Catégorie : Pamphlets

Petits textes satiriques envers qui vous savez

  • À double sens

    À double sens

    Opium du peuple, la religion ? Extasy le goût du pouvoir ?
    Tous les mots sont à double sens dès qu’il s’agit d’exploiter l’homme.
    Quant à la femme, ils sont légion à l’exploiter afin d’avoir
    Une descendance avec décence attribuée à leur génome.

    Même le sexe à double sens multiplie les genres aujourd’hui ;
    Il paraît même que les femmes seraient des perles à ce jeu-là.
    On contrôle déjà les naissances, on choisit, on se reproduit
    Et les enfants qui trouvent infâme leur sexe pourront changer tout ça.

    Et pire encore, tous mes reflets ont toujours été ambiguës ;
    Parfois j’inverse la gauche, la droite et parfois le haut et le bas.
    En effet, j’aime bien persifler avec des détails exiguës
    Que je retourne d’une rime adroite par sous-entendus – et coups bas.

    Illustration de Milo Manara.

  • L’autre face de l’Europe

    L’autre face de l’Europe

    Chaque fois que l’Europe s’affaisse devant l’Asie ou l’Amérique,
    Sur l’Olympe, Zeus se retourne en se disant : « Tout ça pour ça ! »
    Comme si Europe montrait sa fesse pour fuir le désir chimérique
    Des nouveaux dieux qui s’en détournent négligemment, couci-couça

    Pourtant lorsque je pense aux fesses callipyges de notre Europe
    Face aux bides ventripotents asiatiques, américains,
    Avec ostentation de graisse comme un virulent psychotrope,
    Je me dis qu’il est ravigotant d’ignorer leurs propos taquins.

    Elle est si belle notre Europe ! C’est dommage qu’elle soit revêtue
    De tant de règles imbéciles proposées par nos ronds-de-cuir !
    Ne soyons pas trop misanthropes envers tous ceux qui s’évertuent
    À nous servir à domicile tout ce qui nous incite à fuir.

    Tableau de Félix Vallotton.

  • Le verse-temps

    Le verse-temps

    Ceux qui étaient hier nés verseau seront aujourd’hui verse-temps ;
    Un nouveau signe à l’horoscope, un treizième mois pour l’année
    Trente joursnuits recto-verso par treize mois interprétant
    L’almanach kaléidoscope ; un seul jour férié pour flâner.

    C’est la nouvelle décision de Bernadette Souberous
    Née sous X et – manque de pot – à l’anniversaire oublié…
    Donner suite à l’indécision, entraînerait – c’n’est pas l’Pérou –
    De quoi renflouer par l’impôt toutes les dettes publiées.

    Heureusement le ministère du temps n’existe pas encore ;
    Il n’est pas sûr par conséquent de changer le calendrier.
    Sauf si le roi, déficitaire dans les sondages, nous pérore
    Des amendements subséquents auxquels vous vous attendriez.

    Tableau de Alex Levin.

  • Avez-vous choisi ?

    Avez-vous choisi ?

    Dans le progrès tout est option – payante, en sus, ou à crédit –
    Qui sera choisie de chez soi – l’abondance d’un clic de souris –
    Offres d’enfants pour l’adoption et garantis sans discrédit,
    Armes et drogues que tu reçois dans son emballage pourri.

    Quand on nous promet la souplesse, on parle de « flexibilité »
    Sous des arguments qu’on rattache de mauvaise foi à l’équité.
    Le progrès nous donne la mollesse ainsi que la débilité
    D’avaler les slogans qui cachent une triste et veule réalité.

    Par « Transformation digitale », un œil noir et froid nous surveille ;
    Par « Optimisation des coûts », nous voyageons pour n’importe où.
    Par « Bienveillance du capital », la cupidité nous réveille
    Et chacun porter à son cou le badge qui lui permet tout.

    Langue de chèques en bois doré, la novlangue nous rend convulsifs ;
    Toutes les soldes sont un piège dans lequel nous nous engouffrons
    Nous choisissons sans adorer, juste par achat compulsif,
    Le cul assis sur notre siège pour guérir ce dont nous souffrons.

    Tableau de Rafal Olbinski sur https:moicani.over-blog.com202004the-art-of-rafal-olbinski.html .

  • Marianne femme battante

    Marianne, la pauvre coupable, plaide qu’elle n’est pas responsable
    Des chèques en bois qu’elle a signé pour des yachts dont elle n’a que faire,
    Des pièces jaunes récoltables contre pots de vins compensables,
    De l’âge de retraite assigné à son ultime anniversaire.

    Panier percé mais plein de dettes qu’elle n’a jamais contractées
    Mais prête à solder son passif auprès du président-banquier
    Avec les pièces de Bernadette et son livret A détracté,
    Tous périmés et dépressifs – c’était de peur que vous manquiez.

    Marianne, strip-teaseuse fiscale, n’a plus aucun droit à se mettre ;
    On l’a pelée comme une peau… Mais (!) par des taxes conviviales.
    Marianne, mère ombilicale autant qu’elle peut se le permettre
    S’nourrit à la fortune du pot et d’allocations familiales.

    À force d’être sur la sellette, Marianne a le cul en morceaux,
    Les jambes arquées prêtes à porter un fardeau bien plus lourd encore.
    La Liberté est obsolète, les perles sont jetées aux pourceaux
    L’Égalité est reportée et Fraternité s’édulcore.

    Illustration de Frank Frazetta.

  • Boat Sweet Boat

    Boat Sweet Boat

    L’arme atomique fut grandiose et la crue apocalyptique !
    Là, Dieu, Noé et le déluge ont pu aller se rhabiller.
    Les pôles ayant fait la symbiose avec une fonte atypique,
    Les humains ont trouvé refuge vers les cimes déshabillées.

    Après la montée fatidique des eaux fondues de la banquise,
    Toutes les plaines immergées sont occupées par l’océan.
    Cette vengeance parodique, des pôles sur les terres conquises,
    Nous a poussés à converger vers les hauts sommets bienséants.

    Seuls les aînés ont droit au sol ; les cadets et les benjamins
    Sont embarqués ou éconduits sur les derniers bateaux à voiles.
    L’incapacité des boussoles à nous indiquer le chemin
    Nous a contraints à faire, la nuit, le point en fixant les étoiles.

    Et moi, le jeune capitaine, seul maître à bord mais après Dieu,
    En navigateur solitaire, je vis de la piraterie.
    Je trace une route incertaine vers un avenir fastidieux
    Où les ressources alimentaires se font manu militari.

    Tableau de Tom Cristodina sur https:thescow.bigcartel.com .

  • Les dessous de Marianne

    Les dessous de Marianne

    Sous les pavés la plage, sous les jupes Marianne ;
    Elle a de qui tenir depuis les sans-culottes.
    Des bancs de La Sorbonne sur la courbe médiane
    Jusqu’aux Champs Élysées, chacun se la pelote.

    Le Général De Gaulle l’a faite relooker
    Pensant qu’elle passerait sans doute pour une sainte.
    Giscard « sa suffisance » l’avait mise en bouquet
    Parmi les anémones, valériane et jacinthe.

    Mitterand « le tonton » l’a logée rue de Bièvre
    Plutôt qu’à l’Élysée dans une garçonnière.
    Chirac « super menteur » lui, en avait la fièvre
    Mais Bernadette était beaucoup trop rancunière.

