Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Météo du matin

    Météo du matin

    Demain matin, soleil timide caché sous un nuage noir,
    La lune se montrera furtive, elle attendra le crépuscule.
    Un front d’air froid et très humide transformera en patinoire
    Les routes par pluies consécutives, prenez garde dans vos véhicules.

    Photo de Valentin Perrin.

  • Météo du soir

    Météo du soir

    Un peu de ciel bleu à prévoir, du soleil en fin de soirée
    Au-dessus des nuages en masse mais dont s’amoindrira le voile.
    Attention, il pourrait pleuvoir selon si la voûte est moirée
    Mais si la Lune fait sa grimace alors perceront les étoiles.

    Tableau de Valentin Perrin.

  • Le bouquet de fleurs d’intention

    Le bouquet de fleurs d’intention

    Moi, qui suis passé sans la voir, j’ai honte de mon inattention !
    Comment n’ai pu-je apercevoir ce bouquet de fleurs d’intention ?
    Il s’était personnifié en une déesse fruitée
    Qui m’a le cœur bonifié d’une seconde de perpétuité.

    Tableau de Mira Fujita.

  • Fragmentations

    Fragmentations

    Dans mes rêves en demi-sommeil, j’entends et vois brièvement
    Ce qu’entend et voit l’inconscient mais par fragments intermittents.
    Puis, l’écho se perd dans l’oreille, la vision meurt d’aveuglement
    Et je supplie mon subconscient de m’en révéler le mitan.

    Tableau de Jaroslaw Jasnikowski.

  • L’ange annonciateur

    L’ange annonciateur

    J’entends le soir, dans le lointain, sonner des cloches moribondes
    Or, j’ai appris que le sonneur se nomme l’ange annonciateur.
    Il s’entraîne en jouant d’instinct la mélodie de fin du monde
    En attendant d’être à l’honneur quand reviendra le médiateur.

    Tableau de Kira Panina.

  • La parque et son flamant

    La parque et son flamant

    Afin de filer et tisser des existences épistolaires,
    Une parque s’aidait d’un flamant pour publier ses vies moroses
    D’histoires courtes rapetissées ou de sagas tentaculaires
    Qu’elle coupait quand le roman était écrit à l’eau-de-rose.

    Tableau de Claudia Giraudo.

  • La panthère de papier

    La panthère de papier

    Dans la vie, les pires panthères sont celles qui n’ont pas réussi.
    Leur griffe hautaine se dresse piquée au plus vif d’elles-mêmes.
    Elles veulent oublier la misère qui leur a le cœur endurci
    Et se vengent d’une voix qui agresse pour apaiser tous leurs dilemmes.

    Tableau de Jean-Claude Desplanque.

  • Vivre avec les poissons – 2

    Vivre avec les poissons - 2

    Bien sûr, il y a poisson et poissonne ; pas la sirène mais la femelle
    Qui se déshabille souvent pour plonger au lit du torrent.
    Elle aime jouer sa polissonne en dodelinant des mamelles,
    Animée d’un charme éprouvant et de baisers revigorants.

    Tableau de Casimir Lee.

  • La belle Odalisque

    La belle Odalisque

    On racontait dans les harems la vénusté des odalisques
    Et l’esprit de compétition pour devenir la favorite.
    Je ne sais quel était le barème qu’exigeait le membre phallique
    Je pose juste la question car mon épouse est émérite.

    Tableau d’Olga Simonova.

  • La belle favorite

    La belle favorite

    Une fois élue la favorite, sa carrière s’en trouve assurée.
    Palais de marbre aux poignées d’or et la cuisine raffinée.
    En effet, l’amour se mérite, on est un peu courbaturé,
    Mais toutes les nuits on s’endort dans des lits aux draps satinés.

    Tableau d’Olga Simonova.

  • La drague floutée

    La drague floutée

    Quand la pluie floute les vitrines, je ne vois que des silhouettes
    Nébuleuses et pourtant réelles qui me permettent d’imaginer
    Une fille à la jolie poitrine qui tourne comme girouette
    Pour éviter les gouttes cruelles qui tentent de la mariner.

