L’art du buste aux oiseaux

L’art du buste aux oiseaux

La capricornette au printemps retrouve ses bois de vingt ans
Et de belles mamelles robustes qui lui assurent ainsi le buste.
Boules de graisse et du millet pour les entendre gazouiller
Ses petits oiseaux de l’année sur ses branches se pavaner.

Nue comme une idée sauvagine, elle se dresse sur l’herbe aubergine ;
Les merles picorent son visage, les mésanges dans le paysage
Apportent en catimini des branches pour faire leurs nids
Tandis qu’elle glisse entre ses cuisses un petit bâton de réglisse.

Le petit bâton de réglisse faisant bien vite son office,
Elle doit écarter les jambes pour bien dégager l’entrejambe
Dans lequel une oie voleuse est de plus en plus cajoleuse
Jusqu’au son tellement aigu qu’il en trahit son feu au cul.

Elle gémit dans les fougères, laissant choir les dernières barrières ;
Des moineaux chient sur ses paupières, déclarant la guerre aux vipères.
Sa chevelure est une forêt pleine de galipettes sur la plaine
Où s’élancent les bergeronnettes, farceuses, friponnes, et malhonnêtes.

Mais la plaine devient violette et la fille devient volette ;
Voici l’heure du capricorne et surtout sa lubrique corne
Qu’il vient planter entre les cuisses de la fille afin qu’elle puisse
Crier, jouir, s’épanouir et puis enfin s’évanouir.

Tableau de Vasilisa Romanenko.

Commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *