Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.
Au-delà de l’espace-temps dans lequel existe un sourire, Au-delà de la dimension de la matière qui le compose, L’amour outrepassera d’autant toutes ces lois jusqu’à en rire Car je n’ai pas de prétention lorsque mes lèvres s’y déposent.
Voilà, je quitte mes années passées ; voilà, je rejoins mon futur. Je dis adieu au train de vie qui nous sépare comme deux montagnes. Je ne pourrais outrepasser ce fait mais ce dont je suis sûr ; Mon côté masculin survit car son féminin l’accompagne.
Le jour du quatorze juillet, les fanfares hissent les couleurs Mais le jour du douze juillet, Facebook clame haut ses valeurs. Tous mes amis les plus précieux me souhaitent un bon anniversaire Et mes amies de leurs plus beaux yeux m’embrassent d’une amitié sincère.
Le jour de son anniversaire, l’extérieur ne modifie rien Mais l’intérieur se met en fête de toutes les cellules unies. Les neurones font le nécessaire avec un goût épicurien Pour animer toute la tête jusqu’à en avoir le tournis.
Là, au-dessus des Monts d’Arrée, tandis que notre Terre tourne, La Comète Neowise passe dans les premières lueurs du jour. Comme deux dieux qui, sans arrêt, manient le monde qui se retourne Sur ses peuples qui outrepassent leurs territoires à leurs tours.
Photo de la Comète Neowise par Mathieu Rivrin sur https:www.mathieurivrin.com .
Penchons-nous sur la parenté entre la dame et la licorne ; La licorne étant télépathe, la dame possédant l’intuition. Or les antennes patentées, l’une ses seins, l’autre sa corne Seraient peut-être le stigmate qui ouvrent leur prémonition.
Panneau de coussin, fin de l’époque médiévale musée d’histoire de Bâle.
Je me souviens de nos premières vacances où nous nous sommes épris Dans le dénuement d’une chambre qui préservait l’intimité. J’aimais la voir dans la lumière, lorsque le soleil s’approprie Son corps qui ressemble à de l’ambre, bronzé en clandestinité.
Juste après avoir fait l’amour, juste après avoir pris sa douche, Elle enveloppe comme un cadeau son corps dans un kimono rose. Jamais fermé, toujours glamour, dévoilant un sein qui débouche Dans l’échancrure comme un badaud qui jette son téton morose.
Vous qui reposez nue, sans même vous douter Que l’œil qui vous regarde est en train de rêver ; Car je suis dans les nues, dans mes songes floutés Et je monte la garde à mon cœur entravé.
Elle possède l’oreille fine, bien affûtée au cours du temps, Qui reconnaissait la portière de celui qui fut son soleil. L’ouïe tendrement féminine, tellement aiguisée qu’elle entend Quand l’enfant joue sous la verrière, quand il remue dans son sommeil.
Toujours floue dans mes souvenirs lorsqu’au matin je me réveille, Elle n’en a pas moins raconté quelques pages de son grimoire. Et je constate que l’avenir révèle souvent des merveilles Les mêmes qui m’ont été contées et enfouies dans ma mémoire.
Quand je m’enivre d’écritures, quand je me noie dans mes reflets, Je vois le bleu de l’éléphant dominer sur un monde glauque. Parfois le cerveau me triture et mes neurones sont essoufflés D’avoir couru leur cœur d’enfant dans les visions les plus loufoques.
Lorsque je raconte mes jours dans mes poèmes verts et roses, Je prends la photo du moment, je la commente puis, je la range. Or, en relisant mon parcours, j’aperçois une ombre morose Qui imprégnait l’évènement d’une substance bleu-orange.
Mourir de rire, la belle mort ; mieux que pleurer toute sa vie ! Mourir d’ennui, la pire mort ; mieux vaut mourir dans un délire. Si elle me mariait à tort, je voudrais qu’elle en soit ravie Et qu’elle rit de plus en plus fort, jusqu’à ce que moi-même en rire.