    Comme l’aurait fait l’ami Georges, je lui propose un peu d’abri
    Sur le coin de mon parapluie, histoire de l’embabouiner.
    Soit elle me saute à la gorge, soit remontée comme un cabri,
    Elle me demande sous la pluie d’arrêter de la chafouiner.

    Tableau de Jimmy Law.

  • La reine blanche est à l’ouest

    La reine blanche est à l’ouest

    Ce matin en gare de Noirville, s’est égarée la reine blanche
    Toute nue sous son manteau d’hermine et en couronne de velours.
    Échappée d’une guerre civile, elle avait fui dans l’avalanche
    Des pions tombés sous la vermine dirigée par un roi balourd.

    Photo de Richard Bush.

  • Fin de partie

    Une fois la partie terminée, on range tout dans l’échiquier.
    C’est une erreur, évidemment ; la véritable histoire commence.
    Le roi est mort, éliminé mais, du coup, tous les équipiers
    Et chacun cherche avidement à s’emparer de la régence.

    Le roi vainqueur, embarrassé, le cul sur deux trônes à la fois,
    A gagné sa prise de guerre qui gêne son épouse loyale.
    Soit elles vont se tabasser, soit elles vont se manger le foie
    Ou, bien qu’elles ne s’aiment guère, partager la couche royale.

    Tableau de Agnès Boulloche.

  • Les chefs de guerre

    Les souveraines ne sont pas seules et dans leurs lits et à la guerre.
    Chacune possède son héros, son chevalier entretenu.
    Les vieux fantômes dans leur linceul ne se prétendent pas vulgaires ;
    Ceux qui les traitent de zéros n’en sont toujours pas revenus.

    Quelques fous, la tête dans la lune ou complètement dans la citrouille,
    Remontent le moral des troupes et dopent aussi les chevaux.
    Enfin quelques nobles sans fortune rêvent au cours d’une patrouille
    De se faire distinguer du groupe et grimper sur les écheveaux.

    Tableau de Agnès Boulloche.

  • Début de partie

    Lorsque ces Dames partent en guerre, le roi, lui, reste à la maison.
    Mais toute la troupe s’embarque accompagner leur souveraine.
    Les chevaux, les tours qui naguère ont gagné toutes les saisons,
    Et les fidèles à leurs monarques prêts à se tuer pour leur reine.

    Des deux armées, chacun s’apprête à asséner le premier coup
    Qui fera trembler l’adversaire et surtout le fera gamberger.
    Les évêques se font l’interprète et tiennent les hommes par le licou
    Par la prophétie nécessaire du psaume du coup du berger.

    Tableau de Agnès Boulloche.

  • Le téléphone rose

    Le téléphone rose

    Au temps du téléphone rose, on pouvait remonter le fil
    Depuis le client langoureux jusqu’à la femme en discutaille
    Qui dans sa cuisine morose prenait l’accent germanophile
    Pour que l’abonné amoureux fantasme avec la Lorelei.

    Tableau de Serguey Kropovinski.

  • Greifensee et le sain colorant

    De Saint-Siméon au Greifensee, la Suisse devient canadienne
    Les latitudes se chevauchent au grand dam des géographiques.
    C’est moi qui l’ai pérennisé, d’une helvético-acadienne
    Association, pour une ébauche de mes amours biographiques.

    De Bagotville au Greifensee, tout se ressemble et tout s’assemble
    Par le canal du Saint-Laurent ou celui de Glatt, la rivière.
    Je les ainsi perfusés, court-circuités dans un ensemble
    Qui unit leurs sains colorants jusques aux grands lacs de Bavière.

    Tableau de Marc-Aurèle Fortin.

  • Dans le lit de la rivière

    Dans le lit de la rivière

    Une sirène dans le lit d’une rivière bleu outremer
    Écoutait attentivement les ondes courtes diffusées
    Par gouttes de mélancolie, qu’un courant ramenait vers la mer,
    Que trop de pluies hâtivement avaient pleurées, désabusées.

    Tableau de Greame Stevenson.

  • Plus de bulles !

    Plus de bulles !

    Les bulles jaillissent de l’air de la mémoire des poumons,
    Ces souvenirs insoupçonnés qui volettent dans l’atmosphère ;
    Petites phrases circulaires des mots de tous petits démons
    Qui vont à leur tour bourgeonner d’autres alvéoles à satisfaire.

