
Mêlé d’ennui, de nostalgie, il regardait par la fenêtre
Comme s’il aspirait à entrer par la porte du Paradis.
Il pratiquait sa liturgie chaque fois qu’un rayon venait naître
Pour l’induire à se concentrer jusqu’à ce qu’il en soit affadi.
L’addiction de plus en plus forte en devenait obsessionnelle ;
Il en devint neurasthénique tant qu’il en perdit l’appétit.
Il guettait même derrière la porte une occasion exceptionnelle
Pour une sortie hygiénique de son univers trop petit.
Il joignait ses pattes en avant d’une prière silencieuse
Comme s’il avait lâché prise et demandait l’aide divine.
Il avait bu auparavant une liberté insoucieuse
Et espérait une surprise issue de déesse féline.
Le Dieu-Chat miséricordieux envoie deux anges en mission
Pour s’entretenir avec lui et avec ses deux maîtres qui l’aiment.
Il aurait été fastidieux de demander la permission
Et, devant l’espoir qui reluit, il prend la décision lui-même.
Encore aujourd’hui, il écrit, il nous transmet ses amitiés,
Trônant fièrement dans son palais devant de nouvelles fenêtres.
Mais il n’y est plus circonscrit ; il est désormais amnistié
Et peut courir se régaler dans le jardin du nouveau maître.
Tableau de Fabienne Barbier