Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.
L’ogre des cœurs, à sa façon, vous dévore en ouvrant son âme. L’amour le met en appétit surtout si la proie est jolie. Nonobstant les contrefaçons qui n’épousent que des hauts de gamme, Lui, n’offre pas de garantie mais il vous aime à la folie.
L’amour m’attend à la fenêtre et j’ai enfilé ma tenue De l’héroïne, selon Vénus, qui aime plus fort que la mort. Cela dit, avant de renaître, j’aimerais être soutenue Par l’introduction d’un phallus et qui m’embrasse et qui me mord.
Tableau d’Edward Hopper mis en photo par Richard Tuschman.
Matin, la première impression que j’aperçois à la fenêtre M’apporte une compréhension – sans pour autant la vérité. Mais j’en façonne une expression qui incessamment fera naître La direction à emprunter avec force et témérité.
En même temps, je me rassure et je me raccroche à mon fil, En même temps, je m’épouvante quand je suis coupé de la Terre. Mais la sécurité qui m’assure comment l’avenir se profile Est de plus en plus éprouvante et à tel point qu’elle m’atterre.
Avant l’amour, je m’encourage et me donne une contenance ; Après l’amour, je me délecte à goûter la petite mort. Avant de naître, mon entourage m’accueille avec les convenances ; Après ma mort, je me collecte dans la fumée qui s’évapore.
Tableau d’Edward Hopper mis en photo par Richard Tuschman.
Cet étranger qui vit en moi et qui connaît ma destinée Guide chacun des épisodes car il connaît le scénario. Tandis que moi, au fil des mois, je joue l’acteur prédestiné Qui participe à notre exode sous l’égide de l’imprésario.
Tableau « House of Flowers – See You There – » de Peter Doig.
Dans notre merveilleux système qui fait notre organisation, Notre système digestif assure l’alimentation Avec circulation des eaux et élimination des déchets Et l’appareil respiratoire qui fournit l’oxygénation.
Notre système musculaire nous porte vers la nourriture Grâce au système de surveillance et de défense par nos sens Qui, par le système nerveux de transmission et réception, Connectent les informations face aux besoins et aux dangers.
Le système de reproduction boosté par la sexualité Permet de transmettre la vie et de s’adapter au terrain. Enfin l’esprit qui nous préside et gouverne nos sentiments Nous pousse à gagner le pouvoir au sommet de la pyramide.
Mais on ne fait pas d’omelette sans casser les œufs de la Terre. Les victimes et les sacrifices qui ont permis l’évolution Gisent et meurent à nos pieds avec peine et désolation. Tel est le prix de la beauté et du Dieu cruel de la vie.
Son cœur, comme une girouette ou plutôt la rose des vents, Donne à l’amour sa provenance, son énergie et son allure. Mais il suffit d’une pirouette d’un fervent chevalier servant Pour provoquer une dissonance qui irradie sa chevelure.
Il pleure sur la Terre triste comme il pleut dans les cœurs transis Entre les hommes qui se battent et les collectrices de larmes. Comme une pluie égocentriste qui renvoie les âmes en transit De peur que le ciel ne rabatte ses nuages en tirant l’alarme.
La Terre pleure sans raison ses enfants les plus turbulents Qui ont comme le fils prodigue leur héritage gaspillé. Alors sur les quatre horizons, voyez la Terre accumulant, De dépressions et de fatigue, tout son amour éparpillé.
Prochaine station : L’aventure ! Le train bleu va entrer en gare ! Tous les voyageurs sont priés de continuer leur destinée Qui, selon la température de l’amour, change le regard Et offre un cœur approprié et sûrement prédestiné.
Je lui dépose un peu d’azur pour apaiser les bleus de l’âme, J’ajoute une touche de rouge qui calmera ses coups de cœur. Je délaie un peu de peinture autour des yeux en oriflamme Enfin un baiser sur la bouche pour lui effacer sa rancœur.
Je lui peins les paupières en mauve pour éliminer la grisaille, Un peu d’essence de violette pour essuyer cet air morose. Une touche finale de fauve et je chasse sans représailles L’ultime trace affriolette pour lui montrer la vie en rose.
Ma main caresse ses pommettes pour tracer la carte du tendre ; Je fais des plans sur la comète car l’amour ne saurait attendre. Mon corps s’embrase sous l’effort puis retombe en mélancolie Avant que la petite mort me déconcerte dans son lit.
Tableau d’Ira Tsantekidou vu sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201201ira-tsantekidou-1967-art-deco-painting.html .
