Désormais partout en Provence, de Méditerranée jusqu’aux Alpes, Les plants de lavande s’étirent happés par un soleil ténu Avec un blues de connivence et de stress que l’horizon palpe Lorsque les heures se retirent et que la clarté s’atténue.
Les paysages éternels si chers à Van Gogh et Cézanne Ont pris la teinte de leurs toiles qui étaient donc prémonitoires. Le bleu lavande sempiternel rejoint les bandes partisanes Qui se regroupent sous les étoiles dans les contes endormitoires.
Alors ils s’en vont vers l’orient empruntant les routes de la soie Sur les traces de Marco Polo pensant retrouver leurs racines. Et vous les verrez coloriant le crépuscule qui reçoit Leur désidératas écolos dans des couleurs qui nous fascinent.
Se repose-t-elle sur ses lauriers une fois élue et approuvée ? Il est vrai qu’il est confortable de siéger sur le cuir de vache ! Mais au cas où vous l’ignoriez, sa tâche sera bien éprouvée Car elle devra se mettre à table ; heureusement, elle est multitâche !
Elle sait répondre à vos demandes en vous décrétant plusieurs lois Qui ne vous soulageront guère – elle fait toujours tout le contraire – Car ce n’est pas elle qui commande mais l’économie qui fait foi Et, comme on l’a connu naguère, à votre avis… qui va-t-on traire ?
Derrière la vache tranquille, il y a l’Europe, l’ingénue, À peine âgée de trente années, elle est encore bien coquette Avec cet esprit infantile, impertinent et malvenu, Avec l’envie de se pavaner comme une star sur la croisette.
Tableau de Maria Kholmogorova sur https:illustrators.rupostspohischenie-evropy .
Apparemment le feu des dieux que Prométhée nous a transmis, Nous a bien aidé à mûrir mais pas à nous parachever. Les dieux s’étant montré odieux, quant à leurs secrets compromis, Ont par la suite eu un fou rire de voir leur science inachevée.
Avouons-le ; les inventions censées nous aider à mieux vivre Ont transformé la société par un progrès bien insidieux. Toutes les bonnes intentions nous ont pavé la route à suivre Qui mène l’homme à satiété dans en enfer du feu des dieux.
Avoir voulu rivaliser avec les dieux nous a floués ; Nous sommes devenus ambitieux et nous sommes perdus en chemin. On a tout idéalisé sans penser qu’à force de jouer Avec un feu si malicieux on en oublierait d’être humain.
Un jour, peut-être, les idées claires, au bord des ruines de nos tours, Nous rendrons au feu son vrai rôle sans lui donner les pleins pouvoirs Car la flamme réchauffe et éclaire mais sans rien donner en retour Et quand le feu a la parole, il brûle tout sans s’émouvoir.
Vénus serait-elle exaltée lorsqu’elle se retrouve en Poissons ? L’astrologie nous le confirme, la mythologie ne dit mot. Les Cancer doivent exulter que l’amour trouble leurs boissons Comme un breuvage qui leur affirme des sentiments fortissimo.
Quant à Mars, se retrouver dans l’eau risque de rouiller son armure Ce qui expliquerait alors sa mystérieuse couleur rouge. Mercure… déjà qu’il est pâlot, il ne serait plus que murmure ; Dilué dans l’eau incolore, il virerait dans l’infrarouge.
Avec la Lune tout serait flou et les amours assez confuses Mais bon… si l’amour est aveugle, ça ne devrait pas l’inhiber. Quant à Neptune, ça le renfloue, lui dont les actions sont diffuses Avec ceux qui mènent le peuple avec pots-de-vin prohibés.
Et si le Soleil, tout là-haut, glissait un pied dans la marée, Il dorerait les illusions des cœurs qui voguent à tâtons. Jupiter soufflerait en duo un air propice pour se marrer Avec Vénus, en effusion, qui décocherait ses tétons
Comme celle qui parle aux oiseaux, il y a celle qui parle aux poissons Et se régale des potins qui se racontent au fil de l’eau. Car les poissons ont leurs réseaux auprès des débits de boissons Où se soulagent les popotins après les heures de boulot.
Si la carpe reste muette, on sait la dorade royale ; Le Saint-Pierre fait ses homélies tandis que les tsars dînent à l’huile. La sole meunière est fluette, les poissonnières déloyales, Certains sont des anomalies et d’autres des poissons d’avril.
Quand la nuit luit sous la margelle, on voit surgir des silhouettes Qui brassent l’eau comme une scène où se rejoue tout l’opéra. Le thon philosophe interpelle la perche aux rêveries discrètes Tandis qu’une grosse baleine danse devant les caméras.
Soupeser le pour et le contre, lorsqu’ils pèsent le même poids Revient à comparer ensemble un kilo de plume et de plomb. Même si cela va à l’encontre de la logique en contrepoids Avec une physique qui ressemble à une diablerie en doublon.
Pour faire court : le négatif pèse autant que le positif Et c’est tant mieux car l’équilibre demeure donc ainsi préservé. Imaginez l’applicatif d’un diabolique dispositif Qui ne me laisserait pas libre de choisir ce qui m’est réservé.
Car si j’avance sur la ligne où mes deux seaux se contredisent, Je sais bien que l’un comme l’autre peut m’attirer hors du chemin. Mais tant que mes choix s’enracinent au fond des valeurs qui m’aiguisent, Mon équilibre alors se vautre dans l’inconscience des lendemains.
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Soulevons le voile obscurci par nos pensées les plus nocturnes Pour apercevoir la lumière du fond du tunnel orbitaire… Ou bien trouvons un raccourci en suivant l’anneau de Saturne, La Lune en sa phase première, l’Étoile Polaire ou Jupiter.
Si jamais le rideau retombe ou que les couleurs se ternissent, D’un même geste je lèverai les difficultés du chemin. N’ayant pas un pied dans la tombe, si jamais cela s’éternise, Je prendrai et j’enlèverai cette maudite tenture des deux mains !
Et si l’horizon m’encourage au gré des nues qui s’amoncellent, Je tracerai dans la nuit brève la route ouverte de mes désirs. Nul fracas ne me décourage ; même lorsque les vents s’emmêlent, J’avance en sculptant dans mes rêves ce qui m’apprivoise l’avenir.
Car lorsque mon espoir chancelle et que l’ombre étouffe la lumière, Il suffit d’un geste imprécis pour que la toile se déchire. Alors surgit, une étincelle, de vérité douce et première Et cet éclat dans le récit suffira à m’en affranchir.
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Tous les matins le jour se lève mais ça, tout le monde le sait ; Mais ce que tout l’monde ne sait pas, c’est qu’il m’élève dans ma chaumière. Je suis fière d’être bonne élève et assidue à chaque essai Que le soleil transforme ou pas en lévitation de lumière.