    Tableau de Georges Corominas.

  • Retombées du ciel

    Retombées du ciel

    Malgré toutes mes précautions pour me préserver la santé
    Et malgré tous les fascicules pour lire comment se surveiller,
    J’ai perdu un peu la notion du temps où je m’ suis absenté
    Lorsque des microparticules, tombées du ciel, m’ont réveillé.

    Tableau de Luiz de Souza sur http:galeriadigitaldearte.blogspot.com201402luiz-de-souza-artista-plastico.html?m=1 .

  • Vivre avec les poissons – 1

    Vivre avec les poissons - 1

    Que ce soit en astrologie, dans la rivière ou dans la mer,
    J’ai vécu avec les poissons un flot de circonvolutions.
    Baignant dans leurs propres logiques, ils fuient quand l’eau est trop amère
    Afin de noyer leur boisson dans un alcool sans pollution.

    Tableau de Zayasaikhan Sambuu.

  • L’archiviste obsolète

    L’archiviste obsolète

    Plus les boîtes s’amoncelaient et plus, de boîtes, il remplissait.
    Chaque jour tout était classé, numéroté et archivé.
    Puis un jour, tout s’est morcelé parce que rien ne garantissait
    Qu’il fut lui-même déclassé puis, carrément désactivé.

    Tableau de Luiz de Souza sur http:galeriadigitaldearte.blogspot.com201402luiz-de-souza-artista-plastico.html?m=1 .

  • Le jour des fous

    Le jour des fous

    Je pensais qu’en quittant ma ville, mon pays et mes traditions,
    Je laisserais derrière moi toutes mes incompréhensions.
    Mais les gens paraissent débiles dans ma nouvelle position
    Et ma folie, au fil des mois, a poursuivi sa propension.

    Tableau de Luiz de Souza sur http:galeriadigitaldearte.blogspot.com201402luiz-de-souza-artista-plastico.html?m=1 .

  • Les partis de fous

    Les partis de fous

    D’abord, tu crois la vérité et que le monde est divisé
    Entre le haut, entre le bas, entre la droite, entre la gauche.
    Toujours avec sévérité, tu as ton jugement révisé
    Quand tu vois qu’après le combat, tout s’est mêlé dans la débauche

    Tableau d’Ilène Meyer.

  • La télévision

    Elle te reformatera quand tu t’endormiras devant ;
    Elle te désinformera quand tu seras sur ton divan ;
    Elle te ridiculisera quand tu voudras passer dedans ;
    Elle te désorientera quand tu chercheras d’où vient le vent.

    Elle te disséminera dans tréfonds de son emprise ;
    Elle te persécutera, il n’y aura pas de méprise ;
    Elle te démantèlera jusqu’à la dernière reprise ;
    Enfin elle t’achèvera mais lentement et sans surprise.

    Tableaux d’Ilène Meyer.

  • La reine Jeanne

    La reine Jeanne

    Comment peux-tu me voir, ma reine, avec le vent dans tes cheveux
    Comme si l’azur de tes yeux appelait un mistral sauvage ?
    Avec l’attitude sereine d’une femme qui sait ce qu’elle veut
    Et qui ne prend rien au sérieux excepté mon marivaudage.

    Tableau d’Anna Tswell.

  • Approximativement

    Approximativement

    Tous les souvenirs de ma vie sont des parfums évaporés
    De chaque amitié conservée et que je pensais éternelle.
    Les jours aux bouchons m’ont ravi ce que j’avais élaboré
    Mais, grâce à Dieu, j’ai préservé les meilleures odeurs fraternelles.

    Tableau de Veronika.

  • L’âme derrière le masque

    L’âme derrière le masque

    Derrière le masque du jour, la vérité est relative.
    L’âme ressemble-t-elle au visage ou bien n’est-elle qu’un mirage ?
    Car je ne me sens pas toujours de la même humeur narrative
    Selon l’aube d’un beau présage ou si le temps est à l’orage.

    Photo de Lindsay Adler.

  • Le grand renard roux

    Le grand renard roux

    Le rêve est un grand renard roux qui transporte mon cœur d’enfant
    Au-dessus des grands précipices des peurs que je fois affronter.
    La nuit sur les chapeaux de roues, j’en mange tout un éléphant
    Mais le jour demeure propice à le vivre et le raconter.

