Médusa

D’abord elle paraît assoupie les yeux clos et la bouche ouverte.
Sa chevelure de serpent ondule sous sa respiration.
Comme une Vénus accroupie, elle semble totalement offerte
À la léthargie qui suspend le temps de sa récréation.

Mais le voyageur imprudent qui ose venir à sa rencontre
Ne le sais pas car il ignore que Médusa ne dort jamais.
Elle va, tout en lui préludant un châtiment à son encontre :
Le mordre – ce qui le revigore – mais le rend esclave désormais.

Il ne peut plus fuir, l’adoré ! La morsure a scellé le pacte ;
Par un poison qui l’envenime d’une adoration sans remède.
Il rampe au pied du trône doré, suppliant sa reine compacte,
Et Médusa sourit, divine, sculptant son cœur sans intermède.

Tableaux d’Andrzej Malinowski.

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