Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • L’amour stroboscopique

    L’amour stroboscopique

    Au-delà de l’espace-temps dans lequel existe un sourire,
    Au-delà de la dimension de la matière qui le compose,
    L’amour outrepassera d’autant toutes ces lois jusqu’à en rire
    Car je n’ai pas de prétention lorsque mes lèvres s’y déposent.

    Tableau d’Alvaro Tapia Hidalgo.

  • Séparation

    Voilà, je quitte mes années passées ; voilà, je rejoins mon futur.
    Je dis adieu au train de vie qui nous sépare comme deux montagnes.
    Je ne pourrais outrepasser ce fait mais ce dont je suis sûr ;
    Mon côté masculin survit car son féminin l’accompagne.

    Tableau de Shelby McQuilkin.

  • Le jour du 12 juillet

    Le jour du 12 juillet

    Le jour du quatorze juillet, les fanfares hissent les couleurs
    Mais le jour du douze juillet, Facebook clame haut ses valeurs.
    Tous mes amis les plus précieux me souhaitent un bon anniversaire
    Et mes amies de leurs plus beaux yeux m’embrassent d’une amitié sincère.

    Tableau de Josef Kote.

  • La tête d’anniversaire

    La tête d’anniversaire

    Le jour de son anniversaire, l’extérieur ne modifie rien
    Mais l’intérieur se met en fête de toutes les cellules unies.
    Les neurones font le nécessaire avec un goût épicurien
    Pour animer toute la tête jusqu’à en avoir le tournis.

    Tableau d’Autumn Skye.

  • Le jour de la comète

    Là, au-dessus des Monts d’Arrée, tandis que notre Terre tourne,
    La Comète Neowise passe dans les premières lueurs du jour.
    Comme deux dieux qui, sans arrêt, manient le monde qui se retourne
    Sur ses peuples qui outrepassent leurs territoires à leurs tours.

    Photo de la Comète Neowise par Mathieu Rivrin sur https:www.mathieurivrin.com .

  • La dame et la licorne

    La dame et la licorne

    Penchons-nous sur la parenté entre la dame et la licorne ;
    La licorne étant télépathe, la dame possédant l’intuition.
    Or les antennes patentées, l’une ses seins, l’autre sa corne
    Seraient peut-être le stigmate qui ouvrent leur prémonition.

    Panneau de coussin, fin de l’époque médiévale musée d’histoire de Bâle.

  • À contrejour

    Je me souviens de nos premières vacances où nous nous sommes épris
    Dans le dénuement d’une chambre qui préservait l’intimité.
    J’aimais la voir dans la lumière, lorsque le soleil s’approprie
    Son corps qui ressemble à de l’ambre, bronzé en clandestinité.

    Tableau de Frederick Carl Frieseke.

  • Le kimono rose

    Le kimono rose

    Juste après avoir fait l’amour, juste après avoir pris sa douche,
    Elle enveloppe comme un cadeau son corps dans un kimono rose.
    Jamais fermé, toujours glamour, dévoilant un sein qui débouche
    Dans l’échancrure comme un badaud qui jette son téton morose.

    Tableau de Frederick Carl Frieseke.

  • Fantasme

    Fantasme

    Vous qui reposez nue, sans même vous douter
    Que l’œil qui vous regarde est en train de rêver ;
    Car je suis dans les nues, dans mes songes floutés
    Et je monte la garde à mon cœur entravé.

    Tableau de Frederick Carl Frieseke.

  • Prémonition

    Prémonition

    Elle possède l’oreille fine, bien affûtée au cours du temps,
    Qui reconnaissait la portière de celui qui fut son soleil.
    L’ouïe tendrement féminine, tellement aiguisée qu’elle entend
    Quand l’enfant joue sous la verrière, quand il remue dans son sommeil.

    Tableau de Frederick Carl Frieseke.

  • La conteuse orientée

    La conteuse orientée

    Toujours floue dans mes souvenirs lorsqu’au matin je me réveille,
    Elle n’en a pas moins raconté quelques pages de son grimoire.
    Et je constate que l’avenir révèle souvent des merveilles
    Les mêmes qui m’ont été contées et enfouies dans ma mémoire.