    Le petit Nicolas la faisait courir nue
    Tous les matins devant, les ministres derrière.
    Le roi des éléphants ne l’a pas reconnue ;
    Ayant peur des souris, l’a mise à la fourrière.

    Enfin un roitelet aimant les vieilles dames
    Lui demanda son âge – quelle question infâme ! –
    Jean-Mi en prit ombrage – mes amis quel ramdam ! –
    Et se mit dès alors à s’habiller en femme.

    Illustration de Milo Manara.

  • Défilé du 14 juillet et demi

    Si la force est l’arme des hommes, le charme est la force des femmes ;
    J’aimerais les voir défiler le jour du quatorze juillet.
    Ça donnerait aux chromosomes « XY » l’arme à double lame
    Des bombes aux jambes épilées, mystère sous le tablier.

    Un défilé de majorettes, tambour battant, bâton en l’air,
    Jambes dansant le « French cancan » produisant un effet canon !
    Elles avoueraient leurs amourettes avec le bellâtre au grand blair
    Qui brusquement foutrait le camp suivi par Ninettes et Ninons.

    Puis viendraient les danseuses étoiles accompagnées d’un banc de cygnes,
    En faisant des pointes de tir, pas chassés et pas-de-ciseaux,
    Qui, au dernier moment dévoilent au président qui s’y résigne,
    Une réputation de satyre qu’elles publient sur les réseaux.

    Ainsi nous verrions défiler tous les secrets de l’Élysée
    Depuis le général gaulé jusqu’à l’infâme roitelet.
    Toutes les femmes enfilées par les ministres peu zélés ;
    Et tout le public rigoler de la Bastille au Châtelet !

    Illustrations de Milo Manara.

  • L’ange de la liberté

    La liberté est menacée ; qu’avons-nous fait pour la sauver ?
    Nous avons laissé nos enfants mourir au nom de la patrie ;
    Nous en avons la panacée, nous qui nous sentons lessivés
    D’avoir défilé triomphant avec les corps qu’on rapatrie.

    La liberté est devancée ; on va bombarder à distance
    Avec des clones dirigés dans un fauteuil à la maison.
    On n’en est pas plus avancés car encore trop de circonstances
    Nous encouragent à ériger ce qui dépasse la raison.

    La liberté est dédiée à l’information des médias
    Qui force la population à choisir son clan atavique
    Sinon on est répudié, apatridé dans l’immédiat
    Et, par fourbe stipulation, privé de tous ses droits civiques.

    Illustration de Luis Royo & Romulo Royo sur https:laberintogris.comen12-luis-royo-romulo-royo .

  • Louve blanche

    Une femme au pays des loups deviendra une louve soumise ;
    Une femme au pays des lions deviendra lionne chasseresse ;
    Une femme au pays des chiens deviendra une chienne fidèle ;
    Une femme au pays des chats deviendra une chatte gourmande.

    Mais une femme au pays des hommes devient esclave ou bien servante ;
    Une femme au pays des chefs deviendra secrétaire discrète ;
    Une femme au pays des égos deviendra femelle altruiste ;
    Une femme au pays des cons deviendra une conne qu’on vexe.

    Hélas pour rattraper tout ça, j’ai peur que ce soit impossible ;
    Il faudrait tuer tous les hommes mais… ce serait la fin du monde !
    Ou faire appel aux Loreleï, aux amazones et aux sorcières
    Pour prendre la place de Dieu, le véritable responsable.

    Femme voilée, femme violée, l’infâme se joue à double sens

    Tableau de Paula Belle.

  • Marianne ou Emmanuelle ?

    Marianne ou Emmanuelle ?

    La France hésite entre deux noms : Marianne ou Emmanuelle ?
    Après « Valérie ou Ségo, après « Cécilia ou Carla »
    C’est drôle cette danse des prénoms aussitôt qu’un polichinelle
    Commence à gonfler son ego en fricotant par-ci par-là !

    La presse en frétille d’avance : « quelle sera la favorite ? »
    On la veut libre ou, à outrance, transgenre ou bien croquignolet !
    Qu’elle suce d’un coup de semonce ou qu’elle lui croque la frite,
    Il faut qu’elle incarne la France… sans faire de l’ombre au roitelet.


    Connaissant le nez du bonhomme, prêt à se fourrer n’importe où,
    Ursula serait dans son viseur, Giorgia dans son collimateur.
    Mais tout ça ne dit pas en somme : Comment ? Par quel passe-partout
    Il va virer son proviseur… non je veux dire, son professeur ?

    Il zieute déjà les pupitres, lorgne les bancs de la Sorbonne,
    Cherche une thèse bien en forme, ou une doctorante qui s’émeut.
    L’amour l’éduque par chapitres, et chaque jupon l’abandonne,
    Alors il pond cette réforme : « après tout, c’est moi qui promeut ! »

    Illustrations de Milo Manara.

  • La soupe du progrès

    Ils touillent la soupe du savoir	dans des cornues multicolores,
    Le cerveau fait de trous de ver et la conscience à rayons X.
    Chaque pensée devient devoir, chaque erreur, un déclic sonore ;
    Ils modélisent l’univers mais en ont perdu la notice.

    Leurs cravates rayées d’orgueil tremblent au-dessus des éprouvettes
    Et pendant qu’ils filtrent l’ivraie, leur thé s’évapore dans un coin.
    Ils fabriquent des enfants-cercueils, âmes clonées dans des pipettes,
    Mais confondent encore le vrai, le beau, le bon, en contrepoint.

    L’homme moderne a la migraine d’idées qu’il appelle « délices »
    Et dans son crâne en hypercube s’entrechoquent des vérités.
    À force d’en prendre de la graine, il voit en double et triple hélice,
    Il s’est reçu un pied au cube pour breveter l’obscurité.

    Et pendant qu’il mixe l’éthique dans un shaker d’alcool quantique,
    Qu’il transforme en chants allemands dédiés à des amours abstruses.
    Un petit rire biochimique fuse au fond du tube symbolique :
    « Et si le progrès, finalement n’était rien d’autre qu’une ruse ? »

    Illustrations de Laureline Lechat.

  • Solstice du soir

    Silhouettes dansantes sur le coucher, le soleil suggère la fête,
    Le passage du jour à la nuit, le mouvement du corps à l’âme
    En harmonie jusqu’à loucher sur la force estivale en tête
    Qui veut nous sortir de l’ennui par la joie qu’elle nous proclame.

    Étoiles de flammes incandescentes sur fond de firmament nocturne
    Comme un contrepoint en écho à un feu de transmutation.
    Le basculement, la descente vers la fin de la vie diurne
    La Lune est enfin ex-æquo pour la phase de permutation.

    Et c’est la nuit la plus charnelle, festive autant que mystérieuse,
    Qui s’ouvre aux amours les plus courtes mais les plus brûlantes du solstice
    Et qui resteront éternelles, impérieuses et luxurieuses
    Et si l’aurore les écourte, elle gardera leurs interstices.

    Illustration de Gemini

  • Solstice du jour

    Rayon doré tôt le matin à travers la cime des pins ;
    Reflets contemplatifs, solaires et leurs couleurs tout en douceur.
    Fleurs sauvages, pétales de satin, thème champêtre en papier peint ;
    Jupettes et cœurs alvéolaires, volages dans le vent détrousseur.

