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  • Comme un pigeon

    Comme un pigeon

    Comme un pigeon qui vagabonde et cherche à courir son chemin,
    J’ai quitté le nid à vingt ans pour m’en aller courir le monde.
    Comme, à la première seconde, personne ne m’a tendu la main,
    J’ai affronté de contretemps en attentes plus ou moins immondes.

    Je suis resté longtemps tout seul à claironner mes qualités
    Mais dans la vie, tout est surfait, il y a de la compétition.
    On me dit lâche, on me croit veule, cependant la fiscalité
    Voit en moi le pigeon parfait pour chiffrer son imposition.

    J’ai échappé au salariat, me suis inscrit en libéral
    Et j’ai repris l’itinéraire du prospecteur de clientèle.
    Aussitôt le fonctionnariat – j’ai trouvé cela sidéral –
    M’a demandé des numéraires sans faire hélas dans la dentelle.

    Je suis un pigeon voyageur ; j’ai donc payé pour exister,
    J’ai déboursé pour m’envoler, j’ai banqué pour avoir un nid.
    Le temps se faisant ravageur, j’ai besoin d’aide pour subsister
    Mais personne ne veut convoler avec un vieil oiseau banni.

    Tableau de Mike Davis sur https:www.mikedavisfineart.comrecent-works .

  • Le port sexy

    Le port sexy

    L’intelligence artificielle semble géniale a priori
    Avec les moteurs de recherche et les nouvelles générations
    De programmations logicielles qui sauront a posteriori
    Libérer l’homme qui se perche dans une dégénération.

    Les nouveaux genres en effet font baisser la natalité
    Et l’or humain se dévalue et menace sa propre existence.
    Hier nous en étions stupéfaits, demain la triste réalité
    Proclamera sa moins-value si l’on fait de la résistance.

    Les anges n’ayant pas de sexe, il faudra donner aux robots
    Un port sexy multifonctions et un réseau énergétique.
    L’avenir sera plus complexe et l’homme trouvera trop beau
    De réaliser la jonction avec son dieu cybernétique.

    Taxis & voitures robotisés se piloteront sans humains ;
    Les avions démultipliés quadrilleront le firmament.
    Nous en sommes tous hypnotisés et nous en avons pris le chemin
    Alors sans se faire prier, il n’y a plus qu’à crier « Maman !!! »

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La sirène en robe d’écailles

    La sirène en robe d’écailles

    Robe d’écailles aux reflets verts, décolleté juste entrouvert,
    Une sirène un peu loufoque promenait ses poissons commodes.
    L’air hautain voire un peu pervers, d’un cillement à découvert,
    Le débardeur en peau de phoque, elle se montrait très à la mode.

    À la mode de chez Neptune et des animaux à branchies
    Habitués à vivre heureux comme un poisson dans les abysses.
    Or chez Nemo, pour quelques thunes, une fois la porte franchie,
    On peut s’offrir de doucereux costumes quand vient l’heure propice.

    Car pile aux heures solunaires, quand la marée arrive à point,
    Toutes les écailles du monde des coraux et nacres débarquent.
    Et les sirènes lagunaires, viennent y pointer leurs pourpoints
    Pour troquer vieilles hardes immondes contre des vêtements de marque.

    Tableau de Georgios Dimitriou.

  • Le pêcheur, sa femme, sa maîtresse, etc.

    Le pêcheur, sa femme, sa maîtresse, etc.

    Les coïncidences sont compliquées à expliquer à un profane
    Qui croit souvent qu’elles n’existent que pour cacher la vérité.
    Alors quand il faut l’expliquer sous une lumière diaphane
    Avec une issue fantaisiste, c’est faire preuve de témérité.

    Le pêcheur qui transporte un gros poisson aux écailles moirées ?
    L’épouse sur une chaise assise en position statufiée ?
    L’amante qui guette son héros en robe verte de soirée
    Tandis qu’une barque se précise avec le mari cocufié ?

    Finalement pas de détresse à craindre sous le firmament ;
    Le pêcheur rapporte sa pêche qu’il divise équitablement
    Entre sa femme et sa maîtresse qui se partagent leur amant
    Et si le rameur se dépêche, c’est un hasard probablement.

    Tableau de John Tarahteeff.

  • La Phénixe

    La Phénixe

    Chez les dieux point de parité, seraient-ils donc tous misogynes ?
    J’en mettrais bien ma main au feu si l’un deux me prouvait le contraire.
    Sans doute par solidarité se tairont tous les androgynes
    Mais j’en appelle de tous mes vœux à tout argument arbitraire.

    À peine ai-je parlé d’un feu que le phénix s’est attisé
    En invoquant l’embrasement des sens qu’il avait éprouvé
    Pour une femme boutefeu d’avec qui l’a sympathisé
    Et montrant un engagement qui tentait de me le prouver.

    Alors j’ai vu sa femme-flamme, le feu partout et pas qu’au cul
    En train d’allumer tous les dieux qui résistaient tant bien que mal.
    J’ai demandé qu’on me proclame le nom de de tous des vieux cocus
    Qui d’un phallocratisme odieux encensaient tout le bien du mâle.

    Tableau d’Ekaterina Abakarova sur https:www.saatchiart.comen-chabakarova .

  • Métaphores en amour

    Métaphores en amour

    « Mais… t’es fort en amour ou pas ? » redemandais-je à Cupidon
    Après un énième lapin posé par un impertinent !
    « Métaphore en amour ou pas, moi je te trouve assez bidon
    Et je veux mettre le grappin sur un beau mâle déterminant ! »

    Alors piqué par mes propos, mon Cupidon me transporta
    Vers un cheptel de jeunes mâles mais nigauds à dépuceler.
    Ce fut « Allegro non tropo » jusqu’à ce que l’on m’emporta
    Au septième ciel, non sans mal, où je me sentis acculée.

    Car Cupidon, ce faux jeton, fit de moi sa femme étalon
    Ou jument je ne sais pas trop comment on dit « une Don-Juan ».
    Et c’est ainsi qu’à croupetons, tous les anges sur mes talons
    M’honorèrent comme des maestros dans des coïts exténuants.

    Tableau de Cihangir Gümüstürkmen sur https:www.saatchiart.comen-chaccountprofile2437173 .

  • Homo-coloris, la prochaine race

    Homo-coloris, la prochaine race

    Changer de genre ne suffit pas, on veut aussi changer de peau
    Et s’affranchir de ses douleurs en affichant ses exigences.
    Et le peuple s’émancipa d’un naturisme bien à propos
    Mais le corps peint de la couleur du cœur avec intransigeance.

