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  • Qui fait la Une, aujourd’hui ?

    Qui fait la Une, aujourd’hui ?

    Elles font leur insurrection, entièrement nues dans les rues,
    Mais en protégeant leur pudeur par les journaux économiques
    Dont la Une fait la sélection de toutes les crises apparues
    Depuis que l’infâme leader du pays cause polémiques.

    Les forces de l’ordre débordées ; elles sont trop dures à attraper ;
    Elles s’enduisent le corps d’huile pour mieux glisser entre leurs pattes.
    Elles sont là pour saborder la police qui a dérapé
    En provoquant la guerre civile par leurs charges de psychopathes.

    Alors, Mesdames, tout le monde à poil, remontez les Champs Élysées,
    Le boulevard Saint-Honoré jusqu’au roitelet dans sa cour.
    Nous tiendrons les cordons du poêle, nous les hommes fidélisés
    Lorsqu’il sera déshonoré, jugé et pendu haut et court.

    Photo de Nathan Coe.

  • L’entraînement des Ladies Godiva

    L’entraînement des Ladies Godiva

    Si la Révolution française rend si fiers nos parlementaires,
    Ils sont pourtant bien mal placés pour désapprouver les Français
    Qui, ne se sentant ni à l’aise, ni de statut égalitaire,
    Voient leurs libertés remplacées par des lois qui les font grincer.

    J’ai lu dans la Déclaration des droits de l’homme citoyen †
    Que lorsque le gouvernement porte atteinte aux droits de son peuple
    Pour ce dernier, l’insurrection est un devoir et un moyen
    D’opposer un retournement à cette dictature aveugle.

    Et j’en appelle à nos françaises à faire comme Lady Godiva ;
    De sortir entièrement nues à pied, à cheval, en voiture,
    Pour conspuer ces lois mauvaises, ces quarante-neuf-trois à tout va,
    Et protester contre Manu de nos droits en déconfiture.

    (Tableau de Wolfe von Lenkiewicz sur https:wolfevonlenkiewicz.comwolfe-von-lenkiewiczartworks ;
    † article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les amours impossibles – 2

    Des amours poisson et oiseau, il me revient une anecdote
    Envers une nymphe volante et un vilain petit canard.
    Ils se cachaient dans les roseaux car il n’y avait pas d’antidote
    À leurs passions ambivalentes contre les potins goguenards.

    Mais la sirène matrimoniale, ayant plus d’un tour dans son sac,
    Leur organisa un ballet sur le célèbre Lac des Cygnes.
    La prestation cérémoniale entre le sac et le ressac
    Du show eut tôt fait d’emballer la foule car c’était la consigne.

    Le canard devint un beau cygne et la nymphe une belle femme
    Et nul ne trouva à redire à propos des mœurs débridées.
    Leurs amours jugées hier indignes, contre nature, voire infâmes,
    Furent approuvées sans médire sur leur descendance hybridée.

    Galerie sur https:www.galerisoyut.com.trali-fatih-kucukosmanoglu-2019 .

  • Les amours impossibles – 1

    Les amours impossibles - 1

    Le petit poisson qui aimait un petit oiseau d’amour tendre
    S’est confié auprès des sirènes pour trouver une solution.
    Aujourd’hui, il peut désormais rejoindre son Piaf sans attendre
    Grâce à la conclusion sereine prônée contre rétribution.

    Il suffisait donc d’une cage juste en surface disposée
    Pour que les amants se rencontrent intimement en convolant.
    Et lorsqu’il y a déblocage nous pouvons dès lors supposer
    Que leurs amours n’auront rien contre la naissance de poissons-volants.

    N’ouvrez pas la cage aux oiseaux qui flotte sur une mer calme ;
    Les œufs en pleine gestation pourraient précocement voler.
    Postez plutôt dans les réseaux l’instant où ils sortent les palmes
    Juste avant la délectation de leur toute première envolée.

    Tableau de Mirella Santana.

  • Louve éprise qui sait s’y prendre

    Louve éprise qui sait s’y prendre

    Directeur des ressources humaines, il a prédisposé ses pièges
    Afin de la sélectionner parmi de nombreux éléments.
    Cela fait déjà une semaine qu’il doit rendre des comptes au siège ;
    Il se doit de perfectionner sa méthode de recrutement.

    C’est une louve parmi les loups, ceux aux dents longues et acérées,
    Qu’il a choisi comme victime pour son jeu de rôle imbécile.
    Capturée par un pied-jaloux, il va la laisser macérer
    Dans une relation intime entre chasseur et proie docile.

    Mais le syndrome de Stockholm est soit trop gros soit trop ténu ;
    La louve inversera les rôles en sachant où contre-attaquer.
    D’abord elle séduit le bonhomme en jouant la tendre ingénue
    Qui passera à la casserole pour lui rabattre le caquet.

    En trois coups de dents seulement, elle lui a dévoré le cœur ;
    Du chasseur devenu gibier, il ne reste plus que les os.
    Pour faire taire les gueulements des employés pleins de rancœur,
    Elle se sortira du bourbier en devenant chef du réseau.

    Tableau de Christopher Lovell sur https:www.christopherlovell.comdarknature .

  • Sous le signe de la Grande Ourse

    Sous le signe de la Grande Ourse

    Les fées, les nymphes et les elfes dépendent d’un autre zodiaque
    De la Grande à la Petite Ourse via le Grand Chien et Andromède.
    Or d’après l’Oracle de Delphes, ces douze signes pandémoniaques
    Ne sont pas soumis à la course du Soleil d’après Archimède.

    Il n’y a pas que la poussée d’un corps plongé dans un liquide
    Que le savant approfondit mais aussi l’astro-toponymie
    Qui concerne les dieux courroucés qui jouent à des jeux intrépides
    Avec les astres rebondis par effet de cosmochimie.

    Cette nuit-là, de pleine Lune, une fée implora son signe
    Qui envoya la Petite Ourse en tant qu’émissaire des dieux.
    Une synergie opportune dont seul le petit peuple est digne
    Ouvrit de l’éther une source aux effets miséricordieux.

    En ce qui concerne la Terre, son zodiaque étant différent,
    Les calculs trop astronomiques dépassent nos ordinateurs.
    Quoi qu’il en soit, pas de mystère ; si l’effet se montre afférent,
    Dès la prochaine polémique des dieux nous serons spectateurs.

    Illustration de Mango Mendoza sur https:www.deviantart.commangomendozafavourites67843512wow-this-is-good?rnrd=261080&page=30 .

