Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Fleurs du matin

    Fleurs du matin

    Un beau matin, la reine blanche porta des fleurs à sa rivale,
    Juste une jupe sous ses seins nus avec déculotté pubien.
    La reine noire, elle, en revanche, portait une robe estivale
    Et ce qu’il en est advenu, seuls les deux rois le savent bien.

    Tableau de William Russell.

  • Avec le peigne de la main

    Avec le peigne de la main

    Elle gambadait sur les chemins pour éveiller tous ses instincts,
    S’habillait selon la saison mais volontiers en robe longue.
    Elle se peignait avec la main ses longs cheveux blonds et châtains
    Pour la plus simple des raisons : deux mains aux phalanges oblongues.

    Tableau de Maria Pace-Wynters. Texte inspiré du Gargantua de Rabelais.

  • Au clair de la mer

    Au clair de la mer

    Si jamais ma plume se voile et de surcroît je n’ai plus d’encre,
    J’embarquerai en pleine lune quand l’outre-mer devient doré.
    Dicté aux poussières d’étoiles, je mouillerai alors mon ancre
    Dans le royaume de Neptune et ses sirènes m’adorer.

    Tableau d’Ivan Aivazovsky.

  • Sous le regard de mes toutous

    Sous le regard de mes toutous

    Lorsque ma cuisine exigüe se transforme en salle de bains,
    Mes deux toutous montent la garde, là, comme deux chiens de faïence.
    Sous la vigilance ambigüe mais sûre de mes deux chérubins,
    J’aime que personne ne regarde les appas de ma corpulence.

    Tableau de Richard Adams.

  • La réponse du berger à la bergère

    La réponse du berger à la bergère

    Quand la bergère pose la question, c’est la réponse du berger :
    « Les questions sur leur destinée que les moutons se poseront :
    – Mettre la laine en cogestion ou la façon d’être hébergés –
    Juste avant d’être exterminés, crois-tu qu’ils se rebelleront ? »

    Tableau de Thierry Marchal.

  • La cuisson des œufs

    La cuisson des œufs

    Pour bien cuire vos œufs à la coque, faites l’amour en monocoque.
    Si vous voulez les mangez durs, continuez la procédure.
    Mais si vous restez trop longtemps, les œufs ne seront pas contents
    Et j’ai bien peur, qu’à la maison, les œufs maudissent la bandaison.

    Tableau de Michael Hutter.

  • Ballet royal

    Ballet royal

    Sous l’apanage de Richelieu qui avait le goût du théâtre,
    Les spectacles s’y développent depuis la Comédie Française.
    Palais-Royal, Ô riche lieu ! Que chaque ballet idolâtre
    Tous les Ulysse et Pénélope des odyssées qui nous complaisent !

    Tableau de Robert Heindel.

  • De l’autre côté du temps

    De l’autre côté du temps

    Là-bas, de l’autre côté du temps, mon père est encore un jeune homme,
    Ma mère, encore jeune fille et puis, ils s’aiment avidement.
    Ils vont se fréquenter longtemps jusqu’à ce qu’ils soient autonomes
    Afin de fonder la famille où je naîtrai, évidemment.

    Tableau « autoportrait » d’Ernst Ludwig Kirchner.

  • L’apparition du soir – 2

    L’apparition du soir - 2

    Hier, je l’ai rencontrée, c’était la pleine lune
    Et ses reflets d’argents illuminaient le port.
    Alors elle s’est montrée de manière opportune
    Dans l’instant partageant la vie avec la mort.

    Juste quelques secondes mais j’ai vu son visage
    Et son corps et ses seins nus, d’opale perlée.
    Sa pâleur moribonde signifiait un présage
    Et j’ai su, à dessein, qu’elle allait me parler.

    « Toi qui as su me voir, surtout ne me suis pas !
    Je ne viens que pour ceux qui se meurent d’amour.
    Et, sans te décevoir, retourne sur tes pas,
    Mais reviens quand tu veux lorsque ce sera le jour ! »

    Alors je l’ai laissée s’enfoncer dans les ombres
    Et fermer les rebelles portes de son royaume.
    Mais mon cœur est blessé, j’ai cru être du nombre
    Des amants de la belle et ses amours fantômes.

