Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • La vie après la mort

    La vie après la mort

    Derrière un rideau d’arbres en deuil des feuilles mortes de l’hiver
    Le soleil comme un suspensoir prêche la vie après la mort.
    Solennellement se recueillent les chrysalides et les vers
    Qui, après cent-quatre-vingts soirs, naîtront sur une terre sans remords.

    Tableau de xxx.

  • La mode tranchera

    La mode tranchera

    Pas de souci sur la planète concernant la moralité
    Ou la mode vestimentaire, ayons confiance en l’avenir.
    La mode fera place nette par sa triste réalité
    En éliminant les réfractaires qui restent sur leurs souvenirs.

    Œuvre « Chanel Guillotine » de Tom Sachs – 1966.

  • La curiosité

    La curiosité

    Elle voit bien mieux les trésors de la musique
    Par le petit bout de la lorgnette à pistons.
    Comme quoi pour percer les secrets de la physique,
    L’important est de bien retenir ce dicton.

    La curiosité ouvrira toutes les portes,
    Tant que les curieux oseront jeter un œil.
    Dans tous les endroits que l’opportunité apporte
    Tant pis si la prudence doit en faire son deuil.

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  • Petit nœud papillon – 2

    Petit nœud papillon - 2

    Il suffit d’un tout petit rien pour habiller les jolies filles
    De cette touche d’exotisme qui couvre à peine le mamelon :
    Un papillon épicurien qui sur x se recroqueville,
    Un papillon pour l’érotisme qui disparaît quand nous parlons.

    Tableau d’Anne Siems.

  • L’importance du pan

    L’importance du pan

    L’importance du pan – important, ça dépend –
    Vient de ce qui est caché pour ne point vous fâcher
    Et de ce qui est montré pour vous déconcentrer.
    Ce qu’on veut, c’est connu, c’est la voir toute nue.

    Ou alors juste un sein, ce n’est pas trop malsain
    Juste un fil de nylon devant le mamelon.
    Faites aussi que l’on puisse apercevoir es cuisses
    Quant au temple sacré, il restera secret.

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  • La tête droite

    La tête droite

    La force gravitationnelle l’oblige à courir ventre à terre,
    Tandis que la force centrifuge le projette hors de l’arène.
    Quoi qu’il en soit, l’exceptionnel, bel animal de caractère,
    Nous impressionne, – lui-même l’adjuge – lorsque l’on lui lâche les rênes.

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  • Mon bestiaire

    Mon bestiaire

    Dans la hiérarchie des forêts, le roi trône aussi sur son aire.
    L’aigle royal, ses éperviers, buses et corbeaux de toutes sortes.
    Puis les animaux des fourrés parmi les arbres centenaires,
    Écureuils, oiseaux, loups-cerviers – ou le lynx, c’est le nom qu’il porte -.

    Et puis la classe des rampants cloués au sol, sans prétention :
    Chevreuils et cerfs qui se partagent la joie de vivre en herbivores.
    Les prédateurs se regroupant plutôt en meute en prévention :
    Renards et loups et sangliers, races omnivores et carnivores.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La ronde – 1

    La ronde - 1

    Vous me croirez si vous voulez mais, la tête dans les étoiles,
    J’entendis comme un gazouillis de petits cris mêlés de rires.
    Des petites femmes, bien roulées, dansaient complètement à poil
    Et m’ont carrément assailli pour communiquer leurs sourires.

    Tableau de Henri-Edmond Cross.

  • Rendez-vous sous la lune

    Rendez-vous sous la lune

    Pas besoin d’indiquer l’adresse pour un rendez-vous sous la lune !
    L’amour donne instinctivement le sens de l’orientation.
    Et même en cas de maladresse, ils auront la chance opportune
    De croiser Pierrot vivement qui bénira leur relation.

    Tableau de Yuri Matsik sur https:viola.bzromantic-paintings-by-yuri-matsik .

  • La brume matinale

    La brume matinale

    Ce matin-là, en plein brouillard, j’ai failli patauger la mare
    Mais en me penchant sur le bord, je vis une sorte de mésange.
    Un peu perplexe mais débrouillard, je me suis tâté, goguenard,
    Franchement surpris tout d’abord de toucher les ailes d’un ange.

