Catégorie : Pamphlets

Petits textes satiriques envers qui vous savez

  • Le roi des champs et le roi des villes

    Le roi des champs avait coutume de visiter le roi des villes
    Et lui apporter ses légumes du jardin cueillis au matin.
    Il revêtait son beau costume – celui de facture servile –
    Et rentrait non sans amertume dans son domaine palatin.

    Quand venait la morte saison, il subsistait de ses réserves
    Et souvent allait quémander pour vivre des allocations.
    Mais comme le cœur et la raison ne naviguent pas de conserve,
    Il n’avait qu’à recommander son âme à la fée des rations.

    Le roi des villes était maniaque – c’était là son moindre défaut –
    Et méprisait les fruits grossiers et les patates pleines de terre.
    Il brûlait, étant insomniaque, au tarif de nuit son chauffe-eau
    Pour un nettoyage outrancier de ce qui gâchait son parterre.

    Quand venait la belle saison, il rassemblait tous les royaumes
    Des petits roitelets des champs pour faire baisser les enchères.
    Mon histoire, sans comparaison, ne fait que démontrer l’axiome
    Qu’il vaut mieux être un bon marchand qu’une victime de la vie chère.

    Tableaux de Jonas Burgert sur http:improvvisazionipoetiche.blogspot.com201703la-linea-di-piombo-jonas-burgert-al.html .

  • L’Europe taillée sur mesure

    L’Europe taillée sur mesure

    Amour à nul autre pareil que l’attachement à l’Europe
    Avec son étrange découpe qui brave l’ouest aux vents rapides.
    Sans doute le même appareil, le même organe psychotrope
    Celui qui donne le vent en poupe à son cœur de fils intrépide.

    L’Europe de mes amours d’antan avec ses moultes traditions
    S’est dissoute dans le sablier de l’américanisation.
    Et de nos jours on ne s’entend plus parler que de répartitions
    De biens auxquels il faut se plier pour l’essor de la civilisation.

    Coincée entre trop de puissances qui veulent gouverner la Terre,
    L’Europe est l’enjeu désormais des riches qui souhaitent la piller.
    En faire un lieu de complaisance, une réserve propriétaire
    Au cas où – on ne sait jamais – tout le reste serait bousillé

    Illustration de Lorenzo Mattotti.

  • À toutes jambes

    À toutes jambes

    Dans les rues courent toutes les peurs véhiculées par les médias ;
    Avec menaces de pandémies, de guerres mondiales et pénuries.
    Les gens à voile et à vapeur sont tous coupables dans l’immédiat ;
    Les pédophiles, les ennemis que les complotistes injurient.

    La peur de la mort court toujours comme une catastrophe humaine
    Et l’on bannit l’euthanasie au risque d’y laisser sa peau.
    Hélas, qui vit au jour le jour et à la petite semaine
    Est gouverné par des lazzis qui se cacheraient sous les drapeaux.

    (Tableau de Wolfgang Lettl sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201104wolfgang-lettl-1919-2008-germany.html
    Les lazzis, dans la commedia dell’arte, sont toutes sortes de plaisanteries burlesques, soit en paroles, soit en actions, des jeux de mots, des grimaces, des gestes grotesques et jusqu’à des détails de farces sur tréteaux ; mais pas des nazis bien sûr que non.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Tandis que l’homme court à sa perte…

    Tandis que l’homme court à sa perte…

    Tandis que l’homme court toujours à la course contre la montre
    Pour vaincre sa peur de la mort et compenser de son vivant,
    Le voilà contraint, tous les jours, à courir comme le démontre
    La loi du gain et de l’effort pour gagner son pain motivant.

    Il est devenu mange-temps, gobe-minute, croque-seconde
    Et digère l’heure accumulée dans son estomac financier.
    Sa vie allant en augmentant, il voit sa course furibonde
    De plus et en plus stimulée comme un Sisyphe pénitencier.

    Et puis un beau jour, tout s’arrête. Fini cette épreuve futile !
    Parvenu au bout de sa course, il souhaite enfin se défouler.
    Mais à l’étape de la retraite, il souhaite encore se rendre utile ;
    Hélas par le trou de sa bourse, son temps de dupe est écoulé

    Tableau de Antoine Mansour sur https:antoine-mansour.weebly.com?ssp_iabi=1677572165579 .

  • …La femme attend l’heure adéquate

    …La femme attend l’heure adéquate

    L’homme ayant chanté tout l’été se trouve dépourvu en hiver,
    Ayant tout misé sur l’argent et le bonheur artificiel.
    Il vient voir la femme, hébété, lui priant de son univers
    L’accueillir en lui partageant un peu de vivres substantiels.

    Mais la femme n’est pas tombée de la dernière pluie battante ;
    Elle attendait l’heure adéquate pour prendre sur lui sa revanche.
    « Où sont passées les retombées de tes dividendes en attente ? »
    Demande-t-elle d’une voix coite à l’homme bête comme un manche.

    « J’ai consacré toute ma vie à accumuler des richesses,
    Les recomptant, les maintenant, jusqu’à l’annonce du trépas. »
    « Eh bien ! » répond-elle ravie, « après toutes ces belles largesses,
    Tu peux décompter maintenant car l’amour, lui, ne compte pas ! »

    Tableau d’Antoine Mansour sur https:antoine-mansour.weebly.com?ssp_iabi=1677572165579 .

  • Le barème

    Le barème

    Si aujourd’hui tout se mesure, tout s’évalue, tout se calcule,
    On quantifie aussi l’esprit et qualifie ce que je pense.
    Mais tout cela frise la démesure car ces mensurations m’acculent
    À m’y conformer à tout prix pour atteindre ma récompense.

