou sont-ils à égalité ?
    Par contre il faudrait être aveugle car c’est nous qui payons plein pot.
    En attendant, tous deux se vautrent dans la pure illégalité
    Tout en laissant au petit peuple le soin de payer ses impôts.

    Tableau de Ryszard Kaja sur https://polishpostergallery.com/gallery/?q=Kaja_Ryszard .

  • Les sénateurs

    Dieu a créé les sénateurs pour on ne sait quelle raison ;
    Sans doute mettre à la retraite les vieux ministres à propension.
    Sans se montrer blasphémateurs à tenter la comparaison,
    Ils ont peur que ne soit soustraite cette faveur de leur pension.

    Pas d’Ehpad pas plus que d’hospice pour tous nos anciens dirigeants
    Mais les bras tendus de Morphée à la chambre des sénateurs
    Où, dès franchi le frontispice du grand palais Luxembourgeant,
    Ils gagneront comme trophée un grand sommeil réparateur.

    Dormez, mourrez, mais par pitié, cessez de jouer des manettes
    Comme si après le « Game Over », il y avait des parties gratuites
    Et que vous vous précipitiez vers cette nécropole pas nette
    Même si vous vous croyez sauveurs de cette institution fortuite !

    Tableau de Thomas Hans.

  • Au royaume des borgnes…

    Dans la rue, parmi le p’tit peuple, tous les gens s’épient et se lorgnent
    Les uns les autres avec envie pour monter au cran supérieur
    Mais au royaume des aveugles, les rois élus parmi les borgnes
    N’ont d’yeux que pour être asservis à l’éden fiscal ultérieur.

    Marianne, au-dessus des regards, n’y voit que du feu de leurs yeux
    Qu’elle crève d’envie d’éloigner de son secrétaire à tiroirs
    Celui-là même où hier, hagard, son petit roitelet orgueilleux
    A chu après s’être éborgné par le reflet de son miroir.

    La république des m’as-tu-vu en marche, à cheval, en voiture
    Passe son temps comme un chat à mordre la main du peuple qui le nourrit.
    Et Marianne fort dépourvue, alors qu’arrive la froidure,
    A beaucoup de fil à retordre pour danser avec les souris.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La république dans la course

    Il nous aura bien fait marcher avec sa République en marche
    Vers un avenir qui ne souffre ni de manque et ni d’excédent.
    Remarquez, on l’a bien cherché à croire qu’avec sa matriarche
    Il nous éloignerait du gouffre pour mieux nous faire tomber dedans.

    Maintenant, c’est au pas de course qu’il faut le suivre autour du monde
    Depuis Davos jusqu’en Afrique selon la grogne réactionnaire.
    Quelques coups de pouce à la bourse pour rassurer tous ceux qui grondent
    En maîtrisant la pompe à fric au gré des puissants actionnaires.

    Hélas rien ne sert de courir alors qu’on est parti sans point
    À son permis de reconduire le roi chez lui lorsque ça urge.
    Ne laissons pas Marianne mourir de chagrin, seule dans son coin
    Et arrêtons de nous conduire comme des moutons de Panurge !

    Illustration de Lorenzo Mattotti.

  • Maquillage médiatique

    Bonne nouvelle les endormis, les neutres et les insignifiants !
    Vous pouvez continuer ainsi, d’autres prennent vos avis en charge.
    Si vous vous sentez des fourmis ou des spasmes vitrifiants,
    C’est juste qu’on vous a aminci l’esprit avec beaucoup de marge.

    Dormez ! Vous êtes recensés comme vieux cons réacs de droite !
    Rêvez ! Vous êtes imposés et l’on vous gèle votre argent !
    Ronflez ! Vos râles insensés rallieront vos pensées étroites !
    Continuez à vous reposer sur l’avis de vos dirigeants !

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Tout va très bien avec Marianne

    Avec Marianne assis sans maître,
    Je goûte au vide de la vie.
    Je n’ai pas peur des lendemains,
    Des crises et tout ce qui s’en suit.

    Avec Marianne à six-cents mètres,
    De ses projets je suis avide
    Pour avancer sur le chemin
    Qui m’ôtera ce que je suis.

    Assis au bord du précipice
    Je n’ai aucune méfiance
    Pour faire un grand pas en avant
    Grâce au progrès en confiance.

    Si j’ai plongé dans les abysses
    Par ses mauvaises expériences,
    Que voulez-vous dorénavant
    Qui soit pire que mon insouciance ?

    J’ai bien écouté les Chinois
    Qui m’assurent de prendre du bon temps !
    Bientôt je n’aurai plus à craindre
    C’est simple comme « abracadabra » !

    Notre économie à la noix
    Va s’écrouler dans pas longtemps
    Et ils pourront enfin étreindre
    Le monde entier entre leurs bras.

    Tableau d’Alfred Isac sur https://www.redbubble.com/fr/people/alfred-isac/shop .

  • Un nouveau look pour Marianne

    Le bonnet phrygien aux orties, Marianne arbore ses cornes !
    À se faire ainsi cocufier, la République a décidé
    Que, quand son Roi est de sortie avec son ministre au bicorne,
    À tant faire qu’être statufiée autant aller se suicider.

    Qu’il soit brillantissime énarque ou polytechnicien émérite,
    Qu’a-t-il, ce premier de la classe, de plus que notre Marianne ?
    Mais elle a déjà pris ses marques ; son Manu, elle le déshérite
    Et va botter hors de sa place ce roitelet mégalomane.

    Désormais Marianne va seins nus comme « Femen Républicaine » ;
    Un nouveau parti adapté à la taille de ses bonnets C.
    La « Sans-Culotte » s’insinue dans cette nouvelle dégaine
    Afin de séduire et capter toutes les voix rétrocédées.

    Photo de A. H.

