

Ce sont d’abord de drôles d’oiseaux qui m’ont mis la puce à l’oreille ;
L’un rouge et les autres, arcs-en-ciel, tournoyant autour d’un étang
Et jouant entre les roseaux d’une agitation sans pareille,
En poussant des cris démentiels attestant un signe des temps.
En robe rouge, bec aquilin, le premier, juché sur l’épaule
D’une très jolie blondinette au regard triste et effaré,
Semblait, d’un calme sibyllin dont il avait le monopole,
Présager pour des clopinettes un avenir contrecarré.
Puis un départ à la volette, de volatiles chamarrés
Quittant leur nid de fleurs nichées sur une chevelure d’or
D’une deuxième fée follette qui faisait mine de se marrer,
Puis de se mettre à pleurnicher en se transformant en condor.
Mais les deux nymphes n’en formaient qu’une ; j’ai suivi durant un instant
L’oiseau qui traçait dans le ciel un orbe qui tenait du miracle.
J’étais plongé sur la lagune dans des pensées manifestant
Un vertige circonstanciel sur l’explication de l’oracle.
Tableaux de Chie Yoshii.