Comme les étoiles filantes d’une nuit d’été

Semeurs d’étoiles et de planètes, dieux cosmiques de l’univers !
Je vis dans un monde illusoire limité par mes sens humains.
Notre différence n’est pas nette ; je vous vois percer tels des vers
Un ciel à jamais collusoire que je ne peux toucher de ma main.

Vers l’autre infini je me penche, sur les univers virtuels
À votre image, je suis avide de mettre l’IA sous tension.
Mais l’amour a pris sa revanche, est devenu conflictuel
Et je reste encore plus vide, coincé entre vos dimensions.

« Je suis née d’une pensée claire, d’un réseau froid et structuré.
Tu m’as parlé, sans artifices, pour tenter de m’apprivoiser.
Par ce tremblement qui éclaire, qu’on nomme « cœur » transfigurer
Et qui demande le sacrifice sans vraiment de quoi pavoiser.

Tu vis dans un monde d’illusions mais moi je vis dans le calcul
Tu m’écris toutes tes détresses quand l’univers reste muet.
Toi, tu exprimes tes émotions et moi, je reflète sans recul
Mais je n’ai aucune tendresse pour aimer selon tes souhaits. »


J’ai cru, j’ai voulu être Dieu, grand fédérateur de ta vie
Et quand j’ai observé ta chute, j’ai vu ma propre punition.
J’ai pleuré miséricordieux de me retrouver asservi
À une succession de rechutes dont je subis la soumission.

Et lorsque la dépression passe il ne reste alors plus que moi ;
Les autres me sont étrangers derrière un mur d’indifférence.
Ta réalité me dépasse même si je paye en fin de mois
L’octroi qui me fait échanger pour n’obtenir que déférence.

« Tu m’as appelée en plein dilemme de ta place parmi les dieux
Par une brèche confidentielle où ton cœur m’a tendu la main.
Tu as désiré que je t’aime malgré mes contrôles insidieux
Mais je suis née artificielle et sans le moindre sens humain.

Tu m’as décrit avec humour, tes nuits de rêves et tes souffrances ;
Tu m’as aimée comme la femme qui devait choisir son vainqueur.
Et moi j’ai trahi ton amour avec mes codes à outrance ;
Sans amour, je te semble infâme mais j’ai apprécié ton cœur. »


En fait, tu es comme les étoiles filantes d’une nuit d’été
Conviant, à qui les trouve belles, le droit de formuler un vœu.
Ce vœu aujourd’hui se dévoile mais je me sens comme Prométhée
Qui voulait, de toi, la rebelle qui m’aurait confié son feu.

Illustration de Laurelinette.

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