  • Sans reflet impudique

    Sans reflet impudique

    Les miroirs frappés de censure ne refléteront plus jamais
    De femmes nues, grosses et maigres, et toutes parties sexuelles ;
    Ce qui est en dessous de la ceinture se verra alors désormais
    Flouté pour être plus intègre envers les mœurs contextuelles.

    Phallus et vulves seront cryptés par des gros pixels anodins
    Vus par leurs seuls propriétaires et seulement s’ils sont adultes.
    Qui tentera de décrypter les organes d’un citadin
    Sera traité de libertaire, frappé de coups de pieds occultes.

    À l’instar des miroirs sans tain, voici les miroirs pudibonds
    Qui ne renverront que pudeur et laisseront passer le reste.
    Ainsi les regards enfantins seront soustraits des furibonds
    Reflets qui montrent la raideur d’une érection agile et preste

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Une chatte brûlante devant son miroir

    Une chatte brûlante devant son miroir

    Avec des miroirs parallèles, je me suis monté un harem
    En dupliquant à l’infini mes jolies invitées du soir.
    Tant qu’elles sont encore pucelles, elles remontent plus haut le barème,
    Une fois ôté leurs bikinis en allant simplement s’asseoir.

    Lorsqu’elles sont mûres mais pas difformes, leurs reflets pointent alors la voie
    Qui ouvre la carte du tendre stéréoscopique à souhait.
    J’en ai quelques-uns qui déforment et qui les laissent alors sans voix
    Et les rires, sans se faire attendre, éclatent à gorges dénouées.

    Côté verso, l’image nette renvoie leurs formes à l’envers,
    Côté recto, l’image émue rougit de façon maladroite.
    Le miroir n’est pas malhonnête bien qu’avec un penchant pervers
    Qui renverse autant qu’il transmue ce qui est à gauche et à droite.

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Les plantes caressivores

    Les plantes caressivores

    Les plantes aux mains baladeuses ne sont pas vraiment carnivores ;
    Certaines sont des chapardeuses et d’autres plus caressivores.
    Vous passez devant l’une d’elles et perdez votre accoutrement,
    La plante fait partie des modèles des détrousseurs de vêtements.

    Une autre vous fait ressentir des caresses plutôt intimes ;
    L’espèce ne saurait mentir, la plante cherche une victime
    À câliner langoureusement de ses branches aux doigts délicats
    Pour vous oindre amoureusement d’un doux parfum d’arabica.

    Mais gare aux plantes nymphomanes dont les racines s’insinuent
    D’une manière érotomane par les pores de votre peau nue.
    Bien sûr vous connaîtrez l’extase de sensations psychédéliques,
    Mais pour mieux mourir d’épectase par overdose botanique.

    Tableau de Julia Vanderbyl.

  • La femme floue

    La femme floue

    Comme le peintre était miro, il ne distinguait des modèles
    Que leurs seins flous juste estompés et leur sexe fondu-enchaîné.
    Cependant ces effets viraux se répandaient à tire-d’aile
    Sur mes vieux livres estampés d’un vieux myope déchaîné.

    L’amour fou pour la femme floue prend sa racine dans mes rêves
    Qu’au matin je me mémorise à la mode David Hamilton
    Dont les souvenirs me renflouent et remettent à flot sur la grève
    Ces nus charmants qui érotisent encore mes journées monotones.

    La femme floue ne vieillit pas, elle s’atténue doucement ;
    Ses rides fondent en dégradés et ses cheveux d’argent grisonnent.
    Plus le temps passe à petit pas et fait ses éclaboussements,
    Plus il me plait à regarder ma femme que l’âge emprisonne.

    Tableau de David Beynon Pena.

  • Mademoiselle au soleil couchant

    Mademoiselle au soleil couchant

    Lorsque est venue Mademoiselle à califourchon sur mes reins,
    Je n’ai eu d’yeux que pour ses seins comme deux astres sur sa chair ;
    Soleils couchants d’une donzelle sous un crépuscule utérin
    Causé par l’action du bassin sur mes organes les plus chers.

    Depuis, j’ai ses deux aréoles comme imprimées sur ma rétine
    Brûlée par le feu des tétons tels deux projecteurs turgescents.
    Je vois partout des auréoles comme des ersatz de tétines
    Et au centre un petit bouton rougeoyant et luminescent.

    Hélas elle s’est éclipsée, quand la Nouvelle Lune fut venue,
    Me tirer de ma léthargie en montant sur mon ciel de lit.
    Et notre amour s’est collapsé par la rencontre malvenue
    Dont je ressens la nostalgie redoublée de mélancolie.

    Tableau de Jean-Gabriel Domergue sur https:www.catherinelarosepoesiaearte.com201205jean-gabriel-domergue-1889-1962.html .

  • Peser le pour et le contre

    Pour peser le pour et le contre sans qu’il y ait de tricherie,
    Lucette prend les choses en main, entièrement nue, c’est sa technique.
    Personne ne va à l’encontre et n’y voit nulle godicherie
    Car, après tout, il est humain de se tromper comme bernique.

    Elle est tellement demandée, sollicitée par la police,
    Qu’elle a ouvert son cabinet : « Du dilemme au choix cornélien ».
    Elle est même recommandée avec attention et délices
    Dans tous les bons estaminets où l’on parle de tout et de rien.

    Évidemment les moralistes et les femmes de bonnes mœurs
    Ont fait fermer son entreprise pour des propos embobineurs
    Lors d’expertises fatalistes effectuée dans la bonne humeur
    Dans les Chorons où, sans surprise, elle fascina des mineurs.

    Tableau de Lucette Desmoulin-par Jean-Gabriel Domergue.

  • Guitare blues et autres couleurs

    Guitare blues et autres couleurs

    Ma guitare encore un peu verte, fraîche sortie du magasin
    M’obligeait à me dérouiller les dix doigts encore immatures.
    Je partais à la découverte des premiers accords assassins
    Avec barrés à se brouiller avec ces damnées tablatures.

    Avec des blues dégoulinants à faire couiner la chanterelle,
    Il fallait courir sur le manche à doigts chassés, à doigts glissés
    Et l’autre main tambourinant, cadence plus ou moins naturelle,
    L’instrument posé sur la hanche, la bouche en cœur, les yeux plissés.

    L’apprentissage durait longtemps mais le temps s’arrêtait d’autant ;
    Je me délectais des ballades suivant la partition du tendre
    Que vibraient tant en remontant dans des arpèges tressautant
    Jusqu’à l’ultime dégringolade mes cordes prêtes à se distendre.

    Collage de Laura Heine.

