Comme un poisson dans l’eau

Elle avait tant d’eau dans la tête ou tant d’air – on ne sait pas trop –
Qu’auraient pu voler des vélos ou nager des poissons-volants !
Elle n’avait ni l’air à la fête ni l’eau au pastis du bistrot ;
Plutôt des amours à vau-l’eau ou des amants peu convolant.

Mais, m’a mis la puce à l’oreille, un poisson rouge assez ténu
Qui est entré d’un pavillon à l’autre dans tous ses dédales.
Dans cette cervelle sans pareille, il a vu son cœur détenu
Par la passion d’un papillon apeuré dans son amygdale.

Un papillon blanc amoureux qui ressemble à sa thyroïde
Et s’est noyé dans un chagrin, si jeune à peine chrysalide.
Il bat ses ailes, langoureux, en brassant les corticoïdes
Qui donne au vague à l’âme un grain de folie et qui l’invalide.

Son amant, le papillon blanc, ne mourra pas, évidemment,
Il quittera son hippocampe pour les ventricules du cœur.
Bien à l’abri, sans faux-semblants, il pourra faire galamment
Sa cour sous les feux de la rampe… et la fille perdra sa rancœur.

Tableaux de Ken Wong et Shiori Matsumoto.

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