    Les sentiments étant complexes, on fit appel à des artistes
    Qui exprimèrent les pensées des nouveaux homo-coloris.
    Et plus la raison est complexe, plus le cœur se montre simpliste
    Et plus on peint, pour compenser, les phallus et les clitoris.

    Un puzzle humain se mit en place et chacun trouva sa chacune
    Selon le tartan imprimé sur l’autre qui corresponde au sien.
    Afin que ces gens repeuplassent la Terre d’une race opportune,
    Les non-peints furent opprimés, traités d’ignares et béotiens.

    Vu sur https:www.nytimes.com20230725stylenyc-bodypainting-day.html .

  • Dame Margot

    Dame Margot

    D’une petite chatte trouvée dans l’herbe, Dame Margot, femme du seigneur,
    Se divertit dans son manoir et en fit sa fille adoptive.
    Le mari d’une voix acerbe – car il était plutôt grogneur –
    Ne supportait ni les chats noirs, ni les pires félines chétives.

    Le pauvre chaton orphelin, accro au charme cupidonien,
    Flairait, un peu plus aguerri, qu’il y voyait la bonne aubaine
    Puisque, dans tout le patelin, il n’y avait aucun daltonien
    Qui puisse confondre son coloris avec celui d’un chat d’ébène.

    Quand la coquine la lova entre ses seins volumineux,
    Elle disparut en ronronnant, il y eut du remous alentour.
    On crut qu’une voix s’éleva, pareille au chant libidineux
    Qu’entonnent les moines sonnant l’angélus du haut de la tour.

    Devant la foule de fidèles venus pour écouter la messe,
    Les paroissiens compatissants aimaient écouter l’animal.
    « Mais fi des maris infidèles qui ne tiennent pas leurs promesses ! »
    Dirent les épouses en pâtissant devant la dévotion des mâles.

    On décida d’exécuter la pauvre chatte abandonnée
    Qui heureusement n’étant pas dupe se réfugia sous les jupons
    Et l’animal persécuté griffa toute main adonnée
    Qui s’insinuait sous les jupes pour un petit plaisir fripon.

    Tableau de Francesco Dezio.

  • Lilly Pute

    Lilly Pute

    Entre minimum, maximum et optimum, siège Lily Pute ;
    Un minimum de vêtement, un maximum de décorum ;
    La séduction à l’optimum et, pour qu’il n’y ait pas de dispute,
    L’ensemble de ces trois éléments se réunit en un quorum.

    Elle vous aimera un minimum, fera payer un maximum
    Mais votre plaisir optimum vous incitera à des largesses.
    Elle vous fera monter au summum de l’orgasme le plus extremum
    Et vous débouchera un magnum compris dans le prix de ses fesses.

    Après le travail terminé, elle referme son manteau
    Et regagne son atelier où l’attend un groupe de peintres.
    Elle pose devant ces minets, presque des débiles mentaux
    Qui deviennent fous à lier devant tous ces arcs en plein cintre.

    Lily Pute est la clef de voûte de toute la peinture érotique
    Parce que « Vingt dieux, la belle église ! » clament tous ses admirateurs.
    Elle vous séduit, elle vous envoûte en nature comme en art plastique
    Et tous ceux qu’elle fidélise deviennent fervents adorateurs.

    Tableau de Lindsay Bernard Hall.

  • La machine à remonter le temps (qu’il fait)

    La machine à remonter le temps (qu’il fait)

    À défaut d’explorer le temps – qui paraît-il est impossible –
    J’opterais pour le temps qu’il fait de préférence au temps qui passe.
    Un passé m’indiffère autant qu’un futur rend impassible ;
    Seul le présent me satisfait tandis que le reste m’agace.

    Mais si je pouvais remonter la pluie jusqu’au-delà des nues,
    Si j’avais la capacité de détourner le cours du vent
    Et si je pouvais remonter la mer après l’ouragan survenu,
    J’atteindrais la sagacité de flashs météo captivants.

    Je créerais de nouvelle montres au cadrant en rose-des-vents
    Qui sonnerait au troisième top levers et couchers de soleil.
    Et si un grain vient à l’encontre ou que la pluie prend les devants,
    Il suffira de presser « stop » sur le remontoir du réveil.

    Tableau de Mike Worrall sur https:www.mikeworrall.comprints-available .

  • Les différentes versions de la création

    Les différentes versions de la création

    Comme plusieurs interprétations co-existent sur la création,
    Je ne sais plus où me confier : Dieu – mais lequel ? – Lui ou ses saints ?
    D’abord il y a l’imprécation au sujet de la procréation
    Où le sexe est certifié comme péché charnel à dessein.

    Bien sûr, la genèse l’atteste, Dieu créa l’homme à son image,
    Puis la femme et la tentation afin de parfaire le modèle.
    Sachant que ceux qui le contestent seront punis d’un écrémage
    Tandis qu’avec ostentation, on récompense les fidèles.

    Darwin et sa nouvelle vague a séduit les scientifiques
    Et porté la science au top avec force de persuasion.
    Mais aujourd’hui, celle-ci divague et les théories prolifiques
    N’font que menacer le biotope et nous par la même occasion.

    Au final, les extraterrestres pourraient bien remporter la palme
    Mais ça ne fait que relancer la question : « Qui les a créés ? »
    À moins que Dieu lui-même orchestre cette confusion avec calme
    Pour mieux nous pousser à penser, à douter et à maugréer.

    Tableau de J. Coby.

  • La fille sur la plage qui voyait avec ses seins

    La fille sur la plage qui voyait avec ses seins

    Maligne la fille d’en face, nue mais avec un grand chapeau ;
    Les yeux voilés par la visière, inexpressifs, pleins de sarcasme.
    Mais vous, vous fixez l’interface qui vous attire comme un appeau ;
    Une poitrine à la lisière de la forêt de vos fantasmes.

    Attention ! C’est une chasseuse dans le costume du prédateur
    Avec ses pièges à gogo dans lesquels vous perdrez la tête.
    Pas que la tête mais vos valseuses dans un coït libérateur
    Qui vous fera perdre tout de go la vie et le sens de la fête.

    Je me méfie des filles nues qui se dandinent sous ma fenêtre
    Et qui m’agitent leurs mamelles en gestes des plus audacieux.
    Stoïque et plein de retenue, dès que que je sens une envie naitre,
    Aussitôt je sors mes jumelles pour essayer de voir leurs yeux.

    Et comme je ne les vois pas, j’en déduis instinctivement
    Que ce sont ceux d’une prédatrice alléchée par le goût du mâle.
    Encore un peu loin du trépas, je laisse à d’autres l’avivement
    Qui, à ma plume fornicatrice, donne l’inspiration animale.