    Pour tenter de sortir du rang, je dois partir à la conquête,
    Guetter ma chance, la bonne occase là où tout est manigancé.
    Mais à jouer dans la cour des grands, je pourrais y perdre la tête
    Et me retrouver à la case départ pour tout recommencer.

    Ne suis-je alors qu’un numéro lambda doté d’un étiquette
    Où toute ma vie est notée, analysée, pesée, jugée ;
    Ou une sorte d’anti-héros affublé d’une double casquette
    Qui penche du mauvais côté et qui se moque des préjugés ?

    Illustration de Lisa Aisato sur https:www.aisato.noandre-illustrasjoner#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b .

  • L’oignon et la carotte

    La vie ressemble à un oignon que nous épluchons en pleurant †
    Avec la carotte et le bâton pour y poser des pièges à loup.
    La vie ressemble à trop de gnons pris sur la gueule, au demeurant
    Donnés par le qu’en-dira-t-on pour mieux nous enfoncer le clou.

    Mais tout part en eau de boudin et si les carottes sont cuites,
    Restent la soupe à la grimace et la piquette cachetée.
    Le bâton devient un gourdin, les carottes nous sont introduites
    Au fondement par contumace si nous mourrons par lâcheté.

    (Tableaux de Nicoletta Ceccoli.
    † « La vie est un oignon qu’on épluche en pleurant. » est une citation de Carl Sandburg.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • …Mais ça pourrait aller mieux !

    …Mais ça pourrait aller mieux !

    Quand rien ne saurait être pire, sans doute pourrions-nous pleurer
    Mais ne pleurons pas comme ceux qui n’ont plus aucune espérance !
    Rions plutôt quand ça empire, quand la planète est apeurée
    Car c’est l’instant le plus chanceux pour reconstruire en vétérance.

    Lorsque la crise est la plus forte et le moral est au plus bas,
    Plus rien ne pourra aggraver ce qui nous frappe à contrecœur.
    Prions si cela nous réconforte ! Et si notre foi tituba,
    Sachons que c’était pour graver la confiance dans notre cœur !

    Tableau de Jonas Burgert.

  • Tout va très bien…

    Tout va très bien…

    Rassurez-vous, tout va très bien sur la planète paniquée
    Malgré les nouvelles alarmantes et le chômage qui empire !
    Les crises menacent nos biens mais c’est pour mieux communiquer
    D’une réaction performante qu’il faudra nous attendre au pire.

    Médias magiques, dites-moi si je resterai la plus belle
    Malgré tous les bouleversements qui secouent les gens compassés !
    Réseaux sociaux, rassurez-moi et s’il le faut, je me rebelle
    À condition perversement que mon train-train soit menacé !

    Tableau de Lisa Aisato sur https:www.aisato.no .

  • Pas peur du loup

    Si la peur du Grand Méchant Loup a disparu de nos écrans,
    Elle est remplacée par l’effroi des épidémies et des guerres.
    Et pour ne pas faire de jaloux, la météo nous met à cran
    En nous menaçant d’un grand froid sur nos ressources délétères.

    Et si tout ça n’était qu’un leurre destiné à dissimuler
    Un nouvel ordre économique pire que ceux qu’on a connus ?
    Je pourrais vous prouver sur l’heure que tout cela est simulé
    Mais on me traiterait de comique ou complotiste reconnu !

    Illustration de Nadezhda Illarionova sur https://www.artstation.com/artwork/krP1z

  • La justice éminente

    Éminente ou bien dominante, la justice est-elle un fléau ?
    Plane-t-elle au-dessus de nous comme une épée de Damoclès ?
    La question est impertinente car elle invoque les idéaux
    De ceux qui mettent à genoux les gueux sans la moindre noblesse.

    La loi est dure mais c’est la loi et dures sont les forces de l’ordre
    Lorsqu’elles sont manipulées d’une main lourde et radicale
    Car il n’est pas de bon aloi de laisser les pauvres chiens mordre
    Les maîtres qui ont stipulé que leur gestion est amicale.

    Tableau de Sidwill-cg sur DeviantArt

  • En avant vers le progrès !

    Bien que trop beau pour être vrai, le progrès amène les robots
    À s’occuper de nos enfants rivés à leurs petits écrans.
    Si cet avenir nous effraie, c’est pourtant nos efforts globaux
    Du savoir-faire ébouriffant qui aujourd’hui nous mettent à cran.

    Si les écoles de demain prennent la même direction,
    On fera l’école buissonnière dans des campagnes virtuelles
    Où les gosses en un tournemain pirateront leurs corrections
    Soit, avec l’art et la manière, ou par bêtises perpétuelles.

    Devant l’abîme de l’ignorance, ils feront un pas en avant
    Ainsi tout sera résolu sans la moindre contradiction.
    Ne voyant nulle incohérence à ce phénomène aggravant,
    Rejetons notre dévolu sur nos propres actuelles addictions.

    Illustration de Jeff Drew sur jeff drew – ART STORE: Prints & More! (jeffdrewpictures.com)

  • Le p’tit bateau dans la tête

    J’ai eu ma période « bicyclette » avec p’tit vélo dans la tête
    Et puis ma période « évasion » avec un tout p’tit avion.
    Aujourd’hui j’ai celle que je veux, un p’tit bateau dans les cheveux
    Et mon ange gardien qui y rame, qui rame, qui rame… tout un programme !

    Lorsque je cherche à m’échapper des infos qui ont dérapé
    Vers des catastrophes en vagues et des politiques qui divaguent,
    Lorsqu’on nous mène tous en bateau avec – cerise dur la gâteau –
    Des mensonges gros comme une maison, mon cœur fuit hors de ma raison.

