L’île aux fées

L'île aux fées

Monde clos abordé un jour par accident
Nulle route n’aurait jamais pu m’y conduire
Et même en navigant d’orient en occident
Nulle carte n’aurait su comment m’introduire.

Cap au septentrion un soir de pleine Lune !
La loi du maelström m’a livré un message ;
Dans la furie des flots des démons de Neptune,
Dans l’œil de l’ouragan apparut le passage !

Sortie droit des ténèbres et déchirant la nuit,
Une île est apparue dans l’aurore sans doute.
Sur la plage sauvage trahissant mon ennui,
Les douze fées farouches me barrèrent la route.

Ô fées ! Fières guerrières ! vous m’avez étonné,
Toutes vêtues de nacre et de jolis colliers !
Vos armes sont mortelles et m’ont aiguillonné ;
Si je succombe en rêve, ne veux plus m’éveiller.

Connais-tu ce village où habitent les fées ?
Tout autour de la plage, monté sur pilotis,
Au milieu de jardins pour le plus bel effet,
Là tu es en visite chez les fées du logis.

Ce monde est un mystère sous la voûte dormante.
La boussole est muette et les repères manquent.
Dans l’encre de la nuit les constellations mentent,
Ni étoile polaire, ni croix du sud, ni Ânkh !

Impossible à atteindre, impossible à quitter !
Ce piège est très complexe et l’énigme est majeure !
L’imprudente arrivée ne sera acquittée
Qu’à condition d’oser relever la gageure !

J’ai aimé l’une d’elles, mon cœur s’est accroché.
C’était, et la plus belle, et la plus inspirée !
C’était la plus farouche mais j’ai su l’approcher
Et nous avons vécu un amour désiré.

Pour l’amour d’une femme et sceller notre pacte,
J’aurais pu implanter ma nouvelle patrie.
Mais la belle a choisi d’accomplir un bel acte,
M’a révélé comment recouvrer ma fratrie.

Si j’y suis arrivé pour mon premier voyage,
C’était pour conquérir, là, mon droit de passage.
J’ai appris la maîtrise et acquis le langage ;
Et j’ai pu m’échapper par l’étoffe du sage.

Tableau de Fabienne Barbier

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