    Tableau de Volosov Vladimir.

  • La toréadore

    La toréadore

    Europe, une jeune Phénicienne attira un jour l’intérêt
    De Zeus, dieu sans équivalent, par sa vénusté andalouse.
    Comme il voulait la faire sienne et qu’elle semblait obtempérer,
    Il se changea en taureau blanc à cause de sa femme jalouse.

    Mais le taureau fut rouge-sang, sans doute une erreur de dosage
    Et pour échapper à Héra, ils durent s’enfuir en Espagne.
    Ils vécurent en se trémoussant – comme là-bas il était d’usage –
    Dans les arènes et l’opéra, à la ville comme à la campagne.

    Europe se fit toréadore et acquit sa notoriété
    En pratiquant entièrement nue le métier de dresseur d’auroch
    Et devint la conquistadore envers la haute société.
    Parmi leurs enfants reconnus, l’un d’eux fut célèbre au Maroc †.

    (Tableau de Kolobova Margarita
    † mais ça, c’est une autre histoire.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le zodiaque érotique

    Si les planètes parlaient d’amour plutôt que de révolutions,
    Les femmes qui viennent de Vénus et les hommes qui viennent de Mars
    Seraient en conjonction le jour et la nuit en reproduction
    Avec malus ou bien bonus selon les conjonctions éparses.

    Le Soleil serait super-mâle et la Lune super-femelle ;
    Ils s’écriraient des billets doux que Mercure propagerait ;
    Jupiter, force maximale, patronnerait les belles mamelles,
    Saturne courrait le guilledou avec ses beaux anneaux dorés.

    La libido augmenterait selon les phases d’Uranus,
    Ainsi que celles de la Lune dont nous connaissons l’attraction.
    Ainsi l’étalon banderait grâce à l’action sur son phallus
    Du magnétisme de Neptune par la puissance de l’érection.

    Tableau de Nikolay Sednin sur https:arthive.comfrsedninstories11790 .

  • Les toréadores

    J’avoue que la tauromachie gagnerait à ce que les machos
    De la bande des toréadors passent derrière les barricades
    Pour laisser la matriarchie faire reculer les fachos
    Afin qu’enfin le taureau d’or ait l’honneur d’une cavalcade.

    Que les toréadores nues sous leur robe rouge-écarlate
    Courent devant ces belles cornes en tressautant comme un flambeau !
    Simplement ces bêtes cornues auront les extrémités plates
    Afin que les pointes n’écornent que l’étoffe qui parte en lambeaux.

    L’alliance de la belle et la bête nous offrirait un beau spectacle ;
    Un strip-tease assez singulier qui défend la cause animale.
    Si mon projet sans queue ni tête ne rencontrait aucun obstacle,
    J’en s’rais spectateur régulier avec délices maximales.

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • Le zodiaque de Denderah

    Toutes les interprétations de la dimension du zodiaque
    Sont toutes aussi vraies qu’erronées selon comment je les contemple.
    L’Égypte en est l’imprécation par ses nombreux dieux démoniaques
    Car Denderah l’a claironné et peint aux plafonds de ses temples.

    Osiris, Isis, Seth, Horus, avec leurs têtes d’animaux
    Composent le premier bestiaire qui aurait inspiré Noé ;
    Amon et Râ font le chorus des astres aux effets maximaux
    En fécondant la Terre entière de Memphis à Arsinoé.

    Avec Ptah, le dieu créateur, divinité de la sculpture,
    Voilà le temps des pyramides, voici la vie au bord du Nil.
    Avec Toth, le dieu médiateur de la sagesse et l’écriture,
    Geb dieu des terres encore humides, Hathor à jamais juvénile.

    Anubis, tête de chacal et dans la mort, l’enfer me ment ;
    À Nout, mon ciel et mes idylles ; à Sekhmet le féminin sacré ;
    À Bastet, mon chat amical ; à Nephtys mon discernement ;
    Sobek, tête de crocodile et mes sirènes consacrées.

    La 1ère illustration est de Domenico Valeriano sur http:jfbradu.free.fregypteLES%20TEMPLESDENDERAHplafond-denderah.php3?r1=6&r2=1&r3=0 .

  • Louve parmi les loups

    Louve parmi les loups

    Maintenant qu’elle a fait entrer un loup lubrique à l’Élysée,
    Marianne se fait des cheveux blancs et n’a pas l’air de s’en ficher
    Quoiqu’elle en soit déconcentrée à force de réaliser
    Combien de poses et faux-semblants elle est obligée d’afficher.

    Mais baisée pour être baisée autant l’choisir époustouflant,
    Au nez pointu, bien arrogant, sûr de lui et autoritaire.
    Il aurait été malaisé de tomber sur un « mou du flanc »
    Surnom qui allait comme un gant au précédent allocataire.

    On dit qu’elle serait un homme mais que voulez-vous qu’elle y fasse ?
    À fréquenter autant de loups, on prend tous du poil de la bête !
    Si on renvoyait le bonhomme en lui faisant perdre la face,
    Il n’y aurait plus de jaloux et Marianne serait à la fête.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Hommes et femmes de papier

    Si la vérité sort du puits vierge, nue et immaculée,
    Ce qui ressort de nos médias n’est pas parole d’évangile.
    Quand le gouvernement appuie du doigt un texte recalculé
    On peut s’attendre dans l’immédiat à l’exactitude fragile.

    On prétend que la presse écrite objecte de bon caractère
    Mais toutes les maisons d’éditions sont aux mains du pouvoir direct.
    Comment croire les choses décrites alors que la censure altère
    L’exactitude sous condition d’être politiquement correct ?

    Alors on croise les infos à travers les réseaux sociaux
    Qui font devenir complotiste contre tous les protagonistes.
    À prêcher le vrai et le faux, les gens en deviennent asociaux
    Et si l’on est jusqu’au-boutiste, on devient conspirationniste.

    Et lorsqu’il n’y a plus de mots, ce sont les chiffres qui cavalent
    Avec une échelle équivoque qui augmente les bénéfices
    Et rend les déficits normaux malgré l’inflation qui dévale.
    En bref, la vérité provoque une avalanche de sacrifices.

    Photoshopages d’Eugene-design sur https:graphicriver.netitemnewspaper-art-photoshop-action-14103713 .

  • Sirènes en mer noire

    Sirènes en mer noire

    Après le détroit du Bosphore, en remontant vers Odessa,
    Les eaux deviennent bouillonnantes mais ce n’est pas de la chaleur.
    Illuminées par le phosphore des poissons dansant la salsa
    Les sirènes tourbillonnantes dans un trio font un malheur.