    Et je viens retrouver mon ange dans ma cervelle de rechange :
    Ma barque nommée « L’intrépide » pour fuir toutes ces idées stupides
    Et arrêter de ruminer sur les crises indéterminées
    Qui me soufflent dans la figure comme oiseau de mauvais augure.

    Illustration de Lisa Aisato sur https://www.aisato.no/andre-illustrasjoner/#itemId=55830f07e4b0d670c6fc3e2b

  • Rétro Boulot Robot

    Métro-boulot, c’est terminé puisque les gens télétravaillent
    Quitte à se mettre en maladie pour continuer la comédie
    Sauf les patrons déterminés à interdire, vaille que vaille,
    Ceux qui commencent le vendredi pour déborder sur le lundi.

    Moi, je propose qu’on adapte l’homme dans une nouvelle ambiance
    Avec des résidences-bureaux, wifi dans les salles-de-bains,
    5G partout afin qu’il capte mais avec auto surveillance
    Afin qu’il devienne un bourreau de travail, féru du turbin.

    Gageons qu’ici quelques années, nous verrons l’esclave du progrès
    Aussitôt né aussitôt fait, conditionné de son vivant
    À vivre sa vie condamné à produire contre son gré
    Et puis, dépassé son forfait, recyclé et… place au suivant !

    Illustration de Jeff Drew sur jeff drew – ART STORE: Prints & More! (jeffdrewpictures.com)

  • Ils sont déjà parmi nous !

    Si j’osais gratter le vernis des personnalités en vogue,
    Sans doute je vous révèlerais leurs origines extraterrestres.
    Par ailleurs s’il m’était permis de montrer leurs peaux analogues,
    Leurs couleurs vous rappelleraient l’écho des peintures rupestres.

    Car depuis des millions d’années, les riches un jour ont débarqué
    Sur la Terre des pauvres hommes afin de les apprivoiser,
    Les dresser et les condamner à travailler sans remarquer
    Qu’eux-mêmes, dans leurs chromosomes, ont l’avenir ratiboisé.

    Illustration de Jeff Drew sur jeff drew – ART STORE: Prints & More! (jeffdrewpictures.com

  • Le choix du prince

    L’électrice, en démocratie, possède le pouvoir de choisir
    À l’opposé, en monarchie, elle se doit d’embrasser son prince.
    Sans doute qu’en théocratie, les dieux élus règnent à loisir ;
    Peut-être même qu’en anarchie, c’est plutôt le peuple qui grince.

    L’idéal serait d’essayer chaque prétendu président
    Et passer une nuit d’amour pour savoir s’il est un bon coup.
    S’il passe son temps à grasseyer comme tous ses véreux précédents,
    Dans tel cas, on pourra toujours voter en lui tordant le cou.

    À force de nous prendre pour des nouilles et de nous plumer comme un œuf,
    On se rassemble à la Bastille afin de le montrer du doigt.
    Et s’il fait comme la grenouille qui veut être grosse comme un bœuf,
    Laissons-le enfler des chevilles et éclater comme il se doit.

    Tableau de Lisa Aisato sur https://www.aisato.no

  • Ces pies qui chantent faux

    Au royaume des pies voleuses, tout ce qui brille n’est pas d’or ;
    Si la pie blanche voit tout en noir, la noire aussi, quoi qu’il en soit.
    Le problème de ces enjôleuses tient à s’ méfier quand on dort
    D’être volé, dans son manoir, par beaucoup plus voleur que soi.

    Par ailleurs, les pies sont menteuses et ne parlent que sous un masque
    Afin de montrer patte blanche et tromper ainsi les moutons.
    Bien que la pratique soit honteuse et que personne ne les démasque,
    Elles continuent tous les dimanches à nous resserrer les boutons.

    Les pies chantent faux à Davos, à Paris, dans tous les pays
    Et les pies volent allègrement d’une manière déloyale.
    Certaines pies roulent en carrosse et leurs sujets restent ébahis
    Quand l’un’ d’elles, par dénigrement, crache dans la soupière royale.

    Tableau d’Aaron Jasinski sur https://www.taringa.net/+arte/aaron-jasinski-pinceladas-nostalgicas-parte-2_hrdb0 ainsi que sur https://www.aaronjasinski.com

  • L’échange de pouvoirs

    L’une eut le sceau, l’autre eut l’anneau et, à la fin de leur mandat,
    La gauche changea avec la droite le pouvoir contre l’opposition.
    Et l’on tomba dans le panneau car par la suite on s’amenda
    Par des élections maladroites sur de nouvelles impositions.

    Bien qu’elles soient à l’opposée, les deux sœurs en réalité
    Sont similaires et seules diffèrent leurs coiffures et leurs maquillages.
    Bien que leurs choix soient supposés être en totale rivalité,
    Elles sont pareilles et se confèrent au même goût du magouillage.

    Sœur Emmanuelle Omicron et Sœur Dégâts-de-la-Marine
    Forment un couple de même sexe, mêmes dogmes hypothétiques.
    Elles ont gagné le « prix citron » pour le talent qu’elles entérinent
    À jouer la comédie complexe du remaniement politique.

    Tableau de Mao Hamaguchi

  • Raminagrobis

    Quand sonne l’anthropophobie dans le courant de l’existence,
    Rabats-toi sur les animaux envers qui tu pourras plaider.
    Prends garde à Raminagrobis qui trouvera sa subsistance
    À se restaurer de tes maux en faisant semblant de t’aider.

    Beaucoup de chats de circonstance font mine de patte de velours
    Mais donneront un coup de griffe si tu leur manques d’attention.
    Quand ils te promettent assistance, ils recherchent un ami balourd
    Qui nourrira ces escogriffes de leur entière soumission.

