La transparence du corps

La transparence du corps

Dans l’environnement moderne, je me sens toute transparente
Égarée dans les conventions où je dois rentrer dans le moule.
Un simple élément subalterne d’une société indifférente
À estimer la contention de ceux qui deviennent maboules.

Dehors, je parais invisible à toute une foule de gens
Qui m’ignorent complètement quand je leur parle ou les appelle.
À croire que je suis nuisible à leur confort intransigeant
Ou que j’ose un empiètement inopportun dans leur chapelle.

On ne voit que moi, à l’inverse, quand, par malheur, je suis devant ;
Lorsque j’arrive à un comptoir, ceux qui sont derrière ronchonnent ;
Dans la rue vide que je traverse, surgit un gars m’invectivant
Qui se plaint d’un ton péremptoire de son espace que je bouchonne.

Cette mosaïque égoïste de l’organisation humaine
Veut que chacun reste à sa place car il y a trop de concurrents.
Seuls quelques rares utopistes, poètes à la petite semaine,
Savent qu’il faut rompre la glace et s’il le faut, sortir du rang.

Tableau de Scott Rohlfs sur www.distinctionart.comexhibitgallery_m.php?showID=131&fltr=prev .

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