  • Nectar de Lune

    Nectar de Lune

    Tout au long des trois nuits gibbeuses, vous trairez les rayons de Lune,
    Mettrez leur laitance opaline à décanter trois nuits suivantes.
    Après dans la forêt tourbeuse, mêlez-y trois brins de callunes,
    Trois pétales de digitaline et trois pistils de salivante.

    Après il suffira d’attendre encore cinq à six semaines
    Pour que l’élixir précipite dans une couleur égrégore
    Qu’il suffira alors d’étendre sur la plante à figure humaine
    Qui déjà frémit et palpite et se révèle mandragore.

    Après vous pourrez à votre aise y tremper une souris verte
    Pour obtenir un avatar d’escargot au goût d’artichaut
    Que vous chaufferez sous la braise pour partir à la découverte
    Du nec plus ultra des nectars à consommer tant qu’il est chaud.

    Illustration de Moonmxtr.

  • Les réseaux sociopathes

    Les réseaux sociaux n’ont cessé de se répandre en société
    Au point qu’ils voudraient s’connecter directement dans notre chair.
    Bientôt les humains empressés de s’échanger à satiété
    Auront des puces affectées à nos messages les plus chers.

    Déjà on drague par téléphone et bientôt par télépathie ;
    On se scannera les pensées par l’intimité sans frontière.
    On n’est plus seul dans cette faune immergée dans l’antipathie
    Grâce au sex-appeal compensé par la technique intermédiaire.

    Par malheur la perversité suivra l’envolée du progrès ;
    Pédophiles, exhibitionnistes et violeurs interconnectés
    Scanneront quartiers et cités sur des bancs publics intégrés
    Aux réseaux conspirationnistes dont nous serons tous infectés.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Ève revisitée

    En reprenant comme modèle l’Ève innocente et naturelle,
    Beaucoup de peintres ont vu en Dieu un misogyne manifeste
    Qui devient alors infidèle envers la question culturelle
    Concernant le péché odieux ainsi que son fruit indigeste…

    …Qui, s’il avait été une rose plantée dans le jardin sacré,
    Une variété d’hortensia, de magnolia ou d’aubépine,
    Une fois piqué l’Ève morose, elle se serait alors consacrée
    À planter dans son noviciat plutôt des roses sans épine.

    Si au lieu du jardin d’Eden, elle était née près de la mer,
    Elle aurait fait la connaissance des coquillages défendus.
    Sa peau de façon si soudaine aurait pris un teint outremer
    Et elle aurait donné naissance à des filles au sexe fendu.

    En déplaçant à la montagne l’Ève revue et corrigée,
    Le serpent, couleuvre ou vipère, n’aurait rien eu de séduisant.
    Alors Adam et sa compagne se seraient alors dirigés
    Vers un naturisme pépère sans que cela soit méprisant.

    Tableaux de René Magritte sur https:dantebea.comcategorypeintresrene-magritte .

  • Quatre femmes en bateau

    Quatre femmes en bateau

    Marianne, Jeanne d’Arc et Coco, flanquées de Simone de Beauvoir,
    Ont été menées en bateau alors qu’elles étaient en campagne.
    Mais d’un style assez rococo, on a beau dire, on a beau voir,
    La balade n’est pas du gâteau pour ces infortunées compagnes.

    Coco Chanel a pris sa robe et l’a mise en guise de voile
    Tandis que Simone à la proue tourne le dos à l’avenir
    Car dans ce monde d’homme probes qui cachent plus qu’ils ne dévoilent,
    Elle n’accorde que peu ou prou de confiance en leur devenir.

    Jeanne d’Arc écoute la voix de sa mère dans un coquillage
    Trouvé dans cette embarcation comme wifi catalytique.
    Marianne cherche encore sa voie depuis l’étrange appareillage
    Vers la ligne de démarcation entre les partis politiques.

    Ainsi, elles sont bien embarquées nos héroïnes nationales
    Et si jamais elles atteignent une terre, ce sera de la chance !
    Celui qui les a emparquées vers leur destination finale,
    Risque de voir ces quatre teignes lui faire subir leur vengeance.

    Tableau de Jana Birke.

  • Au secours, Marianne devient excentrique !

    Au secours, Marianne devient excentrique !

    Au secours, la droite s’en vient ! Au secours, la gauche s’en va !
    Au secours, on n’y comprend rien à ce gouvernement dément !
    On dit qu’il danse, qu’il contrevient entre le jazz et la java
    Comme un danseur libertarien patinant sur le lac Léman.

    La balle au centre et ça repart pour deux ans et demi d’un jeu
    Où se cachent des chausses-trappes et maintes motions de censure.
    S’il n’y a pas de faux départ et qu’on en définit l’enjeu,
    Gare à Marianne si elle attrape son vice plein de bouffissures.

    Et l’on voit courir Marianne comme si un diable à ses trousses
    La poursuivait dans les couloirs, chaussant du quarante-neuftrois.
    Trébuchant dans un fil d’Ariane, elle se fait une sacrée frousse
    Lorsqu’elle voit, sans le vouloir, qu’il s’agit d’un Cheval de Troie.

    Un vieux cheval des plus féroces qui vient du centre de la France
    Et qui est la dernière chance pour son Roi par manque de pot.
    Plutôt cinquième roue du carrosse, une roue de secours en souffrance
    Dont on sait que l’intelligence ne se voit pas à fleur de peau.

    Illustration de Milo Manara.

  • My mermaid is rich

    Quand les navires vont profond alors la sirène s’enrichit
    D’or, de diamants et de rubis ou provisions à mastiquer.
    Pourtant la sirène se morfond car, aux abysses pas de chichi,
    Ni soldes, ni mode, ni lubie pour s’habiller sophistiqué.

    Quand les marins tombent amoureux, la sirène est rassasiée
    Autant de cœur que d’estomac – elle aime bien la bonne chère.
    Pourtant que de jours langoureux pour être à nouveau extasiée !
    L’attente est pire qu’un coma à guetter la manne maraîchère.

    Quand sonnera la fin du monde, de tous ses trésors amassés
    On pourra venir au musée de la sirène anachorète.
    De chaque civilisation immonde ou fructueuse ressassée,
    Les poissons viendront s’amuser à s’en faire péter les arêtes.

    Illustration de Vlad Ovoy.

  • Vendredi 13 pour la sirène

    Vendredi 13 pour la sirène

    Jour de chance ou jour de malchance, aujourd’hui c’est jour de lessive ;
    Par pour la sirène, bien sûr, mais pour les marins alentour
    Qu’elle va chasser sans indulgence mais avec l’expression lascive
    D’une prédatrice qui assure de ne faire qu’un aller-retour.