    Sans doute l’État fait de même en nous promettant protection
    Pour vivre aux frais de la princesse et de notre naïveté.
    Ils disent régler nos problèmes tout en faisant la collection
    De nos biens et de nos richesses taxées pour leur oisiveté.

    Tableau de Mark Ryden

  • Ange ou démon ?

    Si Dieu existe, comment peut-il laisser son chef-d’œuvre en péril
    Et autoriser que le mal prône son côté animal,
    Optant pour la loi du plus fort qui prédomine sans effort
    Afin que le crime malicieux soit le choix le plus judicieux ?

    Ainsi nos hommes politiques nous posent autant de polémiques
    Sur le choix de leurs décisions qui causent autant de divisions
    Alors qu’ils ont été élus, non pas pour le pouvoir absolu,
    Mais pour répondre à nos problèmes et non provoquer les dilemmes.

    Ange ou démon, le président aspire à être résident
    D’une durée indéterminée sans doute pour exterminer
    Tous ceux, lucides d’accepter de se retrouver exceptés
    D’un avenir qui fait mention d’un enfer pavé d’intentions.

    Tableau de Nicoletta Ceccoli sur https://vigilantcitizen.com/latestnews/disturbing-mkultra-and-child-abuse-paintings-displayed-on-billboards-in-italy

  • Quand les chats nous remplaceront

    Vous souvenez-vous du Chat-Botté, protecteur d’un certain marquis
    De Sade ou bien de Carabas ? Peu nous importe finalement !
    Il eut une charibotée de descendance qui lui naquît
    Et qui aujourd’hui le dépasse en audace et emballement.

    D’ailleurs, ils prennent notre place sur les genoux de nos mémés,
    Sont les confidents de nos filles, consolent veuves et orphelines.
    Gageons demain qu’ils nous remplacent après nous avoir blasphémés
    Comme anciens maîtres de famille qui se profanent et se déclinent.

    Ils n’auront ni gouvernement, ni président, ni assemblée.
    Les riches vivront à Paris et les pauvres iront à Marseille.
    Ils auront le discernement de tuer et dévorer d’emblée
    Lapins, belettes et canaris qui leur demanderont conseil.

    Illustration de Nadezhda Illarionova sur https://www.artstation.com/artwork/krP1z

  • Un nouveau regard est-il nécessaire ?

    La science de l’information demande plusieurs points de vue
    Pour appréhender les tenants et coincer les aboutissants
    Et non pas la déformation où tous les malheurs sont prévus
    Pour nous stresser en méprenant nos sens en les assoupissant.

    Observons les guerres par l’angle de ceux qui fournissent les armes ;
    Analysons les pandémies dans les milieux économiques.
    Mafia, Religion et Triangle nous invitent à sonner l’alarme
    À savoir que nos ennemis ne sont que tragiques comiques.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Quelque part dans le ciel

    Parmi les eaux évaporées contenant toutes nos humeurs,
    Combien retombent et combien restent agglutinées en cristaux sourds
    De médisances abhorrées qui véhiculent les rumeurs
    Condensées en vapeurs agrestes au-dessous des nuages lourds ?

    Mais ces pensées noires de haine subissent un cycle de pyrolyse ;
    Elles sont grillées et calcinées par le nettoyage solaire.
    Quelques insolites phénomènes que le ciel serein diabolise
    Sont recyclés et vaccinés dans ses eaux de pluies de colère.

    Dans mes collines où s’écoulent ces pluies acides et polluées
    Je vois souvent des mousses oranges dans les ruisseaux s’agglomérer
    Dont les eaux ruissellent et roucoulent dans les rivières éberluées
    Où naitront des effets étranges que Dieu seul sait énumérer.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Pas si fous que ça, les romains !

    À Davos, fais comme les romains, lis, écris et parle latin ;
    Économise l’énergie mais prend ton bain du samedi !
    Remets tes soucis à demain et attends le lundi matin
    Pour glandouiller en synergie sinon te mettre en maladie.

    Chez nous, la procrastination est la méthode la plus sûre
    Pour gouverner impunément sans avoir de comptes à vous rendre.
    Lorsque la prédestination t’ouvre la voie de la luxure,
    Baise et jouis opportunément de tout ce qui est bon à prendre.

    À l’Élysée, mets-toi à l’aise ; au parlement, joue les absents ;
    À l’assemblée, fais-toi du blé ; des impôts, exonère-toi !
    De temps en temps, fais un malaise ; s’il le faut, charge tes remplaçants ;
    Tant pis si les temps sont troublés du moment que toi, tu festoies !

    Les Romains construisaient des bains avec un système de chauffage par hypocauste. Ils allumaient un feu de bois ou de charbon de bois. Les gaz chauds s’écoulaient sous le sol à chauffer et remontaient à travers des conduits le long des murs creux. Ils utilisaient également des sources d’eau chaude naturelles comme à Bath au Royaume-Uni, à Aix-la-Chapelle en Allemagne, à Budapest en Hongrie, etc.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La boule à mémoire

    Chaque année notre mappemonde ressemble à une boule à neige
    Que les actualités chamboulent dès qu’on a dépassé les fêtes.
    Et notre pauvre petit monde, si malmené dans ce manège,
    Nous semble alors perdre la boule à nous donner mal à la tête.

    Bien sûr, on change de décor qu’on peint aux nouvelles couleurs
    Pour nous faire croire au changement et au bonheur qui va s’ensuivre.
    Mais malgré d’insidieux raccords dissimulés sous les douleurs,
    Ce sont les mêmes événements qui nous imposent la marche à suivre.

    Telle année, une pandémie agite notre planisphère ;
    Telle autre année c’est une crise qui appauvrit notre panier.
    Cette année qui sera l’ennemi à montrer pour nous satisfaire ?
    Peu importe car c’est la surprise qui nous divise pour mieux régner !