    Tableau d’Elena Markova sur https:subscribe.rugroupmir-iskusstva-tvorchestva-i-krasotyi6806698 .

  • En plein brouillard

    En plein brouillard

    Elle s’est retrouvée là-haut dans une vraie purée de pois
    Juste de quoi voir au devant jusqu’à quelques mètres pas plus.
    Abandonnée en plein chaos, elle a tournaillé dans les bois
    À l’aveuglette en percevant juste des fantômes complus.

    Tableau d’Elena Markova sur https:subscribe.rugroupmir-iskusstva-tvorchestva-i-krasotyi6806698 .

  • L’amour aveugle

    L’amour aveugle

    On dit que l’amour est aveugle mais ce sont des petits cupidons
    Qui ferment les yeux ramollos devant les dangers de demain !
    Connaissez-vous ce petit peuple qui tient bien ferme le guidon
    Lorsque l’amour part à vau-l’eau et remet sur le droit chemin ?

    Tableau d’Elena Markova sur https:subscribe.rugroupmir-iskusstva-tvorchestva-i-krasotyi6806698 .

  • La femme de l’ombre

    Lorsque la lumière s’éteint, sa présence me sert de veilleuse
    Comme une balise d’amour juste par sa respiration.
    Comme une lanterne d’étain, mieux qu’une lampe merveilleuse
    À laquelle Aladin, un jour, aurait donné l’inspiration.

    Parmi les ombres de la nuit, au creux des ténèbres les plus sombres,
    J’entends l’écho de son silence qui résonne dans notre chambre.
    Quand elle se lève, quel ennui ! Impatiemment dans la pénombre,
    Je l’attends avec vigilance presqu’en tremblant de tous mes membres.

    Tableaux de Taras Loboda sur http:touchofcolorr.blogspot.com201801taras-loboda.html .

  • Aurore et crépuscule

    Puisque ma femme est mon soleil, elle se lève dès l’aurore
    La chevelure encore chaude de notre sommeil enlacé.
    Plus qu’une épouse, c’est mon réveil qui tintamarre et qui pérore :
    « Debout ! » dit-elle d’une chiquenaude « j’ai très envie d’être embrassée ! »

    Puisque ma femme est mon soleil, elle se couche au crépuscule
    Avec l’envie de faire l’amour et après de recommencer.
    À chaque fois elle m’émerveille, à chaque fois mon cœur bascule
    Et j’attends le lever du jour pour vivre la suite romancée.

    Tableaux de Taras Loboda sur http:touchofcolorr.blogspot.com201801taras-loboda.html .

  • L’effet Rose

    L’effet Rose

    La deuxième fois que je la vis, j’examinai chaque détail,
    Chaque petit geste de femme, chaque mouvement de son corps.
    Je me souviendrai toute ma vie, cette ouverture en éventail
    Qu’elle fit et dont mon cœur s’affame quand j’y pense aujourd’hui encore.

    Tableau de Clare Elsaesser.

  • À ma lectrice,

    À ma lectrice,

    À la femme qui lira mon texte, je veux dédier ce poème,
    Écrit à l’encre de ses yeux, la plume plantée dans mon cœur.
    Que sais-je ? En d’autre contexte, nous aurions pu être bohèmes
    Et vivre un amour délicieux, en goûter sa chaude liqueur.

    Tableau de Cecilia Rosslee.

  • L’instant T

    L’instant T

    À l’heure H du jour J, j’attendais, nerveux, l’instant T ;
    Là où définitivement j’allais cesser d’être puceau.
    J’arrivai tôt à son logis, elle me pria de patienter
    Puis, enleva ses vêtements et là, j’eus vraiment un sursaut.

    Tableau de Clare Elsaesser.

  • Petit nœud papillon – 1

    Petit nœud papillon - 1

    Pour faire bon chic et bon genre, rien ne vaut le nœud papillon
    À porter juste sur la gorge et pour épater la galerie.
    Cet ornement, bien unigenre, convient aux filles de Châtillon
    Sauf si l’âge fait moins de quatorze car là, ce serait une connerie.

    Tableau d’Anne Siems.