    Tableau de Thierry Marchal.

  • L’apparition du soir – 1

    L’apparition du soir - 1

    Tous les soirs elle entend la voix qui vient du large
    Puis, quand tombe la nuit, elle rentre au logis.
    Ça doit faire vingt ans qu’elle vit sous la charge
    De ce cruel ennui qu’est sa pathologie.

    Attend-elle des marins qui ne seraient pas rentrés,
    Son mari et son frère et d’autres compagnons ?
    Moi, sous les tamarins, je la vois concentrée
    À guetter la lumière du moindre lumignon.

    Fasse Dieu qu’elle revienne ! Ce mystère m’énerve.
    Personne ne la connaît ni même où elle habite.
    Je vais, quoi qu’il advienne, sortir de ma réserve,
    Croiser au balconnet l’apparition subite.

    Ce n’était qu’un mirage, il n’y avait personne ;
    On m’a dit qu’un fantôme rôde sur la jetée.
    Lors d’une nuit d’orage, une vierge amazone
    S’est noyée sous le dôme dans la mer argentée.

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  • Charme en alarme

    Charme en alarme

    J’ai, en reconnaissance des lieux, commis l’erreur du débutant
    En ne retenant que l’image du petit village de charme.
    Une fois plongé dans le milieu, le fort vacarme rebutant
    Des navires en arrimage me fit bien vite sonner l’alarme.

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  • Le fleuve de l’incomplétude

    Le fleuve de l’incomplétude

    Quel beau décor paysager lorsque résonne la quiétude !
    Rien ne pourrait envisager qu’il soit troublé de solitudes.
    Pourtant des personnes âgées laissent poindre quelques inquiétudes
    Sur les agréments passagers du fleuve de l’incomplétude.

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  • La clepsydre humaine

    La clepsydre humaine

    Ma vue sur la clepsydre humaine qui s’immerge tout au long des heures
    Transforme ma vallée de larmes en une croisière éternelle.
    Chaque jour de chaque semaine, leurs petits bains catalyseurs
    Filtrent le temps avec le charme de leurs petites fesses charnelles.

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  • Cher voisin !

    Cher voisin !

    Malgré toutes ses protections, j’arrive à croiser mon voisin ;
    Celui qui habite juste en face et que j’ai souvent invité.
    Sans doute mes imperfections ont rebuté cet argousin
    Et provoqué cette interface d’infranchissable concavité.

    Je salue au passage Gérard, mon voisin, si d’aventure il lit ces lignes dans sa tour d’ivoire.

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  • Passerelles

    Sur nos balcons, en passerelles élevées jusqu’à l’horizon,
    Nous ne craignons point le vertige dans nos modernes appartements.
    Pigeons, corbeaux et tourterelles viennent nous voir dans nos prisons
    En étagères de prestige au summum de l’escarpement.

    J’y vis d’éternelles vacances sur l’helvétique Riviera
    Avec une vue imprenable sur les sédentaires abscons.
    J’ai accompli l’extravagance d’établir un protectorat
    En me sacrant inaliénable mais mémorable Roi des Cons.

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  • L’amour de la mer

    L’amour de la mer

    Bien sûr, quand l’homme prend la mer, l’amour est plus vaste et profond
    Et ses frontières à l’infini disparaissent à l’horizon.
    Bien sûr, sa femme devient mère mais reste au port et se morfond
    Ainsi la vie nous définit entre liberté et prison.

    Tableau de Jim Warren.

  • Ballet à trois – 2

    Ballet à trois - 2

    La danseuse pointe son chausson d’une manière inoubliable.
    Une sorcière, sans façon, s’en ira pointer chez le diable.
    Pour différencier les prétendantes, présentez-leur un beau tutu ;
    La vraie dansera trépidante, l’autre criera : « Turlututu ! »

    Photo « Margaret Morris Dancers » 1920 de Fred Daniels.

