À l’aveuglette

En amour comme au restaurant, tout est différent dans le noir ;
On ne peut voir qu’avec la bouche et qu’avec le bout de ses doigts.
Le désir vient en explorant comme pour se remettre en mémoire
Chaque intimité que l’on touche par le plaisir comme il se doit.

À l’aveuglette, on ne voit rien ; on peut tricher et c’est permis !
Et puisqu’on peut fermer les yeux, une femme c’est bien mais deux c’est mieux !
Et, en parfait épicurien, le sexe est bien plus affermi ;
On monte deux fois plus vite aux cieux, subtil mais jamais ennuyeux.

On dit que l’amour est aveugle mais trois femmes, c’est le goût du risque.
Toutes les trois seront trompées mais seule la dernière le sait.
En l’apprenant, l’épouse beugle mais elle reste pour le fric ;
Les deux maîtresses détrompées adoptent alors un air de fausset.

Tableaux de Liu Yan Ming sur https://conchigliadivenere.wordpress.com/2015/12/05/liu-yan-ming-1970-chinese

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