    Tableau de Catherine Chauloux.

  • Les éléphants bleus

    Les éléphants bleus

    Quand je m’enivre d’écritures, quand je me noie dans mes reflets,
    Je vois le bleu de l’éléphant dominer sur un monde glauque.
    Parfois le cerveau me triture et mes neurones sont essoufflés
    D’avoir couru leur cœur d’enfant dans les visions les plus loufoques.

    Tableau de Catherine Chauloux.

  • L’empreinte des jours

    L’empreinte des jours

    Lorsque je raconte mes jours dans mes poèmes verts et roses,
    Je prends la photo du moment, je la commente puis, je la range.
    Or, en relisant mon parcours, j’aperçois une ombre morose
    Qui imprégnait l’évènement d’une substance bleu-orange.

    Tableau de Catherine Chauloux.

  • La mort rieuse

    La mort rieuse

    Mourir de rire, la belle mort ; mieux que pleurer toute sa vie !
    Mourir d’ennui, la pire mort ; mieux vaut mourir dans un délire.
    Si elle me mariait à tort, je voudrais qu’elle en soit ravie
    Et qu’elle rit de plus en plus fort, jusqu’à ce que moi-même en rire.

    Tableau de Dave McKean.

  • La mort douce

    La mort douce

    J’ai quelquefois vu que ma route s’arrêtait inopinément ;
    Un panneau venait m’avertir la fin de mon chemin de vie.
    La mort douce m’a mis en déroute, six ou sept fois obstinément ;
    Elle m’a pourtant laisser partir jusqu’à ce qu’elle en ait envie.

    Tableau de Dave McKean.

  • Le viol

    Le viol

    Lui, en posture dominatrice, le dos calé contre la porte
    Lui en interdisant l’accès ; il a pris possession des lieux.
    Sur le lit même pas défait, il a jeté son grand manteau
    Et le chapeau sur le bahut montre qu’il est maître partout.

    Elle, prostrée lui tournant le dos, son corset arraché par terre,
    La bretelle de chemise baissée, la robe rabaissée aux genoux.
    Son coffret au couvercle ouvert, son intimité au grand jour
    Et la honte de voir son cœur exposé, humilié, violé.

    Tableau d’Edgar Degas.

  • Australie

    Australie

    Terre endémique et marsupiale du koala au kangourou,
    Terre soumise aborigène à la couronne britannique,
    Vaste superficie australe qui vit naître le lapin-garou,
    L’Australie figure l’allogène de la plus grande île océanique.

    Illustration de Theresa Grieben.

  • Le plus grand livre des contes

    Le plus grand livre des contes

    Puisque les paroles s’envolent mais qu’elles demeurent écrites,
    La civilisation s’exprime sur ce que l’histoire raconte.
    Et lorsque les langues convolent depuis ses racines sanskrites,
    Sa descendance alors s’imprime dans le plus grand livre des contes.

    Tableau de Vladimir Gvozdariki.

  • La terre du Kiwi

    La terre du Kiwi

    Dernière terre découverte par les peuples navigateurs,
    D’abord Maoris puis, Anglais qui ont rejoint l’oiseau insigne :
    Le kiwi chante à gueule ouverte, il danse en pacificateur
    Dans ces deux langues dont il jonglait avec le langage des signes.

    Illustration de Theresa Grieben.

  • Migrations

    Migrations

    Depuis l’Afrique maternelle, les animaux ont émigré
    Au septentrion, vers l’occident et les grandes plaines d’orient.
    Au refrain d’une ritournelle, des nouveaux mondes dénigrés,
    On se replie par accident dans un chaos invariant.

    Photo de Clark Oden.

  • Les reines de la météo

    Les reines de la météo

    Celle qui veut se faire plus grosse que le nuage et la tempête,
    Celle qui coasse et qui rigole quand il tombe des hallebardes,
    Celle qui rentre dans sa fosse lorsque le soleil se répète,
    Voyez comment elles dégringolent quand la météo s’fait bâtarde.

    Illustration de Jody Bergsma.