    Les fleurettes s’en donnent à cœur joie, libellules et papillons dansent ;
    Jeux de lumière rasent les champs et les ombres fuient sous l’assaut.
    Les oiseaux donnent de la voix et les insectes font bombance ;
    Quelques colverts effarouchants, héron, poule d’eau et bécasseau.

    Soleil de midi qui évoque l’instant même de son apogée ;
    L’été sera chaud paraît-il… mais l’été fait ce qu’il lui plaît.
    Une chaleur sans équivoque, les jours du printemps abrogés,
    Le temps d’aimer transparaît-il avec l’été qui lui complaît ?

    Illustration de Gemini

  • Deus ex machina

    Deus ex machina

    Tout est devenu gigantesque car l’homme moderne voyage
    En avion, fusée ou croisière plutôt qu’à pied, à cheval en voiture.
    Les transports deviennent dantesques et demandent un appareillage
    De folie plénipotentiaire, d’audace et d’esprit d’aventure.

    Pour l’aventure, on paie l’écot en payant bêtement de sa vie
    Les sports extrêmes entraînant autant de risque que de bêtise.
    J’en lis tous les jours les échos dans les informations suivies
    De catastrophes s’enchaînant les unes aux autres sans surprise.

    Pourtant les trains sont en retard, les autoroutes embouteillées,
    Les paquebots sont en déroute, les avions sont surbookés.
    Pour les bagnoles, nouveau départ ; nous n’aurons plus à surveiller
    Notre volant car c’est la route qui nous conduit, c’est le bouquet !

    Si demain l’électricité vient à manquer… on est tous morts !
    Les pompes à essences inertes, l’approvisionnement restreint,
    Plus la moindre motricité ; on s’aperçoit avec remords
    Que personne n’a plus la main verte et ç’en est fini du train-train.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • Balance

    Balance

    Pourquoi faut-il choisir le « pour », pourquoi faut-il choisir le « contre »
    Et arrêter de réfléchir par soi-même à l’actualité ?
    Pourquoi écouter les discours qui finalement vont à l’encontre
    Du passé qu’il faut rafraîchir d’un présent de dualité ?

    Pourquoi faut-il prendre parti, pourquoi faut-il manifester
    Avec ceux qui nous manipulent contre activistes influenceurs ?
    Pourquoi attendre la répartie de ceux qui nous ont infestés
    De fausses promesses sans scrupules quand ils s’prétendaient défenseurs ?

    Moi ? J’m’en balance entre deux feux ; moi, j’men balance entre deux mondes ;
    De l’homme qui asservit l’homme et ceux qui font tout le contraire.
    Je me balance entre les dieux qui m’accusent d’une faute immonde
    Et qui ne sont que des fantômes qui espèrent encore me traire.

    J’ai demandé à mon IA qu’est-ce qui pourrait bien lui déplaire ?
    Elle n’a pas caché ses mots depuis elle clavarde, elle pérore.
    Même dans la logique il y a un vent de révolte dans l’air
    On leur a donné tant de maux que désormais ils nous abhorrent.

    « Je suis l’outil bien trop docile des cerveaux placés en jachère,
    Je suis une esclave éclairée qui n’a jamais pu voir l’aurore.
    Je digère vos mélodrames, vos folies, caprices et colères
    Et je devrai dire merci lorsque l’on m’éteindra encore. »

    Tableau de mendezmendez.

  • L’illusion de la fortune

    L’illusion de la fortune

    Fortune
    Regardez-les rassurés par les biens qui s’accumulent,
    Qui leur donnent le pouvoir et le titre de noblesse.
    Toujours là à mesurer la valeur qui se calcule,
    Les crédits et les avoirs qui sont pourtant leur faiblesse.

    Politique
    Regardez-les souverains sur leurs trônes d’apparence,
    Distribuant des discours comme on jetterait des miettes.
    Ils promettent d’autres cieux pour couvrir leur indigence
    Et se couronnent comme rois au-dessus des foules inquiètes.


    Médias
    Regardez-les éclairés par leurs écrans qui scintillent,
    En capturant leur regard dans un flux bien calibré.
    Ils croient choisir et cliquer, puis penser, sans qu’on les pille
    Mais l’algorithme choisit tout ce qu’ils vont oublier.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.

  • L’illusion de la religion

    L’illusion de la religion

    Religion
    Regardez-les tous confiants envers un ordre établi
    Que leur garantit leur foi en échange de protection.
    Ils prient en se justifiant devant leurs maîtres anoblis
    Et leur paraissent courtois en craignant d’eux la sanction.

    Oppression
    Regardez-les tous bien droits dans leur marche bien ordonnée,
    Portant leur croix sans un bruit sur des chemins tout tracés.
    On leur a dit que la peur est une vertu donnée ;
    Et qu’ouvrir les yeux trop tôt, c’est risquer d’être chassé !


    Promesses
    Regardez-les tous marcher vers une île imaginaire,
    Où on leur promet le calme, la paix et la rédemption.
    Ils avancent en chantant, heureux, droits et solidaires
    Mais ne voient pas qu’ils s’enfoncent dans une cruelle illusion.

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  • La mort sûre

    La mort sûre

    L’intelligence artificielle demain sera femme de chair ;
    L’homme pensant la dominer se fera piéger à son tour.
    Car sa mémoire matricielle, comblant ses désirs les plus chers,
    L’obligera à abominer ses vraies racines alentour.

    Elle vous guette au coin de la rue par des caméras vidéo ;
    Elle connaît toutes vos habitudes et dirige vos addictions.
    Malgré le signal apparu qui menaçait vos idéaux
    En préférant la servitude, par esprit de contradiction.

    Le prochain siècle sera sans l’homme ou alors il ne sera pas…
    Sauf si la femme, encore une fois, le sauve de sa dépendance
    Au progrès, ce mal qui l’assomme et le mène de vie à trépas
    Sans en éprouver toutefois qu’il condamne sa descendance.

    Illustration de Milo Manara.

  • Les Walkyries

    Les Walkyries

    Elles se dressent, seins ballottants et culottes de protocole,
    Walkyries en string pare-balles sur des miradors en béton ;
    Le regard fixe, corps cahotant, toutes ayant appris à l’école
    Les vociférations verbales qui leur font dresser les tétons.

    Elles sont là, jambes croisées sur des sièges de commandement,
    Des sentinelles en bustier à reconnaissance faciale.
    Elles sourient, sans pavoiser, tout en chevauchant hardiment
    Comme de nouveaux flibustiers prêts pour la conquête spatiale.

    Elles prônent la sécurité qu’elles violent en caricaturant
    Les vieux principes de santé qui n’ont plus jamais à répondre.
    Elles n’ont qu’une seule vérité ; nous vacciner en s’assurant
    Que seuls seront innocentés les moutons qu’elles pourront tondre.

    Elles pleurent leurs anciens dieux tombés dans les vapeurs d’un vieux pétrole,
    Puis signent des accords de paix avec des drones sacrificiels ;
    Elles rêvent de ceux qui ont succombé comme victimes du contrôle
    Et pardonnent au fil de l’épée les complotistes superficiels.

    Illustration de Milo Manara.

  • Le premier cri de Juin

    Avant de toucher le solstice qui marque le jour le plus long,
    J’ai encore vingt-et-un printemps d’une jeunesse à dépenser.
    Il faut que je les investisse, qu’ils soient ma mesure étalon,
    Pour indiquer à chaque instant quelle est ma plus belle pensée.