  • Premiers frissons

    La première femme nue nous marque à jamais sur notre rétine.
    Le premier effet saisissant des seins grave notre destin.
    Il n’y a pas la moindre remarque à faire sur la kératine
    Qui donne un choc appétissant à l’apparition du festin.

    Car c’est à vous couper le souffle la présentation du projet
    Comme si la vierge Marie paraissait dans sa nudité !
    La première fois époustoufle, la deuxième n’est pas dérogée
    Et je serais bien trop marri d’en rater l’opportunité.

    Tableaux de Suzanne Meunier-Point sur https:jefkelief.blogspot.com201608suzanne-meunier.html .

  • Sourire

    Sourire

    La femme nue me fait sourire au fond du cerveau reptilien ;
    Des millénaires d’évolution pour arriver à ce constat.
    Qu’on puisse en pleurer ou en rire, il n’empêche qu’il est cornélien
    Que la femme soit révolution et fasse son propre apostolat.

    Tableau de Suzanne Meunier-Point sur https:jefkelief.blogspot.com201608suzanne-meunier.html .

  • Le jour où la lune sombra

    Le jour où la lune sombra

    …Et ce qui devait arriver arriva samedi matin.
    Les pluies acides ont tant monté qu’elles ont recouvert les voitures.
    Même la lune s’est abrivée à mon petit mont palatin
    Pour lutter contre la volonté des flots qui grimpent à ma toiture.

    Illustration de Toni Demuro.

  • La fille aux pattes de cheveux

    La fille aux pattes de cheveux

    Elle avait les cheveux si longs qu’ils tombaient carrément par terre
    Car elle s’était tricotée des bas de laine de ses cheveux.
    C’était mieux que les bas Nylon, pensait-elle un peu terre-à-terre,
    Mais pas question de les ôter, elle ne fait que ce qu’elle veut.

    Mais il se cache une diablesse derrière ses jolis cheveux
    Car deux jolies petites cornes apparaissent dans le miroir.
    À son sourire de drôlesse, je ne sais pas ce qu’elle veut
    Mais, avant qu’elle ne m’écorne, je remets mon texte dans le tiroir.

    Tableau d’Aleksandra Waliszewska.

  • Le Dieu Bouton

    Le Dieu Bouton

    Ô très Saint Père du Bouton qui fait tenir les pantalons !
    Contre les fermetures Éclair garde-nous encore aujourd’hui !
    Nous te suivrons comme des moutons et, l’estomac dans les talons,
    Nous achèterons chez Leclerc de la couture en sous-produit.

    Illustration de Toni Demuro.

  • Mariage

    Mariage

    Comme j’étais sur la photo, je n’ai pas vu mes invités
    Faire la pire des grimaces pour bousiller mon mariage.
    Je remercie ces zigotos ; au moins, ils m’auront évité
    D’être condamné par contumace à laisser une mauvaise image.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’orchestre du chat noir

    L’orchestre du chat noir

    Lorsque le chat bat la mesure, il ressemble à un chef d’orchestre
    Prêt à miauler aux fausses notes, prêt à griffer aux désaccords.
    Mais pour les avoir à l’usure, il attendra la Saint-Sylvestre
    Car pas une seule chiquenote ne jouera de mauvais accord.

    Tableau d’Irene Sheri.

  • Comédie !

    Quand elle joue la comédie, je la reconnais tout de suite.
    Les mêmes textes, les mêmes gestes, mêmes bras et même visage.
    Ce n’est que de la parodie, ce n’est qu’une sorte de fuite,
    Au lieu de retourner sa veste, elle se rebiffe, elle envisage…

    Elle envisage la contre-attaque, elle profile sa vengeance ;
    Elle réfléchit juste un moment avant de frapper un coup bas.
    Qui cinglera comme une claque, lequel poussera son engeance
    À me bâtir tout un roman mais, surtout, gagner le combat.

    Tableaux de Nikoleta Sekulovic.

  • Par ici

    Par ici

    Par ici ou par là ? De face ou de profil ?
    Peut-être plus à gauche ou un peu plus à droite ?
    Vraiment cette fille-la, comment elle se faufile !
    Ce n’est pas dans la poche, elle est bien trop adroite !