  • La Saint-Valentin de Marianne

    Puisqu’une fois n’est pas coutume, Marianne voit la vie en rose ;
    Elle a décoré son palais et attend son prince charmant.
    Mais pas plus d’homme que de costume dans les couloirs vides et moroses ;
    Elle qui pensait se régaler se trouve sur les charbons ardents !

    Mais où sont passés Roméo, Manu, Pascal et Valentin
    Qu’elle avait invités ce soir pour une partie de jambes en l’air ?
    Aucune caméra-vidéo ne montre le moindre pantin
    Ni quidam qui pourrait surseoir à faire retomber sa colère.

    Elle a fini par découvrir ses mecs dans la salle des fêtes,
    Le cul à l’air à s’enfiler comme on joue à saute-mouton.
    Voyant tous ces anus s’ouvrir, notre Marianne stupéfaite
    Les a forcés à défiler en les tenant par les roustons.

    (Photo de Cassie Sambia sur https://www.instagram.com/cassiesamji/?utm_source=ig_embed&ig_rid=5678c28f-9d7a-4903-a97d-8b9f11af7c15&ig_mid=C32D3FFE-01D9-4CE6-BE56-8199AEFD4132# .)

  • Valentine échaudée

    Si chat échaudé craint l’eau froide, chatte échaudée craint l’amour fou !
    On lui a promis tellement d’être sautée qu’elle en déchante.
    D’ores et déjà, toute une escouade lui est passée sur le minou
    Et après l’écartèlement, Marianne est devenue méchante.

    Déjà pour traverser la rue afin de trouver du travail,
    Elle s’est faite baisée dix fois par de sinistres boniments.
    Puis à la gare, il apparut qu’elle ne valait, vaille que vaille,
    Rien pour les contrôleurs grivois qui l’ont poinçonnée hardiment.

    Tous ont, au conseil des ministres, tenté de la sodomiser
    À grands coups de quarante-neuf/trois les uns à la suite des autres.
    La croupe est pleine et enregistre tant de saillies atomisées
    Qu’elle reconnaît à son endroit le surnom des queues qui s’y vautrent.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Grand branle-bas sur l’hallali

    Exit toutes les bêtes à cornes, les bêtes aux longues dents, les morses,
    Les éléphants et les licornes, dès janvier l’histoire se corse !
    Le Roi a dépassé les bornes, son second quant à lui s’efforce,
    En tirant une gueule triste et morne, de veiller à la moindre entorse.

    Quelle est donc cette révolution qui nous secoue la république ?
    Juste un petit remaniement ministériel chez notre Roi
    Qui a pris la résolution de braver la clameur publique
    Qui en a marre du ralliement à l’article quarante-neuf trois.

    Un premier ministre aux dents longues, une Reine au genre caché,
    Ça brouille les cartes et ça s’appelle « noyer l’poisson à l’étouffée » !
    Il est temps de sonner le gong et tous ensemble s’attacher
    À faire sortir de sa chapelle ce diable d’homme empatufé.

    Illustration de Maximiliano Moretto.

  • Double Je


    Avant Marianne allait de droite à gauche alternativement ;
    Désormais elle joue à la fois des deux sans passer par le centre.
    Par une ruse très adroite, elle a brouillé massivement
    Ses électeurs qui toutefois dans l’isoloir se déconcentrent.

    Avant Marianne se voyait très bien par son œil directeur
    Comment diriger le pays avec ordre et sécurité.
    Là, elle ne fait que louvoyer sous la lumière des projecteurs
    Entre les français ébahis et les gilets jaunes irrités.

    Avant Marianne paraissait grande et nous inspirait confiance
    Car sa justice était garante pour nous protéger du malheur.
    Aujourd’hui si le peuple gronde et s’il exprime sa méfiance,
    Elle s’en fout comme de l’an quarante et veille sur ses propres valeurs.

    Tableau d’Eva Gamayun.

  • Sirènes aux corps rompus

    Qui saurait mieux noyer le poisson que l’assemblée des océans
    Où tous les ministres sont des reines vivant aux frais de la princesse ?
    Et pour détourner la moisson, remplir son compte bienséant,
    Qui mieux qu’une bande de sirènes saura mieux pomper nos richesses ?

    Comment une simple sirène qui a fait de longues étuves
    Aux Açores bonnes pour leurs piments pourrait montrer moins de rigueur ?
    La République pourtant sereine renfermerait-elle dans ses cuves
    Du vice plein de boniments qui lui donnerait sa vigueur ?

    Mais il y a pire que les sirènes dans l’aréopage chauvin :
    Requins aux dents longues acérées, pieuvres à l’encre opaque et noire,
    Orques qui tournent dans l’arène et louvoient entre pots-de-vin
    Et les merlus incarcérés dont on a perdu la mémoire.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le monde vu par les sirènes

    Pour les sirènes, tout est fluide, tout est flou, tout est nuancé.
    En politique c’est pareil ; tout est trouble, on ne saurait voir
    Les pots-de-vin qui en liquide tombent aux mains influencées
    Par un judicieux appareil manipulé par le pouvoir.

    Pour les sirènes, c’est à la voix qu’on pêche les marins dodus.
    En politique également, depuis tant de temps révolus,
    On cherche la meilleure voie et les meilleurs chemins tordus
    Pour parvenir au parlement, grand lieu de magouille absolu.

    Pour les sirènes, tout finit le plus souvent en queue de poisson.
    En politique au même titre, par le journal télévisé
    Et des programmes mal définis ou des mensonges par omission,
    On finit par faire le pitre tout au sommet de l’Élysée.

    Illustration de Gillianrm Kavanagh sur http://rmkavanagh.ie/paintings-2010 .

  • Marianne et son premier papillon

    Cette année Marianne a nommé son nouveau premier papillon ;
    Elle l’a sélectionné très jeune, aux ailes à voile et à vapeur.
    Il a bâti sa renommée à gauche parmi les pavillons
    Où les gens riches aisés déjeunent, bon enfant, entre prédateurs.