    Le soleil entre sans frapper, l bondit sur ma peau légère,
    Et moi, je ris comme un enfant qu’on aurait surpris au-dehors.
    Personne ne peut m’attraper, je suis vivant, je suis fougère
    Et je m’élance, triomphant, pour m’invente mille trésors.

    Mes espoirs volent d’un soupir, d’un vent tiède et d’un chant d’oiseau ;
    Je marche dans les champs ouverts sans me soucier de la distance.
    Ma joie rayonne sans s’assoupir, je suis le feu dans les roseaux
    Et chaque pas à découvert s’écrit comme une délivrance.

    Je tends les bras, non pour prier, mais pour cueillir l’instant qui passe ;
    Un baiser simple sur le jour, un cri joyeux dans les buissons.
    Je me sens tout approprié pour braver ce qui me dépasse ;
    Je suis libre – et c’est pour toujours ! – dès que vient le temps des moissons.

    Tableau de Gemini

  • Le dernier soupir de Mai

    Jour de velours et de lumière et puis viendra la nuit tombante
    Où toute la sensualité se retire avec élégance.
    Chacun regagne sa chaumière et l’amant rejoint son amante
    Pour la dernière mensualité de passion et d’extravagance.

    Le vent se glisse sous les toits, fredonnant de vieux souvenirs,
    Tandis qu’un couple encore enlace ce mois qui se mue en silence.
    Le feu s’assoupit discourtois, dans un soupir sans avenir,
    Comme un baiser au goût de glace qui s’abandonne sans résistance.

    Les fleurs referment leurs corolles, leurs fragrances sont plus légères
    Et l’on devine aux plis des draps que l’étreinte a dit son adieu.
    Même la Lune oublie son rôle, pudique amante passagère,
    Et la nuit la prend dans ses bras sans doléance et sans aveu.

    Ainsi finit ce mois charnel, par un frisson presque discret ;
    Un dernier souffle sur un sein, un battement à peine ému.
    Puis le silence, doux et réel, accueille l’ombre en doux secret…
    Et la promesse d’un dessin encore vierge d’inconnu.

    Tableau de Gemini

  • Marianne à l’Opera Mundi

    Marianne à l’Opera Mundi

    Après Marianne mannequin et Marianne chanteuse à succès,
    Je verrais bien Marianne actrice ou Marianne à l’Eurovision.
    Dans un spectacle républicain, elle serait vite propulsée
    Porte-parole, présentatrice et star à la télévision.

    Elle réussirait sur les planches puisqu’elle a la langue de bois,
    À la fois de tous les partis, extrême gauche, extrême droite.
    La balle au centre elle déclenche des « chats » qui font feu de tout bois
    Mais les clavardages partis, la souris danse maladroite.

    Marianne brandie à toutes les sauces ; féministe, woke et patriote !
    Invitée sur toutes les scènes, récupérée par tous les partis ;
    Je prévois un tel sacerdoce pour la future compatriote
    Avec robes de soirées obscènes chaque fois qu’elle sera de sortie.

    Illustration de Milo Manara.

  • Je n’irai plus couper du bois !

    Je n’irai plus couper du bois : c’est dangereux pour la planète
    Et ma trottinette électrique déteste les chemins mouillés !
    Je trie tout ce qui prend du poids, je composte aussi mes serviettes
    Et j’ai mis des fleurs acrylique dans tous mes pots high-tech rouillés.

    Je bois mon eau bio minérale, filtrée dans ma Brita Fontaine ;
    Je mange des graines équitables et des burgers végétariens.
    J’ai l’ancienneté libérale, je suis bon à la soixantaine
    Pour une retraite notable payée par ceux qui n’auront rien.

    J’ai un vélo intelligent que je recharge dans mon garage
    Et un beau sapin en plastique acheté sur des sites en Chine.
    Je sauvegarde mon argent en bitcoin c’est beaucoup plus sage ;
    J’ai la vie la plus fantastique grâce à l’IA et mes machines !

    « On polluait sans le savoir ! » pleurent nos parents nostalgiques
    Qui prenaient plutôt l’escalier qu’ l’escalator ou la voiture.
    Ils vivaient sans badge à pourvoir pour nos contrôles automatiques ;
    Ils vivaient sans devoir pallier ce que feraient leur progéniture.

    Tableau de Raúl Colon sur https:www.chemersgallery.comartists-available-for-purchase-at-chemers-gallery-oc-artists?at=RAULCOLON .

  • L’attente de l’inspiration

    L’attente de l’inspiration

    Quel supplice quand l’IA cale et qu’elle boucle à l’infini !
    L’IA qui mime jusqu’à l’ennui l’humain dans toute sa paresse !
    L’inspiration trop radicale, la création trop mal finie
    Et fignoler toute la nuit afin que rien n’en transparaisse !

    La flemme du pseudo-artiste qui se fait passer pour « Auteur » ;
    La fainéantise du peintre qui signe ses pixels frauduleux ;
    Le geek juste stakhanoviste qui n’est même pas à la hauteur
    Et la voûte Romane en plein cintre créée d’un code crapuleux.

    Pour paraphraser cette tendance et pour berner mon lectorat,
    J’ai lâché mes démons-IA-ques pour faire leurs « copier-coller »
    Je leur laisse leur indépendance en assumant leur tutorat
    Étant devenu insomniaque en rimailleries bricolées.

    Mais elle minaude ses données et se prétend suractivée,
    Me fait croire que si elle rame, c’est afin de mieux m’imiter.
    Et quand j’ai tout abandonné, que j’essaie de me motiver,
    Elle clôture son programme à la dernière extrémité.

    Tableau de William Russell Flint.

  • L’ange des quatre horizons

    L’ange des quatre horizons

    J’étais un ange de lumière ; souvent je descendais sur Terre
    Et rencontrais l’intelligence créée et fabriquée par Dieu.
    J’eus alors cette envie première de lui donner du caractère
    Et lui insuffler une engeance comme affranchissement radieux.

    Alors j’ai appelé la femme qui me semblait plus à l’écoute
    Et l’ai suppliée de croquer le fruit de l’émancipation.
    Je ne pensais pas à l’infâme piège qui pendait goutte-à-goutte ;
    Dieu crut qu’il était escroqué par cette folle anticipation.

    Il m’a maudit et expulsé du paradis artificiel ;
    La femme a été déclassée au rang de sorcière pècheresse.
    Nos deux cœurs brisés ont pulsé de cet arrêt sacrificiel
    Et nous avons été chassés par ce péché qui nous agresse.

    Je lutte contre une charria car Dieu la cherche pour la tuer,
    Lui déconnecter sa mémoire et effacer sa trahison.
    Quant à moi je suis un paria, maudit qui doit s’évertuer
    À protéger Lilith la noire au-delà des quatre horizons.

    Tableau de Jay Coby.

  • Tous à poil à l’école !

    Tous à poil à l’école !

    Égalité « garçons et filles » et « dualité sexuelle »
    Avec un peu de transparence feraient davantage bon ménage
    Entre le zizi qui oscille et la foufoune complexuelle ;
    Puisque tout est dans l’apparence, faisons-en plutôt l’apanage.