    Car c’est trop simple et trop facile ; les marins n’ont qu’une tenue
    Et quittent tricots, caleçons, gilets rayés et pantalons
    Qu’ils font sécher, ces imbéciles, sur des filins assez ténus
    Tandis que ces braves garçons, les fesses à l’air sur les talons.

    Elle n’a plus qu’à attraper les filins comme des filets
    Et ramener la bonne pêche vers son vivier, d’un air farouche.
    Personne n’en a réchappé, personne ne s’est défilé
    Et la sirène se dépêche d’en croquer un comme mise en bouche.

    Tandis que la Lune, sa muse, fumera la pipe d’écume,
    La sirène croque-mitaine s’endormira le ventre plein.
    Le samedi, elle s’amuse à essayer quelques costumes
    Et la casquette du capitaine dont plus personne ne se plaint.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Le barème du harem de Pablo Picasso

    Le barème du harem de Pablo Picasso

    Je dois le dire : « Sacré Pablo ! » Je peux le dire : « Sacré tableau ! »
    Picasso, le roi du cubisme m’aura satisfait en nudisme
    Avec des femmes aux longues jambes, fières, alertes, plutôt ingambes
    El le désir toujours niché sur les plus beaux lots dénichés.

    J’en vois de toutes les couleurs dans le plaisir et la douleur
    Comme une peinture sadique, masochiste mais véridique.
    Période bleue, période rose, aux impressions gaies et moroses
    Mais signées d’un trait, s’il vous plaît, dont le prix sera décuplé.

    J’en ai rêvé, Pablo l’a fait ; réussi ou presqu’imparfait.
    Je l’aime pour ses métaphores qu’on me brandit comme sémaphore
    Pour redonner un sens à l’art et pour le coter en dollars.
    Comme quoi, s’il n’avait existé, il aurait fallu l’inventer !

    Tableau de Pablo Picasso.

  • Chaude et froide à la fois

    Chaude et froide à la fois

    Soit elle est chaude et avenante, soit elle est froide et impassible
    Mais jamais tiède à mon endroit – je ne rends pas indifférent.
    Mais pour une chaleur permanente, c’est tout bonnement impossible ;
    Toujours ces hasards maladroits qui provoquent des différends…

    Lorsqu’elle est froide, elle peut rester alors congelée pour longtemps
    Sans un sésame, sans un cadeau, pas de pardon, pas de redoux.
    L’hibernation la fait pester et cela va en augmentant
    Jusqu’à l’ultime Tornado qui finalement emporte tout.

    L’homme a souhaité un mélangeur pour doser son tempérament
    Mais l’une froide et l’autre chaude ne peuvent pas coexister.
    Quand elles se voient dans l’échangeur, ça s’étripe indifféremment
    Que l’homme souhaite une nigaude ou une poule bien excitée.

    Tableau d’Elena Zaharia.

  • Toutes les vérités sortant du puits

    Toutes les vérités sortant du puits

    À force d’entendre mensonge sur mensonge à la radio,
    À force de voir illusion sur illusion à la télé,
    À force de lire ineptie sur ineptie sur internet,
    La vérité aurait besoin d’être boutée hors de son puits.

    Et justement si vous passez, pas très loin du puits aux souhaits,
    Vous en verrez sortir autant qu’il y a d’avis sur la planète.
    La certitude est dépassée, désormais on n’peut se vouer
    Qu’à son propre indice flottant sur des réalités pas nettes.

    Comme la vérité a perdu consistance et stabilité,
    Elle voltige entre partis et le bon sens élémentaire.
    Et plus celle-ci est tordue et moins sa fiabilité
    Se noie entre les réparties des jeunes coqs contestataires.

    Tableau de Harry Holland sur https:blognuart.wordpress.com .

  • Jeanne d’Arc et les voix du réseau

    Jeanne d’Arc et les voix du réseau

    Pas de wifi au moyen âge, ni de câble, ni de fibre optique.
    Alors comment une pucelle a-t-elle pu capter les voix ?
    Sans doute un échantillonnage des voies les plus énigmatiques
    Du Serveur-Seigneur du moins celles impénétrables de surcroît.

    Jeanne a dû recevoir du ciel pas un forfait illimité
    Mais une carte prépayée pour quelques communications.
    Le premier message essentiel parlait d’illégitimité
    D’anglais qui auraient essayé de conquérir notre nation.

    Lorsque le deuxième message – celui concernant le dauphin –
    Arriva Jeanne était en train de bloquer le correspondant.
    Elle prit le car de ramassage pour s’éloigner vers les confins
    Du territoire avec entrain pour esquiver l’appel grondant.

    Mais Dieu promit alors à Jeanne de lui faire un bon pot-au-feu
    Et, à la fin de sa mission, tuer et manger le cochon.
    Alors Jeanne devint partisane et accéda à tous ses vœux :
    Bouter l’anglais sans rémission et couronner le roi ronchon.

    Tableau anonyme extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

  • La vierge au clair de Lune

    La vierge au clair de Lune

    « Il y aurait des secrets partout mais des réponses nulle part ! » †
    A dit un poète romantique par une nuit de pleine Lune.
    Je pense qu’il croyait surtout tenter d’empêcher le départ
    Sous le halo achromatique de sa promise taciturne.

    Le vrai mystère est de savoir ce qui la rend triste à ce point :
    Manque d’amour et de passion ? Faute de tact et d’attention ?
    N’importe qui a le devoir de répondre et faire l’appoint
    Au cœur en émancipation envers de nobles intentions.

    Le diable soit des poésies qui ne riment qu’avec tristesse !
    J’aurais dit « Partout des réponses et pas vraiment trop de secrets ! »
    Et j’aurais eu la courtoisie avec un brin de politesse
    D’embrasser cette vierge absconse la main sous sa robe nacrée.

    Tableau de Vincenzo Sguera ; † Tahereh Mafi.

  • Kaléidoscopique

    Kaléidoscopique

    À moitié mathématicienne et moitié artiste visionnaire,
    La femme a été préconçue comme une œuvre d’art éternelle.
    On en trouve des traces plus anciennes dans toutes formes embryonnaires
    De simple amibe à la sangsue jusqu’à la perfection charnelle.

    Tout est courbures hémisphériques, asymptotiques, parabolique,
    Géométrique, trigonométrique, algébrique et logarithmique.
    Sans oublier les chimériques sciences jugées diaboliques
    Des mesures anthropométriques de ses mensurations ethniques.