    Quand Marianne entre en conseil avec son premier papillon,
    On ne sait pas ce qu’ils échangent et quels sont leur rapports secrets.
    Les lépidoptères qui s’asseyent autour du couple nazillon
    Ne trouvent pas que ça dérange l’action qui leur est consacrée.

    Le soir Marianne monte à sa tour et verrouille bien toutes ses portes
    Mais laisse subrepticement une fenêtre sans son loquet.
    Tandis qu’elle renvoie sans détour cafards, cancrelats et cloportes,
    On entend des gémissements sourdre à travers les murs épais.

    Illustration de Moebius.

  • Les positions de Marianne

    Quand Marianne siégeait à gauche, personne n’y croyait vraiment ;
    Bien sûr, un matelas épais flattait ses fesses callipyges.
    Son économie en ébauche termina par un défraiement
    Puisqu’elle quitta son circonspect siège avant l’âge de quarante piges.

    Quand Marianne siège en marche personne se saurait la croire ;
    On ne sait plus où est le centre et ni la gauche et ni la droite.
    On a subi de sa démarche tant de problèmes et de déboires
    Qu’on n’sait pas c’qu’elle a dans le ventre, sans doute quelques pensées étroites.

    Aujourd’hui Marianne nous montre qu’elle en a vraiment plein le dos ;
    De tous ses actes antérieurs, le tout nouveau est débridé.
    Finalement elle va à l’encontre de sa vie et sa libido
    Et donc présente son postérieur à qui saura la dérider.

    (Tableaux de Christian Hook sur https://www.christianhook.com/#!Reclining%20nude/zoom/cu53/image_hf4 .)

  • Vous êtes ici !

    Cette année vous serez ici, dans la capitale olympique
    Aux jeux du cirque confinés en guise d’amélioration.
    Face aux pauvres qui préjudicient la capitale économique,
    L’Élysée est déterminé à poursuivre la spoliation.

    Les bouquinistes éliminés, les studettes réquisitionnées,
    Les SDF évaporés dans les colonies provinciales.
    Bouclé et prédéterminé, le budget est provisionné
    Pour les visiteurs adorés et l’outrecuidance cruciale.

    Je croirai en l’Égalité quand on nourrira l’affamé ;
    Je croirai en la Liberté quand cesseront les galériens.
    Je suis pour la fraternité tant qu’elle n’est pas malfamée
    Et promise aux déconcertés qui n’auront jamais droit à rien.

    Illustration de Jan van Haasteren.

  • Tout ce qui se passe en ville

    Il est cinq heures, déjà j’entends les bruits de la respiration
    De mon quartier qui se réveille au son des postes de radio.
    J’écoute les Klaxons chantants qui prennent en considération
    Les premiers agents qui surveillent que leurs échanges restent cordiaux.

    Six heures, sept heures, chacun s’affaire selon son rythme circadien
    À pied, à vélo, en voiture et en trottinette électrique.
    L’excitation et l’atmosphère jettent les pions du quotidien,
    Ces gentils robots, en pâture au cauchemar psychométrique.

    Assourdissante à la quiétude, sourde aux espaces de silence,
    La ville se veut conséquence de notre évolution humaine
    Et par la force de l’habitude et le manque de vigilance,
    Se rejouent les mêmes plans-séquence pour chaque jour de la semaine.

    Illustration de Tom Kilian sur https://www.tkillustration.com/?ssp_iabi=1682696161353 .

  • Le président écoute-t-il ses électeurs ?

    (Le Français écoute-t-il les Français ?)

    Les sondages ont toujours raison de l’avis des français moyens ;
    Parfois l’humeur franchit le point du seuil de l’imbécile heureux.
    C’est à la porte de sa maison que l’on traque le citoyen
    À froid et à brûle-pourpoint, posé par l’agent valeureux.

    Le bilan monte à l’Élysée pour atteindre le président
    Qui va se forger l’opinion qu’il désire sur ses électeurs.
    Mais il est assez malaisé que le résultat évident
    Fasse en sorte que nous obtenions une flopée de détracteurs.

    Alors les médias nous balancent les catastrophes planétaires
    Et nous nous sentons satisfaits de nos petites hausses des prix.
    Après plusieurs mois on relance des réformes inégalitaires
    Puis on sonde les gens stupéfaits d’être toujours des incompris.

    Illustration de Dupuy – Berberian.

  • Juste un sein gauche pour Marianne

    En politique Marianne aime jouer à l’alternance.
    Un jour elle se couvre à droite, un jour elle découvre son cœur.
    Et cette frontière médiane indique son appartenance
    À une oligarchie adroite ou une gauche à contrecœur.

    Mais depuis qu’on l’a ébranlée et forcée à se mettre en marche,
    La république est devenue flou-artistique sur les bords.
    On s’est tous pris une branlée administrée avec panache
    Et avons vu nos revenus toucher le fond et ses abords.

    Ah, que l’esprit des sans-culottes revienne vivre dans son cœur !
    Que l’âme révolutionnaire vienne lui secouer le corps !
    Que demain à coups de calotte elle chasse ce roitelet moqueur
    Et ses ministres factionnaires qui lui donnent des hauts-le-corps !

    Tableau de Travis Schlaht.

  • Cauchemars récurrents

    Je cauchemarde chaque nuit quand mon cerveau fait le bilan
    Des catastrophes journalières épicées d’insécurité.
    J’ai beau recompter mes ennuis comme des moutons jubilants,
    La nuit reste inhospitalière à un sommeil bien mérité.

    J’apprends des nouvelles du monde, la mort d’une foule de gens
    Dont je ne connaîtrais jamais les causes indéterminables ;
    Les mêmes informations immondes toujours à cause de l’argent
    Qui n’entretiendra désormais qu’hélas des guerres interminables.