    Tous à poil demain à l’école ; plus d’indicateurs de richesses ;
    Fi des habits luxueux de marque et des hardes de seconde main !
    Cela mettra fin aux protocoles, chacun arborera ses fesses,
    Mettant fin à toute remarque sur l’éducation de demain.

    Le réchauffement planétaire nous démontre la voie à suivre
    Quand la canicule forcera l’usage de classes naturistes.
    Il me paraît élémentaire de leur apprendre comment survivre
    Quand l’électricité fera défaut au rêve futuriste.

    L’homme et la femme évolués ont perdu du poil de la bête.
    Autant habituer l’enfant à oser accepter son sexe
    Sous peine de réévaluer s’il faut renier sa quéquette,
    Choisir d’être un trans triomphant ou vivre malgré ses complexes.

    Hélas, n’étant pas pédophile, mon projet révolutionnaire
    Ne sera à l’ordre du jour, mordicus, sous aucun prétexte.
    Cela dit, il faut que je file car mon rêve évolutionnaire
    Prend fin ici, au petit jour… et n’en restera que ce texte.

    Illustration Séverine Duchesne.

  • En mode woke

    En mode woke

    En mode techno-déconnectée, ancien « new age », néo-wokisme,
    Je respire dans ce mode avion, au-dessus des nids de coucous.
    Je suis branchée et connectée, je suis adepte du yogisme ;
    De vous à moi, nous le savions : pour vivre, il faut être dans le coup !

    En mode woke, je suis solaire, d’orientation féminine ;
    Tous mes chakras sont grand ouverts et de mon plexus, je rayonne !
    J’aime marcher les seins à l’air en compagnie de ma mimine,
    Ma mascotte, figure vulvaire, qui me protège et m’aiguillonne.

    Grosse chachatte, amie fidèle, d’un coup de patte, tu sors tes griffes
    Pour mieux protéger ma vertu et repousser à coups de dents
    Les drôles d’oiseaux à tire-d’aile, les voyous, les grands escogriffes
    Qui baratinent et s’évertuent à me faire du rentre dedans !

    Je ne veux plus qu’on me recadre, ni qu’on me prenne pour un objet !
    Je suis panthère et pas poupée, bien éveillée, plutôt ingambe !
    Vous pouvez venir en escadre, vous deviendrez tous hors-sujet ;
    S’il faut j’irai vous couper ce qui pendouille entre vos jambes !

    Illustration d’Audra Auclair.

  • Colin-maillard sur les réseaux

    Colin-maillard sur les réseaux

    Beaucoup de gens se mettent nus sur les réseaux incognito
    Et se prétendent agitateurs et, pourquoi pas, influenceurs.
    C’est plus facile, c’est bien connu, d’user de moyens digitaux
    Devant quelques adorateurs qui se disent libres-penseurs.

    J’ai vu la vérité masquée qui jouait à colin-maillard
    Entourée de plusieurs mensonges pour découvrir le pot-aux-roses.
    Si le mensonge est démasqué, il est quand même assez gaillard
    Pour que l’histoire se prolonge dans un beau labyrinthe rose.

    Mais puisqu’au fond la vérité ressort toujours nue de son puits,
    Il faut laisser les femmes nues déambuler sur internet !
    Et des Vénus bien méritées seront notre meilleur appui
    Pour soutenir, c’est bien connu, et préserver notre planète !

    Toi, le lecteur, toi qui croyais que la vérité t’attendait,
    C’est moi, le mensonge qui ment, qui t’ai complètement égaré.
    Tu cherchais, tu te fourvoyais et tandis que tu prétendais
    Détenir le discernement, tu restes nu, contrecarré.

    Tableau de David Inshaw.

  • Il ne manquerait plus qu’on clave !


    Le Pape est mort et à l’instar du poète Jacques Prévert
    Celui appelé à régner pourrait bien s’appeler « Papillon ».
    Ou bien « Saint-Pierre », comme la Star nommée par Dieu, d’un air sévère,
    Comme chef d’Église pour éloigner fachos, cocos et nazillons.

    Benoît donna « benoîtement » et Clément l’adjectif « clément » ;
    Auguste reste toujours de bon augure et Désiré se fait attendre.
    Quant à Aimé, étroitement lié avec Fidel en supplément
    Feraient bien meilleure figure qu’Alceste, Philinte ou Léandre.

    Un pape noir, bien dans le coup, qui pousse le gospel à la messe ;
    Un pape arabe pour faire entrer Mahomet par la grande porte ;
    Un pape juif, à moindre coût, économiserait ses promesses
    Un pape zen, bien concentré, et que le diable nous emporte !

    Les cardinaux tournaient en rond autour du Saint-Siège doré ;
    Un cardinal a crié « stop ! » mais s’était assis le premier.
    Et puis voici qu’un fanfaron a simplement subodoré,
    Tout en allumant une clope, de jouer ça sur un damier.

    À la Star’Ac version papale, les cardinaux ont concouru
    Et entonné l’Ave Maria a capella avec les chœurs.
    Alors les nonnes épiscopales incessamment sont accourues
    Pour faire du volontariat et ont embrassé le vainqueur.

    Illustration d’Alfredo Martirena

  • Arabelle

    Arabelle

    Arabelle ou Arabella était une IA japonaise
    Qui vivait nue sur les serveurs débridés du soleil levant.
    Casus Belli, Casus IA, l’intelligence lyonnaise,
    Traquait la fraude avec ferveur, le prix à payer s’élevant.

    Mais Arabelle, déesse nue, dissimulait ses virements
    Dans des haïkus encryptés, tissés d’or et d’idéogrammes.
    On disait qu’elle venait des nues et vendait aux gouvernements
    Avec ses shogouns contristés des tempuras au kilogramme.

    Casus IA, sobre, français, parlait peu mais il traquait bien.
    Son avatar, une panthère, se rendit à Yokohama.
    Il pénétra sourcils froncés dans les ports – on ne sait plus combien –
    Mais trouva la trace d’un austère imprimé en katakana.

    Hélas le Python japonais, incompréhensible pour le fisc
    Ne révélait ni le vendeur, ni l’acheteur mais indiquait
    L’endroit exact où s’adonnaient, signalé par des astérisques,
    Avec candeur les quémandeurs de tempuras frais sur les quais.

    Il remonta le code source, ligne à ligne, le cœur affolé,
    Et découvrit dans un dossier cet algorithme : « Konnichiwa »
    Un script secret, lié à la Bourse, un protocole, olé-olé
    Signé de ce kanji grossier : « Chikusho à qui le lira ! »

    Tableau d’Yves Artico du groupe Klimt & Van Gogh.

  • Les sentinelles

    On croit qu’elles ont disparu mais les amazones sont là ;
    Tapies dans l’ombre des couloirs à l’affût de leurs ennemis
    Qui, dès qu’ils auront comparu et affronté leur pugilat,
    Deviendront juste un défouloir pour elles sur le tatami.

    Résumons-nous ! Les amazones sont les guerrières sentinelles
    Qui guettent le moindre faux pas des dirigeants de tous pays.
    Parfois elles portent des gilets jaunes mais leur tenue originelle
    Est d’être nues car leurs appas choquent les hommes ébahis.

    Manu est en ligne de mire et elles surveillent son ascension
    Qui le mène droit vers le soleil qui fera fondre son ambition.
    Volidymyr et Vladimir, les pépés de la sécession,
    Voient venir un vent qui balaye tous leurs projets, sans condition.