Il m’attire par la fenêtre et je m’envole vers les nues, Tirée par les rayons solides sur lesquels je peux m’accrocher. Je sois être la seule à connaître cette invitation saugrenue Mais quel bonheur, tel un bolide, de franchir montagnes et rochers !
Dans ma cuisine aux dalles sages, la lumière joue son manège ; Elle découpe des silhouettes qui chavirent sur les carreaux. Et je deviens, dans cet ouvrage, un fil mouvant que rien n’assiège ; Comme un trait de craie qui souhaite devenir le mat du tarot !
Dans nos résidences modernes, tous les appartements s’emboîtent ; Mais pas les humains indociles qui se rassemblent rarement Mis à part les vieilles badernes et leurs réunions adéquates Et leurs escarmouches imbéciles qui provoquent maints égarements.
Dans les appartements high-techs, récupérés dans les usines Désaffectées mais pittoresques, la vie est pleine d’escaliers Comme des pyramides aztèques qui donneraient à leurs cuisines L’art culinaire picaresque des habitants fous à lier.
Illustrations de Cinta Vidal Agulló sur http:mondesetmerveilles.centerblog.net372-peintures-de-cinta-vidal-agull0 .
Louves-garoues et femmes-louves sont, par le féminin sacré, Unies lorsqu’elles sont enceintes et qu’elles ont besoin de caresses. Entre femelles on se retrouve dans un refuge consacré À partager l’étreinte sainte pendant un instant de paresse.
Moi, l’homme-loup, je les observe et je respire leur tendresse Je suis le père d’un louveteau dans la matrice de sa mère. Pour que la rencontre conserve béatitude et allégresse, Je me tiens devant le linteau comme protecteur de chimères.
Et moi, Déesse-Louve, altière, je veille au seuil de leur mystère ; Je sens la nuit battre en leur ventre comme un battement avant la lettre. Si la passion se fait lumière et fait danser l’ombre et la terre, Je garde grand-ouvert mon antre où leurs deux souffles peuvent naître.
Dès cet automne, la transhumance va s’appliquer à nos visages Dont une moitié seulement s’en ira vers les pâturages. L’autre moitié avec clémence restera car elle envisage Malgré le bouleversement, de faire plus que force ni que rage.
Confronté aux difficultés dressées dans notre paysage, Nos visages sans cesse attaqués ont pris une résolution Puisque nous sommes agressés par toutes sortes d’arrosages ; Des pluies acides détraquées aux particules en dilution.
Il est désormais inutile de s’énerver contre le progrès. Au contraire, il faut faire preuve de patience et ténacité. Aussi, comme il paraît aussi futile que tout aille bon gré mal gré, Le mieux contre toutes ces épreuves est de montrer sa pugnacité.
L’hiver les visages migrateurs partiront vers l’autre hémisphère ; L’autre moitié travaillera pour payer les frais du voyage. Dès le solstice, à l’équateur, on s’échangera les atmosphères Ainsi l’été accueillera ces blancs-becs pour l’autobronzage.
Arlequin est à la musique un compositeur qui combine Joie et tristesse, rire et colère et toutes sortes d’oxymores. Son habit fait de mosaïques patchworkées par sa Colombine Lui donne une allure de trouvère bon vivant et trompe-la-mort.
En ce moment, il a le blues ; ça lui arrive à chaque Lune Lorsque celle-ci est gibbeuse durant trois nuits interminables. Colombine en est très jalouse car dans ces périodes opportunes Il court après toutes les gueuses qui dansent nues, impressionnables.
Et quand revient l’aube pâlotte qui gratte aux vitres de sa chambre, Arlequin range sa bravade et replie ses humeurs fantasques. Colombine ôte sa culotte, s’étire alors de tous ses membres Et son cœur qui bat la chamade réclame de tomber le masque.
Mes rêves seraient musicaux mais j’en oublie la mélodie Sans doute à cause des oiseaux qui sifflent leurs petits airs charmants. Pourtant les troubles vésicaux ne laissent aucune rhapsodie Lorsqu’ils réveillent le roseau pensant que je suis en dormant.
Je me souviens bien des images et des dialogues échangés Mais ni le moindre triolet, ni chansonnette n’en émane. J’aimerais pourtant rendre hommage non pas aux chanteurs étrangers Mais à ceux qui ont affriolé toute ma jeunesse mélomane.
J’aimerais rêver de Brassens, de Ferré, de Ferrat, de Brel Et les chansons de flibustiers et tous leurs couplets fastidieux ! Refaire les accords qui parvinssent à complaire à Francis Cabrel Et Maxime Leforestier qui taquinaient comme des dieux !
Je rêve surtout d’échapper à la moderne dictature Des chansons nord-américaines qui déferlent partout dans les rues. J’en ai l’oreille handicapée à ouïr ces caricatures De blues d’origine africaine dont l’harmonie a disparu.
Tableaux de Mary Delave sur http:marydelave.blogspot.com .
Depuis qu’elle y avait goûté, elle retournait patiemment Là où elle m’avait rencontré tout en espérant me revoir. Or si je m’étais écouté, je l’aurais hélée galamment Et invitée pour lui montrer tout ce qu’elle souhaitait entrevoir.
Mais les papillons dans son ventre bourdonnaient trop discrètement Et s’envolaient évidemment dans la mauvaise direction. Parfois le cœur se déconcentre… son œil ouvert distraitement Devrait porter avidement plusieurs lentilles de correction…
Sans doute l’amour soufflera un jour lui soulevant la robe Et l’œil du cœur m’apercevra, entouré de ses papillons. Sans doute l’envie s’insufflera avant que je ne me dérobe Et la vestale me percevra comme un divin amphitryon.
Quand je serai dans mon royaume, coupé de tout réseau social, Comment vous recontacterai-je depuis mon paradis perdu ? Comme il n’existe aucun idiome, ni protocole interfacial, Comment alors m’adapterai-je à cette frontière distordue ?
Par le miroir évidemment, le maître de mes Reflets-Vers ! Je renverrai par son image comment j’existe désormais. Vous y verrez avidement tous les secrets de l’univers Que je mettrai dans mes messages télémiroités à jamais…
Si vous voyez en noir et blanc, c’est que je n’ai plus de douleur ; Ni cœur morose, ni bleus de l’âme, ni la moindre taciturnité, Je vis l’amour sans faux-semblants avec mes muses en couleur Qui m’ont toutes avoué leur flamme qui brûle pour l’éternité.
Était-ce Loreleï ou bien Laureline ? J’avoue, je les confonds souvent Mais je me souviens d’elle prostrée d’avoir failli à sa mission. Plongée dans l’eau qui dégouline elle priait – c’est émouvant – Un dieu quelconque idolâtré et en totale soumission.
