
Je l’ai vue bien souvent, parfois à la dérive
Sur les eaux endormies du port de la madrague.
À quoi peut bien rêver, éloignée de la rive,
Une barque ondulant agitée par les vagues ?
Le bleu de sa carène déteint dans son sillage.
Un blues empoisonné colore son espace,
Laissant au gré de l’eau, la fée du nettoyage,
Consoler les dommages que la marée efface.
Je sais, de son silence, interpréter le sens ;
Pour laisser à la vie une autre destinée,
Les pleurs dégoulinés en ont souvent l’essence
Et les rides de l’eau étaient prédestinées.
Elle fuit tous les bruits vibrant sous le brassage.
Elle a besoin de calme et de sérénité.
Les courants des marées lui offrent les massages
Qui apaisent sa coque et sa féminité.
Tableau de Fabienne Barbier
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