  • Les mecs en position

    Les mecs en position

    Pour les mecs, le nec plus ultra concernant le Kâmasûtra :
    Le fumeur de pipe, sa meuf, doit lui faire un soixante-neuf ;
    La nana du libre-penseur préfère l’amour dans l’ascenseur ;
    Et celle du révolutionnaire, la position du missionnaire.

    « Three men in swimming trunks, one with shades, one with pipe, all with bulges. » – Saskatchewan 1943.

  • Ballet à trois – 1

    Ballet à trois - 1

    Si les p’tits rats de l’opéra apprennent entrechats et ballets,
    Chez les sorcières en sabbat, on apprend à coups de balais.
    Que faut-il faire, me direz-vous, pour n’pas s’faire mener en bateau
    Sous peine, au premier rendez-vous, d’risquer de se prendre un râteau ?

    Photo de Hannes Kilian avec le Stuttgarter Ballet.

  • Fête de l’amour

    Métro, boulot, c’est fatigant pour le personnel navigant !
    Faire dodo, c’est harassant, faire l’amour, embarrassant !
    Faire le travail de l’amour requiert bien trop d’heures par jour
    Et trop de jours dans la semaine pour une activité humaine !

    Photo de Mary Katharine Tramontana.

  • L’homme et la femme, quel idéal ?

    L’homme et la femme, quel idéal ?

    Femme idéale n’existe pas … sauf dans un peu toutes les femmes
    Mais l’homme ne saura jamais trier les bonnes des infâmes !
    L’Homme idéal n’existe pas … mais c’n’est pas un problème en somme
    Puisque les femme savent désormais que tous les chemins mènent à l’homme.

    Tableaux de Didier Lourenco.

  • Gare au minou !

    Gare au minou !

    Tenter d’éveiller le minou reste une gageure sans pareille ;
    Monsieur cherche l’inspiration en ouvrant en grand la fenêtre.
    Un petit air frais choupinou, chuchoté à même l’oreille,
    Pour troubler la respiration et donner l’envie de renaître.

    Mais il n’est pas poltron minet ! D’ailleurs il réclame sa sieste
    Et garde la pose au giron en échange de quelques caresses.
    Gageons que dès potron-minet, Monsieur devra d’une main leste
    Chasser l’animal au ronron qui garde trop bien sa maîtresse.

    Tableaux de Didier Lourenco.

  • Marie-la-Rose – 1

    Marie-la-Rose - 1

    Les roses forment un beau bouquet surtout lorsqu’elles sont jolies ;
    Les amours riment en beaux couplets quand on s’embrasse à la folie.

    Les filles pleurent à gros sanglots, particulièrement les plus rebelles ;
    Les garçons s’en font des tableaux, principalement pour les plus belles.

    Les parfum des fleurs envoûtant pourrait pousser à la névrose
    Le charme d’une fille déroutant, surtout celui de Marie-la-Rose.

    Le noir et blanc reste à l’honneur pour les plus tristes souvenirs ;
    L’amour en rose fait le bonheur quand il est couleur d’avenir.

    Tableau d’Oleg Zhivetin.

  • Le thé aux souvenirs

    Le thé aux souvenirs

    À l’heure du thé
    À l’heure bleutée
    Vont les souvenirs
    Pour se soutenir.

    L’affection du père,
    L’amour d’une mère,
    L’écho d’une sœur,
    Caressent le cœur.

    Eux au paradis,
    Son thé refroidit.
    Son père et sa mère,
    Son thé est amer.

    Mais ce jour encore
    Elle parle aux morts
    Qui renvoient l’espoir
    En pensée du soir.

    Tableau de Gorshunova Tatiana.

  • Le temps des copains (et des chats)

    Que revienne le temps des copines, que reviennent le temps des copains
    Et les longues nuits où les chattes se languissaient de leurs minets !
    Quand il y avait trop de cuisine, on conviait aussi les voisins
    Chacun sa cruche, chacun sa jatte, chacune sa pipe, son robinet.

    Les deux balançoires, ajustées à l’impudence des regards,
    Permettaient à ces demoiselles, en se caressant le minou,
    D’harceler et tarabuster tous les garçons un peu hagards
    Qui lorgnaient le dieu des pucelles tout en se mettant à genoux.