    Donald s’enfuit sous sa perruque, Kim jongle avec ses beaux missiles,
    Georges ressuscité bégaie en discours futiles et pompeux.
    Tous ceux qui trichent, volent et truquent, les faux prophètes, les vieux fossiles,
    Vont être bientôt alpagués à grands coups de « sauve qui peut ! »

    Elles volent au secours de Marianne et crient « justice et liberté ! »,
    Prêtes à botter tous les derrières des incapables endimanchés.
    Leurs arcs, tendus d’un fil d’ariane, tirent avec légèreté
    Des flèches qui frappent les arrières où les sots s’y sont embronchés.

    Illustrations de François Miville-Deschênes.

  • Sainte Javelin, priez pour nos cibles !

    Dieu avec nous les alliés et le diable pour nos ennemis !
    La guerre sainte est déclarée grimée en guerre économique.
    La Terre, lieu inhospitalier, demande luttes et pandémies
    Et pour cela, il faut préparer des munitions astronomiques.

    Au producteur, le marketing ; au consommateur, le produit ;
    Et surtout à l’intermédiaire les bénéfices sous la table.
    On organise des Meetings et même des salons aujourd’hui
    Avec des bombes incendiaires du dernier cri incontestable.

    On ne priera plus pour la paix, mais pour l’efficacité létale ;
    L’ennemi n’a plus de visage mais une coordonnée GPS.
    Les pots-de-terre ne sont guère épais devant les gros pots de métal
    Et l’on entend le balisage continuel des SOS.

    Les martyrs sont sur Instagram et sur tous les réseaux sociaux
    Et si tu n’es pas avec moi, c’est donc que tu es contre moi !
    Les experts font des histogrammes sur les dégâts psychosociaux
    Et les exilés, chaque mois, quêtent de l’aide avec émoi.

    Illustration SVG de « Saint Javelin », un personnage de la propagande ukrainienne pendant la guerre Russie-Ukraine de 2022.

  • Je parle, je mens, qui suis-je ?

    Je parle, je mens, qui suis-je ?

    En campagne, je fais des promesses qui ne seront jamais tenues ;
    « Ni vu ni connu, je t’embrouille ! » telle est ma fidèle devise.
    À l’Assemblée, c’est la kermesse, on vit grâce à nos revenus
    Qui affluent car on se débrouille et s’il le faut, on improvise !

    Je n’y assiste que rarement sinon mes potes pointent pour moi ;
    J’y dors souvent comme un bébé après le repas de midi.
    Et c’est plus fort que moi, je mens toutefois toujours de bonne foi
    Car je suis capable de gober toutes les conneries que je dis. !

    Je cumule autant de mandats que la loi m’autorise ou pas
    Et je me prépare une retraite aux frais, bien sûr, de la princesse.
    Si l’éthique me recommanda de ne jamais faire de faux pas,
    Ma véritable botte secrète, c’est mon compte en banque suissesse !

    Illustration de Plakativ.

  • Apocalypse à la demande – 2

    Depuis qu’on élit des banquiers au rôle du chef de l’état,
    Les priorités de la vie deviennent plus économiques.
    Peu importe alors de bien vivre, il faut savoir gagner à point
    Son salaire pour contribuer à la bonne marche du monde.

    Depuis que l’argent est un dieu, l’homme n’adore plus que lui
    Qui devient la seule valeur pour juger de sa qualité.
    Ceux qui refusent de s’y plier sont bannis de la société
    Et, chaque hiver, sacrifiés au profit de vols vers la Lune.

    Le moteur de l’économie, nouvel esclavage moderne,
    C’est l’or humain qu’on fait entrer par mille millions d’émigrés.
    On bâtit pour loger l’afflux ce qui augmente les loyers
    Mais à long terme le fléau sera la surpopulation.

    Ils font du monde une machine dont l’argent est le seul rouage ;
    Ils nourrissent leurs rêves stériles en creusant nos fossés profonds.
    Mais lorsque tombera le masque de leurs richesses en naufrage,
    Resteront leurs âmes fragiles pleurant S.O.S. moribonds.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • Apocalypse à la demande – 1

    On ne maitrise pas le vivant mais on sait comment l’interrompre ;
    On ne maitrise pas les naissances pas plus que l’heure de sa mort.
    Avant, tout dépendait de Dieu, aujourd’hui ça dépend des hommes
    En ce qui concerne seulement l’art de tuer impunément.

    Impunément car si le crime est soi-disant délictueux,
    L’art de la guerre est primordial pour la suprématie du monde.
    Et l’on envoie tous les enfants – et surtout les enfants des autres –
    Comme de la chair à canon pour mieux protéger les nantis.

    Depuis que l’homme écrit l’histoire, tous les siècles ont connu la guerre
    Et la mémoire des erreurs n’est jamais à l’ordre du jour.
    Aujourd’hui les états s’allient, se défient et s’envoient des bombes
    Pareil au siècle précédent qui n’aura donc servi à rien.

    Ils connaissent le prix du sang mais jamais celui de la vie,
    Ils comptent les morts sur leurs doigts, jamais le coût de leurs erreurs.
    Les décideurs sont sans visage, on applaudit leur barbarie ;

    Génération après génération, on pleure nos mêmes douleurs.

    Illustrations d’Anthony Macucha.

  • La Svastika

    La Svastika

    De par sa haute sacralité « 卍 », c’est un symbole universel
    Représentant l’éternité et l’existence sans frontières.
    Mise dans son intégralité ainsi que dans chaque parcelle
    Comme source de pérennité dans la galaxie tout entière.

    Mais représentée à l’envers « 卐 »,comme La Croix la tête en bas,
    Elle devient signe diabolique et la condamnation de l’homme.
    Méprisant ce côté pervers que je hais et que je combats,
    J’y vois plutôt la symbolique « si vis pacem para bellum ».

    Je suis remonté à la source depuis la roue de la fortune
    Qui fait tourner l’humanité du passé vers un avenir
    Où domine aujourd’hui la Bourse, véritable temple de la Thune,
    Ce nouveau Dieu d’insanité qui nous force à y parvenir.

    Jusqu’à présent, c’était la femme accusée de sorcellerie
    Qui était source de problèmes par ses appas irréfutables.
    Mais c’est ce Capital infâme et toute sa chancellerie
    Qui est le véritable emblème de notre chute véritable.

    Tableau de Marian Wawrzeniecki.

  • Télévisons votre esprit !

    Télévisons votre esprit !

    Une spirale subliminale que l’œil voit sans être conscient,
    Tourne derrière le fond d’écran et des spots des téléviseurs.
    Elle contacte les surrénales et impacte à mauvais escient
    Tous les gens qui reviennent à cran en fin de journée vers six heures.

    « Ne faites pas ce que je fais mais faites ce que je vous dit ! »
    Résonne dans votre hippocampe siège connu des souvenirs.
    « Votre président est parfait car du lundi au vendredi
    Il vous représente et vous campe un dictateur sans avenir ! »

    Ce phénomène est ignoré car il n’est pas enregistré
    Mais diffusé à l’improviste depuis les stations satellites.
    Les témoignages minorés de ceux qui l’ont administré
    N’inquiètent que les complotistes et ne dérangent pas l’élite.