    La première, pieds et mains liés, entièrement gobée par un thon ;
    La deuxième juchée par-delà la meute des poissons-volants ;
    La troisième, juste reliée à un requin en demi-ton ;
    Toutes chantant a capella un récital affriolant.

    Les pauvres marins subjugués par la prestation aquatique
    Se font engloutir sous les eaux noires sises sous les coulisses.
    Ils se trouvent alors conjugués au passé le plus dramatique
    Et finissent parqués dans le zoo du plus grand vivier des abysses.

    Tableau de Juan Carlos Verdial.

  • Curiosités abyssales

    Là où il n’y a pas de lumière dans les abysses en entonnoir,
    Là où on ne peut rien capter tellement les ténèbres sont ternes,
    Dans l’obscurité des chaumières comment faire lorsqu’il fait noir ?
    Les sirènes se sont adaptées en se transformant en lanternes !

    Cheveux d’anges luminescents pour attirer la faune ambiante ;
    Tête au visage étincelant pour charmer les poissons rebelles ;
    Un appendice phosphorescent comme séduction irradiante ;
    Tout le reste du corps, égalant le buste, rend leurs queues si belles.

    Hélas elles sont si petites que jamais l’homme ne pourra
    Ni distinguer, ni attraper ces feux follets évanescents.
    De plus, elles sont contredites toujours par l’homme qui ne saura
    Jamais plus son front se frapper de vérité en l’acquiesçant.

    Finalement le feu sacré aux tréfonds des mers contesté
    Par la « Science » existerait par celles qui n’existent pas.
    Laissons les rêves consacrés à l’imaginaire délesté
    De tout ce qui subsisterait si « Elle » disait « mea culpa ».

    Illustrations d’Artwood.

  • Èvelyin et Adamyang

    Èvelyin et Adamyang

    Divinité & Dualité aux dieux demeure l’apanage ;
    Pour le Dieu unique en revanche, auteur de la procréation,
    Qui crée la sexualité afin que l’homme à son image
    Demeure sur la même branche, ne m’inspire qu’exagération.

    Un Dieu unique omnipotent aurait créé l’humain binaire
    Avec le démon situé au cœur même du sexe infâme.
    Dieu crée tout en escamotant sa nature extraordinaire
    À savoir qu’il est sexué mais alors… où est donc sa femme ?

    Sans doute, chacun de son côté a créé sa propre expérience,
    Un concours pour rivaliser ou pour favoriser la chance.
    Mais aussi tarabiscotée soit-elle, la thèse de deux obédiences
    M’est une vue idéalisée d’une divine intelligence.

    Tableau de Rick Withe.

  • Sauvons l’essentiel !

    Lors d’une déclaration de guerre, chacun protège ses valeurs
    Pour éviter que l’ennemi lui en limite l’abondance.
    Alors, de choix, il n’y en a guère qu’en stocker en cas de malheur
    Et se méfier des amis qui y verraient leur providence.

    Les fleuristes cachent les pots comme ceux qu’ils ont en vitrine,
    Les mariées placent leurs bouquets à l’ombre des catherinettes.
    Les galants mettent sous leur chapeau l’œillet qui ornait leurs poitrines ;
    Ainsi coquettes et coquets ne valent plus que des clopinettes.

    Tandis que tous vont aux abris, on porte les pâtisseries
    Hors de l’atteinte des gourmands plongés en pleine mélancolie.
    Cottage, camembert et brie ne feront plus tapisserie
    Et disparaissent au détriment des pains rassis et ramollis.

    Moi-même, je garde mes vers hors de la portée des bohèmes
    Avec des rimes simulées qui manquent hélas de substance.
    Mes strophes deviennent sévères pour ne pas trahir les poèmes
    Que je transmets dissimulés à l’envers pour la résistance.

    Tableaux de Mike Worrall sur https:www.mikeworrall.comprints-available .

  • L’ascension sociopathologique

    L’ascension sociopathologique

    Je me sentais tellement lourde
    Que j’ai, je crois, fait une bourde.

    Pour retrouver la jeune fille
    Enfermée dans mon cœur d’enfant,
    J’ai opté pour des bas résille
    D’un galbe assez ébouriffant.

    Afin de recouvrer ma ligne,
    J’ai commencé plusieurs régimes
    Mais mon rêve d’être longiligne
    Devint cauchemar cacochyme.

    Alors mon corps a réagi
    Et je souffre d’anorexie
    Avec tant d’aérophagie
    Que j’en tombe en apoplexie.

    Je suis sortie de ma coquille
    En allant dans des clubs huppés
    Où l’on me farde, on me maquille
    Sans que j’en sois préoccupée.

    J’ai remanié ma lingère ;
    J’ai jeté tous mes pantalons,
    Ne mets plus que robes légères
    Avec des bottes à hauts talons.

    Pour avoir une meilleure haleine,
    Je me calme et je me rengorge ;
    J’enlève corsets à baleine.
    Adieu brassières et soutien-gorges !

    Comme il me plaît à virevolter
    En jupe au charme décuplé,
    Je porte de beaux décolletés
    Du genre qu’on aime contempler.

    Enfin j’ai ôté ma culotte
    Et décidé de n’en plus porter.
    Cervelle d’oiseau, tête de linotte
    Un coup de vent m’a emportée !

    Je me sentais tellement lourde
    Que j’ai, je crois, fait une bourde.

    Tableau d’Isabel Mahe sur https:www.artfinder.comartistisabelmahe .

  • Les déjeuners sur l’herbe

    Chez Manet, les femmes à l’aise avec leurs corps déjeunent nues
    Toutefois cela indiffère les hommes qui auraient d’autres idées.
    Il n’y aurait donc ni malaise, ni indécence malvenue
    Et chacun vaque à ses affaires sans s’en montrer intimidé.

    Chez Monet, les robes dominent avec jupons ébouriffant
    Que les hommes aiment regarder avec un regard compétant.
    Personne ne fait grise mine mais se montre assez bon enfant ;
    La société sauvegardée et la morale le reflétant.

    Comme quoi la femme dérange lorsqu’elle fait tomber le masque
    Montrant sans la moindre pudeur tout ce qui constitue son charme.
    Si quelques hommes s’en arrangent, la plupart la trouve fantasque,
    Dévergondée, d’une l’impudeur… Mais où sont passés les gendarmes !

    Mais lorsqu’elle reste conventionnelle, tout va bien mieux sur la planète !
    L’arme du crime est bien cachée ; il n’y aura pas de victime.
    Si des pensées émotionnelles courent, la morale reste nette
    Sans la crainte d’être gâchées par la vue des parties intimes.

    Tableaux d’Edouard Manet et de Claude Monet.

