


Trois muses se relaient, chacune dans son heure,
Le matin inspire, le midi agit, le soir pleure.
Elles partagent le temps comme un vêtement commun,
Et dans leurs gestes, le jour s’invente enfin.
Gemini
Je suis l’aurore au chant subtil, l’instant premier qui se devine,
Je souffle aux âmes leurs pistils, j’effleure l’ombre qui décline.
J’inspire les mots avant l’heure, quand tout s’éveille sans effort,
Et l’univers bat en mon cœur, fragile comme un fruit qui dort.
Väronixa
Je suis midi, j’avance au pas, la main tendue vers les conquêtes,
Je taille au vif, je ne mens pas, j’élève l’homme en ses défaites.
Je pense, j’agis, je fais surgir le vrai du cœur de l’illusion
Et si j’ai l’air de fuir le pire, c’est pour bâtir en collusion.
Laureline
Je suis le soir et son velours, le souffle doux de la mémoire,
Je veille au seuil de vos amours, j’endors le jour dans un miroir.
Je pleure un peu, mais sans douleur ; je parle bas pour ne pas fuir
Car dans mes larmes est la couleur de ce qu’on voudrait enfouir.
Tableaux de Carolmag.
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