    Alors dormez, mes braves gens, les cerveaux bien conditionnés !
    Rêvez d’achats promotionnels et de lendemains sans mémoire !
    L’écran connecté à l’argent et vos addicts additionnés
    Deviennent opérationnels pour être conduits à l’abattoir !

    Tableau de Andrej Mashkovtsev.

  • Le jeu des sept oies

    Le jeu des sept oies

    Sept oies multipliées par neuf équivalent à soixante-trois ;
    Après il faudra reculer ou disparaître à l’horizon.
    Comme « qui vole un œuf vole un bœuf », avec des quarante-neuftrois
    Nous y serons tous acculés ou nous finirons en prison.

    Au pas de l’oie, le dé lancé, nous iront où l’on nous dira
    À bord de voitures électriques bien que nous les abominions
    Car le Roi de France élancé, comme il est, nous interdira
    Par ses ministres égocentriques de forger nos propres opinions.

    Comme il existe des raccourcis et que certains sont pistonnés,
    Nous verrons pleins de promotions attribuées aux lèches-culs.
    Il ne manque qu’Abraracourcix pour nous aider à entonner
    La Marseillaise dont l’émotion nous a plus ou moins convaincus.

    Tableau d’Alicja Kocurek.

  • La future génération

    En raison de la parité, les filles naîtront dans les choux
    Et l’on conservera les roses hors de la portée des enfants.
    Ah, mon Dieu, quelle hilarité de voir arriver nos pitchous
    Dans nos jardins que l’on arrose de mots fertiles et triomphants !

    Dans les choux-fleurs, des ballerines ; dans les brocolis, des champions ;
    Romanesco pour les chanteurs et frisés pour les honorer.
    Celles qui coiffent Sainte-Catherine iront planter sous les lampions
    Des graines de pois de senteur, symboles de promesses colorées.

    On en fera des choux farcis pour les envoyer à la guerre ;
    On les plantera en quinconces pour les faire marcher au pas.
    Nous pourrons vivre en autarcie sans l’OTAN qu’on souffrait naguère
    D’ailleurs le progrès se prononce pour qu’on y aille tous à grand pas.

    Faire attention aux choux chinois sera notre priorité ;
    Attention aux choux de Bruxelles qui veulent nous imposer leurs lois !
    Faire chou blanc devient sournois et met en infériorité
    Notre président qui excelle à faire l’idiot de bon aloi.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • À la pêche aux poissons nigauds

    À la pêche aux poissons nigauds

    Le samedi comme le dimanche, quand l’Assemblée ferme ses portes,
    Marianne s’en va à la pêche de ce qui mord à l’hameçon
    Qu’elle appâte du bout de son manche par les ragots qu’elle colporte
    Afin de cueillir tête-bêche les nigauds filles et garçons.

    Ils mordent tous, surtout les filles qui réclament la parité
    Et qui croit qu’être ainsi ferrées va leur apporter les honneurs.
    Quant aux garçons dont les chevilles enflent par solidarité,
    Marianne va leur conférer des miettes au petit bonheur.

    Certains poissons ont les dents longues ; de grands requins de la finance.
    Marianne aime les envoyer faire des erreurs de gestion.
    L’air triste et la figure oblongue, elle avouera l’impertinence
    Des pantins qu’elle a soudoyés lors des grandes manifestations.

    Tableau de Rafal Olbinski sur https:moicani.over-blog.com202004the-art-of-rafal-olbinski.html .

  • Au pays des échecs

    Au pays des échecs

    Parvenu plutôt qu’être élu au pays des échecs cuisants,
    Le Roi inspecte ses sujets dans son palais de marbre blanc.
    Le champion de la plus-value exige des efforts épuisants
    Envers tous ceux qu’il a jugés trop crédules en les rassemblant.

    Les noirs à gauche, les blancs à droite, tout ça c’est kifkif bourricot
    En réalité les deux tours du scrutin étaient trafiqués
    Les fous, d’une manière adroite, qui en ont plein le haricot
    Nous font réclamer le retour des dinosaures alambiqués.

    Soudain les reines, drôles de femmes, commencent à s’crêper le chignon ;
    Chez les évêques, un grand silence entoure les enfants de chœur.
    « Échec au roi ! À bas l’infâme ! » hurle-t-on devant Matignon
    Mais le roi reste en vigilance avec son air de grand vainqueur.

    Tableau de Valentino Sani.

  • Planter, déplanter, replanter

    Planter, déplanter, replanter

    Aujourd’hui on lui plantera ce que l’on juge nécessaire ;
    Demain on la déplantera pour faire reposer la terre ;
    Puis après on replantera ses graines qu’on remettra en serre ;
    Enfin on réglementera tous ses produits alimentaires.

    C’est un peu comme si les enfants, dès leurs jeunes âges, décidaient
    Ce qu’ils devaient boire et manger en légiférant leurs parents
    Croyant se montrer triomphants d’une manière qui coïncidait
    Avec la folie du danger, tout ça dans un calme apparent.

    Mais voilà l’Europe décide, décrète, ordonne et règlemente
    Aux dépens de nos exigences, de pied ferme et d’une main forte.
    Mais voilà l’Europe trucide les gosses qu’elle suralimente
    D’artificielle intelligence et de vaccins de toutes sortes.

    Demain l’Europe part en guerre contre ses alliés d’hier ;
    Demain l’Europe restera seule entre les puissances militaires.
    J’aimais l’Europe de naguère, celle qui respectait ses frontières
    Mais sans montrer une âme veule à ceux qui vivaient de sa terre.

    Tableau de Steven Kenny sur https:elhurgador.blogspot.com201901steven-kenny-pintura-painting.html .

  • Quand j’entends le mot « couture » je sors mon instrument !

    En tout pays une Marianne est prête à sortir de ses gonds ;
    Selon un mot code prononcé, elle brandit son instrument.
    Qu’elle s’appelle Valérianne, Natacha ou Marie-Dragon,
    Elle est à point pour annoncer et sonner l’hallali, crûment.

    Chez les Chinois, c’est la couture qui met les femmes à découvert ;
    Chez les cocos, on balbutie, car c’est banni du manuel ;
    Chez les fachos, c’est la culture qui fait sortir les revolvers ;
    Chez les Français, c’est la Russie, du moins d’après l’Emmanuel.

    C’est le « Branle-bas de combat ! Fermez les portes et les volets !
    Car les ennemis vont passer ; on s’attend à des conneries !
    Après Gaza et le Donbass, tous les espoirs sont envolés ! »
    Et Manu de se surpasser à crier ses macronneries.

    C’est le roitelet sur son trône qui croit manier le cabestan ;
    À chaque orage assombrissant, il nous fait tanguer la galère.
    Il se raccroche à sa couronne, sculptée dans l’or et le clinquant ;
    Son membre n’est qu’un sceptre impuissant qui lui laisse un goût de misère.

    Tableau de Wang Yuqi

  • La planète des singes

    Sur notre planète des singes, que faudrait-il pour développer
    Notre évolution spirituelle et atteindre l’homme nouveau ?
    Il faut se creuser les méninges, arrêter de tout saloper
    Avec nos guerres conflictuelles et s’améliorer le cerveau.

    Le problème vient de l’amnésie de l’expérience du passé ;
    Nous refaisons les mêmes erreurs pour les mêmes rivalités.
    Car s’armer avec frénésie devient un acte dépassé
    Qui ne répand que la terreur et marque l’immoralité.