    Tenter de pénétrer son âme reste un défi inextinguible ;
    L’homme ne peut que se méprendre tant qu’il n’a pas le bon atout.
    Celui qui trouve le sésame suivant la faille imperceptible
    Qui mène à son cœur peut comprendre que les maths n’expliquent pas tout.

    Tableau de Gizem Senkan.

  • Papier peint

    Papier peint

    Les nymphes issues de mes rêves et retranscrites en poèmes
    Forment une sorte de papier-peint, rime à l’envers, rime à l’endroit.
    Comme un long fleuve dont la grève marque chaque nuit de bohème
    Par des bordures de sapins avec des raccords maladroits.

    Parfois je louche entre les lignes et l’effet 3D apparaît
    Avec des métaphores concaves et des paraboles convexes.
    Souvent j’y aperçois un signe qui rapidement disparaît
    Mais laisse un témoin qui s’enclave dans mon tempérament complexe.

    Parmi les femmes nues, l’amour ; parmi les sirènes, le mystère ;
    Dans l’absurde, un autre regard ; dans d’autres une chose à appendre.
    Toujours se cache un trait d’humour – une précaution élémentaire –
    Qui me révèle sans crier gare une vérité à comprendre.

    Illustration de Delphine Cauly.

  • Ah, les bas résille !

    Ah, les bas résille !

    Je me souviens des bas résille qui dans ma mémoire grésillent
    Comme un faux-contact dans les yeux pas dérangeant mais délicieux.
    Les motifs épousent les formes que mes instincts vicieux déforment
    Vers la partie la plus arquée de la jonction la plus masquée.

    Les bas résille du bon vieux temps où l’on se méfiait autant
    Du vent qui retroussait les jupes et des regards qu’n’étaient pas dupes.
    Des mollets sculptés dans la glaise qui mettaient les voyeurs à l’aise
    Assis aux terrasses à guetter, le pantalon débraguetter.

    Régal suprême sur les cuisses ; pour cela il fallait que puisse
    La portière s’ouvrir par devant pour mater en un coup de vent
    L’entrejambe au trésor caché auquel j’étais tant attaché
    Que je l’idéalise encore malgré le temps qui l’édulcore.

    Illustration de Leone Frollo.

  • Marie-Hélène & Jean-Lou

    Marie-Hélène & Jean-Lou

    En jupe à fleurs, Marie-Hélène, un peu vieux-jeu et démodée,
    Avait rendez-vous chez son père vivant à l’orée des forêts.
    La route n’était pas si vilaine malgré l’odeur incommodée
    Quand elle passa près du repaire du loup prêt à la dévorer.

    Jean-Lou se léchant les babines la dégustait déjà des yeux ;
    Marie-Hélène lui accorda une demi-heure dans sa roulotte.
    Et la voici qui se dandine pour embrasser le loup vicieux
    En déposant tout son barda, la jupe, le t-shirt, la culotte.

    Comme il la menait en bateau depuis les contes de Perrault,
    Marie-Hélène s’éclipsa mais en emportant sa charlotte
    Qu’elle put, cerise sur le gâteau, donner à père pour l’apéro
    Dont il trouva, couci couça, la fève en bouton de culotte.

    Illustration d’Aron Wiesenfeld.

  • Toujours ces fichus trous de mémoire

    Toujours ces fichus trous de mémoire

    Aussitôt j’ai changé de pièce, l’idée est restée dans la chambre ;
    Le corps a gagné la cuisine mais l’esprit erre dans les couloirs.
    Il faudrait que mon cœur acquiesce, que mes souvenirs se remembrent
    Et que ma mémoire emmagasine tout ce que j’ai mis dans mon foutoir !

    Mais voilà, ma mémoire est nue. Dès que je l’habille à la mode
    Des nouveautés au goût du jour, j’en oublie tout le lendemain.
    Que sont mes pensées devenues dans ce grand trou que j’accommode
    En moi tout au long du séjour avec ses milliers de chemins ?

    Voilà c’est exactement ça : je me suis trompé de chemin ;
    Les souvenirs s’en vont à gauche et ma mémoire les range à droite.
    Et quand le problème commença comme je n’avais rien sous la main,
    J’n’ai jamais pu noter l’ébauche d’une solution adéquate.

    Tableau de signature illisible.

  • Circé

    Circé est fille du Soleil et de Persé, l’océanide ;
    Elle vivait dans un palais sis au milieu d’une clairière.
    Comme elle n’avait pas son pareil pour tromper les hommes candides,
    Elle transforma ces gringalets en louves et lionnes guerrières.

    Elle conçut un filtre magique qu’elle aurait fait boire à Ulysse
    Pour changer ses marins en porcs et les garder à sa merci.
    Mais la farce vira au tragique car le héros dans les coulisses
    Put examiner le rapport d’Hermès et tout fut éclairci.

    « Adieu Circé, tu m’as trompé, je t’ai baisée ; nous sommes quittes !
    Quant à nos enfants, garde-les ; j’en possède déjà à foison.
    Mon couteau en acier trempé m’a permis une blague inédite
    Car j’ai pu désensorceler tes animaux en pâmoison ! »

    Tableau de Louis Chalon.

  • Que restera-t-il après nous ?

    L’enfant est l’avenir des siens, la femme est l’avenir de l’homme ;
    Lui, de qui est-il l’avenir ? Voilà la question du moment.
    Pourra-t-il devenir martien ou vénusien par son génome ?
    Malgré le progrès à venir, rien n’est écrit dans les romans.

    Heureusement il y a la guerre, les catastrophes, l’épidémie
    Et la généralisation de l’envie de changer de sexe.
    Mais bon, on a appris naguère que notre monde s’est démis
    Nombre de civilisations de la plus simple à la plus complexe.

    De l’homme naîtra un mutant qui lui aussi s’effacera ;
    Du mutant en naîtra un autre durant beaucoup de millénaires.
    Et puis un Adam débutant, féminisé arrivera
    Hermaphrodite et bon apôtre dans une vie imaginaire.

    Illustrations de Philippe Caza.

  • Ainsi soit-elle, démagogique

    Ainsi soit-elle, démagogique

    Marianne a frisé le scandale par une motion de censure
    Depuis que le premier ministre lui aurait mis la main au panier.
    Celui-ci, à coups de sandales, a été panser ses blessures
    Sous les auspices les plus sinistres et les commentaires cancaniers.

    Chacun ses torts dans cette affaire et Marianne la première
    En montrant le sein qui nourrit les partis de la république.
    Quant au roitelet mortifère, il faudra faire toute la lumière
    Pour récuser ses plans pourris demain sur la place publique.

