



Qu’est-ce donc que ces deux piliers qui flottent sans nager vraiment ?
On dirait deux algues en colère ou une étoile à deux fuseaux !
Ou un calmar fou à lier qui batifolerai gaiement
À la recherche d’un scalaire, poisson-clown ou casse-museau !
Mais elle fend l’eau comme un refus, contre les bulles, contre les voix.
Même les coraux se sont tus devant ce « non » qui nage en soi.
Tous les poissons sont à l’affût ; de loin, ils la suivent en convoi
Tandis qu’elle poursuit impromptue son odyssée quoi qu’il en soit.
« Je ne suis plus sûre de mon nom, je respire trop bien ici-bas.
Et si le monde était ce fond et la surface… un vieux faux pas ? »
Pardi ! C’est Arabelle son prénom ! La sirène après un combat
Contre un vieux cachalot bouffon qui voulait en faire son repas !
Elle se glisse dans le silence de l’eau qui lui garde sa peine,
Les remous de l’oubli en soi s’effaceront dans son sillage.
Mais le poète, en vigilance, murmure au creux des conques pleines :
« Arabelle, souviens-toi de moi ! » répètent en boucle les coquillages.
Illustrations de Emma Jayne sur https:portfolio.emmajayne-designs.co.ukocean et Rachael Dean sur https:www.facebook.comrachaeldeanillustration .
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