    Heureusement, souvent je rêve au paradis de mes envies
    Peuplé d’images de bohème dont j’assume être collecteur.
    J’apprécie ces petites trêves auxquelles mon cœur est asservi
    Et j’en nourris tous mes poèmes pour les semer chez mes lecteurs.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance.
    Source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Arrête Marianne arrête !

    J’aime bien les résolutions quand elles améliorent ma vie
    Sans perturber mon entourage et quand elles font gagner du temps.
    Je ne donne pas l’absolution à Mariane et ses envies
    D’un luxe qui me décourage et qui me semble fort inquiétant.

    Voici janvier et ses réformes qui vont nous faisander l’année ;
    La hausse des prix régulière et la baisse du pouvoir d’achat.
    Il faudrait qu’elle soit plus conforme à notre vie emboucanée,
    Cette Mariane singulière soumise aux ordres du pacha !

    Mariane arrête de nous passer la corde au cou, elle est usée !
    Mariane arrête de nous piquer avec tes vaccins délétères !
    Mariane arrête de repasser tous les cinq ans à l’Élysée
    Pour nous refaire paniquer de taxations supplémentaires !

    Tableau d’EvyeniaArt sur https://www.artstation.com/evyeniaart .

  • Le chat et la souris

    Le chat et la souris

    Bien sûr, le chat et la souris ou le corbeau et le renard
    Ne sont que des masques trompeurs qu’on utilisera toujours.
    Le chat se déguise en souris et s’approche ainsi goguenard
    Pour paralyser par la peur ceux qui s’ font avoir tous les jours.

    Quand la renarde a le fromage, les corbeaux volent sur les plaines
    À la recherche de la pitance qui leur est ainsi extorquée.
    Et chaque fois qu’ils rendent hommage à ceux qui ont la panse pleine,
    Ils ne font qu’humble pénitence envers qui les a escroqué.

    Méfions-nous du chat qui dort, qui de la chatte ou du minou,
    Qui fait sa patte de velours, qui nous flagorne et nous ravit.
    Certains sont une mine d’or pour nous faire mettre à genoux
    Et nous soulager, vieux balourds, de toute notre énergie de vie.

    Tableau de Jean Bailly sur https:www.i-cac.frartistebailly-jean.html .

  • O tempora, o mores !

    J’avais souvent cette impression que le monde devenait fou
    Et que chaque jour la folie augmentait implacablement.
    Sans doute dû à la pression faite à ceux qui n’ont pas un sou
    Et leur profonde mélancolie sans espoir du moindre changement.

    Puis j’ai compris que les médias, par vocation d’information,
    Nous surchargeaient d’actualités pour, demain, les abandonner.
    Chaque malheur dans l’immédiat devient leur préoccupation
    Sans que l’éventualité de faire un geste soit donnée.

    Puis j’ai compris qu’un monde en crise oblige chacun à se taire ;
    On devient heureux de son sort face à ceux en désavantage.
    La précarité, sans surprise, devient une arme élémentaire
    Maniée par les riches – et consort – pour conserver leurs avantages.

    Quelle époque épique efficace que celle où la sainte science
    Augmente la durée de vie aux dépends de sa qualité.
    Une société perspicace serait celle qui aurait conscience
    D’aider les pauvres sur le parvis à vivre avec humanité.

    (Tableaux de Melissa Mustacchia ;
    « O tempora, o mores » est une locution latine signifiant « Quelle époque ! Quelles mœurs ! ».)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Le marginal

    Le marginal

    Chacun voit midi à sa porte et à chacun sa vérité ;
    Le marginal cherche sa voie là où les autres ne vont pas.
    Un tournesol qui se comporte d’une façon déméritée
    Ne se soumet pas à la voix solaire mais à son propre compas.

    Les tournesols naissent égaux, du moins surtout à la naissance,
    Mais perdent leur égalité en grandissant selon la sphère
    Qui favorise leur ego en leur apportant connaissance
    Et surtout par la qualité acquise du sens des affaires.

    Certains essaient d’accaparer et détourner leur habitat ;
    D’autres abusent de leurs semblables et leur font payer l’eau du ciel
    Mais il convient de séparer les marginaux des chefs d’état ;
    Ces derniers sont d’irresponsables lèche-bottes présidentiels.

    Photo trouvée par Jacques Williet sur https:jacqueswilliet.com20180731du-bleu-au-jaune .

  • Autres formes de vérité

    Si vous cherchez la vérité, suivez la route de la foi
    Mais n’attendez pas pour autant trouver la lumière de Dieu.
    Les religions n’ont hérité d’aucune certitude en soi ;
    Sondez-en leurs omnipotents Rabbins, Papes, Imams dispendieux !

    La vérité chez l’animal entre victime et prédateur
    Obéit aux lois de la vie qui se transmettent sans effort ;
    « Manger pour vivre » est minimal, « vivre pour manger » révélateur
    Que tout dépend de la survie de celui qui est le plus fort.

    La vérité entre hommes et femmes reste encore un sujet bancal.
    Depuis sa faute originale, Ève est de honte mâtinée ;
    Fourberie et mensonge infâmes par le cordon ombilical
    Transmis de source vaginale à sa lignée contaminée.

    Mais le prix de la vérité la plus hypocrite revient
    À la devise « Liberté Égalité Fraternité »
    Dont nos mairies ont hérité et paradoxalement advient
    À une Marianne déconcertée d’une l’illusoire modernité.

    Tableaux de Voglio Bene sur https:www.vogliobeneart.comgalerie-de-visuels-voglio-bene .

  • Les jeux olympiques à Paris

    Les jeux olympiques à Paris

    Avec tous les conflits mondiaux, des États-Unis à la Chine,
    De la Russie jusqu’à l’Ukraine, d’Israël contre le Hamas ;
    Et j’en oublie les primordiaux ainsi qu’ ceux qui courbent l’échine…
    Bref il est possible qu’on craigne plus d’une défection en masse.