  • Le temps de l’amour

    Le temps de l’amour

    L’espace occupé par l’amour, plus grand qu’une belle nuit d’été,
    Plus chaud qu’un milliard de soleil, plus dense que tout l’univers,
    Explose le compte-à-rebours, juste une seconde hébétée,
    Juste la fraction du réveil lorsqu’enfin le cœur s’est ouvert.

    Tableau de Christian Schloe.

  • Herbe bleue

    Herbe bleue

    Herbe bleue… j’ai dû l’être un peu, passionnément et après tout
    Le bleu ne m’a pas empêché de rosir ma vie en rêveur.
    Tout le monde fait comme il peut, des trous, des piercings, des tattoos ;
    Moi, ça m’permet d’aller bêcher le cœur des jeunes filles en fleurs.

    Photo de Mara Saiz.

  • En plumes d’oie

    En plumes d’oie

    Qui oserait tordre le cou au volatile du Capitole
    pour fabriquer un édredon bien rembourré en plumes d’oie ?
    Mais il y a pire car beaucoup le font passer à la casserole
    Pour s’en empiffrer le bedon sans que l’on les montre du doigt.

    Photo de Mirella Bee.

  • Out of blues

    Out of blues

    Le blues ne se limite point à la couleur des sentiments,
    Pas plus qu’au poids de l’oppression ou à la mort d’un de ses proches.
    Il est à l’équilibre ce point où bascule le ressentiment
    Qui imprégnera l’agression où le cœur et l’esprit s’accrochent.

    Photo de Sarah Jarrett.

  • la femme de l’épouvantail

    la femme de l’épouvantail

    Laissez-moi donc vous présenter la femme de l’épouvantail
    Qui n’effraie que les damoiseaux en mal d’amour de pastoureaux
    Dont les rêves se retrouvent hantés à s’prendre les pieds en éventail
    Parmi les ronces et les roseaux dont est tissée sa robe fourreau.

    Photo d’un « joli cauchemar » par Diana Dihaze.

  • Les enfants de la politique

    Les enfants de la politique

    Puisque le temps de la jeunesse nous apparaît interminable,
    Puisqu’en moyenne les promesses ne sont jamais réalisables,
    Les enfants et la politique possèdent ensemble la poudre aux yeux ;
    Pour les uns, un monde magique et pour les autres devenir gâteux.

    Photo de Natalia Zakonova.

  • Larguez les amarres !

    Puisque l’école des sirènes paraît si dure et sélective,
    Il faut donner un avenir – je dirais même un coup de queue –
    À celles qui ont quitté l’arène mais dont les grâces effectives
    Graveront dans les souvenirs les plus beaux engouements aqueux.

    Ouvrons la voie de la Marine aux pauvres sirènes ratées
    Qui atteindront, sans un malus, l’audace d’un marin réussi !
    Laissons gonfler dans les narines cet air du large hydraté
    Qui donne aux filles mieux qu’un phallus ; l’intuition et la minutie

    Photo de Natalia Zakonova.

  • Roulez jeunesse !

    Or, la plupart les conducteurs ayant eu l’enfance frustrée
    De ne pas posséder le plus beau, le plus grand de tous les jouets,
    Montrent des troubles psychomoteurs s’ils n’parviennent pas à s’illustrer
    Et remettent à fond les turbos pour, les limites, déjouer.

    La solution est évidente et un enfant l’aurait trouvée :
    Laissons conduire nos gamins pour résoudre leurs frustrations.
    Très tôt, les mettre sur la pente afin qu’ leurs pulsions éprouvées,
    Ils découvrent ainsi le chemin, dotés d’une bonne traction.

    Photo de Natalia Zakonova.

  • La constellation du Chat

    La constellation du Chat

    Entre le Grand Chien et le Cygne, en remontant la Voie Lactée,
    Lorsque la Lune te sourit, tu verras le Chat à ta droite.
    Amuse-le, fais-lui un signe, applique-toi à le contacter
    Car s’il te prend pour un’ souris, votre relation s’ra très étroite.

    Tableau de Raphaël Vavasseur.

  • Le réseau Damoiseau

    Le réseau Damoiseau

    Plus qu’un p’tit oiseau dans la tête, mieux qu’une cervelle d’alouette,
    Madame couve dans son nid, toutes ses pensées d’harmonie.
    De concert avec les mésanges et l’accréditation des anges,
    Elle a établi son réseau qu’elle qualifie de « Damoiseau ».