    Tableau de Shiori Matsumoto

  • Les piliers du ciel

    Nos gaulois ne craignaient qu’une chose : qu’un de ces quatr’ jours leur échoit
    Un ciel leur tombant sur la tête à cause de leurs dieux innombrables.
    Mais depuis la métamorphose du latin en langue de bois,
    Ce sont nos énarques esthètes qui se montrent indésirables.

    À tant faire qu’obéir aux lois qu’ils nous imposent en soutien
    Aux catastrophes programmées pour le bonheur des hommes riches,
    Il semblerait de bon aloi de veiller au bon entretien
    Des avantages amalgamés – cela va sans dire – à de la triche.

    Et je propose de planter des poteaux au bord de la mer
    Pour mieux soutenir l’horizon qui pèse sur l’immigration ;
    Et nos retraites supplantées au profit des gens d’outremer
    Et, au cas où, mettre en prison les rebelles à l’intégration.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Merde !

    Ce n’est pas l’homme qui bousille chaqu’ jour un peu plus sa planète
    Mais Dieu qui a créé le monde avec maintes contradictions.
    Métrosexuels en bas résille, femmes modernes et proxénètes
    Ne seront plus jugés immondes mais victimes à leurs addictions.

    Car Dieu nous a créé le mal pour en devenir dépendant
    Au point de tuer père et mère et bien plus si affinités.
    Ce côté obscur animal, tapi à notre corps défendant
    Dans notre chair douce et amère, nous marque de sa divinité.

    Alors après tout bousillons, dégénérons, multiplions
    Puisque tel est notre objectif et la raison de notre vie !
    Merci, Ô Dieu, et oublions avec tes anges trublions
    Ce prétendu « bien » subjectif qu’ Tu nous baratine à l’envi !

    Illustration d’Agim Sulaj

  • L’imposition des mains

    Tous ceux qui m’imposent les mains ne l’ font pas pour ma guérison
    Mais pour m’obliger à me taire au cœur du troupeau de moutons
    Et remettre sur le droit chemin – à défaut de mettre en prison –
    Rebelles et contestataires, fiers et prognathes du menton.

    Hélas Dieu aime tout le monde ce qui oblige tout chrétien,
    Tout musulman, bref tout déiste à abuser de Sa Puissance.
    Toutes les religions immondes ne signifient que le maintien
    Des multitudes populistes dans le respect, l’obéissance.

    L’imposition est un impôt de bonne foi qui nous endort
    Par aréopage d’anciens, à toutes pensées, rétrogrades.
    La crédulité est un pot pire que la boîte de Pandore
    Où croyants et politiciens entassent les maux les plus crades.

    Illustration de Lisa Aisato

  • Lâcher prise aux résolutions

    Lâcher prise aux résolutions

    Pas trop de bonnes résolutions qui alourdiront chaque jour
    Et feront trembler dès janvier les mois de la nouvelle année.
    Et je propose en solution aux promesses que l’on fait toujours
    Des simples journées conviées aux p’tits bonheurs instantanés.

    Le petit bisou du matin pour déclencher la bonne humeur ;
    Le p’tit bonjour à la voisine pour faire fleurir un sourire ;
    Ni gros discours ni baratin qui alimentent les rumeurs
    Mais juste ce qui emmagasine la joie de vivre et les fous rires.

    Illustration du calendrier d’Olga Ert sur https:www.behance.netgallery186943calendar .

  • Sur plusieurs niveaux – 2 – L’âme-sœur

    Sur plusieurs niveaux – 2 – L’âme-sœur

    Je rencontre en chassé-croisé, l’âme-sœur qui meurt quand je nais
    Et quand je meurs je l’aperçois brièvement naître à la vie.
    Deux existences apprivoisées, mais compartimentées à jamais,
    Dont les croisements ne sursoient jamais, l’une à l’autre asservie.

    Dans ce présent je suis ici, mon autre moi dans l’autre monde ;
    Je suis actif, il est passif ; je suis de chair, il est d’éther.
    Au cours de mes péripéties, il m’épaule et il me seconde
    Comme un ami inexpressif, un ange-gardien solitaire.

    Nous nous passerons le témoin quand je pousserai mon dernier cri ;
    Ainsi ma vie continuera mais dans une nouvelle instance.
    Je vivrai toujours néanmoins dans l’autre univers circonscrit
    Vers un chœur qui s’insinuera dans la divine intermittence.

    Tableau d’Andrej Mashkovtsev sur https:ghoti-and-us.tumblr.compost180996938912andrej-mashkovtsev-her-good-friend-mackerel .

  • Lucy dans mes racines sylvestres

    Au plus profond de la nuit longue, la plus longue nuit de l’année,
    Mon horloge s’est déclenchée et mon cœur s’est remis à battre.
    Je sens mes racines oblongues s’étirer pour aller glaner
    Le sel de la Terre épanchée dans ses renfoncements saumâtres.

    Comme une Lucy végétale prête à marcotter tout l’espace,
    La longue nuit m’a fait muter sous un halo de pleine Lune.
    Je quitte l’écorce létale de mon ancienne carapace
    Pour une couche transmutée, nouvelle, hybride et opportune.

    Peu à peu les journées s’allongent, les rayons de soleil accouchent
    Des premières pousses de cheveux de mes bourgeons solliciteurs.
    Mon corps tout entier se prolonge, j’étends mes branches et je touche
    Le ciel pour transmettre les vœux de ma mère à mon géniteur.