  • Bienvenue sur Terra-Manga

    Bienvenue sur Terra-Manga

    Le problème avec les mangas, c’est qu’au moment où tu les lis,
    Tu te projettes dans l’univers parallèle de Terra-Manga.
    Hier, tu t’y plus quand tout tangua sous de trop nombreuses homélies
    Aux dieux sanguinaires et pervers dans d’invraisemblables sagas.

    Ton cœur aussi se prend au piège des amourettes adolescentes
    Avec des filles trop sexys et des garçons trop ténébreux.
    Alors l’amour subit le siège de trahisons évanescentes
    Et s’effondre en apoplexie sous les coups bas bien trop nombreux.

    La magie fantasmagorique, les monstres et les super-héros
    T’entraînent dans un puits sans fond d’où la vérité ne sort plus.
    Suis-je un peu trop catégorique ? Existe-t-il un numéro
    Où le personnage se morfond de t’avoir à jamais déplu ?

    Illustration de Yu Yu Hakusho.

  • Quand la peau lisse a l’œil sur vous

    Sans doute un peu trop directives, toutes nos femmes s’émancipent
    Afin que l’on leur obéisse autant au doigt qu’à leurs beaux yeux.
    Toutes ces nouvelles perspectives tendent à prouver ce vieux principe
    Que celles qui nous éblouissent vont nous régler leurs contentieux.

    Il est trop tard ! Elles sont déjà bien trop présentes en politique,
    Deviennent maires plutôt que mères et députées plutôt que putes.
    Si hier la femme s’esclavagea à l’homme au paléolithique,
    Aujourd’hui elle devient amère envers quiconque la dispute.

    L’homme se retrouve en prison privé de son droit de cuissage ;
    Interdit de viol et sexisme selon l’anti-phallocratie.
    Il a perdu ses horizons et raté son atterrissage
    Dans le futur où le machisme s’éteint sous la démocratie.

    La femme est l’avenir de l’homme mais lui n’en a plus pour longtemps ;
    Parqué pour la reproduction, simple objet de consommation.
    Bientôt pour avoir son diplôme, il devra donner du bon temps
    À sa supérieure en fonction de son désir de formation.

    2ème Illustration de Kathy Calderwood.

  • Bécassine à la violette !

    Bécassine à la violette !

    Bécassine aux pattes violettes, voulant séduire son Bécasseau †,
    S’acheta un chapeau fleuri pour le bal de la Saint-Sylvestre.
    Avec une petite voilette, elle souhaitait monter à l’assaut
    Des concurrentes aguerries qui languissaient devant l’orchestre.

    Beau et splendide au demeurant, le chapeau a deux objectifs :
    L’un, de détourner les regards des filles sur le galurin
    Et l’autre, pour le premier rang des garçons bien plus attentifs
    Aux seins, que dis-je, aux nibards, turgescents tétons purpurins.

    À chacun sa cible attitrée, à chacun son point sensitif ;
    Aux femmes les beaux vêtements, aux hommes les sous-vêtements !
    Et Bécasseau fut attiré non pas par le dispositif
    Ostentatoire mais simplement par l’instrument d’allaitement.

    (Tableau d’Alberto Vargas
    † Le Bécasseau violet est une espèce d’oiseaux limicoles de la famille des Scolopacidae.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ô volantes non identifiées

    La nuit, des souscroupes volantes et des sans-culottes mobiles
    Sillonnent le ciel étoilé complètement hypnotisées.
    Belles chimères navigantes, jolies filles à peine nubiles
    Dont les appas sont dévoilés envers mes rêves érotisés.

    La nuit des étoiles filantes, tous les vœux seront exaucés ;
    Les vœux d’amours désespérées, les vœux d’argent inespéré.
    Belles chevelures rutilantes au pays des rêves exhaussés
    Et la fortune repérée mais au petit jour, libérée.

    Le jour, des seins en montgolfières et des bassins en suspension
    Suivent les courbes arc-en-ciel que le soleil vient iriser.
    Belles sorcières pas peu fières, jolies fées en demi-pension
    Qui suivent le cours existentiel de mon école divinisée.

    Le jour des lundis de novembre et le brouillard étend son voile
    Sur la nature trop pudique car l’aube est encore ingénue
    Mais qui revêt sa robe d’ambre dont les plis de rouille dévoilent
    Des feuilles mortes qui revendiquent que la froidure est revenue.

    Tableaux de Steven Kenny et de Henry Mosler.

  • L’autre Margot

    L’autre Margot

    Margotton, la jeune bergère ayant trouvé un petit chat
    Ne connu pas vraiment l’histoire que l’on chante dans la légende.
    Lorsque arrivèrent les mégères ivres de colère, elle s’arracha
    Avec le chat ostentatoire, son bâton et sa houppelande.

    Elle partit sous les tropiques et revendit la houppelande,
    Puis vécut d’amour et d’eau fraîche, les seins nus comme une garçonne.
    Enfin bref, une vie typique dans les forêts de Thaïlande
    Pour une fille un peu revêche qui n’avait besoin de personne.

    Le chat, la prenant pour sa mère, put la téter de tout son soûl
    Et Margot, pourtant sans enfant, continua à l’allaiter.
    Les autochtones, moins sommaires, lui en offrirent quelques sous
    Et son commerce triomphant fructifia durant mille étés.

    Tableau d’Emilia Cilento.

  • Les combats de radiateurs

    Les combats de radiateurs

    Te souviens-tu du Colisée et ses arènes noires de monde
    Venu assister au combat de farouches radiateurs ?
    Tous les peuples coalisés et les barbares les plus immondes
    S’assenaient feintes et coups bas sous la chaleur des projecteurs.

    Moi-même, dans une autre vie, ai combattu héroïquement
    Contre les légions de César, jovialement sur le sable chaud.
    Je fus blessé sur le parvis, j’ai continué stoïquement
    Jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un lézard pour m’affronter durant le show.

    Colosses d’airain aux pieds de fonte, je salue vos échauffements ;
    Toi le numide qui transpire et toi, le sauvage central !
    Avancez et n’ayez pas honte de vos moindres trémoussements
    Quand vous luttiez contre l’Empire de Rome en ce lieu théâtral !

    Tableau d’Edouardo de la Maneta Calda y Termosta Poquitofrio extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

  • Prolongations de l’âme

    Par le p’tit bout de la lorgnette, ma vision plonge l’intérieur
    En descendant les timorés petits pas vers la connaissance ;
    Des cases mémoires aux vignettes enregistrées pour d’ultérieurs
    Besoins de se remémorer mon vécu depuis ma naissance.

