
Peindre des nus matin et soir et plus selon affinité
Fatigue le démon du peintre dont la main ressent des douleurs.
Et plusieurs fois elle va surseoir à l’œuvre avec sérénité
Après avoir pendu au cintre sa blouse entachée de couleurs.
Lorsque le peintre est une femme, point de modèle ne lui consent ;
Elle se peinture le corps et s’étend sur la toile vierge
Où elle pratique ce que d’infâmes gens jugent alors indécent
Mais qui reflète mieux l’accord de tout l’amour qui la submerge.
La blouse serait inutile ; elle s’en sert juste après la douche
Tandis que sèche son empreinte sur le tableau surexposée.
Mais ce bout de tissu futile évite les regards farouches
Des passants à l’âme restreinte quant à la garce supposée.
Lorsque j’ai rencontré l’artiste, elle m’a sous toutes les coutures
Photographié le corps partout et surtout mon intimité.
Tous ses tableaux avant-gardistes furent une nouvelle mouture
De l’art dont le meilleur atout est sa luxure illimitée.
Tableau d’Alberto Mielgo.
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