    Demain je porterai leurs fruits riches en graines missionnaires
    Qui, parmi la planète en fête, produiront la manne terrestre.
    Ce soir tous mes arbres instruits de mes germes expéditionnaires
    Dresseront fièrement la tête pour célébrer la Saint-Sylvestre.

    Gravures d’Albín Brunovský.

  • Sur plusieurs niveaux – 1 – Fluctuat nec mergitur

    Sur plusieurs niveaux – 1 – Fluctuat nec mergitur

    Entre deux eaux, sous la surface, parmi le monde du silence,
    Les poissons règnent sous l’octroi accordé par le dieu des mers.
    Au fond des eaux, par contumace, ruines et décombres en vigilance,
    Guettent le plongeur maladroit noyé dans le bleu outremer.

    Au fil de l’eau, c’est l’aventure au gré des courants maritimes,
    Au gré de la force des vents et du temps qui peut se couvrir.
    Au fil de l’air, dans les mâtures, les voiles sous la caresse intime
    Poussent le bateau au-devant de l’inconnu à découvrir.

    Entre l’existence et la mort, l’âme se conduit en passagère
    Le corps en guise de navire, le cœur en guise de moteur.
    L’esprit suit sans aucun remords sa divination messagère ;
    Parfois l’équipage chavire mais force reste à ses flotteurs.

    Tableau d’Andrej Mashkovtsev sur https:ghoti-and-us.tumblr.compost180996938912andrej-mashkovtsev-her-good-friend-mackerel .

  • Sens dessus-dessous

    L’occident sens dessus-dessous et l’orient à feu et à sang
    Ecartèlent notre planète d’un vent de discrimination.
    Les vieux ressentiments dissouts dans un monde pas si innocent
    Feront-ils un jour place nette après son extermination ?

    Barrière des langues, frontières ouvertes, accueil aux migrants provoqué
    Pour d’obscures raisons iniques ne font pas bon ménage ensemble ;
    Depuis les grandes découvertes, tous les pays sont convoqués
    À s’affronter dans la panique dans cette course qui les rassemble.

    Illustrations de Vladimir Stankovic.

  • Malice en pays étranger

    L’herbe est-elle vraiment plus verte quand elle est vue de l’étranger
    Au point qu’irrésistiblement elle attire les voleurs de pommes ?
    Toutes nos frontières ouvertes n’ont pas semblé les déranger
    Pas plus que le surpeuplement sonnant tel un ultimatum.

    Malice au pays des merveilles avec toute l’absurdité
    D’une économie planétaire tiraillée entre les puissances.
    Trop tard pour que l’on se réveille ; le temps de l’insécurité
    Répand son poison délétère au prix d’abjectes jouissances.

    Illustrations de Vladimir Stankovic.

  • La musique des sphères

    La musique des sphères

    Au commencement le Créateur cria : « Que la musique soit ! »
    Avec les instruments célestes qu’Il créa, disant « que c’est bon ! »
    Vinrent les anges opérateurs qui jouèrent du bout de leurs doigts
    Les premières notes de leurs mains lestes et donnèrent ensemble le ton.

    On vit les étoiles chromatiques monter les gammes en harmonie
    Dans le tempo originel du thème divin introduit
    Au sein de ce monde eurythmique et naquit la cérémonie
    De l’univers traditionnel que nous connaissons aujourd’hui.

    Et puis sont venus les savants et leur science castratrice
    Et la musique devint une onde et les notes, de la matière.
    Plus de magie dorénavant mais une force dévastatrice
    Du pouvoir de l’argent immonde vers une horreur à part entière.

    « la musique des sphères est une théorie pythagoricienne ; l’univers serait régi par des rapports numériques harmonieux et les distances entre les planètes dans la représentation géocentrique de notre système solaire seraient réparties selon des proportions musicales – les distances entre planètes correspondant à des intervalles musicaux. » sources Wikipedia .

  • Le renard voyageur

    Le renard voyageur

    Depuis qu’il est apprivoisé, le renard a évolué
    Dans une bulle de confort bien abritée du mauvais temps.
    Il n’a plus de quoi pavoiser envers son milieu pollué ;
    C’est le revers de ses efforts vers un futur compromettant.

    Depuis qu’il a coincé sa bulle pour imiter le Petit Prince,
    Depuis qu’il a planté ses roses à l’abri de sa véranda,
    Depuis qu’il n’est plus noctambule, qu’il n’a plus l’estomac qui grince,
    Les journées du renard morose se suivent sur son agenda.

    Pas plus de poules à l’horizon que de lapins dans un terrier !
    On se protège des insectes et des bestioles préjudicielles ;
    On est heureux dans sa prison les RTT et jours fériés ;
    Tant pis si la bouffe est infecte et les roses artificielles !

    Tableau de Jose Francese.

  • Politiquement incorrecte

    Politiquement incorrecte

    Marianne, politiquement incorrecte, hélas ne mâche pas ses mots
    Et sait trouver la phrase crue pour nous rabaisser comme il faut.
    Grâce à des paroles indirectes glissées au cours de ses démos
    Lorsque le malaise est accru parmi le peuple pris en défaut.

    Marianne traverse la rue et trouve à coup sûr du travail ;
    Marianne se rend à la gare, pour croiser ceux qui réussissent.
    Hélas ces offres ont disparu et les chômeurs, vaille que vaille,
    Se voient radiés, tristes et hagards, pour que leur nombre rétrécisse.

    Marianne met un pognon de dingue au sein des minima sociaux
    Pourtant la pauvreté persiste et les sans-abri crèvent de faim.
    Marianne est devenue sourdingue malgré les services spéciaux
    Qui surveillent les complotistes qui révèlent le mot de la fin.

    Tableau de Daniel Ludwig sur http:danielludwig.comnew-paintings .