    Et je remonte par le premier battement de mon proto-cœur
    Et je rejoue la partition selon le rythme proposé.
    Et tout redevient coutumier depuis la première rancœur
    Et la première déception que l’extérieur m’a imposées.

    L’expérience éclaire le passé mais ne montre pas l’avenir ;
    Je dois sortir du formatage subit pour aller de l’avant.
    Sans le savoir j’ai dépassé à l’étage des souvenirs
    L’escalier qui mène à l’étage de l’ignorance des savants.

    Photos de Sergio Feldmann.

  • Sirènes des eaux sombres

    Il n’y a pas de feu sans fumée, il n’y a pas de feu dans l’eau
    Et la lumière vient à manquer dans les profondeurs abyssales.
    Neptune aurait pu assumer un bleu-Marine plus pâlot
    Et des sirènes efflanquées de poissons-lunes en arrière-salle.

    Jetant du plancton phosphoré dans la fosse des Mariannes,
    J’ai pu observer des chimères pelotonnées dans les eaux sombres.
    Elles nageaient dans la forêt faite de mille fils d’Ariane
    Par les marins perdus en mer et qui cherchaient en vain leurs ombres.

    Queue de poisson ou tentacules ? Il y avait trop peu de lumière
    Pour distinguer l’anatomie des quelques sirènes entrevues
    Mais elles m’ont de leur pédoncule donné comme impression première
    Qu’elles possèdent une autonomie telle que j’n’en avais jamais vue.

    Illustrations de Xander Smith et Stephen Najarian.

  • La pomme en question

    La pomme en question

    La France, pays des droits de l’homme ; la Suisse, pays où l’on se paume
    Voit ses distances étendues par ses montagnes prétendues
    Qui auraient fait fléchir Hitler au sujet de sa guerre éclair
    Et qui aurait perdu du temps et des hommes en crapahutant.

    Au pays de la pomme rude, les femmes sont restées très prudes
    D’autant plus qu’une bonne moitié vient d’autres pays émeutiers
    Où la guerre a produit l’exode, depuis les derniers épisodes,
    D’inexorables migrations de peuples en dénigration.

    Pour en revenir à la pomme où toutes ces histoires d’hommes
    Forment un pays vallonné comme une femme ballonnée
    Avec des chaînes de montagnes telles leurs solides compagnes
    Parlant l’équivoque dialecte dont l’indigène se délecte.

    Survivre en pays helvétique devient forcément hermétique ;
    D’un autre côté ça conserve, du moins d’après ce que j’observe.
    Ce pays par monts et par vaux est une remise à niveau
    Des valeurs que je croyais miennes mais ne sont plus dans la moyenne.

    Tableau de José De La Barra.

  • Contrainte du labyrinthe

    Contrainte du labyrinthe

    La République, un labyrinthe cerné par la constitution ;
    Les lois, des portes que l’on ferme ou que l’on ouvre à contresens ;
    Les amendements, des contraintes votées par les institutions
    Qui envoient paître dans leurs fermes les animaux dans tous les sens.

    Quelquefois, grâce au fil d’Ariane, un héros parvient à sortir
    Pour accéder au saint des saints, siège du pouvoir absolu.
    Il découvre ainsi sa Marianne, contre qui il va se blottir
    Pour lui téter le sein des seins lorsque son temps est révolu.

    J’aimerais être cette mouche qui est entrée dans ce dédale
    Et qui découvre, enchaînée nue, Marianne dans son cachot,
    Réservée à la fine bouche de ceux qui actionnent les pédales
    Notamment la bande à Manu, vieux réacs, nazis et fachos.

    Tableau de Dino Valls.

  • La sirène des coraux

    La sirène des coraux

    Une sirène décorée sur la barrière de corail ;
    Un monstre marin trop marrant souriant de toutes ses dents ;
    Des poissons venant de Corée rejoignant le caravansérail
    Des plus grands migrateurs errants depuis l’orient vers l’Occident ;

    Et dans ce monde du silence de paix mêlée de cruauté,
    Personne ne vient admirer notre sirène encoquillée
    De nacres dont la rutilance apparaît de toute beauté
    Mais qui n’est pourtant désirée de nul regard écarquillé.

    Pour qui se pare la sirène avec tout autant d’attention
    Sous la protection d’animaux mais qui ne font pas vraiment peur ?
    À voir son allure de reine, je pense qu’elle a l’intention
    D’attendre un capitaine Nemo et son Nautilus à vapeur.

    Tableau de Tony Sandoval.

  • Compter les poissons

    Compter les poissons

    Comment la sirène s’endort quand l’insomnie vient la frapper ?
    Elle remonte entre deux eaux et compte les poissons volants
    D’argent, de cuivre, d’étain et d’or en tentant de les attraper
    Dans une nasse de roseau ou un filet batifolant.

    Aussitôt le sommeil venu, en fait elle ne dort que d’un œil
    Car l’autre est l’œil d’un merlan frit afin de percer le crachin
    Et voir ce marin saugrenu, à qui elle a fait bon accueil,
    Qui hier encore lui offrit la promesse d’un retour prochain.

    « Bon pied, bon œil et bonne queue ! » Dit-elle au milieu de ses songes
    « S’il revient, mon joli rouquin aura le cœur de sa sirène
    Mais gare à l’amant belliqueux qui ne sait dire que mensonges ;
    J’ai des amis chez les requins qui ont repéré sa carène ! »

    Tableau de Lena Krashevka.

  • Duo d’ingénues

    Duo d’ingénues

    Un homme averti en vaut deux comme une femme extravertie
    Qui pose nue, toute confiante envers celui qui la regarde.
    Bien qu’il soit parfois hasardeux de se retrouver intervertie
    Entre une gauche insouciante et une droite plutôt d’avant-garde.

    Eh oui ! La femme nue en vaut deux car ses appas doublent d’un charme
    Qui peut séduire deux bonhommes et même quatre, qui plus est.
    Sauf, cela s’entend, les galvaudeux à qui il faut tirer l’alarme
    Mais qui rend les filles économes de la séduction diffusée.

    Or, comme j’ai une chambre d’amis avec deux lits bien confortables,
    J’accueillerais très volontiers deux femmes nues qui cherchent un toit.
    Nous pourrons, sur le tatami, faire tout ce qui est délectable ;
    Boire un verre de Château-Gontier †, un Gamay ou un vin d’Artois.

    (Tableau de Vlad Voloshin
    † Château-Gontier est une très ancienne propriété viticole des vins de Bordeaux.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ainsi soit elle

    Ainsi soit elle

    Panique dans la religion car le wokisme s’attaque à Dieu ;
    Les textes mis en accusation pour cause de non-parité !
    Les fautes sont tellement légion qu’il en deviendrait fastidieux
    De compter les récusations et lever les ambiguïtés.