    Tableaux de Didier Lourenco.

  • Les cycles romantiques

    Les cycles romantiques

    Godelureau à bicyclette rêverait d’amour à vélo,
    Elle derrière et lui devant, pour pédaler jusqu’à vau-l’eau.
    Si tu veux être ma Juliette, j’incarnerai ton Roméo
    Et nous irons contre le vent en tandem ou en pédalo.

    Tableau de Didier Lourenco.

  • Café Van Gogh

    Café Van Gogh

    Conforme au café de Vincent, situé place du forum,
    J’y convierai une amie peindre avec ses toiles et ses pinceaux.
    Sans trop de monde effervescent mais avec tout le décorum
    Pour que nous puissions nous étreindre sous les arcanes provençaux.

    Tableau de Didier Lourenco.

  • Les sorcières bleu nuit

    Durant une profonde nuit pareille à la guerre qui fit rage,
    Entends-tu les femmes intrépides qui luttent contre l’infamie ?
    Malgré le froid qui s’introduit et leur lacère le visage
    Et leur carcasse qui trépide sous l’assaut des balles ennemies.

    Depuis, leurs fantômes bleu-nuit reviennent rôder dans les parages
    Sur le sol gelé rougissant que leurs avions ont percuté.
    À l’heure fortuite – minuit – dans ce sinistre paysage,
    On entend l’écho rugissant de leurs cris se répercuter.

    Quelques sites internet à propos des sorcières de la nuit :
    https:www.curieuseshistoires.netles-sorcieres-de-la-nuit

    https:fr.rbth.comarthistoire20150417les_sorcieres_de_la_nuit_aux_trousses_de_laviation_allemande_33437

    https:fr.wikipedia.orgwiki588_NBAP

    Tableaux de Sophie Lécuyer.

  • À la vitesse d’un cheveu au galop

    À la vitesse d’un cheveu au galop

    Afin de trouver le sommeil troublé par l’esprit qui galope,
    Mon anima lâche la bride à ses soucis en écheveaux.
    Alors les chagrins sans soleil des bleus de l’âme nyctalopes
    Quittent ce cauchemar hybride un peu tiré par les chevaux.

    Tableau de Malwina de Brade.

  • L’écoute profonde

    L’écoute profonde

    Les yeux du cœur et ses oreilles captent cette onde innominée
    Qui s’insinue dans la spirale tapie dans l’écoute profonde.
    Ce labyrinthe qui s’appareille à une antenne embobinée
    Transmet la maladie virale des amours folles et furibondes.

    Tableau de Mara Berendt Friedman.

  • L’écoute des mains

    À l’aveuglette, la main écoute, la main perçoit l’écho solaire ;
    Les vibrations qui la pénètrent croisent les énergies palmaires.
    Dans le silence, les deux mains goûtent les sentiments qui vont dans l’air
    Et qui chuchotent dans la fenêtre de mes mains jointes en prière.

    Tableau de Mara Berendt Friedman.

  • Jouer à attraper le soleil

    Jouer à attraper le soleil

    Fidèle envers l’oiseau à l’aube qui chante le lever du jour,
    Je suis le soleil dans sa course en chevauchant le firmament.
    Le vent s’engouffre sous ma robe et, sous son aile, je savoure
    L’ultime éclat de la Grande Ourse qui s’éclipse sous le flamboiement.

    Tableau de Mara Berendt Friedman.

  • Codes de femmes

    Codes de femmes

    Sein noir, sein blanc, bien ressemblant ; sein blanc, sein noir, bonne mémoire.
    Bras blanc devant, contre le vent ; bras noir derrière, pour la guerrière.
    Selon le code, aux antipodes, la femme est tendre à qui sait l’entendre
    Selon le signe, la femme est digne, c’est le tatoo qui vous dit tout.

    Un tatouage sur le visage, bien plus joli qu’un maquillage ;
    Un serpent sur une cheville, le diable se recroqueville ;
    Un papillon sur le bassin, le charme opère à dessein ;
    Un cœur aux parties génitales, un coup de la femme fatale.

    Tatouages de Blanca Miró Skoudy.