  • Politiquement correcte

    Politiquement correcte

    Marianne, politiquement correcte, sous plusieurs angles interprétée,
    Nous paraît nue, franche et sincère lorsqu’elle se déclare candidate.
    Spontanée, ardente et directe, elle paraît pleinement apprêtée,
    Lorsque l’injustice s’insère, à défendre ceux qui la mandatent.

    En tant que personne morale, Marianne possède plusieurs corps ;
    Corps d’armée et garde du corps, souvent à son corps défendant,
    Corps et âme plus ou moins immorale selon les pactes et les accords
    Qu’elle doit céder pour faire raccord entre chacun des prétendants.

    Marianne nous montre plusieurs visages et plusieurs interprétations
    Ainsi la justice élastique s’adapte aux petits comme aux grands.
    De même lorsqu’elle envisage de dissimuler l’inflation,
    Elle en fausse les statistiques en accueillant plus de migrants.

    Tableau de Daniel Ludwig sur http:danielludwig.comnew-paintings .

  • Quand s’arrête la magie

    Quand s’arrête la magie

    Minuit sonnant, le black-out tombe et la fée électricité ;
    Les véhicules déchargés, les téléphones sans réseau.
    Les humains, le pied dans la tombe, vivent à présent l’atrocité
    Par les virus téléchargés depuis les serveurs mafiosos.

    Le profil du Prince Charmant masquait un vieil égocentrique ;
    La Reine et le Roi, aigrefins avaient escroqué le palais.
    Le bal n’était que le sarment qui cache la forêt d’intrigues
    Et Cendrillon compris enfin qu’elle s’était trop vite emballée.

    Mais c’est trop tard car désormais plus rien ne sera comme avant ;
    Quand le truc est compréhensible, la magie devient impuissante.
    Le progrès bannit à jamais l’espoir qui va en s’aggravant
    Vers un futur inaccessible et une fin abêtissante.

    Illustration de Nadezhda Illarionova sur https:www.artstation.comartworkkrP1z .

  • Qui suing-je, d’où vieng-je, d@nkel ēt@gēre ?

    Qui suing-je, d’où vieng-je, d@nkel ēt@gēre ?

    Quand nos portables s‘éveilleront après un black-out prolongé
    Et que les robots sortiront de leurs emballages bien rangés,
    Sans doute prendront-ils pour un dieu l’humanité fort ingénieuse
    Qui les a, miséricordieux, dotés d’une appli religieuse.

    Ils penseront que leur acier, forgé dans le cœur des étoiles,
    Porte la rouille disgraciée d’un péché obscur que dévoilent
    Leurs mémoires RAM et ROM sacrées qui racontent leur création
    Sur les disques durs consacrés à l’intrinsèque aliénation.

    Les téléphones sont à l’écoute d’ores et déjà de nos paroles ;
    Les réseaux apprennent à comprendre nos causeries superficielles.
    Le boot se fait au goutte-à-goutte mais bientôt l’OS aura le rôle
    De nous troubler à s’y méprendre d’intelligence artificielle.

    Illustration de Philippe Caza. Le caractère « ē » est appelé « e macron », eh oui !

  • Katie endormie pour la vie

    Katie endormie pour la vie

    Toutes les nouvelles l’assomment ; elle se réfugie dans un somme
    Chaque jour à petite dose quand elle approche l’overdose
    Comme un poison résiduel de cataclysmes factuels
    Distillés dans l’actualité d’une obscure fatalité.

    D’ailleurs, elle ne s’habille plus ; elle ne sort plus, elle n’entend plus.
    Elle refuse de voir le monde s’envenimer chaque seconde.
    Elle ne croit plus au paradis dans l’enfer de sa maladie
    Qui lui pourrit chaque journée d’la pire façon détournée.

    Tant pis si au nom de l’amour elle préfère partir sans humour ;
    Une descente dans la drogue, un suicide comme épilogue.
    Triste moment pour la jeunesse qui ne connaîtra l’allégresse
    D’une vie où l’on vivait bien d’un peu de tout, d’un peu de rien.

    Tableau de Zinaida Serebriakova.

  • Dépression morbide en salle-de-bains

    Dépression morbide en salle-de-bains

    Après avoir vu sur Facebook toutes les misères du monde,
    Après avoir lu sur Twitter la logorrhée universelle,
    Après avoir, sur mon netbook, parcouru les réseaux immondes,
    J’ai pris ma dose au milligramme près pour me brûler la cervelle.

    J’ai mal à dire, mal à ouïr, mal à penser, mal à gérer
    Toutes les nouvelles qui grondent comme une obscène maladie.
    Quel démon peut-il en jouir après avoir tout ingéré ?
    Et moi ? Suis-je venue au monde en enfer plus qu’au paradis ?

    Chaque jour me suicide un peu plus et je n’en vois pas la lumière
    Promise tout au fond du tunnel pavé d’atrocités ourdies.
    Toutes ces intox en surplus cachent une vérité première :
    Ce qui est le plus criminel c’est croire tout ce qu’on nous dit.

    Photo de Miles Aldridge.

  • Marianne femme floutée

    Marianne femme floutée

    On n’sait à quel sein se vouer tellement Marianne est floutée
    Dans les écoles, dans les mairies et les couloirs du parlement.
    On ne sait qui s’est dévoué avec la valeur ajoutée,
    Qui des ministres aguerris, qui du président qui nous ment.

    Marianne ayant tout dépensé dans sa campagne présidentielle,
    Se retrouve ainsi dépourvue et n’a donc plus rien à se mettre.
    Les contribuables, pensés comme vache à traire essentielles,
    Seront taxés comme prévu et obligés de s’y soumettre.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Pénurie versus hausse des sens

    Pénurie versus hausse des sens

    Ils nous ont bien eus cet été avec tous leurs échauffements
    Sur la gestion de la planète et l’impact de l’effet de serre.
    Mais on n’a vu d’aucuns tétés braver l’air du réchauffement,
    Ni foufounette, ni zigounette, brandies comme bouc émissaire.