    Ce n’est pas grave car la France n’aura que la télévision
    Pour retransmettre les exploits de sportifs super vaccinés.
    Si jamais l’un d’eux concurrence l’État en autodérision,
    Il finira à Pôle Emploi ou pire sera assassiné.

    Ce ne sont pas les étudiants qui le regretteront le plus
    Puisqu’ils seront évacués pour laisser leurs chambres aux athlètes.
    Les bouquinistes et les mendiants ont eu droit sans qu’ils le voulussent
    De dire à leurs habitués de n’ plus venir faire leurs emplettes.

    Tableau de Joseph Zbukvic.

  • Concocte-moi ton 49,3° !

    Concocte-moi ton 49,3° !

    Ce gouvernement bien huilé par un président inventif
    Ressemble presqu’à s’y méprendre au piano-cocktail de Boris.
    Les ministres ont assimilé comment se rendre intempestifs
    Et les députés ont su prendre les mesures qui nous hérissent.

    Chaque arrêté ministériel, relié au quarante-neuftrois,
    Provoque son cocktail de grèves et son punch de contestations.
    Chaque décret caractériel d’un esprit retors et étroit
    Provoque des abcès qui crèvent les yeux aux manifestations.

    Les spécialités du moment ont déjà dépassé les bornes
    Car les protections sanitaires ont des effets indésirables.
    Or ceux qui démontrent comment le gouvernement nous écorne
    Auront sanctions disciplinaires, à moins d’faire amende honorable.

    Illustration de Gaëtan & Paul Brizzi pour « L’écume des jours » de Boris Vian.

  • Flux et reflux

    Sentez le souffle de son cœur, palpez la coulée de son sang !
    Humez les embruns qu’elle expire, voyez la beauté de son corps !
    Vagues de larmes et de rancœur viennent mourir en annonçant
    Tout ce que la Terre soupire en exprimant ses désaccords.

    Vous régnez sur terre et sur mer, vous primez par la voie des airs,
    Vous défiez les lois de l’espace, de la physique et de la vie.
    Mais vos résultats sont amers et changent les contrées en désert ;
    Il faut bien que jeunesse se passe depuis que l’hiver a suivi !

    Mais sentez lorsqu’elle recule, palpez la force des marées !
    Humez les courants qu’elle inspire, voyez le soleil qui s’éclipse !
    Peu lui importe qu’on la bouscule, la mutation a démarré
    Pour le meilleur et pour le pire, voici venir l’apocalypse.

    Mais n’ayez pas peur de la mort car la Terre ne meurt jamais ;
    Elle mue, elle se transforme et elle enfante à chaque fois
    De nouvelles races matamores qui s’occuperons désormais
    De leur mandat et leurs réformes qu’elle subira encore une fois.

    Jolies Photos parmi https:archzine.frlifestylejolies-photos-prises-au-bord-de-la-mer#google_vignette .

  • Vérité n’est pas liberté

    Quand la Vérité sort du puits, elle veut effacer le mensonge
    Et révéler dans les médias les tenants et aboutissants
    De ceux qui prennent leurs appuis dans les milieux pourris qui songent
    Plutôt à taire dans l’immédiat tous leurs désirs concupiscents.

    Quand la Vérité sort du puits, elle ne plait pas à tout le monde ;
    Certains voudraient la rhabiller et d’autres plutôt la cacher.
    Elle a fait du chemin depuis toutes ces tentatives immondes
    Qui l’ont tant et tant maquillée que sa vertu en est tachée.

    Alors la vérité brandit tant bien que mal toute la lumière
    Mais le résultat paraît flou dans un brouillard d’intolérance.
    Malgré son espoir qui grandit d’être une vérité première,
    C’est la fourberie qui renfloue à force de belligérance.

    La Vérité est retombée et s’est brisée sur le pavé ;
    Fracture ouverte à l’humérus et triple cassure au bassin †.
    Elle aurait failli succomber sinon, histoire de s’aggraver,
    Elle n’était, dans son utérus, fécondée de Dieu et ses saints.

    (1er, 2ème et 4ème Tableaux de Jean-Léon Jérôme et 3ème d’Édouard Debat-Ponsan ;
    † tel fut mon diagnostic lors de ma chute de 15 mètres dans les Calanques de Marseille.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • L’art de l’anxiété

    L’art de l’anxiété

    Si je donnais aux sentiments, notamment ceux de la douleur,
    Une expression de mes tourments dans un élan impressionniste
    Représentant le châtiment divin alors mis en couleurs
    Qu’apportent les gouvernements capitalistes et communistes…

    Le rouge en serait dominant comme un oriflamme de guerre
    Qui prime aux chefs-d’œuvres abstraits comme un cocktail sang et vermouth.
    Le style demeure déterminant telles ces peintures de naguère
    Qui représentaient trait pour trait les scènes de chasse aux mammouths.

    La répétition est sinistre lorsqu’elle atteint l’exposition
    Tout entière par un virus au pouvoir de l’argent nourri
    Comme une galerie de ministres, de membres de l’opposition
    Dont l’assemblée fait le chorus autour d’un président pourri.

    Tableau de Sessarego.

  • Laisse autant le vent t’emporter du pont

    Laisse autant le vent t’emporter du pont

    Les conversations sur le temps m’ont toujours paru puériles ;
    On dit que : « Lorsque vient l’orage, rapidement l’on sent des gouttes ! »
    Les politiciens tout autant n’ont que des résultats stériles ;
    On dit que : « Lorsqu’on voit leur rage, fatalement l’on s’en dégoûte ! »

    « Plus on est de fous, plus on rit ! » Cette citation sur les fêtes
    Semble une fantasmagorie qui s’applique aux élus en place :
    Plus il y a de tromperies, plus il y a de grosses têtes,
    Et plus il y a de conneries car plus c’est gros et plus ça passe !