    Illustration d’Uliana Virink.

  • Plus comme avant, mieux maintenant

    Plus comme avant, mieux maintenant

    Le bon vieux temps reste illusoire et verrouillé par le présent
    Plus rien ne sera comme avant mais à quoi bon, finalement ?
    Chaque jour est une victoire sur le malheur omniprésent
    En lâcher prise dorénavant, dont je raffole tellement.

    Illustration d’Anne-Sophie Rutsaert.

  • Les chemins de vie

    Les chemins de vie

    Tous les chemins que je parcours, les changements de directions,
    Restent gravés dans ma mémoire comme un labyrinthe de vie.
    Souvent mes rêves y ont recours et j’en éprouve l’affection,
    À chaque page du grimoire, de revivre encore mes envies.

    Illustration de Victor Ngai.

  • Les hirondelles

    Les hirondelles

    Finalement les hirondelles qui migratent à tire d’aile,
    Sont pionnières de l’impulsion de voyager en compulsion.
    À pied, à cheval, en voiture, elles observent l’aventure
    De la migration à l’échelle humaine des polichinelles.

    Illustration de Victor Ngai.

  • Le paradoxe internet

    Le paradoxe internet

    L’internet, ce grand paradoxe qui nous relie à l’univers,
    Nous emprisonne dans sa bulle comme coquille évolutive.
    Tandis que secrets et intox s’y répandent comme des vers,
    On y vit, on y déambule comme une addiction maladive.

    Illustration de Victor Ngai.

  • Le cheval volant

    Le cheval volant

    Tandis que tous se précipitent pour s’faire avaler dans la masse,
    L’élite plane en avion, les chiens aboient, rien ne se passe.
    Pourtant les foules décrépites se font attraper dans la nasse
    Pour y retourner dès l’occasion annoncée pour courir l’espace.

    Illustration de Victor Ngai.

  • Le chagre

    Le chagre

    Quelques chromosomes du tigre collaborent au patrimoine
    De mon matou Cherche-Midi, notamment quand il va s’asseoir.
    Surtout aussi lorsqu’il dénigre l’espèce de nourriture idoine
    Dont il me fait la comédie au moins matin, midi et soir.

    Illustration de Victor Ngai.

  • Heureusement qu’il y a les riches !

    Heureusement qu’il y a les riches !

    Heureusement que nous, les pauvres, puissions admirer les plus riches !
    Aussi bien les familles royales, que la jet-set et les idoles.
    Les médias mettent tout en œuvre pour mettre en avant ceux qui trichent
    Mais, plaise à mon âme loyale, on m’envie dans mon alvéole.

    Illustration de Victor Ngai.

  • L’auto-coiffure

    L’auto-coiffure

    Et pourquoi pas les yeux fermés quand on est bonne esthéticienne
    Et que la main perçoit et voit, guidée par le bout de ses doigts ?
    Cette femme, je peux l’affirmer, ferait une bonne politicienne
    Si elle devait couper les voix quand il le faut, comme il se doit.

    Tableau de Zayasaikhan Sambuu.

  • La danseuse nue

    Son corps devient un instrument de musique au charme troublant
    Dont l’artiste tire du profond de son cœur toute l’expression.
    Elle nous hypnotise crûment par ses mouvements affublants
    Tandis que notre œil se morfond de n’en retenir la pression.

    Qu’elle soit nue ou presque nue, cela n’a aucune importance !
    Son corps entier est le spectacle qui montre l’âme de l’auteur.
    Certes, ses seins ont obtenu l’attention de toute l’assistance
    Mais tout l’ensemble est au pinacle dont le nu se fait le moteur.

    Tableaux de Kees van Dongen.

  • Le crépuscule des coquelicots

    Le crépuscule des coquelicots

    Alléluia, ils sont venus ! Alléluia, ils sont partis !
    Les coquelicots cette année ont enchanté les champs de blé.
    Ce soir, qu’est-ce sont-ils devenus ? Des héros en fin de partie
    Inspirant des miscellanées de poèmes aux joies endiablées.

    Photo d’Adrian Borda.