J’ai quelquefois vu que ma route s’arrêtait inopinément ; Un panneau venait m’avertir la fin de mon chemin de vie. La mort douce m’a mis en déroute, six ou sept fois obstinément ; Elle m’a pourtant laisser partir jusqu’à ce qu’elle en ait envie.
Lui, en posture dominatrice, le dos calé contre la porte Lui en interdisant l’accès ; il a pris possession des lieux. Sur le lit même pas défait, il a jeté son grand manteau Et le chapeau sur le bahut montre qu’il est maître partout.
Elle, prostrée lui tournant le dos, son corset arraché par terre, La bretelle de chemise baissée, la robe rabaissée aux genoux. Son coffret au couvercle ouvert, son intimité au grand jour Et la honte de voir son cœur exposé, humilié, violé.
Terre endémique et marsupiale du koala au kangourou, Terre soumise aborigène à la couronne britannique, Vaste superficie australe qui vit naître le lapin-garou, L’Australie figure l’allogène de la plus grande île océanique.
Puisque les paroles s’envolent mais qu’elles demeurent écrites, La civilisation s’exprime sur ce que l’histoire raconte. Et lorsque les langues convolent depuis ses racines sanskrites, Sa descendance alors s’imprime dans le plus grand livre des contes.
Dernière terre découverte par les peuples navigateurs, D’abord Maoris puis, Anglais qui ont rejoint l’oiseau insigne : Le kiwi chante à gueule ouverte, il danse en pacificateur Dans ces deux langues dont il jonglait avec le langage des signes.
Depuis l’Afrique maternelle, les animaux ont émigré Au septentrion, vers l’occident et les grandes plaines d’orient. Au refrain d’une ritournelle, des nouveaux mondes dénigrés, On se replie par accident dans un chaos invariant.
Celle qui veut se faire plus grosse que le nuage et la tempête, Celle qui coasse et qui rigole quand il tombe des hallebardes, Celle qui rentre dans sa fosse lorsque le soleil se répète, Voyez comment elles dégringolent quand la météo s’fait bâtarde.
L’espace occupé par l’amour, plus grand qu’une belle nuit d’été, Plus chaud qu’un milliard de soleil, plus dense que tout l’univers, Explose le compte-à-rebours, juste une seconde hébétée, Juste la fraction du réveil lorsqu’enfin le cœur s’est ouvert.
Herbe bleue… j’ai dû l’être un peu, passionnément et après tout Le bleu ne m’a pas empêché de rosir ma vie en rêveur. Tout le monde fait comme il peut, des trous, des piercings, des tattoos ; Moi, ça m’permet d’aller bêcher le cœur des jeunes filles en fleurs.
Qui oserait tordre le cou au volatile du Capitole pour fabriquer un édredon bien rembourré en plumes d’oie ? Mais il y a pire car beaucoup le font passer à la casserole Pour s’en empiffrer le bedon sans que l’on les montre du doigt.
Le blues ne se limite point à la couleur des sentiments, Pas plus qu’au poids de l’oppression ou à la mort d’un de ses proches. Il est à l’équilibre ce point où bascule le ressentiment Qui imprégnera l’agression où le cœur et l’esprit s’accrochent.
Laissez-moi donc vous présenter la femme de l’épouvantail Qui n’effraie que les damoiseaux en mal d’amour de pastoureaux Dont les rêves se retrouvent hantés à s’prendre les pieds en éventail Parmi les ronces et les roseaux dont est tissée sa robe fourreau.
Puisque le temps de la jeunesse nous apparaît interminable, Puisqu’en moyenne les promesses ne sont jamais réalisables, Les enfants et la politique possèdent ensemble la poudre aux yeux ; Pour les uns, un monde magique et pour les autres devenir gâteux.
