
Une sirène défroquée ayant perdu sa queue sacrée
À la suite d’amours douteuses avec un noble au beau parcours,
Se trouva dès lors révoquée du Club-Neptune consacré
À déguster la chair goûteuse des capitaines au long cours.
On nomma un ambassadeur, un poisson commode diplomate
Pour tâcher de lui expliquer ses devoirs et ses origines.
Nanti d’un bocal-baladeur – il fallait bien qu’il s’acclimate –
Il lui pria de rappliquer à la demande de ses frangines.
Mais la belle garde le bocal emprisonné, au bout du compte,
Sur une malle dans l’appartement où elle couche avec son prince.
Confus, gêné dans le local, notre poisson, rouge de honte,
Tourne le dos obstinément tant qu’on entend ses dents qui grincent.
Tableau d’Olga Tuleninova.
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