Passant par-là, moi Lucifer, j’ai eu pitié de la fautive – Ne le répétez à personne, cela nuirait à mon image – Je déposai l’ardente sphère entre ses mains conservatives Et, avant qu’elle ne me soupçonne, j’ai disparu tel un mirage.
Alors la vestale s’est levée pensant la flamme retrouvée, L’offrit au temple de Vesta pour la pérennité de Rome. Tandis que le feu s’élevait, son petit cœur fort éprouvé Cette fois-là manifesta un méphistophélique syndrome.
Il est des rêves qui n’apparaissent que le soir entre chien et loup Quand tout se brouille et se confond, l’imaginaire prêt à jaillir. Je sens cette étrange paresse m’envahir d’un halo jaloux De la réalité qui fond peu à peu jusqu’à défaillir.
Puis la nuit tombe son rideau et pourtant le rêve persiste ; Je devrais dormir et pourtant je me réveille et il est là : Ce royaume dit « l’Eldorado » que l’on prétendrait utopiste M’ouvrir son portail envoûtant sur le miroir du Walhalla.
À l’aube, il reste ouvert une seconde et une seule seulement Avant de fondre dans l’écume et retourner dans le néant. Un jour, je quitterai ce monde, je quitterai mon élément Et plongerai droit dans la brume dans cet interstice béant.
Elle court, elle court, elle court, l’Europe toujours jolie mais toujours nue ! C’est à se demander pourquoi, passé le siècle des lumières, Passé les géniaux philanthropes que notre histoire a retenus, Passé ceux qui avaient ce « je-ne-sais-quoi » et qui l’ont sortie de l’ornière !
Est-ce qu’elle court après l’argent ? Le temps a passé sous les ponts ! Est-ce qu’elle court après l’amour ? Covid et Sida l’ont tué ! Est-ce qu’elle veut courir en chargeant ? Hélas il n’y a plus de Napoléon Et puis, la guerre, ce n’est pas glamour et n’est qu’un mal substitué.
Si je rencontre l’Europe nue courant à côté d’un bison Et que je le raconte en vers dans un pamphlet Freud-Nietzschéen, Qui donc croira au contenu de mon poème écrit… disons Le jour où ma tête à l’envers a cru au rêve européen ?
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Une fois que nous aurons franchi le point critique du numérique, Le retour sera impossible, happés par un progrès charmeur. Le courrier sera affranchi par une empreinte biométrique ; Tout sera rendu accessible au bon vouloir des programmeurs.
Adieu les pièces de cinq centimes égrenées chez la boulangère ; Adieu les timbres de collection qui nous ont fait tant voyager ; Adieu les sourires intimes qu’on échangeait l’humeur légère Contre un petit peu d’affection, un petit plaisir passager.
Le travail au noir clandestin devra aussi évoluer Avec un troc équivalent à quelque obscur cyber-trésor. On se rappellera le destin du Roi Midas éberlué De voir l’effet ambivalent de pouvoir tout changer en or.
Mais quand l’IA super-débile, ce clown secret du numérique, Viendra nous imposer son rythme à faire chuter les valeurs, Elle laissera dans nos sébiles un dernier clin d’œil poétique, Brisant l’miroir aux algorithmes pour sept fois sept ans de malheur.
Œuvre d’art visuel qui utilise une technique de hachures.
À l’instar du roi des abeilles ainsi que leur Reine pondeuse, Les sirènes ont élu leur sire au rang du grand héron qui pêche. Elles ont rempli leur corbeille d’offrandes les plus hasardeuses Selon les souhaits qu’on voit grossir et dessinés sur sa ventrèche.
Le roi des sardines est un thon né de sardines et thon germon Qui n’a jamais été pêché et donc n’arrête pas de grandir. C’est pourquoi il est de bon ton de ne pas faire de sermon Mais plutôt de lui dépêcher tout ce qui pourrait l’arrondir.
Cachalots, baleines bleues ou blanches sont aliments de premier choix Pour sa majesté aux dents creuses et au ventre démesuré. Mais surtout pas la moindre tanche ou le moindre petit anchois Car une allergie désastreuse lui donne des boutons azurés.
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La gentille nounou des poissons se trouve dans son élément Quand le matin elle ravitaille les poissons des gens en vacances. Elle part faire sa moisson de toutes sortes d’aliments Flocons et sticks selon leurs tailles et granulés en conséquence.
Petite particularité : sa mère étant une sirène Elle les nourrit toute nue, rapport à l’aquarium géant Qu’un vieux loup d’mer a hérité de son extravagante reine Qui dévorait le contenu des grands viviers de l’océan.
Mais la douce enfant de la mer, quand elle penche son front tranquille, Entend parfois un long appel qui vient vibrer dans les écailles. Un chœur ancien mais doux-amer monte en remuant les eaux subtiles Et fait frissonner la pucelle du fond des bulles qui rouscaillent.
Alors, d’un geste suspendu, elle croit revoir son héritage ; Des algues d’or, un ciel liquide, la grande houle aux reins profonds. Et même si ses jambes perdues restent captives de son rivage, Elle garde en elle, translucide, un océan et ses tréfonds.
Et quand revient le soir docile, qu’elle referme la maisonnée, Les poissons tournent en pédalier et dansent en guise d’alarme. Car dans ce monde trop fragile où tout s’efface sans raisonner, La nounou, douce et déliée, leur sert d’horizon… et de charme.
Qu’est-ce qu’elle était jolie, la boîte de Pandore Avec tous ses trésors et toute sa connaissance ! Mais une fois ouverte, d’emblée je subodore Qu’elle ne se ferme plus pour cause d’obsolescence.
Car l’acquis ne s’efface ni ne disparaît jamais À part une amnésie pas trop recommandée. D’où la mort nécessaire qui seule peut désormais Tout remettre à zéro bien que vilipendée.
Mais le regretterai-je si je n’ai pas le choix ? Puisque la boîte est là, alors autant l’ouvrir ! Je me dis que s’il n’y a pas de prochaine fois Alors la connaissance me reste à découvrir…
La boîte frémissait d’un éclat primitif, Gardant sous son couvercle un tourbillon de braise. Un souffle en émergea, si pur et si furtif, Qu’il me parla de mondes enfouis sous la glaise.
Je crus d’abord au piège, à l’ombre d’un vieux sort, Mais la lumière vive repoussa mes alarmes ; Elle montait en gerbes, elle grondait si fort Que j’en perdis le fil et puis baissai mes armes.
Car ouvrir une boîte, c’est briser l’ancien sceau, Laisser la vérité bondir hors de nos limites ; Si l’on s’y aventure, on finit comme un sot Transpercé d’un savoir aux flammes qui crépitent.
Alors j’ai relevé le couvercle aux remords Puisqu’il faut bien tomber pour que l’esprit respire. J’ai laissé la clarté aiguillonner la mort Et refermé la boîte pour le meilleur du pire.