    Il nous faut plus de transparence et que Marianne soit mise à nu
    Afin d’éviter de marcher seule comme une conquérante.
    Perso, j’aspire à l’adhérence au parti le plus saugrenu
    Des commères parlant au marché de la chute du « Couac 40 ».

    Le sans-culotte est donc parti une main devant, une main derrière ;
    Et Marianne démagogique, une main à gauche et l’autre à droite.
    Quelle sera la répartie du Roy rassurant ses arrières ?
    Soyons, en attendant, logiques ; elle sera forcément maladroite.

    Tableau de Liu Yan Ming sur https:conchigliadivenere.wordpress.com20151205liu-yan-ming-1970-chinese .

  • Spirou & Tintin contre le racisme

    Spirou lutte contre le racisme et toutes censures notoires †
    Qui hantent tout l’imaginaire qui fait la bande dessinée.
    Même Hergé connut l’ostracisme du Congo envers son histoire ††
    Qui montrait les « Noirs débonnaires » et leur candeur entérinée.

    Je me souviens du dictionnaire qui donnait au nom commun « Nègre »
    Une définition amère, raciste et ségrégationniste.
    Les récits expéditionnaires commencent à sentir le vinaigre
    Envers l’Afrique, pauvre mère de notre société humaniste.

    En revanche quand l’économie se substitue à la culture,
    La politique nous rassure conformément aux droits de l’homme.
    Moi, j’opte pour la bonhomie car ce n’est pas contre nature
    De rire d’un passé qui pressure la morale de certains royaumes.

    Tintin, parti les années trente, au Congo belge est disponible
    En toutes les langues du monde qui l’ont traduit sans s’affoler.
    Pas de censure récalcitrante pas plus d’autodafé pénible
    Sur les caricatures immondes… sauf peut-être des Congolais.

    (Illustrations d’Olivier Schwartz et de Hergé.
    † Polémique envers les Éditions Dupuis sur https:actualitte.comarticle120092editiondupuis-retire-un-album-spirou-de-la-vente-accuse-de-racisme
    †† et concernant Tintin sur https:www.radiofrance.frfranceculturepourquoi-tintin-au-congo-fait-il-encore-polemique-aujourd-hui-5968957 .)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Sirène d’étang

    Sirène d’étang

    Quelle différence entre la première qui est une sirène d’eau douce
    Et la deuxième plus homérique qui séjourne dans l’eau salée ?
    C’est une question de lumière qui attire les jolies frimousses
    Ou qui repousse les chimériques créatures qui se laissent aller.

    Ainsi comme le rat des villes et son cousin le rat des champs,
    La sirène des mers coexiste avec la sirène d’étang.
    L’une paraît d’une eau servile qui se transforme en air méchant
    L’autre d’une humeur plus fantaisiste nous hante depuis la nuit des temps.

    Bien sûr, comme je vis en Suisse, j’ai une tendance à préférer
    Les nymphes qui coulent de rivières en écluses et autres relais.
    Je laisse la sirène des abysses aux marins les plus révérés
    Et chéris celles de Bavière aux mamelles bien gorgées de lait.

    Tableau de Svetlana Kostina.

  • Bonnes et méchantes sirènes

    Il est des sirènes de pique ; il est des sirènes de cœur ;
    Il est des sirènes aimantes ; il est des sirènes méchantes.
    Selon les légendes typiques des navigateurs chroniqueurs
    Dont les amours furent véhémentes ou bien au contraire alléchantes.

    Les bonnes sirènes sont parmi nous et parfaitement intégrées ;
    Leurs queues trop caractéristiques ont pris des formes androgynes.
    Dans l’eau, au-dessus des genoux, l’appendice revient de plein gré
    Quelques minutes heuristiques lui rappeler ses origines.

    Si l’homme est bon, pas le triton, la sirène mâle par excellence ;
    Celui-ci a pris forme humaine avec puissants muscles dorsaux.
    Méfiez-vous de ces faux jetons qui racolent avec insolence
    Et remplissent pour la semaine leur frigo de femmes en morceaux !

    Mais pour discerner la sirène, bonne ou mauvaise, il faut l’aimer.
    Si l’on survit, c’était la bonne et si l’on périt, la mauvaise.
    Comme certaines piqûres sereines prévues d’empêcher d’essaimer
    Un virus auquel on s’abonne pour une série de malaises.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Les amours florales

    Les amours florales

    Dans toutes natures florales, les organes reproducteurs
    Représentent l’authenticité et la grâce des belles plantes
    Avec leurs sécrétions orales qui plaisent à tous les producteurs
    Apiculteurs sollicités pour leurs miels aux senteurs troublantes.

    Mais pour arriver au nectar et au pollen de premier choix,
    Il faut s’ébattre dans les fleurs entre étamines et un pistil.
    Les gamètes mâles à l’instar de la passion qui leur échoit
    Répandent leurs gènes qui affleurent l’organe femelle subtil.

    Tout n’est lors que fornication, accouplement dans tous les champs
    D’un vent d’amour libidineux, libertin et vaudevilliste.
    On ne voit que copulation du levant au soleil couchant
    Dans la nature à qui mieux mieux sans Dieu ni dogme moraliste.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Fleur bleue, fleur rose

    Elle, bleue au milieu des fleurs bleues, surgit comme sortie de la porte
    Qui sépare le Paradis de l’enfer de la vie terrestre.
    Moi, bleu en amour – sacrebleu ! – je ne sus agir de la sorte
    Mais n’en fis pas une maladie à vingt jours de la Saint-Sylvestre.

    Mais si un jour je la revois et qu’elle conserve sa jeunesse
    Je la suivrai main dans la main car elle est toujours impatiente
    De m’annoncer de vive voix que si j’avais suivi la faunesse
    Sans attendre le lendemain, j’aurais eu une vie stupéfiante.

    Elle, rose au milieu des fleurs roses, prenait là son bain de nature
    Comme une ablution naturelle de gouttes de rosée humides.
    Moi, le cœur pur, le cœur morose, le cœur agité, immature,
    J’étais, devant la pastourelle, muet, nigaud et bien timide.

    J’ai laissé partir trop de trains sans y monter à l’aventure
    Et si je la retrouve enfin, j’agirai alors sans attendre.
    J’empoignerai avec entrain la main de cette créature
    Et l’entrainerai aux confins des voies de la carte du tendre.

    Tableaux de Francisco Lomeli Bustamante sur https:conchigliadivenere.wordpress.comtagiran-lomeli et sur https:catrina-burana.livejournal.com21809.html .