    Paris-ci ou ailleurs, elle se montre partout
    À la une des journaux et même au cinéma.
    Elle ignore les railleurs – les critiques surtout –
    Mais jamais de porno ou pire, en pyjama.

    Tableau de Carine Bouvard.

  • Tout comme une chatte

    Tout comme une chatte

    Repliée tout comme une chatte qui se ferait toute petite,
    Blottie comme un petit animal qui serait tout effarouché,
    Qui redouterait un coup de patte, penserait que le diable m’habite
    Et qui verrait en moi le mâle qui ferait tout pour la toucher.

    Tableau de Nikoleta Sekulovic.

  • Patchwork

    Sans doute pas la plus jolie – elle n’aime pas que je dise ça –
    Mais assurément décidée à vivre sa vie comme elle veut.
    Peut-être un soupçon de folie – un zeste de couci-couça –
    Mais sûrement pleine d’idées et de rêves derrière ses cheveux.

    Eh bien voilà, il suffisait d’un petit baiser sur la joue
    Pour voir ses yeux s’épanouir et sa jolie bouche sourire.
    Évidemment il s’avisait de faire fondre ce bijou
    Plutôt que voir s’évanouir l’éventualité d’un fou rire.

    Tableaux de Carine Bouvard.

  • Gamine

    Gamine

    Vraiment toujours la plus jolie – elle n’aime pas que je parle d’elle –
    Mais elle reste ma gamine d’hier, aujourd’hui et demain.
    Peut-être pas la plus polie – eh non, ce n’est pas son modèle –
    Mais sûrement la vitamine jamais plus tenue dans ma main.

    Tableau de Carine Bouvard.

  • L’esprit de contradiction

    L’esprit de contradiction

    Je ne devrais pas écrire ce texte par esprit de contradiction
    Mais cet oiseau m’a devancé par esprit de provocation.
    Or s’il illustre le contexte avec ou sans conviction
    Il a plus ou moins renoncé à sa propre participation.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Coup de théâtre

    Coup de théâtre

    Comme il pleuvait, je suis entré pour m’abriter dans un café ;
    Je me suis assis tout au fond près d’une fille aux bas nylon.
    Talons aiguilles, veste cintrée, petite jupe, haut dégrafé,
    Elle leva les yeux au plafond, me demanda : « Nous y allons ? »

    Je ne l’avais pas reconnue ! C’était ma fille costumée
    Pendant sa pause d’après-midi après son service en terrasse.
    « Mais en voilà une tenue ! » répliquais-je dans la fumée
    Qui régnait dans cet inédit coup de théâtre pourtant vérace.

    Tableau d’Igor Medvedev.

  • Bonjour mon bouquet

    Bonjour mon bouquet

    Cheveux défaits, cheveux au vent, assise au coin d’un banc public,
    Elle attendait je ne sais qui, deux ou trois roses dans la main.
    Moi, je passais juste devant, par la rue de la république,
    Elle m’adressa d’un air conquis un petit : « Salut, à demain ! »

    Le lendemain, au même endroit, au même banc, à la même heure,
    Elle attendait pareil qu’hier, dans la main son petit bouquet.
    Moi j’arrivais, toujours très droit, toujours distrait, de bonne humeur.
    Comme son métier le requiert, elle m’a dit : « Bonjour mon biquet ! »

    Tableau d’Igor Medvedev.

  • L’amour c’est l’amour

    L’amour, c’est quand l’un n’ose pas ou quand l’autre ne le sait pas.
    L’amour, c’est quand l’un est timide ou quand c’est l’autre qui intimide.
    L’amour, c’est quand l’un est puceau et l’autre, la main sur le trousseau.
    L’amour, c’est la première fois et puis, toutes les autres fois.

    L’amour, c’est le corps qui se dévoile sous la lune à la belle étoile.
    L’amour, c’est le rustre qui viole pour s’offrir une gaudriole.
    L’amour, c’est la femme qui s’offre et bientôt grossira du coffre.
    L’amour, c’est un combat perdu ; pas de vainqueur ni de vaincu.

    Tableau de Yanin Alexander sur https:subscribe.rugrouppole-chudes10782875 .