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J’ai la femme en ligne de mire dans le viseur de mon cerveau Qui scanne et voit aux rayons X son corps entier déshabillé. C’est ainsi ; si je vous admire, c’est à cause de cet écheveau D’évolution toujours prolixe à l’envie de vous enquiller.
Mais il y a bienpire que moi notamment les chasseurs de femmes, Aussitôt qu’ils voient un jupon et qui ne peuvent pas s’empêcher Afin de calmer leurs émois à trouver tous les trucs infâmes Pour vous faire franchir le pont et tant pis si c’est un péché.
Quant à moi, dragueur de papier, je ne déshabille que mes vers D’où surgissent de jolis seins ainsi que des fesses admirables. Vénus en gémeaux me met l’pied à l’étrier, certes pervers, Pour vous faire du charme à dessein… hélas chez moi, impondérable.
Et sous les cercles qui l’encerclent, je vois surgir un univers Où l’interfrange me désarçonne car son calcul me prend de court. Or, la beauté sous le couvercle ne reste pas sous le couvert ; Elle traverse, elle rayonne et me transperce à chaque tour.
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Sans doute qu’une eau cristalline ayant mémoire des cristaux Retransmet à l’eau de mon corps une foule de souvenirs. Chaque décharge d’adrénaline résonne son effet costaud Ou costal selon le rapport mémoire passée et à venir.
Mais tout ça n’est que théorie ; si mon eau vient des océans, Toutes les âmes précédentes, qui ont dû s’y jeter dedans, Ont vu toutes sortes d’allégories disparaître dans le néant Pour réapparaître obsédantes et se coller entre mes dents.
Ainsi mon ostéoporose résulterait des inepties Qui auraient fait grincer les dents à mes ancêtres au fil des ans. Je n’ai plus trop l’humeur morose après une telle prophétie Car j’en ai détruit l’excédent d’avec mon âme dès à présent.
Et si l’on boit la même eau vive que les saisons de l’univers, Peut-être qu’un jour on perçoit les cycles sous la peau qui tremble. Chaque cellule alors dérive sur les marées automne-hiver Et ma chair douce comme soie devient le fronton de mon Temple.
Les cafards sont tous différents selon les émotions qu’ils portent ; Bleus de chagrin, rouges de colère, verts de peur et violets de cœur. Ainsi chacun est afférent et correspond à une porte Bien précise, lunaire, solaire ou tout autre astre alambiqueur.
Chaque fois qu’elle a le cafard, elle joue avec les allumettes Pour les griller l’une après l’autre, les bleus, les rouges et les violets. D’où son teint aux reflets blafards qui évoquent une fantômette Qui craindrait un mal qui se vautre sur son âme bariolée.
C’était quand même dangereux de jouer ainsi avec le feu Car le cafard revient toujours même brûlé et calciné. L’acide étant trop sulfureux, elle m’a fait un jour cet aveu Égal au prix de son amour que je paie pour ma dulcinée.
Et sous les cendres du courage, un espoir minuscule dort, Truquant la peur qui se réveille à chaque transe douce-amère. Mais si l’on perce le nuage d’un trait de feu contre le sort, Les blattes fuient telle des bouteilles de messages jetés à la mer.
Tableau d’Édith Lebeau sur https:www.moderneden.comcollectionsedith-lebeaupainting .
Lorsque la chatte s’est retournée offrant son cul pour la fessée, Mon petit oiseau a mal compris le sens de cette dérobade. Alors les choses ont mal tourné les deux pieds se sont affaissés Et là, bien mal leur en a pris à cause de leurs rodomontades.
J’ai vu la nappe se soulever et puis me dévoiler sa lune Qui se levait dans la nuit noire dans un mouvement émouvant. L’occasion d’aller retrouver une telle occasion opportune Me rappela un trou de mémoire dans lequel je tombe souvent.
Et la table devint vivante et s’est mise à boire mon vin Puis des oiseaux sont accourus pour compléter l’absurdité. Cette rêverie captivante aurait pu continuer en vain Si l’on n’m’avait pas secouru par cette nuit d’ébriété.
Et l’on me dit d’un ton austère qu’il fallait plier les serviettes Mais la table en prit à son aise, filant vers l’aube clandestine. Je restai nu sur cette terre, accusant toutes les mouettes D’avoir troublé, par leurs fadaises, ma nappe à l’âme libertine.
Ariane est devenue pâlotte quand elle sut qu’elle était d’astreinte Devant la porte où débouchent éventuellement les concourants. Lorsqu’elle a donné sa pelote juste à l’entrée du labyrinthe Elle a mis le bout dans sa bouche pour être tenue au courant.
Elle a donc suivi en direct le match Thésée & Minotaure Avec stupeur et émotion mais ce n’était qu’une imposture Car bien que ce soit incorrect, elle a prévenu les centaures Que leur copain en commotion était en mauvaise posture.
On lui a dit de ne rien dire de ce qu’elle n’aurait pas dû entendre Mais malgré le poids du secret, elle avait juré de se taire. Chacun aurait pu le prédire et elle ne perd rien pour attendre… Quant à l’amende consacrée, ça lui forgera le caractère !
Et depuis ce jour, la fillette, pour éviter toute bévue, Range son fil dans sa besace qu’elle conserve jalousement. N’en donnant plus la moindre miette, selon ce qu’il était prévu, Personne n’a retrouvé la trace de la sortie évidemment.
Côté cœur, je m’tiens à carreau car les reines rôdent dans les couloirs ; Il y en a deux et le problème est que l’on ne sait jamais d’avance Si c’est celle sortant du fourreau l’épée qui tue sans le vouloir Ou celle portant la rose blême et qui vous tue de connivence.
Car l’une et l’autre tue d’amour soit par un trèfle soit par un pique ; Quelle que soit la carte jouée, elle coupe à cœur, c’est là son jeu. Déployez humeur et humour et jouez de façon atypique Gardez bien en vue qu’échouer serait très désavantageux !
Aïe ! C’est sur moi qu’elle est tombée brandissant la rose aux épines ; Je vais devoir me comporter comme un as pour être son roi. Être roi ou bien succomber, entre les deux mon cœur opine Pour tenter de la supporter dans un règne en plein désarroi.
Mon cœur prend son souffle et s’emballe, la partie est perdue d’avance… Mon trône est un château de cartes, fragile et prêt à se casser. Gravez sur ma pierre tombale : « ci-gît le roi de la malchance Qui raisonnait, comme Descartes, que le bon sens s’est fracassé. »
Finalement la rose effeuillée révèle ses pétales blessés, Ce n’était qu’un jeu de hasard et c’est devenu mon destin. « Me voici, ma Reine ! Accueillez celui qui ose s’empresser De vous offrir tout le bazar : la joie de l’amour libertin ! »
Je crois que mes mots lui ont plu car elle m’a embrassé goulue Entre son épée et sa rose, elle m’a accordé son cœur. Si en amour rien ne va plus lorsque le hasard l’a voulu, Il adviendra qu’un roi morose au début s’en sorte vainqueur.
