
Les sirènes ont changé de cap — fini les rochers, les naufrages ;
Elles gardent les lignes marines avec un compas dans l’œil vif.
Elles notent l’attitude des hommes comme on inscrit sur une page
Les erreurs de point au sextant d’un capitaine trop naïf.
La queue entre les méridiens, leurs chants flirtent avec l’équateur ;
Elles savent que l’amour, parfois, dérive en douce vers les tropiques.
Elles dressent des cartes secrètes au rythme des flots médiateurs
Dont les flux mal orientés malmènent les mathématiques.
Ne les cherchez plus aux récifs : elles voguent sur fonds numériques
Surtout lorsque les cœurs s’égarent dans les amours analogiques.
Une main sur la rose des vents, l’autre sur des rêves chimériques,
Elles surgissent à contre-voie comme hérésie biologique.
L’habitude des latitudes et la langueur des longitudes
Troublent trop souvent le marin qui navigue sur les parallèles.
Et puis enfin, de lassitude, son bateau perd de l’amplitude
Et le naufrage devient serein quand la sirène l’interpelle.
Illustration vue sur https:thesketchanddoodleclub.comnautical-vintage-digital-papers .
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