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Réflexothérapie

    Réflexothérapie

    Dès qu’un oiseau fait son approche, petit minet devient grand tigre.
    Des tics agitent ses moustaches et soudain son corps se tapit.
    Alors plus la proie se rapproche plus le chat sous les ombres migre,
    Le vainqueur de ce cache-cache, c’est la réflexothérapie.

    Tableau de Gretzky.

  • Le roi aveugle

    Le roi aveugle

    Pourquoi une fois couronné, le roi ne voit-il pas son peuple
    Comme s’il était devenu boiteux des organes de la perception ?
    Une fois qu’il a coiffé le bonnet du pouvoir, il paraît aveugle
    Et les borgnes les plus convoiteux n’y font même pas exception.

    Tableau de Tomasz Alen Kopera.

  • Rêves en mauve

    Rêves en mauve

    Ce matin, j’ai trouvé ces lignes qui se perdaient à l’horizon
    Aussi bien difficiles à lire que facile à suivre des yeux.
    Je n’en ai pas percé le signe d’une voie vers la guérison
    Mais au contraire le délire d’un poème en vers camaïeux.

    Photo de Kristina Makeeva.

  • Rêves en rose

    Rêves en rose

    J’ai tant rêvé que j’ai noté : « des rose-orange s’enflammant… »
    sur un papier pour mon réveil et ce matin, je fais chou-blanc.
    Pas la moindre idée connotée juste une impression de flammants
    Au Kenya gorgés de soleil et l’infini en arrière-plan.

    Photo de Kristina Makeeva.

  • Jusqu’ici mais pas plus loin !

    Jusqu’ici mais pas plus loin !

    Quand j’entreprends un exercice, je me fixe un cap à atteindre
    Mais plus je monte les étapes et plus l’objectif se prolonge.
    Il faudrait que je raccourcisse mes prétentions ou les restreindre
    Sinon mon ambition m’échappe et tout finit dans des mensonges.

    Même image que « Tu habites ici » du 08.07.2018

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Où est le chien ?

    Où est le chien ?

    Ell’ s’était fait coudre une robe de la couleur d’un chien de race
    Et quand ell’ vous passait devant vous voyiez son garde du corps.
    Or pour espérer que se dérobe cette pudique carapace,
    Il vous fallait, sur le divan, faire le beau et pire encor’.

    Tableau de Catrin Welz-Stein.

  • Le client est roi

    Le client est roi

    Bien sûr, une femme légère ne doit pas être prise à la légère ;
    Il faut savoir faire son choix par les plus belles filles de joie.
    Pas question de juste essayer, vous devrez toutefois payer
    Mais une prime vous assagit ; un’ remise de blennorragie.

    Tableau d’Edgar Degas.

  • Question de goût

    Question de goût

    Je préfère « entre de beaux draps » plutôt qu’ « entouré de beau linge » ;
    Je préfère être entre vos bras que dans vos parties de méninges ;
    Je préfère la femme publique à l’a pute de la république ;
    Et enfin la fille de joie qu’aux réjouissances des villageois.

    Tableau d’Edgar Degas.

  • La croix rouge

    La croix rouge

    La Croix rouge change son emblème, une croix rouge sur fond blanc,
    Pour une femme sur fond noir, visage et roses rouge sang.
    La femme n’est pas un problème, le rouge sang n’est pas troublant ;
    Pourquoi ce fond de désespoir ? Pour que l’espoir soit cent pour cent !

    Photo de Stefan Gesell.

  • La coopérative des sirènes

    La coopérative des sirènes

    Terminé de se chamailler pour des marins si chauds lapins
    Qu’ils ont une femme dans chaque port et une sirène dans le hamac.
    Elles se sont mises à démailler des nœuds aux ragots des tapins
    Et quand elles viennent faire leur rapport, les femmes crient : «  Oh Tabarnak ! »

    Tableau de Ralph Eugene Cahoon.