    Toutes les écoles de prophètes devront accueillir tous les sexes ;
    Le Vatican s’ouvrir aux femmes et le Commandeur aux croyantes.
    On fériera toutes les fêtes de toutes confessions annexes
    Et corrigera les fautes infâmes dans la sainte bible défaillante.

    Alléluia, ainsi soit-elle, amen et la Bonne Déesse
    Seront prononcés à confesse à la messe comme à tous les cultes.
    La Sainte Vierge sacramentelle devra admettre les prouesses
    D’androgynes vierges aux fesses soumises aux coups de pieds occultes.

    Illustration de The Cyclope Sun.

  • Les rayons XX

    Les rayons XX

    Si les rayons X pénètrent profondément à l’intérieur
    En révélant les ossatures et la densité des organes,
    Les rayons XX savent émettre et percevoir de l’extérieur
    Tous les sentiments par nature afférents à la fée Morgane.

    L’onde du féminin sacré explore les réseaux de cœur,
    Perquisitionne la mémoire à la recherche d’un symptôme ;
    La moindre fragrance sucrée, le moindre indice forniqueur
    Est marqué d’une zone noire dans la cartographie de l’homme.

    Scientifiquement parlant, ce rayonnement n’existe pas
    Pourtant il saura faire mouche et détecter tout adultère
    Comme un avertisseur hurlant : « mea culpa, mea culpa ! »
    Et qui laisse après l’escarmouche le bonhomme plus bas que terre.

    Illustration de Something Abyss.

  • Vachement intello mais en déroute

    Vachement intello mais en déroute

    Une cavalière bravache mais apparemment psychopathe,
    Faisait le tour de la planète pour une prétendue collecte.
    Sa monture, une belle vache solide sur ses quatre pattes,
    Portait une paire de lunettes qui lui flattaient son intellect.

    Elle pensait à reculons ou bien suivait à contresens
    Le navigateur embarqué, un vieil hibou, chapeau pointu,
    À qui il manquait un boulon, quêtant avec déliquescence
    Les satellites démarqués par des connexions impromptues.

    Si l’habit ne fait pas le moine, les lunettes ne font pas l’expert
    Et le trio de voyageurs déboula dans un boulodrome
    Et malgré les étoiles idoines qui leur procuraient des repères,
    Ils se perdirent dans l’échangeur des chemins qui mènent à Rome.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Quiétude à la plage

    Quiétude à la plage

    Le naturisme et la quiétude seraient le paradis sur Terre
    S’il ne fallait les rechercher loin des yeux des intolérants.
    À la maison, j’ai l’habitude de pratiquer en solitaire
    Cette sensation haut perchée mais cela reste bien différent.

    Comme si la béatitude ne se laissait apprivoiser
    Qu’en liberté sur une plage ou dans le calme des montagnes.
    Hélas même en haute altitude les censeurs n’aiment pas pavoiser
    En voyant les garçons volages courir nus avec leurs compagnes.

    Pour vivre heureux les hétéros cachent leurs organes génitaux ;
    Tout c’qui apparaît sous la ceinture risque l’attentat à la pudeur.
    J’aimerais bien être ce héros qui vivrait nu, incognito,
    Mais invisible à la censure pour la gifler avec rudeur.

    Tableau de Denis Chernov sur http:aboutofart.blogspot.com201807denis-chernov.html .

  • Tiercé gagnant

    J’aime voir courir les pouliches aux courses épiques du gynodrome,
    Observer leurs jambes puissantes et leurs poitrails impressionnants.
    J’aime voir remuer leurs miches qui donnent l’érotique syndrome
    D’une mine réjouissante lorsqu’elles passent en rayonnant.

    À la première paire de seins qui franchit la ligne d’arrivée,
    Vont les honneurs de la gagnante du challenge de la libido ;
    On lui prend le tour de bassin qui nous a tant fait saliver
    En matant ses cuisses saillantes lorsqu’elle nous tournait le dos.

    La deuxième monte sur le podium afin de recevoir son prix
    Ainsi que la troisième sortie du trio gagnant de la course
    Qui entonne d’une voix de médium l’hymne à l’amour, le cœur épris
    Par les étalons avertis qu’ils vont pouvoir vider leurs bourses.

    (1er Tableau d’Irving Herrera censuré sur https:illustrationconcentration.com20131022irving-herrera-the-artist-and-his-models
    2ème Tableau de Petra Navrátilová.)

    Images trouvées sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si les auteurs de ces images reconnaissent leurs travaux, je serai heureux d’en mentionner les noms avec respect.

  • L’affaire du collier

    L’affaire du collier

    Elle n’passait pas inaperçue auprès de la gent féminine
    Avec son collier de diamants et, qui plus est, à double rang
    Mais ce qui était le plus perçu auprès de la gent masculine,
    C’étaient ses seins pertinemment nus, magnifiques et conquérants.

    Personne n’a vu son visage ni ne se souvient de sa tête ;
    Les femmes trop obnubilées par les bijoux étincelants,
    Les hommes dont le paysage mammaire du poil de la bête
    N’avaient cessé de jubiler auprès du charme les régalant.

    À l’instar d’une cendrillon, on recherche « une femme au seins nus »
    Dont le bonnet doit correspondre à l’avis des témoins muets.
    Quand sonnera le carillon à votre porte retenue,
    Ouvrez et tâchez de répondre au gabarit évalué.

    Tableau d’Anita Moster sur https:www.saatchiart.comen-chanitamart .

  • Les fées papillon

    Les fées papillon

    Le fameux effet papillon qui déclencherait les tempêtes
    N’est autre qu’une fée en cotillon à qui l’on fait tourner la tête.
    Il suffit d’un petit bouton de fleur, une baie, un petit gland
    Pour faire ce que nous redoutons : un violent cyclone cinglant.

    Petites ailes, grands effets ; ce sont les déesses du temps
    Qui décident du temps qu’il fait et ses échos répercutants.
    Selon l’ivresse de la fleur, son parfum et ses sensations,
    À peine les lèvres l’effleurent, qu’arrive la compensation :

    Les ailes flamboient de bonheur selon la force du plaisir
    Et les vents soufflent de bonne heure pour retransmettre les désirs.
    Parfois le gland est animal et ses effets catastrophiques
    Car l’ouragan est maximal au stade océanographique.

    Illustration de Boris Vallejo sur https:www.artnet.frartistesboris-vallejo .

  • Mon troisième œil

    Mon troisième œil

    Mon cerveau gauche n’a rien perçu, il est logique et fonctionnel ;
    Mon cerveau droit l’a aperçue, intuitif et émotionnel.
    Du moins c’est ce qu’ils me font croire dans cet univers d’illusion
    Car ce serait la mer à boire que sortir de cette confusion.