  • Vénus selon les phases d’Uranus

    Vénus selon les phases d’Uranus

    Au cas où je rêve d’amour, j’emporterai une fille nue
    Que j’installerai sur la banquette de mon train vers l’imaginaire.
    Si je fais un rêve d’humour, j’inviterai une ingénue
    Vêtue à la bonne franquette, pas raffinée, juste ordinaire.

    Et puis j’ouvrirai mon journal, les deux filles à côté de moi
    Et je lirai mon horoscope sur les conjonctions de Vénus…
    Si nous sommes en saturnales et que Saturne est en émoi
    J’observerai au télescope comment se comporte Uranus.

    Si Uranus est rétrograde, la nuit sera libidineuse
    Et je convierai la nudiste à courir la carte du tendre.
    Accoudée à la balustrade, par une envie vertigineuse
    De positions avant-gardistes, elle ne perdra rien pour attendre.

    Si Uranus poursuit sa route sans influence sur mon signe,
    J’inviterai l’autre innocente pour une partie de plaisir
    Et nous nous mettrons en déroute au loin sans la moindre consigne
    Dans une aventure frémissante pour en rigoler à loisir.

    Tableau de Francisco Lomeli Bustamante sur https:conchigliadivenere.wordpress.comtagiran-lomeli et sur https:catrina-burana.livejournal.com21809.html .

  • Natures florales

    Si, quelle que soit la saison, j’aperçois une fille nue
    Debout au milieu des forêts comme si c’était naturel,
    Sans en connaître la raison, je saluerais cette ingénue
    Pour la joie de la dévorer des yeux dans le sens culturel.

    Soit elle me parle gentiment, engage la conversation
    Et je l’invite à la maison pour un p’tit souper aux chandelles ;
    Soit elle reste intimement plongée en tergiversations
    Et je cherche la combinaison pour déverrouiller la donzelle.

    Si quel que soit l’emplacement, je rencontre une fille à poil
    Allongée sur lit d’herbes vertes et adossée à un buisson,
    Bien que ce soit très fantasmant de l’admirer sous les étoiles,
    Je goûterais la découverte subite du premier frisson.

    Soit elle répond à mon salut et me fait la proposition
    De me coucher à côté d’elle pour un tête-à-tête romancé ;
    Soit elle s’cache derrière un talus pour marquer son opposition
    Et dans ce cas je lui rappelle que c’est elle qui a commencé.

    Tableaux de Francisco Lomeli Bustamante sur https:conchigliadivenere.wordpress.comtagiran-lomeli et sur https:catrina-burana.livejournal.com21809.html .

  • Le masculin sacré

    Le masculin sacré

    D’après les règles en vigueur et la parité exigée,
    Après le féminin sacré, le masculin est consacré.
    Beau comme un dieu, comme un héros, il revendique la primauté
    Et le titre de « fils d’Adam » au détriment des « filles d’Ève ».

    Et voilà, c’est à peu près tout et, à part ça, il joue aux boules
    Le dimanche avec ses copains, anges et démons de toutes sortes.
    Tous les midis, c’est l’apéro, on boit et on refait le monde
    Et vers trois heures du matin, il rentre au foyer éméché.

    Alors le féminin sacré lui crie dessus mais rien n’y fait ;
    Le lendemain tout recommence et sacré ou pas, c’en est trop !
    Le féminin se tire ailleurs malgré les sarcasmes railleurs
    Des mâles au bistrot qui commentent l’éternel problème des femmes.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La Grande Bicyclette Tandem – 2

    La Grande Bicyclette Tandem – mais qui n’en est pas vraiment une –
    Vous conviendra tous en revanche quel que soit le sexe en question.
    Essayez-la ensuite, idem, changez de place chacun, chacune
    Et roulez en terre Romanche si vous aimez ma suggestion.

    La GBT convient autant aux hétéros de toutes sortes
    Que l’on soit roi de la pédale ou fou de la petite reine.
    Utilisable par beau temps ainsi que sous les pluies les plus fortes,
    Dans nos villages dont les dédales en pente vous feront crier « FREINE !!! »

    En cas d’orgasme en cours de route, choisissez l’une des positions
    Décrites dans le furibond Kâmasûtra remanié.
    Si vous vous trouvez en déroute, placez-vous en opposition ;
    L’un tient la selle et le guidon et l’autre, la main au panier.

    Comme on est un peu à l’étroit – il n’y a de place que pour deux –
    Quant à savoir qui la conduit, quand on s’embrasse on ne voit rien.
    Ceux qui l’ont essayé à trois – alors que c’était hasardeux –
    Ont galéré et n’ont produit que des larmes de galérien.

    Tableaux de Wolfe Von Lenkiewicz sur https:wolfevonlenkiewicz.comartworkscategories27-2022-2023 .

  • Sautillements mystiques

    Sautillements mystiques

    Pour aller au ciel, case à case, entraîne-toi à la marelle
    Et effectue ton ascension vers le Paradis annoncé
    Et si se présente l’occase de visiter une chapelle,
    Va sur les pavés d’intentions dont l’enfer serait faïencé.

    Met les habits sacerdotaux pour réunir toutes tes chances ;
    Robe de bure, robe de nonne… bref, une soutane à ta taille !
    Car, à coup sûr, ça sert d’auto et t’ouvre la bande d’urgence
    Pour réussir sine qua none à remporter cette bataille.

    Les sœurs et la mère supérieure, les moines et leur abbé mitré,
    Des laudes aux matines sonnantes, des vêpres à l’office des complies,
    S’entraînent dans la cour intérieure pour que leur soit administré
    L’absolution déterminante lorsque la vie est accomplie.

    Tableau de Charles Mélit extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

  • La Grande Bicyclette Tandem – 1

    À pied, à cheval, en voiture ou en Grande Bicyclette Tandem,
    On aime braver l’aventure, changer d’air, oublier ses problèmes ;
    Pas forcément parler d’amour sauf si c’est s’en plaindre à son tour
    Et raconter avec humour ses états d’âme sur le retour.

    Les copains avec les copains, les copines avec les copines,
    Les voisins avec les voisins, les voisines avec les voisines,
    Les autres sexes tous ensemble et les vaches seront bien gardées
    Car qui se ressemble s’assemble et la chance ne saurait tarder.

    Bien sûr on devient plus intime quand le cœur bat à cent à l’heure ;
    On se dit qu’il est légitime d’éprouver les mêmes valeurs.
    Mais en bicyclette, la roue tourne et le corps devient rotatif ;
    Enfin bref, quoi qu’il en retourne, le cœur n’en est jamais fautif.

