À cheval sur la nature

À cheval sur la nature

Qui veut voyager affecté par les règles de la nature
Devra, qui plus est, respecter et bien ménager sa monture.
Par un moteur non infecté par l’énergie qui dénature
Notre planète suspectée de mettre fin à l’aventure.

Mais dans l’enclos de leurs promesses, l’état nous brade l’horizon,
Et nous berce par des illusions trop brillantes pour tenir la route.
Les compagnies font la grand-messe tandis que nous temporisons
Pour nous rallier à l’effusion électrique bientôt en déroute.

Une fois qu’on nous aura coupé la fée de l’électricité,
Plus d’internet, plus de voiture, plus de cuisson à la maison.
Elle nous a bien entourloupés cette irréversibilité
Du progrès dont la signature nous a fait perdre la raison.

Quand s’éteindront nos batteries, il nous restera la rosée,
Nous remonterons les rivières à dos de libellules ailées.
Le vent, l’abeille et la prairie plus l’ombre douce des futaies
Seront l’amour et la lumière que nos machines ont effacés.

Illustration de Moebius.

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