    Est-ce mon double féminin ou la version abandonnée
    Qu’un ange aurait trouvé bénin qu’un dieu le lui ait ordonné ?
    Vue à moitié, c’est pessimiste si c’est un rêve à redouter
    Ou bien au contraire optimiste si je me mets à en douter.

    L’œil qui rêve, sans doute lucide quand l’esprit et le corps s’endorment,
    Seconde l’âme qui élucide ce qui se cache derrière les formes.
    Et ce qu’il voit dans l’invisible et les ténèbres qui le cernent
    Est ce destin imprévisible envers tout ce qui me concerne.

    Tableau de Quasarai.

  • De l’autre côté du mur

    De l’autre côté du mur

    De l’autre côté du miroir, Alice a vu comment c’était
    Mais de l’autre côté du mur, ça c’est plutôt moi qui l’ai fait.
    Imaginez comme un tiroir qui traverserait les étais
    De la cloison dans un murmure, puis un silence stupéfait.

    Il y avait un vieux monsieur et un oiseau fortuitement
    Dans un capharnaüm de plantes et d’ustensiles de vaisselle.
    Ce passage irrévérencieux m’ayant privée de vêtements,
    J’arrivai nue, gesticulante mais épilée sous les aisselles.

    Je demandai au couple étrange pour calmer un besoin urgent
    S’ils auraient l’amabilité de me donner un verre d’eau.
    « Que me donnez-vous en échange ? Vous êtes nue et sans argent
    Et, en toute éventualité, j’n’ai nulle envie de libido ! »

    Le mur ne me laissant passer que par un aller sans retour,
    Je lui proposai de danser et chanter comme une jouvencelle.
    Il me regarda, compassé, et me suggéra sans détour
    De me rendre au pas cadencé à l’évier faire la vaisselle.

    J’ai accepté, il m’a logée mais ni blanchie ni habillée
    Car son studio est retranché derrière un espace infini.
    J’ai pu enfin me déloger de ce piège grâce à un billet
    Trouvé à même le plancher qui disait : « Ton rêve est fini ! »

    Illustration de Nicole Claveloux.

  • L’Oracle de Delphes – 2

    L’oracle de Delphes m’a parlé cette nuit des réalités
    De l’existence des héros, l’humanité et son essor.
    Il n’y a pas eu de pourparlers pour parer l’éventualité
    D’un mauvais tirage au tarot qu’elle interrogeait sur mon sort.

    Par l’arbre de la connaissance, l’arbre de vie après la mort
    J’ai remonté tous mes ancêtres aux branches infinitésimales
    Du fil coupé à ma naissance comme un témoin qui commémore
    Toutes les âmes qui s’enchevêtrent dans mes racines animales.

    De ses yeux aveugles fermés mais qui percevaient les échos
    Qui émanaient de mon passé jusqu’à l’avenir infini,
    Elle m’a alors affirmé que j’arriverai ex-æquo
    Après avoir outrepassé mon intrinsèque Kundalini.

    En une fraction de seconde, j’ai vu une lumière blanche
    Et l’ange noir qui me guidait vers l’espace-temps à l’envers.
    J’entrai alors dans l’autre monde à la vitesse d’une avalanche
    Immatérielle qui accédait au Créateur de l’Univers.

    Tableaux de Gianluca Gambinov sur https:arteaunclick.es20160330gianluca-gambino-arte-digital-surrealismo .

  • L’Oracle de Delphes – 1

    Que la Pythie vienne en mangeant ou, pourquoi pas, à bicyclette
    Et qu’au moins une fois par mois, elle me livre les plans de Dieu !
    Et si ce n’est pas dérangeant, j’aimerais voir à l’aveuglette
    Ce qu’il y a au fond de moi, dans mon cœur miséricordieux.

    Or la Pythie m’a pris au mot, au propre comme au figuré,
    A plongé sa main dans mon buste et en a retiré le cœur
    Dont elle a extrait tous les maux afin de le transfigurer
    Et l’apprêter pour un auguste destin d’un conquérant vainqueur.

    Puis, mimant la rose des vents d’une Vénus à girouette,
    Elle m’a annoncé l’amour, celui qui soulève les montagnes.
    Mais je dois aller au-devant de ces miroirs aux alouettes
    Qui me brocardent avec humour pour m’éloigner de ma compagne.

    Enfin, cerise sur le gâteau, elle m’a délivré le passage
    Qui garantit une autre vie quand j’abandonnerai mon corps.
    Si elle ne m’mène pas en bateau, je m’efforcerai d’être sage
    Et j’en proclamerai l’avis à qui voudra me suivre encore.

    Tableaux de Tertia du Toit sur https:www.tertiadutoit.com .

  • Piqûre de rappel

    Piqûre de rappel

    Tous ceux qui auraient résisté contre la force d’invasion
    De l’industrie pharmaceutique couplée à la raison d’état,
    Auront en dernier existé tels qu’avant la mondovision
    Qui impose sa thérapeutique comme une infâme vendetta.

    Quand les hommes seront pucés et les femmes libérées du sexe,
    L’amour sera lors remplacé par des applications géniques.
    Gloire sera au Caducée qui saura vous mettre à l’index
    Ceux aux morales déplacées contre les pratiques eugéniques.

    J’en appelle à France libre de résister à l’ennemi
    Qui vous pique dans le derrière et vous neutralise par devant !
    Pour maintenir notre équilibre éteignez tous ces faux-amis :
    Qui dressent entre vous des barrières pour mieux vous parquer comme avant !

    Tableau de Waldemar von Kozak.

  • Qui fait peur à Marianne ?

    Marianne, dans l’intimité, craint qu’on lui perce ses secrets ;
    On dit qu’elle ne serait qu’un homme… Oui mais quel homme, me direz-vous ?
    Elle, souventefois imitée par les artistes les plus sacrés,
    Se demande comment on la nomme parmi ceux qui la désavouent.

    La France d’hier religieuse a choisi la laïcité ;
    Mais aujourd’hui la République a choisi d’être asexuée.
    Rendons à notre prestigieuse Marianne son héroïcité
    Cachée sous l’armure publique qui, paraît-il, la fait suer.

    Contrairement aux Rois de France dont les reines étaient évaluées,
    La première dame de France demande sa neutralité.
    Cessons ces enquêtes à outrance car nous serions tous éberlués
    De savoir quelle est la souffrance d’être face à l’immoralité.

    Illustration censurée de José Luiz Benicio et Tableaux de Street Art Graffiti Posca.