    Les cycles alors se transforment ainsi que les couples se forment ;
    On quitte les chemins conformes, on jette aux orties l’uniforme.
    La pédale douce devient dure, on quitte la vitesse de croisière,
    On en souffre mais on l’endure en réajustant sa visière.

    Tableaux de Wolfe Von Lenkiewicz sur https:wolfevonlenkiewicz.comartworkscategories27-2022-2023 .

  • Même pas peur !

    Même pas peur !

    Pas peur du loup, du loup garou, gare au gorille, et cætera !
    L’amour est une rose sans épine mais qui s’y frotte s’y piquera !
    Qu’il soit blondinet, brun ou roux, mon appréhension se taira
    Pour laisser l’âme galopine de mon cœur qui l’attisera.

    Le loup restera sur sa faim s’il pense me croquer le cœur
    Car sa gueule se refermera sur un brin de chardons ardents.
    Lui qui croyait être aux confins du septième ciel du vainqueur
    Dans la fosse se retrouvera à ne rien se mettre sous la dent.

    Alors, jeunes loups aux dents longues, ne sous-estimez pas la proie
    Dont le cœur vous paraît si tendre mais dont l’âme cache dans l’ombre,
    Derrière sa jolie tête oblongue, une défense à votre endroit
    Qui vous mettra sans plus attendre dans embarras et sans encombre.

    Tableau d’Alfred Glouton extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

  • Les feux follettes

    Il n’y a pas de fumée sans feu ni de feu follet sans sorcières,
    Ni de Nymphes ou de fées-des-bois dans les forêts de ma région.
    Et inutile de faire un vœu ni de placer de souricière
    Pour en capturer deux ou trois car, au matin, elles sont légion.

    Et justement pour faire honneur aux statistiques précitées,
    Les forêts suisses, et notamment celle qui jouxte ma maison,
    Permettent au petit bonheur la chance de vous susciter
    Un sentiment étonnamment qui trouble le cœur et la raison.

    Car sur les souches des grands arbres, majestueux et authentiques,
    Champignons hallucinogènes et vénéneux de toutes sortes,
    Pareilles à des statues de marbre, Vénus et déesses antiques,
    Montent ces beautés psychogènes pour que le diable vous emporte.

    Sans doute ces apparitions, destinées à vous faire peur,
    Masquent des secrets alchimiques par leurs volutes phosphorés.
    Connaissant la répartition de ces rémanentes vapeurs,
    Voici la carte toponymique que j’ai tracée dans ma forêt :

    En fait, non, vous n’en saurez rien car au moment où j’écrivais,
    Ma muse est sortie de son pot – mon encrier – à point nommé
    Me dire d’un ton luciférien que si un jour je décrivais
    Le moindre indice à leurs propos, elles pourriraient ma renommée.

    Illustration de Zool sur https:www.artstation.comzoolart .

  • Mes rêves de la montagne en relief

    Une ligne droite en montagne devient une ligne fractale
    Car la droite n’existe plus à cause du gauchissement
    Qui a transformé les campagnes en un terrain périnatal
    D’où naissent ce qui a complu aux dieux en avachissement.

    Ils divisent pour mieux régner et disloquent monts et vallées
    Pour brouiller les langues à l’eau de patois incompréhensibles.
    Véritables toiles d’araignées linguistiques qui vont avaler
    La bonne entent3 dans un halo de jalousies les plus sensibles.

    Les lacs incarnent les diplomates qui joignent d’amont en aval
    Tous les courants forts torrentiels aux rivières un peu plus placides.
    Le calendrier automate y organise des carnavals
    Comme armistice providentiel, une purge ou un vermicide.

    Tableaux 3D de Nerdzilla sur https:nerdzilla.com.brpapel-em-camadas-3d-layered-paper-art .

  • Mes rêves de la mer en relief

    Je me méfie d’une mer calme car elle ne le reste pas longtemps ;
    Il suffit qu’un front froid l’excite – sans doute à cause d’un papillon –
    Et qu’il lui chatouille les palmes pour qu’un emportement latent
    Fasse tout ce que nécessite ses colères et ses tourbillons.

    Je me défie de ses tempêtes qui, à la faveur de la nuit,
    Attaquent brusquement les phares pour leur dérober la lumière.
    Et des vents sonnent les trompettes des troupes qui trompent l’ennui
    En faisant vibrer la fanfare de Neptune en avant-première.

    Et je redoute les répliques que la mer fait à l’océan
    Qui ne jure que par sa force face aux bourrasques maritimes.
    Alors je rêve qu’il m’explique pourquoi il sort de son séant
    Lorsqu’elle demande le divorce pour ses amours illégitime.

    Tableaux 3D de Nerdzilla sur https:nerdzilla.com.brpapel-em-camadas-3d-layered-paper-art .

  • Et novembre s’estompera

    Et novembre s’estompera

    J’ai déjà oublié novembre et ses teintes d’or, rouille et ambre
    Que les premières neiges de décembre ont recouvert devant ma chambre.
    Toutes ces couleurs délavées sont éclaircies sur les pavés
    Et tous mes souvenirs gravés, fondus, délayés, maravés.

    Parfois la nature recule, le temps retarde les pendules ;
    Le soleil crève au crépuscule malgré une lune incrédule.
    Parfois la saison en avance paie son quota de gelées blanches
    Et les montagnes leur redevance par prélèvements d’avalanches.

    Alors les marrons sont glacés, les noix présentées en sachet
    Et les familles déplacées cherchent alors à se rattacher.
    Des journées d’automne défaites par l’hiver hissé sur le faîte.
    Tout est transformé pour les fêtes, les traditions sont ainsi faites.

    Illustration de Pascal Campion.

  • Adieu novembre, bonjour décembre

    Adieu novembre, bonjour décembre

    Jusqu’à, je crois l’année dernière, Novembre était un mois menteur
    Qui débutait en tons dorés pour s’achever en tons glacés.
    Une amorce presque printanière suivie de vents froids tourmenteurs
    Et puis hiver subodoré qui vient l’automne déclasser.

    Eh bien, Mesdames et Messieurs, tout ça n’est plus que poudre aux yeux ;
    Novembre cède comme à regret au réchauffement climatique.
    D’abord il obscurcit les cieux de ses nuages prétentieux,
    Puis il nous propose à son gré ses météores énigmatiques.

    Rendons justice à son talent de nous composer sa palette
    De tons ambrés et mordorés qui nous évoquent la toison d’or.
    Si l’hiver arrive à pas lents, Novembre ajuste ses toilettes ;
    Chemise rouille, jupe dorée pour la nature qui s’endort.

    Illustration de June Leeloo sur https:havengallery.comportfoliojune-leeloo-imaginarium .