  • Au théâtre ce soir

    Au théâtre ce soir

    Une queue de fleurs innombrables bloquait l’accès aux champs d’osmondes ;
    J’ai patienté jusqu’à mon tour pour en connaître la raison.
    Des tournesols indénombrables regardaient le film du monde
    D’un vieux soleil sur le retour et qui clôturait la saison.

    Illustration d’Adrian Borda.

  • Parmi les spermatozoïdes

    Parmi les spermatozoïdes

    Je me souviens navigateur, accompagné de l’âme-sœur,
    Parmi les spermatozoïdes pour devenir humanoïde.
    Nous avons choisi le plus fort, nous l’avons choisi sans effort
    Car il est venu spontanément se frotter à notre gréement.

    Illustration d’Adrian Borda.

  • La rose blanche

    La rose blanche

    Elle révère les roses blanches qui lui ressemblent comme une sœur ;
    Une peau pâle et satinée qui ne demande qu’une caresse,
    Une ineffable beauté qui tranche quand elle est parmi les chasseurs,
    Et des épines gratinées s’ils la cajolent avec paresse.

    Tableau de Zayasaikhan Sambuu.

  • La vie est une danse sous la pluie

    La vie est une danse sous la pluie

    Sous les informations qui tombent, sous la pression des hécatombes,
    Je prends la main de ma chérie et nous dansons tout aguerris.
    Nous louvoyons entre les trous d’argent de la poupe à la proue
    Pauvres d’avoir tant ramassé, riches d’avoir tout dépensé.

    Illustration d’Adrian Borda.

  • Comme un poisson dans l’eau

    Comme un poisson dans l’eau

    Quand le Titanic a coulé, deux scaphandriers sont descendus
    Chercher ses trésors enfouis après ce coup de Waterloo.
    Au bout de trois heures écoulées, on vit qu’ils s’étaient dépendus
    De leurs câbles et s’étaient enfui pour vivre comme un poisson dans l’eau.

    Illustration de Stan Manoukian.

  • Pour ou contre ?

    Pour ou contre ?

    Elle affichait un air farouche lors de notre première rencontre
    Et battait des ailes impatientes comme une chatte sur le toit.
    Mais ce n’était qu’une escarmouche ; un genre de test « pour ou contre ? »
    J’avais, d’une voix insouciante, sorti : « plutôt tout contre toi ! »

    Tableau de Karol Bak.

  • Lady Titanium

    Lady Titanium

    Trop robot pour être réelle comme l’avait écrit Prévert,
    La femme en titane peut plaire à l’homme atomique et moderne.
    Sauf que sa jeunesse cruelle risque une déception sévère
    S’il n’existe qu’un seul exemplaire dont l’aval arrive à son terme.

    Photo de Dani Olivier.

  • Tombé du nid

    Tombé du nid

    D’abord, son chapeau insolite dans le brouillard évoque l’œuf
    Qu’un drôle d’oiseau mais poétique aurait pondu avec génie.
    Mais bientôt la brume habilite la silhouette d’une meuf
    Qui m’examine pathétique comme si j’étais tombé du nid.

    Tableau de Boris Zaborov.

  • La maîtrise du cœur

    La maîtrise du cœur

    Un petit sourire moqueur qui remplacerait tout un poème ;
    Un petit regard langoureux qui renouvellerait la prose.
    La femme maîtrise son cœur et celui de l’amant bohème
    Qui deviendra fou amoureux et qui verra la vie en rose.

    Tableau de Vladimir Mukhin.

  • Sans fard ou avec art ?

    Sans fard ou avec art ?

    D’un sacrifice à l’esthétique, qu’est-il de plus précieux que l’art ?
    L’art d’une beauté naturelle ou un maquillage Picasso ?
    Je penserais plus pathétique une peau vierge de ses fards
    À son expression visuelle, mon cœur y braque ses faisceaux.

    Photo de Rotem Lebel.

  • La chasse à l’appeau

    La chasse à l’appeau

    Les gens qui oublient leur chapeau ou une écharpe, évidemment,
    N’oublient rien ; ils posent des pièges pour capturer son ramasseur.
    En fait, il s’agit d’un appeau pour vous attirer puissamment
    Dans les bas fonds qui mènent au siège d’où vous observe le chasseur.

    Tableau de Gürbüz Dogan Eksioglu.