Une pensée pour la sirène

Une pensée pour la sirène

Quand une idée monte du cœur, légère comme un phylactère,
Une méduse s’en empare pour la diffuser en surface.
S’il passe alors en remorqueur un marin de bon caractère,
L’insolite envie l’accapare de faire sous le vent volte-face.

La cnidaire alors l’envenime de la pensée empoisonnée,
Et la sirène le capture pour l’entrainer au plus profond.
Elle peut se montrer magnanime ou, au contraire, le cloisonner
Dans une étroite contracture où, dans la mort, il se morfond.

Car elle lui pose une énigme à laquelle il devra répondre
Or, s’il en trouve la solution, elle libère le pauvre type.
En arguant le seul paradigme du sphynx qui pourrait correspondre,
Le marin a l’absolution s’il a travaillé son œdipe.

Tableau de Tomasz Alen Kopera.

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