Le beurre, l’argent du beurre et la crémière

Le beurre, l’argent du beurre et la crémière

Beurre allégé, doux ou salé ; moulé en plaquette ou en motte ;
Moi, je préfère imaginer là où il va s’accumuler.
Sur la poitrine ravalée, sur les cuisses qu’on escamote
Derrière une jupe évaginée pour cacher la fesse acculée.

La boulangère a bonnes miches et la crémière étoile de lard.
Sculptez-moi vos beaux corps de rêve sans margarine et sans saindoux !
Engraissez-moi, je vous en fiche mon billet que c’est là de l’art
Que de ravitailler sans trêve tous vos appas aux seins si doux !

Une mamelle au beurre rance, une tétine au demi-sel,
Voilà qui est ma madeleine, mon ivresse, mon plat préféré !
Laissez-moi remordre à outrance et téter ce lait qui ruisselle
D’un blanc laiteux de porcelaine adipeux et tant révéré !

Que l’on m’étale en corps à corps sur vos tartines callipyges,
Que l’onme fouette de chantilly dans le bol de vos abandons !
Je veux fondre à même l’aurore, en suc de seins, croupes prodiges
Et suinter d’or entre vos plis, dans vos jambons et vos tendons !

Un petit shot de poésie en fin de gueuleton charnel,
Arrosé de trois traits d’absinthe pour la muse en gueule de bois.
Comme un onguent de kinésie pénétrant comme un caramel
Qui fond comme une liqueur sainte et me tue tandis que je bois.

Tableau de Germain de Missel extrait de « L’art d’en bas au musée d’Orsay ».

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