  • Au revoir les hirondelles !

    Au revoir les hirondelles !

    Revenez donc, les hirondelles ! Revenez nous voir au printemps !
    Gorgez-vous donc aux antipodes de soleil jusqu’à son solstice !
    Vous reviendrez, mesdemoiselles avec des messieurs s’apprêtant
    À recommencer l’épisode des folles amours qui se bâtissent.

    Tableau de Yanin Alexander sur https:subscribe.rugrouppole-chudes10782875 .

  • Garde du corps

    Garde du corps

    Elle n’aimait pas les vêtements mouillés sur sa peau, désaccord.
    Elle se baignait avec la robe que sa maman lui avait faite.
    Lui, n’ pouvait pas faire autrement que jouer les gardes du corps
    De peur qu’on ne la lui dérobe et pire, qu’elle en soit satisfaite.

    Tableau de Yanin Alexander sur https:subscribe.rugrouppole-chudes10782875 .

  • De la mer à la terre

    De la mer à la terre

    Petit marin, tu es à l’écoute de la voix du sel de la mer
    Et les poissons autour de toi rigolent de ton infortune.
    Peu timoré, serre ton écoute à l’appel du ciel de la terre ;
    Cette nuit tu dors sous ton toit en rêvant aux poissons de lune.

    Tableau de Yanin Alexander sur https:subscribe.rugrouppole-chudes10782875 .

  • Abondance de chats

    Abondance de chats

    Abondance de chats ne nuit qu’aux souris et oiseaux de nuit.
    Les chiens deviennent un peu plus fous mais de toute façon, on s’en fout.
    Ça miaulasse à tous les étages, les félins sont à l’étalage.
    Demain nous aurons des chatons, tant pis pour le qu’en-dira-t-on.

    Tableau de Laurel Burch.

  • Il est parti

    Il est parti

    Il est parti après avoir semé les graines de sa famille,
    Il est parti heureux de voir ses filles et ses garçons grandir,
    Il est parti serein d’avoir nourri ses garçons et ses filles,
    Il est parti content de voir sa descendance s’agrandir.

    Alors, où est-il maintenant ? Ces cendres dispersées au vent !
    Alors, que fait-il maintenant ? Le cœur dans ces flammes éternelles !
    Alors, que voit-il maintenant ? Des pleurs dans les pluies torrentielles !
    Alors, que sent-il maintenant ? La terre et lui, toujours devant !

    Tableau de Yana Fefelova.

  • L’esprit des animaux

    L’esprit des animaux

    Le singe joue à chat perché, le serpent tente les girafes,
    Le lion rugit au soleil et ses compagnons de fortune.
    L’esprit chasseur s’en va chercher midi au prochain paragraphe,
    L’esprit d’équipe s’émerveille tous les soirs aux rayons de lune.

    Tableau de Laurel Burch.

  • Et vogue l’amour

    Et vogue l’amour

    Roses échangées pour un baiser s’en viennent et vogue la galère ;
    Papiers pliés de mots d’amour s’en vont et vogue le navire ;
    Le désespoir d’être abusée mais que mon petit cœur tolère ;
    L’espoir qui file au fil des jours et mon petit cœur qui chavire.

    Tableau de Yana Fefelova.

  • Colin-maillard

    Colin-maillard

    Colin-maillard sur la falaise transporte mon cœur en émoi ;
    Colin-maillard en funambule expose mon cœur au danger.
    Quand mon public sent le malaise, il se blottit tout près de moi
    Mais juste après mon préambule, leur joie saura me louanger.

    Tableau de Yana Fefelova.

  • Quand tombe le rideau

    Quand tombe le rideau

    Voilà le rideau qui retombe et la comédie est finie.
    Tous les personnages ont joué une prestation très pathétique
    Car la comédienne qui tombe, d’une inspiration infinie,
    Leur à offert une vie vouée à une ambition dramatique.

    Tableau de Yana Fefelova.

  • La femme au chat

    La femme au chat

    Parachevée d’œil de félin et d’une antenne télépathique,
    La femme au chat s’abandonnait à son intuition féminine
    Qui maternait cet orphelin au ronronnement pathétique
    Qui sûrement se cramponnait rudement à sa mezzanine.