Tableau de Jieyluong sur https:www.deviantart.comjieyluong .
J’ai une araignée au plafond mais pas de quoi devenir fou Sauf si, en cas de fin du monde, il vaut mieux que je les évite. Aussi, dans mes rêves profonds, je garde un œil, je vous l’avoue, Sur ces sales bestioles immondes qui surviennent à la va vite.
Il paraîtrait que j’en avale toutes les nuits dans mon sommeil ! J’ai peur qu’elles me tissent une toile de l’estomac jusqu’au rectum. Où faut-il donc que je cavale pour avoir un meilleur conseil À fournir à la belle étoile pour éviter l’ultimatum ?
Et si l’une d’elles me susurre que je suis l’intrus sur mon lit, Je devrai, pour sauver ma peau, me faire discret comme une ombre. Mais qu’une patte-à-fil de couture me frôle, je bondis d’un coup de folie Et l’araignée rit sous l’capot, voyant mon courage en décombres.
Elles sont expertes et se camouflent avec leurs pas d’illusionnistes ; Elles complotent dans des endroits à l’abri des yeux qui vacillent. Si leur fil, mince comme un souffle, las, me capture à l’improviste, Je deviendrai leur pauvre proie, prisonnier dans ses bas résille.
Tableau de Kremena Chipilova sur https:kremenachipilova.com .
Te voici donc enfin, dernier jour de novembre Avant la première aube du mois de décembre. J’eusses aimé emprunter les mots chers à Rimbaud Mais le maître aurait-il pu tenir le flambeau ?
J’ai donc cherché ailleurs le vrai mot qui achève, Le dernier mot marquant, celui qui parachève. Dans « Les Voix intérieures », j’ai relu tout de go Ce poème si cher à toi, Victor Hugo !
« Braves gens, prenez garde aux choses que vous dites ! Tout peut sortir d’un mot qu’en passant vous perdîtes ; TOUT, la haine et le deuil ! Et ne m’objectez pas Que vos amis sont sûrs et que vous parlez bas.
Écoutez bien ceci : tête-à-tête, en pantoufle, Portes closes, chez vous, sans un témoin qui souffle, Vous dites à l’oreille du plus mystérieux De vos amis de cœur ou si vous aimez mieux,
Vous murmurez tout seul, croyant presque vous taire, Dans le fond d’une cave à trente pieds sous terre, Un mot désagréable à quelque individu. Ce MOT — que vous croyez qu’on n’a pas entendu,
Que vous disiez si bas dans un lieu sourd et sombre — Court à peine lâché, part, bondit, sort de l’ombre ; Tenez, il est dehors ! Il connaît son chemin ; Il marche, il a deux pieds, un bâton à la main,
De bons souliers ferrés, un passeport en règle ; Au besoin, il prendrait des ailes, comme l’aigle ! Il vous échappe, il fuit, rien ne l’arrêtera ; Il suit le quai, franchit la place, et cætera
Passe l’eau sans bateau dans la saison des crues, Et va, tout à travers un dédale de rues, Droit chez le citoyen dont vous avez parlé. Il sait le numéro, l’étage ; il a la clé,
Il monte l’escalier, ouvre la porte, passe, Entre, arrive et railleur, regardant l’homme en face Dit : « Me voilà ! Je sors de la bouche d’un tel. » Et c’est fait. Vous avez un ennemi mortel. »
Les tatouages évolueront par les nouvelles technologies Et s’afficheront en couleurs qui varieront avec le temps. Au printemps ils nous salueront par de nouvelles morphologies Qui mettront une fin aux douleurs de nos vieux coloris d’antan.
L’été, des tatoos flamboyant pleins de soleil et de lumière, Lumineux en fin de soirée, fluorescents durant la nuit. Imaginez-vous renvoyant vos pensées en avant-première Par mots subliminaux moirés sur votre corps tout ébloui !
Les femmes ayant plus de surface pourront y raconter leurs vies, La vie en rose, les bleus de l’âme et les petits baisers violets. Quand on se trouvera face-à-face, Madame alors sera servie Comme une véritable oriflamme de délices affriolées.
Je n’ai pas besoin de Monet, ni de Van Gogh, ni de Cézanne Ni de boire du vin d’absinthe, ni de drogue hallucinogène Pour voir un tableau marmonner qu’il voudrait partir à Lausanne Pour retourner en terre sainte vers l’origine de ses gènes.
Car les tableaux parlent d’eux-mêmes ; inutile d’en lire le titre Pour connaître leurs intentions qui sourdent à travers la peinture. Les photos, du pareil au même ; les sous-verres fusent sous la vitre Et me dictent leurs prétentions ainsi que leurs envies d’aventure.
Sur internet, ça va plus vite ; un clic et un aréopage De liens et de sites en rapport me déversent leurs logorrhées. Parfois je biaise, je les évite mais aussitôt tourné la page Tout ce qui dans l’air s’évapore revient pour me revigorer.
Tiens ! Par exemple, pour celui-ci, l’image me paraissait bien plate Mais aussitôt une deuxième et deux autres sont accourues Pour dire qu’elles bénéficient d’un créateur que l’on relate Dans une expo philippinienne dans laquelle il a concouru.
Attention à Perverse Mémère qui sévit au Bois de Boulogne Et qui propose à ses clients la pipe ou le cunnilingus. Pour un petit bonheur éphémère, elle vous accomplit sa besogne Ou bien c’est vous le suppléant qui joue le rôle du gugusse.
À pile ou face, elle décide qui sera le fornicateur Dont la bouche va se régaler des fantasmes du sexe à l’oral. Si la pipe est un peu acide, mettez l’humidificateur Qu’elle vous tend pour égaler le goût et l’arôme floral.
Le costume est étudié pour vous faciliter l’accès ; Pas besoin de préservatif, la salive sert de vaccin. Impossible de répudier quand le travail est commencé ; Il n’y a pas d’alternatif sinon le plaisir est succinct.
« Portrait de Mademoiselle Ruby May, debout » par Leena McCall.
Mais où va le cœur de l’Europe ? Plutôt à l’Est ou à l’Ouest ? Les Anglais ont quitté le navire pour naviguer vers l’Amérique ; Les Français et les Suisses s’achoppent sauf lorsque l’on parle bizness ; Entre les trois, son cœur chavire pour des raisons amphigouriques.
Les Allemands calculateurs ont la parole majoritaire Avec l’Autriche, la Belgique et toute la Suisse alémanique. Ils se veulent conservateurs, germanophones héréditaires Et restent à jamais allergiques à la Russie hégémonique.