    Constamment ils tournent en rond et se rassurent quand reviennent
    Inflation et augmentations qu’ils ont eux-mêmes provoquées.
    En fin de mandat ils seront blancs comme neige quoiqu’il advienne ;
    Leur meilleure argumentation c’est : « finalement tout est okay ! »

    Illustration de Hergé.

  • Rien ne sera jamais plus comme avant

    Rien ne sera jamais plus comme avant

    Plus rien ne sera comme avant pourtant c’est ce que voudraient les gens
    Qui veulent traverser les crises serrant les poings, fermant les yeux.
    Mais il faut aller de l’avant et grandir tout en partageant
    Nos expériences durement apprises comme un enseignement précieux.

    Bien sûr, la vie nous handicape et le temps y grave ses marques
    Mais il nous importe de vivre et de savourer l’existence.
    Bien sûr, les accidents décapent ; bien sûr, les bosses se remarquent
    Mais c’est la façon de survivre qui forge notre subsistance.

    Le futur semblait éternel et le passé tellement solide
    Que je n’me suis pas aperçu de l’importance du présent.
    Les instants de plaisirs charnels ont voltigé comme un bolide
    Quant au bon vieux temps mal perçu, je l’utopise omniprésent.

    Tableau de Michel Delacroix.

  • Passé sombre et futur imparfait

    On croit que l’homme, sauf erreur, évolue lorsqu’il se reproduit
    Depuis l’époque des cavernes jusqu’à nos jours sur la planète.
    Il n’en est rien car les horreurs d’hier se répètent aujourd’hui.
    En fait, qu’est-ce que l’homme moderne ? Cro-Magnon avec internet !

    Le passé simple semblait plus clair que son avenir plutôt sombre
    Mais le présent n’a pratiqué que la politique de l’autruche.
    Le temps passe comme un éclair et déjà on rentre dans l’ombre,
    Puis l’on s’endort pour abdiquer, dégonflé comme une baudruche.

    Mais si demain il fera jour et après-demain tout autant,
    Les journées passent et puis s’en vont s’empiler dans la collusion.
    Les riches gagneront toujours, les pauvres toujours mécontents ;
    Quant à nous autres qui l’approuvons, cruelle est la désillusion !

    Tableaux de Michel Delacroix.

  • Les dimensions supérieures et inférieures

    Les dimensions supérieures et inférieures

    Heureux ceux qui sont nés nantis d’une fortune familiale,
    Pourvus de lettres de noblesse et assortis d’un beau physique.
    Heureux car ils n’ont ressenti ni la misère déloyale,
    Ni la famine, ni la faiblesse et ni l’issue euthanasique.

    Heureux ceux qui n’ont pas subi le péché de la connaissance
    Et qui peuvent voler les gens pour s’enrichir à leurs dépens.
    Ils peuvent continuer leurs lubies : mentir, jurer avec aisance,
    Adorer le Dieu de l’Argent et tuer les petits rampants.

    Heureux ceux qui vivent aujourd’hui sans se préoccuper de demain,
    Qui vivent au-dessus de leurs moyens sans épargner notre planète.
    Heureux ceux qui vivent des produits qu’ils n’ont faits de leurs propres mains
    Et sont d’honorables citoyens doublés de fieffés malhonnêtes.

    Heureux jusqu’à quand ? C’est plié ! Une fois qu’ils auront consommé
    Et détruit toutes les ressources, les pauvres seront accusés
    De s’être trop multiplié en tous lieux et seront sommés
    De mettre la main à la bourse sous peine d’être récusés.

    Tableau de Daniel Loveday sur https:www.artfinder.comartistdaniel-loveday?epik=dj0yJnU9QXVBOW9faWdJalhBTG5KSU9hc1lPM2Y3T05abjZkZVcmcD0wJm49QjZWYURGcjdWeERvX1FGZ2wxTGVBUSZ0PUFBQUFBR1VpV2VF .

  • Les jours assombris

    À la ville comme à la campagne, il pleut, il fait soleil, il vente
    Et la nature n’est présente que dans les parcs municipaux.
    Les immeubles jouent aux montagnes, certains quartiers vivent d’épouvante
    Et les vacances représentent les impératifs principaux.

    Les samedis soir sur la Terre dans toutes les rues de Paris,
    Conviviaux côté citoyens et oppressifs côté flicaille,
    Résonnent comme salutaires aux adeptes du charivari
    Mais sonnent chez l’Élyséen comme synonyme de racaille.

    À la campagne on fait la fête, on promène son chien, ses enfants.
    On regarde passer ses avions comme avant les vaches et leurs trains.
    On s’estime arrivé au faîte d’un humanisme triomphant
    Et pourtant si nous le savions aurions-nous freiné notre entrain ?

    Les samedis soir sur la lande, à la montagne ou à la mer,
    Resteront toujours romantiques au cœur de la France profonde,
    Loin de Sarko, Manu, Hollande et tous les guignols éphémères
    Qui nous promettent d’authentiques raisons pour que l’on se morfonde.

    Illustrations de Pascal Campion.

  • La belle geôlière verte

    La belle geôlière verte

    Gaïa, déesse de la Terre est également notre geôlière ;
    Elle supervise en maîtresse notre gestion de sa planète.
    L’espèce humaine locataire par hérédité singulière
    Allume ses signaux de détresse par violences de plus en plus nettes.

    Dommage car la Mère Nature qui par amour nous soutenait,
    Devra nous contraindre à la place à un régime plus sévère.
    Jusqu’ici les températures régulières nous convenaient
    Mais bientôt canicule et glace seront notre prison de verre.

    Comme Cendrillon à minuit, nous avons perdu le carrosse ;
    Adieu notre prépondérance et ce qui nous était prêté.
    Nous allons découvrir l’ennui d’un jugement plutôt féroce
    Qui nous ôtera la gérance et nous allons le regretter.