    Tableau de Pablo Picasso.

  • Mon extraterrestre

    Mon extraterrestre

    Il m’a aimée tout le solstice, mon amant extraordinaire ;
    Il m’a emmenée boire un verre au troquet de la galaxie ;
    Il m’a glissé par l’interstice d’un trou noir l’imaginaire
    Et les secrets de l’univers à en avoir la cataplexie.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La voix de son homme – 2

    La voix de son homme - 2

    Ce n’fut pas l’homme qui prit la mer, ce fut la guerre qui prit l’homme
    Mais il était de la fanfare et lui envoyait ses chansons.
    Il parlait toujours de sa mère, elle avait juste un post-scriptum
    Mais ce PS était le phare qu’illuminait son corazon.

    Tandis qu’il attendait la guerre, elle lui attendait un enfant ;
    Tandis que lui s’aguerrissait, elle et son ventre s’arrondirent.
    Comme il avait l’instinct grégaire, revint malgré tout triomphant,
    Comme elle s’épanouissait, l’histoire d’amour put rebondir.

    Tableau de David Martiashvili.

  • La voix de son homme – 1

    La voix de son homme - 1

    Chaque soir elle réécoutait la chanson d’amour de son homme
    Qui s’était embarqué naguère avec Malbrough et son unité.
    Juste à la fin, elle redoutait, quand arrivait le post-scriptum,
    Qu’il reviendrait après la guerre à Pâques ou à la trinité.

    Mais le vieux soixante-dix-huit tours était quand même un peu rayé
    À force d’être répété et sautait avant le passage.
    De redouter un mauvais tour, son petit cœur a débrayé
    Et quand la paix fut décrétée, elle en éclata son corsage.

    Tableau de Zurab Martiashvili.

  • La création éprouvante de la femme

    La création éprouvante de la femme

    La licorne a dû l’éprouver – mais quand femme veut, Dieu veut –
    Surtout qu’elle la souhaitait à fleurs – mais quand femme exige, Dieu obéit –
    Elle voulait aussi y trouver, en plus d’avoir de beaux cheveux,
    Un verre pour y noyer ses pleurs avec un poisson ébahi.

    Tableau de Zurab Martiashvili.

  • Courrier du cœur

    Courrier du cœur

    Courrier du matin, l’amour s’éveille ; les Roméo frappent à la porte.
    Courrier de midi, l’amour à faim ; les Roméo lisent les menus.
    Courrier du soir, l’amour s’endort ; les Roméo font tous la sieste.
    Courrier de nuit, l’amour s’enfuit ; les Roméo sont repartis.

    Demain matin, Juliette écrit : « Mais que le diable vous emporte ! »
    Demain midi, Juliette répond : « Merci quand même d’être venus ! »
    Demain soir, Juliette rédige entre les lignes un palimpseste
    Et la nuit Juliette correspond : « Adieu et sans contrepartie ! »

    Tableau de Zurab Martiashvili.

  • Échange de bons procédés

    Comme elle peignait la girafe en jouant le soir au palace
    La reine du jazz rêvait d’ailleurs où la musique serait ouverte
    Pour ne plus se mettre en carafe pour un public de populace
    Ivrognes, bagarreurs et railleurs prêts à cogner à la moindre alerte.

    Elle s’entendait comme chien et chat avec tous ses voisins d’en face,
    Ceux-là même qui prétendaient que leurs prairies étaient plus vertes.
    Et tout ce tracas l’empêcha de se trouver un Boniface
    Et tout l’amour qu’elle attendait avec toutes ses découvertes.

    Elles se croisèrent sur le palier – l’une sans, l’autre avec animaux –
    Et s’échangèrent cigarettes, confidences et toutes autres choses.
    Mais en remontant l’escalier, elles se sourirent à demi-mot
    Et s’échangèrent leurs chambrettes en vue d’une métamorphose.

    Ce fut le chat qui attira un nouveau public enthousiaste.
    Ce fut le chien qui refoula les parasites protestataires.
    La chanteuse se fit petit rat – la reine du jazz était gymnaste –
    Et toute la ville déboula pour la jolie célibataire.

    Tableau de Zurab Martiashvili.