Puisque l’école des sirènes paraît si dure et sélective, Il faut donner un avenir – je dirais même un coup de queue – À celles qui ont quitté l’arène mais dont les grâces effectives Graveront dans les souvenirs les plus beaux engouements aqueux.
Ouvrons la voie de la Marine aux pauvres sirènes ratées Qui atteindront, sans un malus, l’audace d’un marin réussi ! Laissons gonfler dans les narines cet air du large hydraté Qui donne aux filles mieux qu’un phallus ; l’intuition et la minutie
Or, la plupart les conducteurs ayant eu l’enfance frustrée De ne pas posséder le plus beau, le plus grand de tous les jouets, Montrent des troubles psychomoteurs s’ils n’parviennent pas à s’illustrer Et remettent à fond les turbos pour, les limites, déjouer.
La solution est évidente et un enfant l’aurait trouvée : Laissons conduire nos gamins pour résoudre leurs frustrations. Très tôt, les mettre sur la pente afin qu’ leurs pulsions éprouvées, Ils découvrent ainsi le chemin, dotés d’une bonne traction.
Entre le Grand Chien et le Cygne, en remontant la Voie Lactée, Lorsque la Lune te sourit, tu verras le Chat à ta droite. Amuse-le, fais-lui un signe, applique-toi à le contacter Car s’il te prend pour un’ souris, votre relation s’ra très étroite.
Plus qu’un p’tit oiseau dans la tête, mieux qu’une cervelle d’alouette, Madame couve dans son nid, toutes ses pensées d’harmonie. De concert avec les mésanges et l’accréditation des anges, Elle a établi son réseau qu’elle qualifie de « Damoiseau ».
Dès qu’un oiseau fait son approche, petit minet devient grand tigre. Des tics agitent ses moustaches et soudain son corps se tapit. Alors plus la proie se rapproche plus le chat sous les ombres migre, Le vainqueur de ce cache-cache, c’est la réflexothérapie.
Pourquoi une fois couronné, le roi ne voit-il pas son peuple Comme s’il était devenu boiteux des organes de la perception ? Une fois qu’il a coiffé le bonnet du pouvoir, il paraît aveugle Et les borgnes les plus convoiteux n’y font même pas exception.
Ce matin, j’ai trouvé ces lignes qui se perdaient à l’horizon Aussi bien difficiles à lire que facile à suivre des yeux. Je n’en ai pas percé le signe d’une voie vers la guérison Mais au contraire le délire d’un poème en vers camaïeux.
J’ai tant rêvé que j’ai noté : « des rose-orange s’enflammant… » sur un papier pour mon réveil et ce matin, je fais chou-blanc. Pas la moindre idée connotée juste une impression de flammants Au Kenya gorgés de soleil et l’infini en arrière-plan.
Quand j’entreprends un exercice, je me fixe un cap à atteindre Mais plus je monte les étapes et plus l’objectif se prolonge. Il faudrait que je raccourcisse mes prétentions ou les restreindre Sinon mon ambition m’échappe et tout finit dans des mensonges.
Ell’ s’était fait coudre une robe de la couleur d’un chien de race Et quand ell’ vous passait devant vous voyiez son garde du corps. Or pour espérer que se dérobe cette pudique carapace, Il vous fallait, sur le divan, faire le beau et pire encor’.
Bien sûr, une femme légère ne doit pas être prise à la légère ; Il faut savoir faire son choix par les plus belles filles de joie. Pas question de juste essayer, vous devrez toutefois payer Mais une prime vous assagit ; un’ remise de blennorragie.
Je préfère « entre de beaux draps » plutôt qu’ « entouré de beau linge » ; Je préfère être entre vos bras que dans vos parties de méninges ; Je préfère la femme publique à l’a pute de la république ; Et enfin la fille de joie qu’aux réjouissances des villageois.