    Illustration de Milo Manara.

  • La belle (ou)verte(ure) au sommet

    La belle (ou)verte(ure) au sommet

    À la manière du rat des villes qui passa voir le rat des champs,
    Un chat aux noires prétentions et une chatte blanche comme neige,
    Lors d’une entrevue peu civile et un contexte effarouchant,
    S’approchèrent avec l’intention de se mettre ensemble en manège.

    On dit « ménage » pour les humains, on dit « manège » pour les félins
    Car les matous se tournent autour à grands recours de miaulements.
    Après un rapide examen, la chatte est prise par le malin
    Qui part sans espoir de retour après tous ses enjôlements.

    Il en est de même au G7 ; on parle, on crie, on se dispute.
    L’un l’autre essaient de se baiser et parfois ils montrent les poings.
    Après on partage les recettes, on négocie… ça se discute
    Et quand tout l’monde est apaisé, chacun retourne dans son coin.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La Justice clairvoyante

    La Justice clairvoyante

    La Justice aveugle, dépassée par la nouvelle société,
    A fait deux trous dans Son bandeau et rangé épée et balance.
    Elle a vu se faire tabasser par des ripoux à satiété
    Des gilets jaunes en commandos devenus notre fer de lance.

    Puis Elle a vu le roitelet se barricader au palais
    Et attendre la nuit tombée afin de promulguer ses lois.
    Puis, impunément dévoiler tout le mépris qu’il déballait
    Contre ceux qui avaient succombé sous ses coups de mauvais aloi.

    La Justice alors a vomi le garde des sceaux tout d’abord,
    Puis le ministre de l’intérieur, commandant des forces de l’ordre.
    Il n’y aura pas de compromis ; tous ceux qui sont du même bord
    Seront bottés au postérieur ; Elle ne veut pas en démordre.

    Tableau d’Alice Wellinger sur https:www.behance.netgallery33352135Othello .

  • La censure, mesure d’état

    La censure, mesure d’état

    Si la liberté d’expression est aujourd’hui controversée,
    Sans doute est-ce le résultat d’un excès de communication ;
    On nous soumet à des pressions qui ont pour effet inversé
    De provoquer des vendettas punies d’excommunication.

    Car la nouvelle religion dictée par les gouvernements
    Décrète que la vérité sort de la bouche des médias ;
    Ces nouveaux prêtres sont légion sur tout l’internet qui nous ment
    Par mesure de sécurité et nous fustige dans l’immédiat.

    « Si tu ne penses pas comme moi, c’est donc que tu n’es pas mon frère !
    Si ce que tu dis nous dérange, tais-toi, laisse-nous dans l’ignorance !
    Nous, ce qu’on veut en fin de mois, c’est partir avec nos confrères
    En vacances comme ça nous arrange dans la totale indifférence ! »

    Ainsi pour vivre « comme avant », faisons comme les trois petits singes :
    Ne disons rien, n’écoutons rien, ne regardons pas ce qui fâche.
    Mettons-nous plein de paravents contre ce qui heurte nos méninges ;
    Soyons dociles, épicuriens, soumis sous les coups de cravache !

    Tableau de Christophe Lorain.

  • Quand tombera le masque

    Il est temps de tomber le masque avant qu’il soit incorporé
    Directement dans notre peau comme prochaine mutation.
    Si un gouvernement fantasque se met à nous corroborer
    Quelques comparables propos, ça craint pour sa réputation.

    Mais le ridicule ne tue pas plus que la pire incompétence
    Et je n’attends plus que le pire sans avoir connu le meilleur.
    Si passer de vie à trépas devient la seule pénitence,
    Permettez donc que je conspire et que je m’en aille voir ailleurs.

    Tableaux de Nadia Waheed sur http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18http:nadiawaheed.com2023627n4cfe7dcab2d8w5o31e72aeooz7c18 .

  • Celui qui cherche, trouve et découvre sa voie

    Celui qui cherche, trouve et découvre sa voie

    Celui qui cherche la vérité n’est pas forcément à blâmer
    Car il ne peut se contenter d’une information répétée
    Avec toute la sévérité d’un pouvoir qui veut proclamer
    Qu’il faut se médicamenter d’après ce qu’il a décrété.

    Celui qui trouve d’autres infos afin d’éclairer sa lanterne
    N’est pas un traître à son pays même si on n’croit pas ce qu’il dit.
    Ne poussons pas sur l’échafaud l’asocial du monde moderne
    Qui reste encore tout ébahi devant toute cette comédie.

    Celui qui découvre sa voie qui n’est pas celle des braves gens
    N’est ni voleur ni criminel mais un dilettante de naissance.
    Or dès qu’il élève la voix viennent le punir les agents
    Car le péché originel est celui de la connaissance.

    Illustration de Marcos Chin.

  • Les aventures de Manu : Manu s’en va-t’en guerre

    Les aventures de Manu : Manu s’en va-t’en guerre

    Manu veut frapper le Gabon, l’armée aurait dit « à quoi bon ? »
    Manu veut frapper le Niger, Lecornu dit « tu exagères !
    Pourquoi pas le Moyen-Orient, la Syrie, l’Irak et l’Iran ? »
    Manu rétorque « c’est décidé, c’est une putain de bonne idée ! »

    Manu veut combattre les vieux oui mais comment s’y prendre au mieux ?
    Les enrôler dans la légion et provoquer la contagion
    Par des vaccins contaminés qui en feraient des soldats minés
    Au milieu des pauvres opprimés qui, du coup, seraient supprimés ?

