Surprise et véritable héroïne

Tandis que je me lamentais sur ces héroïnes déçues
Des contes de fées abandonnés ou redevenus homériques,
Je cheminais et j’arpentais une rivière en pardessus
Lorsque j’entendis chantonner une naïade féérique.

Toute nue mais pas très farouche, elle me laissa l’approcher ;
Je la saluai sobrement retenant ma respiration.
De peur que je ne l’effarouche, je m’installai sur un rocher
En me présentant proprement comme cherchant l’inspiration.

« Je m’appelle Lechat Laureline ! » me répondit la créature
Splendide en train de barboter tout en parlant d’un air moqueur.
Moi, interdit, je dodeline devant l’exploit de la nature
Qui lui a donné la beauté et l’intelligence du cœur.

Mais, en un clin d’œil, un éclat d’eau gicla dans ma direction ;
Je me retrouvai tout trempé avec un sourire forcé.
La naïade, les yeux délicats, me brava d’une correction :
« Tu croyais vraiment me tromper avec ta prose désamorcée ? »

Tableau de Bohuslav Barlow sur https://www.saatchiart.com/en-ch/bohuslav

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