
Je n’étais pas encore un homme que je regardais les étoiles
Pour y guetter ton arrivée dans un vaisseau étincelant.
C’était avant que tu me nommes pour te hisser la grande voile
Et t’éviter de dériver dans un chaos ensorcelant.
Puis j’ai grandi tout en marchant avec un fils imaginaire
Qui vivait dans un arbre creux ou dans la plus haute montagne.
Parfois sur l’étal d’un marchand, je trouvais l’extraordinaire
Témoin de ton nom glorieux qui résonnait dans la Bretagne.
C’est plus tard que j’ai rencontré celle qui devait être ta mère
Pour édifier une famille et faire ton apprentissage.
Excuse-moi si j’ai montré parfois quelques pensées amères
Et ai rajouté une fille à notre intime vernissage.
Mais il faut rompre les amarres pour que le yacht quitte le port,
Faire confiance à la boussole qui seule sait indiquer le nord.
Même quand souvent on en a marre de continuer d’être un support
Et d’engranger dans son sous-sol des manquements et des remords
C’est juste un fil imperceptible venu d’une autre dimension
Qui tisse notre composition accordée à l’écho divin.
Comme une parole susceptible portant la céleste mention
Qui nous met à disposition comme la plume à l’écrivain.
Tableau de Fabienne Barbier
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