    Manu veut déclarer la guerre aux soviétiques mais n’a guère
    De militaires sans souci pour la campagne de Russie
    Alors il prépare un virus afin d’incriminer les russes
    Et un remède draconien pour le président ukrainien.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les aventures de Manu : Manu sauveur des pauvres

    Les aventures de Manu : Manu sauveur des pauvres

    Il ne faut plus se lamenter de vivre dans la pauvreté ;
    Manu l’a très bien démontré de la manière qu’il affecte.
    Plutôt que médicamenter les gens par leur mièvreté,
    Il s’est mis à les rencontrer mais à l’intérieur d’une secte.

    Nouveau gourou dans l’hémicycle, Manu rassemble ses fidèles,
    Harangue riches et nantis contre le pauvre, leur ennemi.
    Chaussez tous lorgnons et bésicles et lisez son prêche modèle
    Dont il nous gave sans démenti tout en faisant « ami-ami ».

    Lui qui prêchait dans le désert pour le pétrole des Syriens,
    Il a su faire ressentir aux riches son opiniâtreté :
    « On ne gère plus la misère des pauvres et ceux qui ne sont rien
    Mais on va les faire se sentir à l’aise dans la pauvreté- ! »

    Illustration de Duf,

  • Les aventures de Manu : Manu tombe de haut

    Les aventures de Manu : Manu tombe de haut

    Sans doute nul ne lui a dit que l’on pouvait tomber de haut
    À force de vouloir se hisser dans les sondages supérieurs.
    Il se croyait au Paradis dont il se voyait le héros,
    Aventurier, champion – qui sait ? – par tous ses exploits postérieurs.

    C’est justement son postérieur qui l’aurait déséquilibré,
    Lui, qui se prétendait assis sur un fauteuil indétrônable.
    Ce serait le pied inférieur mal conçu et mal calibré
    Qui aurait pété le châssis, faute de calcul impardonnable.

    Il est retombé à zéro dans la confiance des électeurs ;
    Même ses capitaines ad hoc n’ont pu parer la circonstance.
    Amis, levons nos sombreros afin d’huer ce dictateur
    Qui a voulu par ses médocs nous empoisonner l’existence.

    Illustration de Hergé.

  • Les aventures de Manu : Les origines

    Les aventures de Manu : Les origines

    Manu n’est pas né d’une femme mais d’expériences extra-terrestres
    Causées par des envahisseurs qui voulaient annexer la France.
    Pourquoi la France ? C’est infâme ! Pourquoi la mise sous séquestre
    Des œuvres des grands bâtisseurs de notre patrimoine en souffrance ?

    Manu est doté de pouvoirs supérieur à l’homme de la rue
    Qu’il lui suffit de traverser pour trouver chaussure à son pied.
    Or, il a dû se promouvoir comme le sauveur apparu
    Dans un chapeau controversé malgré son crâne d’enfant troupier.

    Manu se transforme la nuit en dictateur législatif
    Et se connecte à l’ennemi qui lui font promulguer leurs lois.
    Toute la journée, il s’ennuie mais il est imaginatif
    Et s’en va faire ami-ami chez les Bourbons et les Valois.

    Illustration de David Lawrence sur www.davidlawrenceart.com .

  • Les aventures de Manu : À la bonne fortune !

    Les aventures de Manu : À la bonne fortune !

    Manu vous décroche la Lune comme il vous traverse la rue
    Et se taille la part du lion du premier au dernier croissant.
    Tous ceux qui croient faire fortune et le suivent auront concouru
    À la légende du champion du pouvoir d’achat décroissant.

    Bien vu ! Sur la face cachée de la Lune il a déposé
    Toutes les réserves liquides de l’or devenu numérique.
    Parfois on voit s’en détacher un rayon doré composé
    Des intérêts qu’il dilapide pour ses voyages en Amérique.

    Bientôt la Lune ne sera plus, il l’a revendue aux chinois
    En prétendant qu’elle contient tout plein de matières premières.
    Et tant pis s’il aura déplu aux casse-fouilles et casse-noix
    Qui rassemblent tous les soutiens pour faire toute la lumière.

    Illustration de David Lawrence sur www.davidlawrenceart.com –

  • Les aventures de Manu : Manu Roi déchu

    Les aventures de Manu : Manu Roi déchu

    Ainsi soit-il, c’était prévu depuis des fuites à Varennes,
    Cette seizième république n’a vraiment pas tenu longtemps.
    Manu est mis en garde-à-vue à la Santé avec sa reine
    Et sa condamnation publique jugée par des gens mécontents.

    Bon, cela dit, c’est de sa faute car l’ conseil constitutionnel
    A changé la constitution à chaque fin de son mandat.
    Et bien que tous ses internautes vouent son site inconditionnel,
    Les élus de substitution l’ont trahit sous la véranda.

    C’est vrai, ce n’était pas malin d’installer une galerie des glaces
    À l’Élysée et transformer l’adresse en château de Versailles.
    Or le président-châtelain ne sachant pas rester en place
    S’est vu aussitôt réformé par son bon peuple en représailles.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Prêt-à-peindre aux couleurs d’octobre

    Prêt-à-peindre aux couleurs d’octobre

    Nouvelle mode, nouvelles mœurs, grands changements de fin septembre ;
    Nous nous parerons désormais des couleurs sensuelles d’octobre.
    Alors mes frères et mes sœurs, jouez des couleurs ocres et ambre
    Et tatouez-les vous à jamais de la manière la plus sobre :

    Sur votre buste dénudé, une floraison de saison ;
    Des anémones et des callunes, des cyclamens, des chrysanthèmes.
    Ainsi vous pourrez préluder au changement de lunaison
    En faisant l’amour sous la Lune digne d’un automnal baptême.

    J’ai fait l’essai sur une chouette, une petite statuette
    Dont j’ai peint les plumes en cœur d’un camaïeu plutôt habile.
    Demain j’enduis ma choupinette en traçant sur sa silhouette
    Les mêmes motifs au marqueur et puis à l’encre indélébile.

    Bodypaint de Jia Lu.