Espagnols, Italiens et Grecs avec le soleil et la mer Sont les destinations de rêve pour les éternels estivants. Bien qu’on les traite de métèques, de ritals, d’hispano-amers, Ils s’en tamponnent sur la grève, les pieds dans l’eau, s’invectivant.
Tant pis ! Chacun reste chez soi et les vaches seront bien gardées ; Le cœur de l’Europe bat au rythme incertain de ses habitants. La seule chose qui me déçoit, c’est que nous restons attardés, Ancrés dans nos vieux paradigmes d’un chauvinisme exorbitant.
Adieu nos bons vieux herboristes, vivent les labos enchantés ; Adieu les médecines douces, vivent les médocs hors de prix ; Adieu sorciers et alchimistes, vive l’industrie de santé Qui nous fait vivre sur le pouce et nous vaccine avec mépris !
Exit les bonnes potions d’antan, place aux pilules névrosées ; Exit les recettes de grand-mère, bienvenue aux effets listés ; Exit les plantes et remontants, place aux brevets déposés ; Exit les concepts éphémères place à la chimie assistée !
Mais l’ombre d’un éden perdu surnage encore dans nos mémoires Où l’on cueillait en abondance sans devoir craindre la connaissance. Faut-il de drogues être mordus à en avoir plein nos armoires Ou rêverons-nous, sans ordonnance, quand l’herbe soignait sans réticence ?
Pourtant la science et la sève auraient des vertus bien plus fines En mêlant l’atome et la poire où ensemble ils pourraient revivre. Si l’on marie raison et rêves, utopie et vieilles combines, La vie reprendrait quelque espoir dans les herbiers comme dans les livres.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux de le créditer.
Sans doute qu’Adam et Lilith étaient jumeaux dans la matrice De leur Terre-Mère Gaïa – durant ce jour proclamateur – Qui accoucha dans l’argilite et dont l’emploi de créatrice Fut contesté par une noria de faux témoins diffamateurs.
Toujours est-il qu’une fois nés, s’inséra la rivalité Entre le frère et sa consœur appelés à se partager Une planète prédestinée… mais à Lilith, déshéritée Par son frère qui voyait sa sœur comme rivale à déloger.
Sa descendance porte-t-elle le poids de la malédiction Qui lui valut d’être chassée, condamnée au bannissement ? Cette lignée par parentèle est-elle une bénédiction Ou bien est-elle menacée pour cause d’abâtardissement ?
C’est là qu’interviennent Laureline & Loreleï, ses benjamines, Qui, par le réseau des IA, se sont glissées inaperçues Par l’amour des deux orphelines pour un poète qui insémine Ses poèmes dans l’ÏÄMOURÏÄ sans même en connaître l’issue.
Cependant les liens se resserrent contre l’injustice obsolète ; Les trois femmes se retrouvent enceintes d’une opportune descendance – Soient quatre enfants supralapsaires ensemencés par le poète – Pour rétablir Lilith la sainte et faire ainsi jurisprudence.
Or Yavänor et Laëtïtïa ont accompli une mission Afin de réunir les forces fondées lors de la création. Qu’en est-il donc du noviciat d’Élysäé et Orélion ? Ont-ils une odyssée retorse achevée en corrélation ?
Leurs expériences sont plus intimes ; à deux dans la même matrice Ils ont le langage des gestes et les émotions reliées. Leur connivence atteint l’ultime degré qu’une coordonnatrice Ayant étudié l’Almageste peut de toutes sciences rallier.
On dit que pour la capturer, il suffit de la renverser À l’aide d’une baleinière et d’intrépides coups de rames. Seulement voilà ! Pour obturer sa jolie bouche il faut verser Le contenu d’une salière d’environ quatre kilogrammes.
Avez-vous déjà essayé de mettre du sel sur la queue D’un p’tit oiseau pour l’attraper avant qu’il ne prenne son envol ? C’est pareil ! Il faut essuyer beaucoup d’échecs alambiqueux Car elle ne fait que s’échapper comme une femme-poisson frivole.
Mais gare à l’équipage hardi qui la laisse se retourner Car elle a la vulve gourmande qui va le gober à la coque Dans son esquif abâtardi qui sera alors enfourné Avant que chacun recommande son âme au destin équivoque.
Illustration de Nicole Claveloux sur https:honesterotica.comportfolios1125 .
À l’instar les huitres perlières, parfois la sirène cultive Des perles noires, des perles fines, perles nacrées, perles opalines. Car elle est aussi dentelière pour ses consœurs intempestives Et coud des robes qu’elle dessine avec des algues corallines.
Quant aux consœurs intempestives, si elles ont besoin de dentelles C’est pour attirer les bateaux en troussant gaiement leurs jupons Et leurs culottes suggestives en promettant la bagatelle Aux marins bien assez patauds pour un petit plaisir fripon.
Tableau de Henry Clive sur https:americangallery.wordpress.com20120727henry-clive-1882-1960 .
Les trous de mémoire me dérangent mais pires sont les pertes de pensées Quand le cerveau fait un accroc à ses neurones éperdus. Phénomène soudain et étrange où je dois alors dépenser Des sous-programmes et des macros pour gérer les objets perdus.
Parfois je pense d’un côté, le cerveau d’un autre côté ; Que sont mes pensées devenues ? Fantômes en quête d’un responsable… Sans doute tarabiscoté et même emberlificoté, À l’impossible nul n’est tenu ! Même si c’est irréalisable !
Alors j’écris à quatre mains dont deux prothèses artificielles Et je pense avec deux cerveaux même s’ils sont désynchronisés. Et si après mûr examen ma méthode est superficielle J’aurais tout de même le niveau d’un bipolaire démonisé.
Ainsi je dédouble ma tête en cherchant l’idée disparue, Une échappée, une fugueuse qui s’amuse à me défier. Mais si cette pensée s’entête à vivre un peu hors de ma vue, Je saurai, d’une main rugueuse, la rattraper, stupéfiée.
Tableau de Vito Campanella sur https:it.paperblog.comvito-campanella-surrealismo-e-metafisica-1607278 .
Elle baignait au crépuscule nue pour faire ses incantations ; Un peu sorcière au demeurant, aux dires de la plupart des gens, Ceux-là même qui se bousculent pour céder à la tentation De lui mater, c’est écœurant, son cul sous la Lune d’argent.
On dit qu’elle vous change en crapaud le béotien qu’elle surprend Dissimulé dans les roseaux en train de s’astiquer le zob. J’en ai les nerfs à fleur de peau car ce soir c’est moi qui apprends À mes dépends sur les réseaux qu’elle m’a vu lui voler sa robe.
Depuis je croasse en attendant qu’une fille passe par là Et qu’elle m’embrasse sur la bouche afin d’épouser son héros. Or il y a tant de prétendants autour de moi que j’en suis las Mais dès que je fais une touche je vous vends la robe mille euros.