Elle m’a laissé juste un indice : une plume de son chapeau Avec cette odeur de mystère que les femmes sèment au vent. Petit lien, comme un appendice, qui jouera le rôle d’appeau Chaque fois que, loup solitaire, j’écrirai des vers émouvants.
Tableau d’Ira Tsantekidou vu sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201201ira-tsantekidou-1967-art-deco-painting.html .
Après ma première rencontre avec la femme de ma vie, La ville s’était colorée de son aura surnaturelle. La nuit venue à mon encontre s’est délayée dans le lavis Des reflets de lune dorée de cette éternelle aquarelle.
Tableau d’Ira Tsantekidou vu sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201201ira-tsantekidou-1967-art-deco-painting.html .
Elle s’étend sur le dossier de mon fauteuil pour un ronron ; Je sens les poils doux du minou se frotter contre mon épaule. Je lui caresse le fessier, elle descend sur mon giron Pour se blottir sur mes genoux et la queue devient une gaule.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Je cherche un chat désopilant ou une chatte facétieuse Car j’ai un trou qui me sourit dans ma mémoire capricieuse. Or rien n’est plus horripilant que d’oublier ma fallacieuse Mauvaise foi qui me nourrit comme une lubie délicieuse.
Tableau d’Ira Tsantekidou vu sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201201ira-tsantekidou-1967-art-deco-painting.html .
J’ai invité votre fantôme tout de volutes parfumées En train de rêver d’aventure dans un film en Technicolor. Soudain sur la Place Vendôme, vous disparûtes en fumée Ne laissant que la parementure de votre coiffe tricolore.
Je m’souviens du chapeau à plumes qui lascivement vous habillait, Du boa qui donnait du volume à votre corps déshabillé. Tout ce que j’ai connu de vous, folles caresses, moments très doux, Votre douce voix, je vous l’avoue, qui chantait « Pou Pidou Pidou ! »
Je me souviens de la musique que vous mettiez pendant l’amour Et de la culture physique dans nos positions coquines et glamour. Tout ce que je retiens de vous, folles étreintes, douce tendresse, À chacun de nos rendez-vous pour passer une nuit d’ivresse.
Monsieur, qui passez sans me voir Tous les soirs sans dire bonsoir, Je viens sonner à votre porte Et que le diable vous emporte Si je ne suis pas assez belle Pour capter votre cœur rebelle, Si je ne suis pas assez femme Pour votre étourderie infâme.
Qu’offrir à une femme fleur, sinon une aura de soleil Et l’arroser de compliments sur les beautés de sa nature ? Essuyer tendrement ses pleurs quand elle vous glisse à l’oreille L’origine d’un sentiment de son cœur en déconfiture.
N’emballez pas la femme fleur, d’un beau papier, d’un bel écrin, Libre comme une fleur des champs, elle ne demande que liberté. Et si, d’un coup de vent, l’effleure une rafale de chagrins Montrez-vous plutôt attachant que distant et déconcerté.
Pour vivre d’amour et d’eau fraîche comme un poisson dans l’océan, Les sirènes attirent les hommes ivres d’amour et de boisson. La nature montrait une brèche et Neptune fut bienséant De la combler d’un chromosome qui se termine en queue de poisson.
Ainsi le charme des sirènes a la vie dure et la queue longue Par l’ascendance de Neptune, l’arête et le genre utérin. Elles se glissent sous les carènes grâce à la silhouette oblongue Dont les écailles sous la lune sollicitent l’œil du marin.
Le temps d’une éclipse de lune, paraît l’étoile du Berger Qui brille de rayons d’argent, l’espace d’une communion. De l’obscurité opportune, on voit Séléné émerger Et se donner en partageant sa nuit avec Endymion.
Tableau « Séléné et Endymion » de Sir Edward Poynter.
Les rires forts des voisins en musique Troublent mon lit d’une ouïe psychotique. Faire l’amour sous leurs cris énervants Semble une course éperdue contre le vent.
Quand le bruit se fait de plus en plus fort, Le chien se cabre et il hurle à la mort. Le chat se cherche un petit trou de souris Pour s’y loger contre les tirs nourris.
Quand je les vois passer sous mon balcon Avec leur gueules et leurs sourires abscons, Je pense à Sartre, philosophe bon apôtre Qui écrivait que l’enfer c’est les autres.