La Croix rouge change son emblème, une croix rouge sur fond blanc, Pour une femme sur fond noir, visage et roses rouge sang. La femme n’est pas un problème, le rouge sang n’est pas troublant ; Pourquoi ce fond de désespoir ? Pour que l’espoir soit cent pour cent !
Terminé de se chamailler pour des marins si chauds lapins Qu’ils ont une femme dans chaque port et une sirène dans le hamac. Elles se sont mises à démailler des nœuds aux ragots des tapins Et quand elles viennent faire leur rapport, les femmes crient : « Oh Tabarnak ! »
Quand ell’ marmonne et soliloque si l’objectif n’est pas au centre, Ell’ guette le sujet découvert et le renvoie au postérieur. La photographe ventriloque prend des photos qui parlent au ventre Dont le nombril, demeure ouvert, seul témoin avec l’extérieur.
Pendant certaines parties d’échecs, les cavaliers courtisent les dames Et les chevaux paissent au hasard parmi les pièces et les pions. Jusqu’à c’ que Messieurs les évêques brandissent le péché infâme Contr’ ces chevaliers partouzards qui ont attrapé des morpions.
Il suffirait d’un sombrero assez large et assez léger Pour protéger pudiquement le corps par l’ombre générée. Remplacez donc vos boléros, sortez en tenue allégée Et sans le moindre vêtement puisqu’ celui-ci est suggéré !
Je les imagine tressés pour ombrer l’ corps d’un écossais Ou bien avec de fines rayures pour faire un bronzage à zébrure. Je vous conseille, sans vous presser, avant qu’ les stocks soient défaussés, D’aller quérir votre galure et faire la nique à la censure.
Au tabac et à la picole, elle s’était défaite, impavide, Pour l’atmosphère parfumée par une vie d’anachorète. Tandis que les vapeurs d’alcool saturaient ses envies de vide, Ses rêves partirent en fumée en volutes de cigarette.
Lorsque les rêves en noir et blanc restent noyés dans la fumée, L’explication reste cachée derrière un rideau de douleur. Cependant qu’en arrière-plan marche une fille costumée, Pardi, ce ne peut être que Morphée qui met du noir dans ses couleurs.
Puisque les rêves en noir et blanc veulent imposer leur pouvoir, Rien que pour les contrarier, cette nuit, je rêverai de roses. Point n’ai besoin de faux-semblants et je vais tellement en vouloir Que je vais même me marier avec un’ fille à l’air morose.
Beaucoup de rêves en noir et blanc révèlent une seule couleur. Cette nuit, le rouge était mis comme une poignée de framboise Que je dégustait en tremblant pour ne pas causer de douleur Dans les cheveux de mon amie qui m’ faisait un’ mine pantoise.
Ce couple de souffleurs de verres se détendait en compagnie De quelques bulles de savon qui s’envolaient de leur terrasse Et que lorgnaient d’un œil sévère une paire de bengalis Qui – maintenant nous le savons – n’aimaient pas trop qu’on les harasse.
Car ils craignaient la concurrence de ces poids plus légers que l’air Et qui volaient béatement comme des oiseaux sans cervelle. Il était vrai, qu’en l’occurrence, deux pigeons au vocabulaire Restreint et sans débattement les qualifiaient de bartavelles.
Tableau d’Armen Gasparyan sur http:art-vzglyad.rugasparyan_armen .
Comme elle sortait de sa douche, juste vêtue d’une serviette, Les mains passées dans les cheveux, seins nus et mamelons turgescents, Elle ouït sortis d’une bouche qui lui parlait à l’oreillette, Ces mots-là : « C’est toi que je veux ! » émis d’un ton bouleversant.
Elle se retourna d’un bond pour corriger le polisson Qui avait proféré l’audace d’une pareille effronterie. C’était ce drôle de vagabond, ce nain vêtu d’un Pellisson, Qui venait, de façon fadasse, faire une drôle de plaisanterie.
Tableau d’Armen Gasparyan sur http:art-vzglyad.rugasparyan_armen .