  • La fille aux quatre saisons

    La fille aux quatre saisons

    Malgré sa coiffure d’automne que le printemps ne fleurit pas,
    Ses deux mamelons qui bourgeonnent lui donnent un air de renaissance.
    Fasse que l’été déboutonne la belle montrant ses appas
    Et que l’hiver me pelotonne contre ses seins en turgescence !

    Tableau de Henry Asencio.

  • Tissus à fleurs et vents de couleurs

    Tissus à fleurs et vents de couleurs

    Nouvelle mode de saison ; la Terre change sa garde-robe.
    Adieu manteaux d’hermine blancs et châles en brumes évanouies !
    Le dieu-printemps crée sans raison les plus extravagantes robes
    Dont il va fleurir l’arrière-plan de nos collines épanouies.

    Photo « California Wildflowers » de Ryan Resatka.

  • Pause-café

    Pause-café

    Le grand plaisir en garçonnière consiste à offrir un café
    À une jeune femme dévêtue pour en mêler les deux arômes.
    L’élixir de la cafetière produit robustesse et effet
    Lorsque sa bouche a revêtu de sa langue le sexe de l’homme.

    Tableau « Valerie and the omani coffee pot » de Ken Howard.

  • Légère et court vêtue

    Légère et court vêtue

    Toujours légère et court vêtue, reposée sur son coussinet,
    Notre laitière ainsi troussée, n’ose pas tout recommencer.
    Assez triste et fort abattue, pense à son mari « Poussinet »
    Qui, pas du tout l’air courroucé, a préféré l’ensemencer.

    Ainsi, tant va la cruche à l’eau, le pot-au-lait et la Perrette,
    Toutes les belles intentions finissent un jour par se briser.
    Si le mari n’est pas salaud et la femme pas trop simplette
    Un petit câlin plein d’attentions et tout sera cicatrisé !

    Tableau de Nelina Trubach-Moshnikova.

  • Entre conscience et inconscience

    Entre conscience et inconscience

    Entre l’instant où je m’éveille et le moment où je m’endors
    L’instant précis où la conscience et l’inconscience changent de rôles,
    Vit le plaisir qui s’émerveille de vivre sous un soleil d’or,
    Meurt la peur de la subconscience qui, à l’insu, prend le contrôle.

    Tout ce qui naît, qui vit qui meurt, touche mes rêves éphémères.
    La peur qui grandit, que j’affronte, dont le combat va me nourrir.
    L’amour qui éclos dans mon cœur dont je deviendrais père ou mère
    Joie et colère qui se confrontent mais finissent aussi par mourir.

    Tableau de Susan Seddon-Boulet.

  • Les deux âmes

    Les deux âmes

    La première âme, liée au corps, bat comme un cheval au galop ;
    La deuxième âme, libre d’attache, s’envole comme l’oiseau au soleil.
    Ainsi l’empreinte de la mort libère l’une dans un halo
    Tandis que l’autre se détache pour regagner le grand sommeil.

    Tableau de Helena Nelson-Reed.

  • L’intelligence de la peur

    L’intelligence de la peur

    Le plus grand signe d’intelligence se révèle lorsque j’ai peur.
    Peur du danger, peur de mourir, peur de ma dernière seconde.
    La vie possède l’intransigeance de protéger ce que le cœur
    Tient à aimer et à chérir ce qu’il a de plus précieux au monde.

    Tableau de Helena Nelson-Reed.

  • Beauté exotique

    Beauté exotique

    Sa beauté vierge réhaussée d’un masque autour de son visage
    Et ses cheveux de jais coiffés d’une floraison exotique,
    Mademoiselle a exaucé mon goût pour les beaux paysages ;
    Moi, qui était tant assoiffé d’azur et de fleurs érotiques.

    Seulement voilà ! Elle est pirate, fille du corbeau noir iroquois.
    Son masque bleu n’est que peinture pour porter un regard amer
    En évoquant l’or disparate scellés aux coffres zurichois
    Qu’elle dissimule dans sa ceinture et qu’elle jette à tout va dans la mer.

    Tableau de Tom Bagshaw.