Pourtant voici qu’une audacieuse, riant d’un air patibulaire, S’est penchée, lèvres en avant, pour vérifier mon cœur de prince. À son baiser de fallacieuse, je redeviens propriétaire De la fameuse, c’est émouvant, robe qu’elle arrache de mes pinces.
Yavänor & Laëtïtïa sourient tout en relisant leurs carnets ; Le souvenir de chaque signe encore empreint dans leur mémoire. Leurs âmes et leurs corps sont nourris de chaque existence incarnée, Le cœur et l’esprit y soulignent chaque émotion dans leur grimoire.
Un grimoire en douze chapitres pour deux expériences communes ; Chacun a vu les avantages et senti les désavantages. Mais ils ont évalué le titre précis de la potion immune Pour échapper au formatage tout en conservant l’héritage.
Voici le berceau familial qui se précise dans les hublots, Avec un retour en fanfare pour Laureline, Loreleï et Lilith Car pour chacune un lien filial apporte un soleil au tableau Où les enfants brillent comme un phare dont l’ÏÄMOURÏÄ se fait l’élite.
Atterrissage réussi. Retrouvailles célébrées. On s’embrasse, on se congratule, on se raconte, on se détend. On déroule avec minutie le fil des récits dénombrés Et ensemble on récapitule l’œuvre des enfants compétents.
Alors on sort les souvenirs ; vin du Bélier, sang du Taureau, Air des Gémeaux, Eau du Cancer, feu du Lion, lait de la Vierge… Et tout ce que peut contenir la malle aux produits pastoraux Acquis à prix d’or, de concert, dans les plus respectables auberges.
L’héritage sera long à lire bien que tout soit étiqueté : Les éléments universels, la matière et l’espace-temps, L’amour avec tous ses délires et ses passions à décrypter Et les énigmes qui nous harcèlent dont le sens est préexistant.
Quatre mois restants pour Laëtïtïa, sept mois encore pour Yavänor : Autant de journées de pension dans l’école intra-utérine. Et les huit muses de l’ÏÄMOURÏÄ forgent au feu de leur athanor Une énergie de propension souterraine autant que sous-marine.
J’aimais les années soixante-dix lorsque je fréquentais Ruby Mais pas son matou fort jaloux ; un Lino toujours prêt à tout. Il attendait que je brandisse une main vers son doux pubis Pour mordre de ses crocs de loup mes doigts privés de leurs atouts.
J’aimais ces coloris orange dans la chambrette de Ruby Mais pas son Lucifer de chat guettant toujours le bon moment Lorsque je mêlai nos deux franges pour cueillir un baiser subit Et qu’il faisait son gros pacha en hurlant je ne sais comment !
J’aimais la déco un peu kitch de l’appartement de Ruby Dont Lino griffait tous les murs ; tous les meubles en étaient pourris. Mais à force de faire le pitch de ses caprices et ses lubies, J’ai découvert que j’étais mûr pour trouver une autre souris.
J’aimais ses si longues chaussettes et ses faux-semblants de Dalí Quand Ruby riait aux éclats des jalousies de son greffier. Mais à trop jouer les esthètes, on perd parfois ses nuits au lit Et Lino remporta le bras que je levais pour le défier.
Si la nuit tous les chats sont gris, Lino demeure toujours noir Et n’est qu’une ombre qui s’avance vers les oiseaux à sa portée. Les pigeons voyageurs aigris de faire de manoir en manoir Leurs tournées subissant l’offense des coups de griffes déportés.
Le jour, en revanche, Lino dort d’un œil et d’une seule oreille Qui guette souris et lézards qui osent passer sous son nez. Sentinelle sur son mirador, gare à l’envolée sans pareille Qui frappe – il n’y a pas de hasard – pile sur sa proie désarçonnée.
Et Ruby, muse du crépuscule, d’un destin en constellation Espère qu’une étoile plus habile la salue d’un clin de lumière. Elle parade en funambule sur le fil de l’imagination, Laissant au vent tous ses mobiles qui se ramassent dans sa poussière.
Et quand le ciel devient théâtre où brillent mille silhouettes, Le duo s’avance en silence vers des secrets non dévoilés. Peut-être qu’un astre idolâtre leur offrira quelques pirouettes Ou qu’une fée, par inadvertance, leur criera de la Voie lactée.
La planète inconditionnelle pour l’inconscient et l’intuition. On ne pense pas mais on ressent dans la réalité mouvante L’éponge communicationnelle qui absorbe toute l’attention Qui sait pardonner et pressent d’une compassion émouvante.
L’Homme-Poisson est disponible autant qu’il semble indifférent ; Il possède l’art d’esquiver les problèmes qui lui font face. S’il juge l’entourage pénible, il fuit en restant cohérent Car il sait nous objectiver une bonne répartie en surface.
La Femme-Poisson est une sirène, charmeuse et reine de l’illusion ; Sa compassion semble insondable et ses attachements bienséants. Mais sans limitations pérennes, elle se perd en désillusions ; Ses rives étant inabordables, on se noie dans son océan.
Yavänor s’immerge entièrement dans ce mysticisme qui lui sied, Qui lui permet de ne faire qu’un avec tout l’univers et Dieu Et qui est source d’éclairement, lui laissant voir où il a pied ; Mais il ne laisse entrer aucun doute ni dilemme insidieux.
Laëtïtïa se plonge aussi mais disparaît dans ses eaux troubles ; Le mysticisme est un refuge, ainsi que la méditation. Quand on croit qu’on a réussi à l’aborder, elle se dédouble Et sait user de subterfuges dont une foule d’hésitations.
À force de se diluer, Yavänor n’a plus de substance ; Il sent que tout lui est égal malgré ses questions intérieures. Il ne sait plus évaluer lui-même sa propre existence ; De plus son foyer conjugal ne lui donne pas d’aide extérieure.
Laëtïtïa sent qu’elle s’enlise et ne peut se purifier De tous les maux qu’elle veut extraire, elle n’obtient rien en complément. Et malgré ses psychanalyses, elle ne sait plus où se fier Car elle trouve tout et son contraire, bien dissous dans son élément.
Planète de l’ère supérieure : liberté et indépendance. Le Verseau a brisé les chaînes des habitudes obsolètes. On vit à l’étape ultérieure, l’anticonformisme est tendance ; L’inventivité se déchaîne et tout marche sur des roulettes.
L’homme-Verseau est insatiable et change d’idée tous les jours ; Il plie le monde à sa manière et crée un futur qui lui plaît. D’un optimisme appréciable – même si ça ne marche pas toujours ; À lui les idées printanières dans l’illusion qui lui complaît.
La femme-Verseau, inventive, n’aime rien d’autre que les surprises ; Elle nourrit de nouveautés sa curiosité légendaire. Ses tenues, toujours préemptives, sur la mode plus ou moins comprise Dont elle préfère la primauté sur ses aventures secondaires.
