Échange de bons procédés

Comme elle peignait la girafe en jouant le soir au palace
La reine du jazz rêvait d’ailleurs où la musique serait ouverte
Pour ne plus se mettre en carafe pour un public de populace
Ivrognes, bagarreurs et railleurs prêts à cogner à la moindre alerte.

Elle s’entendait comme chien et chat avec tous ses voisins d’en face,
Ceux-là même qui prétendaient que leurs prairies étaient plus vertes.
Et tout ce tracas l’empêcha de se trouver un Boniface
Et tout l’amour qu’elle attendait avec toutes ses découvertes.

Elles se croisèrent sur le palier – l’une sans, l’autre avec animaux –
Et s’échangèrent cigarettes, confidences et toutes autres choses.
Mais en remontant l’escalier, elles se sourirent à demi-mot
Et s’échangèrent leurs chambrettes en vue d’une métamorphose.

Ce fut le chat qui attira un nouveau public enthousiaste.
Ce fut le chien qui refoula les parasites protestataires.
La chanteuse se fit petit rat – la reine du jazz était gymnaste –
Et toute la ville déboula pour la jolie célibataire.

Tableau de Zurab Martiashvili.

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