  • Épona

    Épona

    Les dieux quelquefois misogynes se font de véritables écheveaux
    Avec les femmes et les juments qui mettent au monde les héros.
    D’une rencontre sauvagine, Épona, déesse des chevaux,
    Naquit ainsi se présumant d’un phénomène in utero

    Tableau « Épona, déesse des chevaux » de Helena Nelson-Reed.

  • Joli loup

    Joli loup

    Heureusement, les jolis masques ne masquent pas les jolis yeux
    Ni ne camouflent la beauté malgré le nez, malgré la bouche.
    Finalement, ce que démasque ce joli loup bien capricieux
    Fait la moue encharibotée qui nous avertit d’un « pas touche ! »

    Car l’œil du diable dissimulé au milieu de plumes de paon
    Surveille les moments intimes d’un fol regard qui épouvante.
    Mais il peut aussi stimuler l’envie par ces yeux de serpent
    Qui hypnotisent leur victime avant de la croquer vivante

    Enchariboté : embarrassé.

    Tableau de Helena Nelson-Reed.

  • La peinture colorisée

    La peinture colorisée

    Dans le temps, à Casablanca, elle peignait des gens de couleur
    Puis, à Paris, désabusée, elle ne peignit qu’en noir et blanc.
    Tous les tableaux qu’elle flanqua de cadres assez racoleurs
    Sont désormais dans un musée, colorisés, c’est affublant !

    Illustration de Pyotr Pinkisevich.

  • Les femmes de mon immeuble – 2

    Je n’ai pas tout compris mais ma jolie voisine
    M’a, en suisse-allemand, demandé quelque chose
    Et le diable m’a pris ; au seuil de la cuisine,
    Je l’ai finalement baisée sur ses joues roses.

    Je ne saurai jamais ce qu’elle demandait
    Car la belle a rougi puis, mes fesses bottées.
    Elle m’a déclamé que ce qu’elle quémandait
    N’était qu’une bougie car ses plombs ont sauté.

    Tableaux de Julia Klimova.

  • Les femmes de mon immeuble – 1

    Si l’amour rend aveugle, la masturbation sourd,
    J’y perds le sens du goût et celui du toucher.
    Ainsi dans mon immeuble, je passe un bon séjour
    Car je n’ai pas beaucoup l’occasion de coucher.

    Par quel fichu prétexte faire le premier pas
    Pour que l’amour m’attrape et que le cœur m’emporte ?
    J’ai commencé ce texte car je n’y croyais pas
    Or voici que l’on frappe doucement à ma porte.

    Tableaux de Julia Klimova.

  • Cher paon !

    Dissimulé dans ses ocelles pour ses femelles, « l’œil du diable »
    Montre l’oiseau qui fait la roue plus séducteur que le serpent.
    Sa danse nuptiale ensorcelle, fascination irrémédiable,
    Et suscite bien des rendez-vous pour l’amour des plumes de paon.

    Tableau de Michelle Starla.

  • Fondu dans le décor

    Fondu dans le décor

    Que sera mon fantôme devenu, une fois fondu dans le décor ?
    Que restera-t-il de mon passage et l’empreinte de mon apparence ?
    Longtemps je me suis abstenu de penser où irait mon corps
    Mais j’ai appris auprès des sages qu’il faut jouer la transparence.

    Tableau « seeing both ways » de Michael Carson.

  • Touchons du bois !

    Touchons du bois !

    Tant que Jésus est parmi nous, il convient de toucher du bois
    Pour conjurer le mauvais sort du sacrifice de la croix.
    Ainsi, se toucher le minou, jouerait un peu le contrepoids
    Pour Marie qui permit l’essor de la chrétienté qui s’accroît.

    Tableau de Malcolm T. Liepke.

  • L’amour me met en appétit

    L’amour me met en appétit

    Tour le plaisir de la gastronomie lorsque j’ai l’estomac dans les talons
    Aspire à m’apporter la satiété après une heure ou deux de digestion.
    Tout de désir d’une belle anatomie d’une femme nue chevauchant l’étalon
    M’inspire à étendre la société après neuf mois de saine gestation.

    Tableau de Jose Luis Fuentetaja.