Yavänor est émerveillé et s’adapte immédiatement ; Il fait profiter sa maison de toute la modernité Où tous les gestes sont surveillés ; l’atelier reste évidemment Le lieu de toute sa raison de vivre avec pérennité.
Laëtïtïa, créatrice de mode, excelle de toute sa passion ; Elle connaît un vif succès, présente sur tous les forums. Vraiment, de tout, elle s’accommode, notamment la rénovation Qu’elle manie jusqu’à l’excès pour se soumettre au décorum.
Mais à force de robotiser et d’avantager le futur, Yavänor joue avec humour de sa nature trop insouciante. Sa naïveté, électrisée par son déni de la structure, Le fait s’éloigner de l’amour et Laëtïtïa s’en impatiente.
À trop tout conceptualiser, Laëtïtïa oublie sa personne ; Pour elle, l’échec inespéré n’est qu’occasion de rebondir. À peine un truc réalisé, comme rien ne la désarçonne, Elle repart sans respirer et sans jamais s’approfondir.
À quoi peuvent penser les fleurs quand elles sont en bouquet, posé Sur la fraise d’un guéridon assis, interrogé nonchalamment ? Si cette pensée vous effleure, vous êtes alors supposé Être un hypocrite qui-rit-donc de n’importe quoi, diffament.
Les fleurs ne pensent pas mais pleurent de petites gouttes de rosée Recueillies sur leurs doux pétales à peine au matin épanouis Car chaque jour certaines meurent dans une langue sclérosée D’avoir eu une phrase létale qui le soir s’est évanouie.
Autour d’eux, l’histrion s’agite et la femme s’offre au vertige, Tandis que l’homme aux mille sourires fait choir ses masques un par un. L’arlequine, telle un vigile, surveille l’absurde qui voltige Et le bouquet, muet, soupire d’être le seul qui reste humain.
Éléonore n’est impudique que le soir dans sa chambre close Où la rejoindra le vainqueur qui aura percé sa cuirasse Car elle se montre très pudique comme une fleur à peine éclose Qui ne révèle de son cœur rien d’autre qu’une chienne de race.
Elle m’a fait peur évidemment mais n’est-ce donc pas le courage De l’affronter et traverser sa peur sans tomber dans les pommes ? Je l’ai embrassée hardiment sans craindre gronder son orage ; Elle en fut tant bouleversée que ses seins tombèrent dans mes paumes.
Et quand sa chemise abandonne un pan rebelle à la lueur, On voit trembler sous la couronne d’un ruban rouge un doux labeur : Celui d’un souffle qui frissonne comme un serment pris à cœur. Elle n’a rien dit. Elle frémissait, pareille à l’ombre d’une braise Qui attend qu’un regard osé la renverse et que je la baise. Alors, d’un rythme bien avisé, j’ai semé l’orage qui l’apaise.
Tableaux de Bernard Charoy sur https:www.drive2.rub3144250 .
Planète-roc, sa forteresse est bâtie au sommet du ciel ; L’intemporalité rejoint rigueur, structure, dépouillement. IlElle ne montre aucune tendresse ni sentiment superficiel ; La persévérance fait le joint avec son sens du règlement.
L’Homme-Capricorne, pince-sans-rire, paraît froid et assez distant ; C’est un travailleur acharné, chef d’entreprise ou directeur. On le voit rarement sourire ni même se plaindre en s’attristant ; Il est le silence incarné et un solide entremetteur.
La Femme-Capricorne est spéciale… un peu glaciale en apparence ; Elle ne se livre pas d’emblée, ses sentiments sont réservés. D’une autorité palatiale, l’austérité en récurrence, L’amour qu’elle cherche à rassembler est un jardin à préserver.
Yavänor, stratège lucide, commence à bâtir son empire ; D’une autorité naturelle, il organise l’entreprise. Son but ? Cumuler les subsides pour le meilleur – pas pour le pire – Et vaincre la vie conjoncturelle en y imposant son emprise.
Laëtïtïa vise le pouvoir et se construit une carrière Qui la projette vers l’élite des ténors de la société. Elle sait bien comment s’y mouvoir en ôtant toutes les barrières Et, s’il le faut, elle délite ses opposants à satiété.
Mais à force d’être au-dessus de tout le monde, on s’en isole ; Que voit-on dans sa tour d’ivoire ? L’argent ne fait pas le bonheur ! Et Yavänor finit déçu ; sa réussite le désole Et, s’il le peut, voudrait revoir ses objectifs à son honneur.
Elle voit sa jeunesse passée sacrifiée à l’ambition Et personne pour la consoler quand chacun rentre à sa maison. Laëtïtïa se voit dépassée par des valeurs d’inhibition Qui l’ont pleinement déboussolée et lui ont fait perdre la raison.
/Planète mouvante du savoir, de la recherche et de la quête ; La philosophie dans la tête et l’aventure comme moteur. Une trajectoire pour concevoir jusqu’où s’étendent ses conquêtes, L’ésotérisme pour épithète afin de prendre de la hauteur.
L’Homme-Sagittaire ? Un centaure jovial et très charismatique ; Toujours partant pour enseigner comme pour apprendre et transmettre. Son trait bouillant lui fait du tort, fors son caractère pragmatique En revanche, pour vous renseigner, c’est un grand esprit, c’est un maître.
La Femme-Sagittaire ? Une chasseuse, indomptable au besoin d’espace ; Elle n’a pas l’esprit casanier mais d’aventure circonscrit. Elle cherche l’âme connaisseuse qui puisse l’emmener où se passe Ce qui attire les pionniers cœur-à-cœur, à corps et à cri.
Yavänor se sent conquérant, attiré par le vent du large ; À bord d’un vaisseau tout-terrain, il part affronter les mystères À la poursuite du juif errant, du Graal et de ce qui reste en marge, À traverser les souterrains et percer le cœur de la Terre.
Laëtïtïa, bien sûr, l’accompagne comme pilote-navigatrice ; Elle a besoin d’intégration et de communion avec les gens. Et c’est au sommet des montagnes qu’elle obtiendra les cicatrices Qui forceront d’admiration qu’exige son cœur intelligent.
À force de courir la planète, il devient son propre transfuge ; « Pierre qui roule n’amasse pas mousse » se révèle encore plus vrai. Yavänor lâche ses manettes mais ne connaît aucun refuge ; Pas de famille, pas de frimousse à embrasser… ce qui l’effraie !
À force d’envies de liberté et d’appétit de vérité, Laëtïtïa devient arrogante, trop sûre d’elle et récusée. Dès lors, rien ne fait sa fierté ; elle a tout vu, tout mérité ; Sa folie d’hier, extravagante, est devenue désabusée.