Assise à la table d’en face, seule avec son intimité, Elle me rendit mon sourire puis, mon bonjour puis, ce fut tout. Que dire en guise de préface ? J’étais assez intimidé ! Elle se leva pour partir en m’invitant d’un : « Venez-vous ? »
Elle m’invita dans sa chambre nous prépara un bon café Qu’elle repartit dans deux tasses aussi grandes qu’un dé à coudre. Plus tard, je suis sorti, les membres tout raides et la tête décoiffée… Que voulez-vous que l’on y fasse ? Ce doit être ça, le coup de foudre !
Tableau de Fred Calleri sur http:www.howardmandville.comfred-calleri.html
Avec un vin d’Andalousie, les baisers doux s’aromatisent Et la promesse d’une nuit d’amour dans des draps de satin. Petite épine de jalousie titillera la convoitise Et l’habitude de l’ennui fanera la rose au matin.
Mais entre le premier chapitre et le dénouement de l’histoire, Jour après jour, tournent les pages avec des rebondissements. Monsieur joue à faire le pitre avec la voisine, c’est notoire, Et Madame en marivaudages a collectionné ses amants.
Puisque tu rentres de voyage, Puisque nous nous voyons ce soir, Raconte-moi tous les passages, Les traversées et les mirages. Viens, dépose ici tes bagages, Sur la crédence du couloir, À côté du dernier message Que j’ai reçu vendredi soir.
J’entends ton taxi qui démarre Fais-moi l’honneur de ce banquet Que j’ai préparé sur le tard Mais décoré d’un grand bouquet. Je t’ai promis d’être bien sage, J’ai pensé à toi tous les jours ; Puisque tu rentres de voyage Cette nuit nous faisons l’amour.
Tableau de Fred Calleri sur http:www.howardmandville.comfred-calleri.html
Le premier jour, au coup de foudre, il m’offrit une rose unique. Le lendemain, c’est réciproque, deux roses d’amour mutuel. Avec trois roses, sans en découdre, il met sa main sous ma tunique. Avec cinq roses, il me défroque, l’amour devient un rituel.
Avec six roses, c’est l’engouement, on proclame nos fiançailles. Avec sept roses, très amoureux, on fait comme est à l’accoutumée. Enfin neuf roses, le dénouement, demain c’est notre mariage. Dix roses, là, c’est douloureux, Monsieur est parti en fumée…
1 rose le coup de foudre 2 roses l’amour mutuel réciproque 3 rose i love you 5 roses je ferai n’importe quoi pour toi 6 roses engouement 7 roses très amoureux 9 roses ensemble pour toujours 10 roses pour la perfection 12 roses demande en mariage 13 roses déclaration d’amitié 15 roses demande de pardon 20 roses des sentiments on ne put plus sincères 21 roses dévouement le plus total 24 roses pour l’amour total qui occupe les 24 h de la journée 25 roses félicitations 36 roses déclaration d’amour passionné 40 roses pour l’authenticité des sentiments 50 roses déclaration d’amour ardente 100 roses et plus, Un lien d’amour unique, passionnel et indéfectible !
Quand le chat partit au Pérou, les souris dansèrent en Colombie, Les chiens portèrent un chapeau plat et les bretons un chapeau rond. Chauve-souris et loups-garous mirent les voiles en Palombie Et c’est ainsi qu’on dépeupla la Terre à tous les environs.
Pas de panique cependant, les riches sont partis sur Mars, Les politiciens sur la Lune, les religieux au Paradis. Restent les pauvres se demandant la raison de toute cette farce Qui fit fuir ces gens de fortune devant l’infime maladie.
Photo qui a fait le tour du monde mais dont personne ne connaît l’auteur.
Bien que le cerveau soit de trop, de temps en temps, les dunes pensent À ce que serait leur désert si l’homme ne l’avait asséché. Tous ces regrets un peu rétros forment un nuage qui se condense Et s’en ira pleurer misère sur nos pauvres fleurs alléchées.
Si le pouvoir de l’intention réalise tous mes désirs En me reliant à l’univers, aux énergies en tourbillon, Alors la force de l’invention me procurera du plaisir Comme la chrysalide en hiver se métamorphose en papillon.
Sur la frontière du réel, l’esprit oscille, le cœur fléchit ; L’imploration creuse une ornière pour demander sa délivrance. Si la réponse est trop cruelle, la consultante réfléchit Ou bien retombe prisonnière dans l’obsédant corps de souffrance.
Toute une vie en balançoire entre l’aube et le crépuscule, Entre l’enfance et la vieillesse, entre la naissance et la mort. Ah, que je puisse juste un soir, ôter un poids de ma bascule ; Celui qui pousse en gentillesse mais ne retire que des remords.
