
« Sœur Anne et frère Dominique, que voyez-vous à l’horizon ? »
Leur demandait la Vérité de sa cabane du pêcheur.
« Je vois la mer prise de panique sous de forts vents de trahison
Qui lutte avec témérité ! » Répondit Anne d’un air bêcheur.
« Je vois un ciel qui vire au rose et la mer perdre ses repères,
Tous noyés dans l’indifférence du Soleil qui s’prend pour la Lune ! »
Dit Dominique, d’un air morose, qui encore une fois espère
Voir cesser la belligérance sur le royaume de Neptune.
« C’est assez ! » Dit la Vérité, entièrement nue sur son rocher.
« J’ vais revenir et apparaître pour confondre ces rodomontades ! »
Tous trois avec sévérité revinrent en ville pour s’approcher
Du peuple guidé par ces traîtres de menteurs à la cantonade.
Facebook censura les photos de la Vérité impudique ;
L’État fit un référendum et le Mensonge l’emporta ;
Les complotistes de facto crurent le moment fatidique
De produire un mémorandum que la fourberie colporta.
La prochaine civilisation, si toutefois il y en a une,
Aura bien du mal à extraire la vérité du sol pourri
Après la stérilisation par notre bêtise commune
Qui est appelée à soustraire ce dont elle a été nourrie.
Tableau d’Anders Zorn.
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