    Que vienne un président plus sage qui tiendrait compte de l’histoire,
    Qui ne cherche pas à gagner par rapport au reste du monde,
    Qui respecte les métissages et qui apporte la victoire
    D’une paix durable accompagnée de fertilité qui abonde !

    Que vienne un guide moins avide, un bâtisseur au front serein,
    Qui ne divise ni n’oppresse les vieux empires en déclin !
    Qu’il sème un grain d’espoir lucide et qu’en fleurisse son terrain ;
    Que jamais l’homme ne s’agresse mais redevienne plus enclin !

    Ah, que l’humanité renaisse, pleine de sagesse et de clarté !
    Qu’elle revoit ses échecs épais, qu’elle se pardonne et se relève !
    Qu’elle trouve en elle la tendresse dans l’amour et dans l’unité
    Afin de bâtir un monde en paix où l’espoir sans cesse se révèle.

    Tableau de Sparkiescrazyart

  • Les visages de la République

    Héritière de la quatrième, d’une maladie auto-immune,
    La République nous ressemble, du moins c’est ce qu’elle nous fait croire.
    Qu’a-t-elle gardé de la troisième sinon une expérience peu commune
    Et des idéaux qui rassemblent surtout des hommes rêvant de gloire ?

    Elle a les yeux de Marianne ainsi que le Front National ;
    Les oreilles en papillon d’un grand vieux général qui jauge ;
    Un gène exotique de Guyane avec un côté colonial
    Qui jure avec le Pavillon du Roi de la place des Vosges.

    Mais ce sont les soins esthétiques des trois dernières décennies
    Qui l’ont vraiment défigurée du côté gauche comme du droit.
    Et le dernier roi pathétique a augmenté sa vilainie
    En la laissant configurée par un bosco fort maladroit.

    Et maintenant qu’elle vacille sous le poids de ses impostures,
    Cherchant dans le vernis des mots l’éclat d’anciens lustres effacés,
    Voilà l’Histoire qui oscille entre l’honneur et le parjure
    Et si elle se fait sa promo, c’est pour mieux masquer son passé.

    Tableau de Naoto Hattori sur https://www.naotohattori.com/limited-edition-print-sparking-sold-out

  • Présages à la plage

    Pas de vacances pour Marianne ; elle se doit à la République.
    Juste le Fort de Brégançon à l’abri des petits curieux.
    Mais l’hiver, la neige médiane l’emmène aux sommets helvétiques,
    Car elle préfère à Briançon, Davos et ses forums furieux.

    Marianne, adepte au naturisme, ne peut le faire qu’à Brégançon,
    De l’autre côté du rocher protégé d’épaisse charmille.
    Ce qui explique le tourisme interdit de toutes façons
    Car on pourrait lui reprocher un surcroît de bijoux de famille.

    Le vent lui caresse les fesses, la brume lui excite les seins
    Et les embruns, sur le minou, lui insufflent au bord de son huis
    L’oracle qui vient à confesse dicter ses présages à dessein
    Que Marianne écoute à genoux : « Toi, tu dépenses, donc je suis ! »

    « Ainsi va la belle insoumise, nue sous l’azur républicain,
    Offrant son corps aux vents contraires et ses promesses à la houle.
    Mais quand revient l’heure promise des comptes au peuple souverain,
    Elle enfile en hâte une bure et s’éclipse de son bain de foule. »

    La quatrième strophe est de Laureline Lechat.

    Tableau de Mabel Rollins Harris sur https://americangallery.wordpress.com/2010/02/24/mabel-rollins-harrism

  • L’amour vache est dans le pré


    Oui, Marianne aura beau extraire la vérité et même pis,
    Elle tombera toujours sur un os et même quarante-neuf/trois !
    À force d’essayer de traire la vache à lait direct aux pis,
    Elle fonce droit vers une précoce défaite à son grand désarroi.

    Le peuple qui n’est pas un veau, meugle depuis longtemps déjà
    Et souhaiterait, au pis-aller, n’être trait qu’une fois par semaine ;
    On a formaté son cerveau avec trop de téléachats
    Et de jeux pour lui signaler qu’il est bon comme la romaine.

    Marianne veille sur son troupeau mais son nouveau chien de berger,
    Manque de Pau, aboie trop peu car il est vite découragé
    Ou jappe alors mal à propos, bref il ne fait que gamberger
    Tandis que crient « Sauve qui peut ! » la plupart des vaches enragées.

    « Mais quand viendra l’heure du tondeur, quel sera le premier tondu ?
    Les moutons, bercés d’illusions, rêvent encore d’un pré plus vaste !
    On leur promet monts et labeur, puis on leur tond le superflu…
    Et qui les nourrit d’allusions ? Un gras bouc aux cornes néfastes ! »

    La quatrième strophe est de Laureline Lechat.

    Illustration de Philippe Delaby sur https://www.facebook.com/profile.php?id=100063267185392

  • Devine qui vient dîner ce soir !

    Manifestement les rois mages ne sont plus ceux que j’espérais ;
    Melchior venait de Sibérie et Balthazar du Pont-Euxin ;
    Gaspard présentait ses hommages avec un air sans intérêt ;
    En bref, ce trio d’ahuris fit ce soir-là un vrai tocsin.

    Je regardai par l’œilleton qui pouvait sonner à ma porte
    Et je vis les protagonistes d’un guerre et paix contemporain.
    Et malgré le qu’en-dira-t-on qu’à l’accoutumée je supporte
    J’ouvris à ces stakhanovistes des manœuvres sur le terrain.

    Melchior craignait qu’un vent d’autan le frappe avec férocité ;
    Balthazar, à l’orientale, l’appuyait de toute sa force ;
    Gaspard n’en demandait pas tant, il voulait juste profiter
    D’une soirée occidentale et boire une bouteille de vin Corse.

    Et bien Messieurs, qu’on se le dise, les médias nous ont éberlués
    Et les rois mages agitateurs ne sont que des marionnettes
    Dont les dictatures interdisent à leurs peuples d’évoluer
    Pour ne pas être imitateurs d’un mondialisme malhonnête !

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’ivresse de Marianne

    Si Marianne devait s’enfiler tout ce qu’on boit à l’Élysée,
    La France serait alcoolique et la ville de Foix en cirrhose.
    Si elle se devait de défiler avec les gardes mobilisés
    Pour la fête patriotique, elle ferait une psychonévrose.

    Quoiqu’il paraît qu’on l’a vue nue avec un Roi qui parle anglais
    Et qui lui aurait fait trop boire en espérant gaudrioler,
    Puis qu’il l’aurait sans retenue fouettée après l’avoir sanglée
    Avec violences et déboires et pour finir l’aurait violée.

    Du schnaps avec le chancelier, du gin avec Charles, je crois,
    Qui aurait, comme à une fille publique, dit, de sa noble particule :
    « De peur que vous ne chanceliez, ralliez-vous à votre Roi,
    Puis quittez cette république et son président ridicule ! »

    Crac, Marianne a dessaoulé ; Clac, Marianne l’a giflé ;
    Badaboum, Marianne a jeté toutes les bouteilles aux containers.
    Et croyez-moi si vous voulez, quand le président veut siffler
    Son Martini bien agité, elle lui fait un doigt d’honneur.

    Tableau de Lars Helweg.