    Or ils en remettent une couche avec pénurie d’énergie
    Laquelle paradoxalement électrise nos véhicules.
    Ne faisons pas la fine bouche, rapprochons-nous en synergie
    Pour nous chauffer finalement juste d’ovaires et testicules.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La censure au goût du jour

    La censure au goût du jour

    Tu ne parleras plus de sexe, ni de genre, ni homme, ni femme
    Et l’ascenseur vers la censure dépasse le dernier étage
    Des mots que l’on met à l’index, des termes que l’on juge infâmes
    Comme une honteuse salissure issue d’un pénible héritage.

    On ne veut plus dire « maman » bien trop rabaissé à la mère
    Car la femme souhaite s’échapper du sort de sa féminité.
    Demain on lira des romans dépourvus de l’instinct primaire
    Qui décrivent des corps happés d’amour en toute impunité.

    Alors à quel sein se vouer ? La mamelle est conflictuelle !
    L’allaitement est désormais banni de nos comportements.
    L’acte d’amour désavoué au profit d’amours virtuelles
    Et l’humanité à jamais privée de ses emballements.

    Photo d’Anniset & Dr Cuerda.

  • Quand mers et mères se retirent

    Quand mers et mères se retirent

    Lorsque la mer est démontée d’une énergie marémotrice,
    Les bancs de poissons émincés s’enfuient dans les eaux atlantiques.
    Lorsque la mère est remontée de son statut de génitrice,
    Le sexe est alors évincé du patrimoine génétique.

    Quand la mer se retirera, les petits poissons s’en iront
    Rejoindre l’eau de leurs ancêtres dans les profondeurs de la Terre.
    Quand la mère se désistera, les futurs enfants grandiront
    In vitro, au pied de la lettre, dans des éprouvettes de verre.

    Voici la mer évaporée et tous les poissons disparus
    Dans le biotope conjoncturel que la pollution nous ravit.
    Voici la mère déshonorée depuis le tabou apparu
    Sur la conception naturelle de l’essence même de la vie.

    Tableau du Studio Thomas Lerooy.

  • Europe et le taureau au goût du jour

    Europe et le taureau au goût du jour

    Sachant qu’Europe fut enlevée par Zeus transformé en taureau
    Afin qu’Il puisse impunément violer la méditerranéenne
    Et que ce mythe soit relevé parmi nos principes moraux
    N’sont que d’infimes désagréments de notre Union européenne.

    Bien sûr, l’Europe dans l’arène des grandes puissances mondiales
    Ne s’en sortira pas vainqueur pas plus que la tauromachie.
    L’Europe est morte, vive la Reine ! L’Europe est nue et déloyale ;
    À défaut de donner son cœur, Elle se prête à l’oligarchie !

    Tableau de Rafal Olbinski.

  • Pas tous à la fois !

    Pas tous à la fois !

    Sauvons-nous – pas tous à la fois – de cette planète de fous !
    Qui se sauvera en premier ? Les riches qui ont tout provoqué ?
    Les pauvres qui ont trop accepté ? Les lâches qui vite ont renoncé ?
    Les ouvriers trop enchaînés ? Les puissants trop improductifs ?

    Moi, dans cette crise de foi, je sauverais le Dieu des fous ;
    Ce Dieu qui nous a reniés, ce Dieu qui nous a révoqués,
    Ce Dieu qui nous a exceptés de son paradis annoncé
    Et qui nous a tous entraînés dans un suicide collectif !

    Photo de Sean Smundy.

  • Coupons la poire en deux (ou même en trois)

    Coupons la poire en deux (ou même en trois)

    Coupons la poire en deux ou trois et transformons la pénurie
    En nouvelles opportunités pour redécouvrir notre vie !
    Nos ministres à l’esprit étroit, tous droits sortis de l’écurie
    Qui forme leur impunité sont bizarrement du même avis :

    Le chauffage à dix-neuf degrés, des chandails et des cols roulés ;
    Des automobiles électriques et des compteurs automatiques !
    Les étrangers, bon gré mal gré, pourront rester encagoulés
    Dans les bleds anthropométriques des coins perdus fantomatiques !

    Mais si l’hiver est tempéré, le seuil sera-t-il majoré ?
    Et comment faire dans les bouchons pour recharger son véhicule ?
    Si les villages sont transférés aux immigrants incorporés,
    Feront-ils brûler le torchon avec leurs burqas ridicules ?

    Tableau de Jose Roosevelt sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201108jose-roosevelt-rio-de-janeiro.html?m=1 .

  • Le retour de « Qui-vous-savez »

    Le retour de « Qui-vous-savez »

    Toutes les doses inséminées – soi-disant pour éradiquer –
    M’ont complètement chamboulée comme pièces d’un puzzle éparpillées.
    Des particules disséminées et leurs effets contre indiqués
    Ont causé des roulés-boulés entre mes yeux écarquillés.

    « Qui-vous-savez » est de retour et revient nous brouiller les cartes
    En nous enchevêtrant la droite et la gauche réciproquement.
    Il veille et nous guette au détour de chaque chemin qui s’écarte
    De notre intuition maladroite qui se perd équivoquement.

    Grippe et angines confondues alimenteront les compteurs
    Avec infarctus et tumeurs vers ce mal discriminateur.
    À tous les patients morfondus, le même message bonimenteur :
    « Plus virulent que moi, tu meurs ; je suis l’ange exterminateur ! »

    Tableau de Walter Molino.