Puisque les hommes et les femmes s’habillent à tort ou à raison, Je me demande s’il faut me fondre ou m’habiller sophistiqué. Habit respectable ou infâme ? Je dirais sans comparaison Que si ça doit me correspondre ça va vous faire tous tiquer !
De l’avis de mon égérie qui met toujours la bonne ambiance, J’admets que la vie me déplace sur des chemins qui sonnent faux. Entouré d’une ménagerie d’oiseaux de toutes obédiences J’ai du mal à trouver ma place et choisir l’habit qu’il me faut.
Chaque arbre relie à mon cœur, d’une racine indivisible, L’animal totem qui s’y niche pour réveiller mon anima. Cette présence en âme sœur m’apporte la force invisible, Pudique et intime fétiche dans le plus strict anonymat.
Pourquoi rêver de solitude quand je cherche la paix de l’âme ? Les autres sont-ils cet enfer lancinant comme une maladie ? Bien souvent la béatitude paraît une arme à double lame Dont celle des autres interfère mon petit coin de paradis.
Pudiquement elle se voile pour recouvrir sa nudité. Quand on est femme, on n’ose pas paraître un objet de désir. Alors elle revêt de toile le fruit de son humilité Et dissimule ses appas dans la honte et le déplaisir.
Impudique, elle se dévoile afin d’offrir sa nudité. Comme une femme sollicitée d’offrir son corps pour le désir. Alors elle devient une étoile au-delà de l’absurdité Qui traite d’impudicité de se montrer nue à loisir.
Pour effeuiller la marguerite, je mets les rites sur la touche ; J’arrête le compte à rebours qui met leurs pétales en otage. J’ai ma méthode favorite à vous mettre l’œil à la bouche Pour goûter la fleur du labour plaçant l’amour en ballotage.
Enfin que demande le peuple, nonobstant de la poudre aux yeux, Pour que ses illusions soient bercées de promesses édulcorées ? Je désavoue l’amour aveugle grâce à mes verres soleilleux Qui parviennent ainsi à percer le secret des cœurs déflorés.
Photos de Martha Bevacqua sur https:www.martabevacquaphotography.comwork .
Ah, que ne suis-pas une Parque qui déroulerait son propre fil Avec une araignée du soir et quelques papillons de nuit J’y apposerais toutes les remarques pertinentes sur le temps qui file Auxquelles j’ai dû surseoir de mon lever jusqu’à minuit.
Quand je me couche tous les soirs sur l’échiquier de mes problèmes, La partie féminine en moi prend le relais dans l’autre monde. Les cas auxquels j’ai dû surseoir, tous mes ennuis, tous mes dilemmes Sont résolus avec émoi sans moindre gêne pudibonde.
Tableau « Stoop Low Print » de M. Fatchurofi vu sur https:www.fatchurofi.comhome .
Par mes lunettes qui persévèrent à voir la vie selon Monet, Je suis parti à l’aventure rechercher les couleurs du temps. Mais ma monture sans ses verres, d’un œil sévère, m’a sermonné Que j’avais sur la devanture les coquelicots du printemps.
Quand elle se réveille au matin, les huit bras sont ankylosés D’avoir lutté toute la nuit à combattre ses cauchemars ; Défendre veuves et catins, les orphelines ecchymosées, Qui l’appellent autour de minuit lorsque Kali va au plumard.
Quand j’entends la petite voix du répondeur automatique Qui me reconnecte à mon âme s’il me prend l’envie de prier, Celle-ci me remet sur la voie par le timbre fantomatique De l’enfant en moi qui réclame l’écoute la plus appropriée.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Le troisième œil, cette intuition qui me glisse au creux de l’oreille Ce qui se cache derrière l’ombre de la lumière à la fenêtre, Remplace la disparition de la voix de Dieu, sans pareille, Quand je faisais partie du nombre des angelots avant de naître.
Tandis que le printemps fleurit, aux antipodes, c’est l’automne. Ainsi la Terre a deux saisons tout comme la nuit et le jour. Si vous souffrez d’une muflerie, confiez votre cœur monotone Aux feuilles en exhalaison qui vous rétabliront l’amour.
Par la coiffe de la nature et le sceptre d’or du printemps, Je bénis les filles en fleurs qui épanouissent mon cœur. Jolis minois, belles figures, mignonnettes de tous les temps, Que de grincements et de pleurs sèmerez-vous d’un air moqueur ?
La fée Viviane d’Avalon, avec Morgane et Mélusine, Se sont installées en Provence pour perpétuer leurs sortilèges. Dans les environs de Salons, elles ont érigé leur usine Dont l’élixir d’eau de jouvence a rétabli leurs privilèges.