  • La photographe

    La photographe

    Quand ell’ marmonne et soliloque si l’objectif n’est pas au centre,
    Ell’ guette le sujet découvert et le renvoie au postérieur.
    La photographe ventriloque prend des photos qui parlent au ventre
    Dont le nombril, demeure ouvert, seul témoin avec l’extérieur.

    Tableau de Suamo.

  • Cheval, cavaliers et morpions

    Cheval, cavaliers et morpions

    Pendant certaines parties d’échecs, les cavaliers courtisent les dames
    Et les chevaux paissent au hasard parmi les pièces et les pions.
    Jusqu’à c’ que Messieurs les évêques brandissent le péché infâme
    Contr’ ces chevaliers partouzards qui ont attrapé des morpions.

    Tableau d’Ute Hadam.

  • Pudiques sombreros

    Il suffirait d’un sombrero assez large et assez léger
    Pour protéger pudiquement le corps par l’ombre générée.
    Remplacez donc vos boléros, sortez en tenue allégée
    Et sans le moindre vêtement puisqu’ celui-ci est suggéré !

    Je les imagine tressés pour ombrer l’ corps d’un écossais
    Ou bien avec de fines rayures pour faire un bronzage à zébrure.
    Je vous conseille, sans vous presser, avant qu’ les stocks soient défaussés,
    D’aller quérir votre galure et faire la nique à la censure.

    Tableau d’Ute Hadam.

  • La tentation

    La tentation

    Au tabac et à la picole, elle s’était défaite, impavide,
    Pour l’atmosphère parfumée par une vie d’anachorète.
    Tandis que les vapeurs d’alcool saturaient ses envies de vide,
    Ses rêves partirent en fumée en volutes de cigarette.

    Tableau d’auteur inconnu.

  • Rêve en noir

    Rêve en noir

    Lorsque les rêves en noir et blanc restent noyés dans la fumée,
    L’explication reste cachée derrière un rideau de douleur.
    Cependant qu’en arrière-plan marche une fille costumée,
    Pardi, ce ne peut être que Morphée qui met du noir dans ses couleurs.

    Photo de Sarah Jarrett.

  • Rêve en rose

    Rêve en rose

    Puisque les rêves en noir et blanc veulent imposer leur pouvoir,
    Rien que pour les contrarier, cette nuit, je rêverai de roses.
    Point n’ai besoin de faux-semblants et je vais tellement en vouloir
    Que je vais même me marier avec un’ fille à l’air morose.

    Photo de Sarah Jarrett.

  • Rêve en rouge

    Rêve en rouge

    Beaucoup de rêves en noir et blanc révèlent une seule couleur.
    Cette nuit, le rouge était mis comme une poignée de framboise
    Que je dégustait en tremblant pour ne pas causer de douleur
    Dans les cheveux de mon amie qui m’ faisait un’ mine pantoise.

    Photo de Sarah Jarrett.

  • Les bulles béates

    Ce couple de souffleurs de verres se détendait en compagnie
    De quelques bulles de savon qui s’envolaient de leur terrasse
    Et que lorgnaient d’un œil sévère une paire de bengalis
    Qui – maintenant nous le savons – n’aimaient pas trop qu’on les harasse.

    Car ils craignaient la concurrence de ces poids plus légers que l’air
    Et qui volaient béatement comme des oiseaux sans cervelle.
    Il était vrai, qu’en l’occurrence, deux pigeons au vocabulaire
    Restreint et sans débattement les qualifiaient de bartavelles.

    Tableau d’Armen Gasparyan sur http:art-vzglyad.rugasparyan_armen .

  • La polissonnerie

    Comme elle sortait de sa douche, juste vêtue d’une serviette,
    Les mains passées dans les cheveux, seins nus et mamelons turgescents,
    Elle ouït sortis d’une bouche qui lui parlait à l’oreillette,
    Ces mots-là : « C’est toi que je veux ! » émis d’un ton bouleversant.

    Elle se retourna d’un bond pour corriger le polisson
    Qui avait proféré l’audace d’une pareille effronterie.
    C’était ce drôle de vagabond, ce nain vêtu d’un Pellisson,
    Qui venait, de façon fadasse, faire une drôle de plaisanterie.

    Tableau d’Armen Gasparyan sur http:art-vzglyad.rugasparyan_armen .