
Je suis le fruit, je suis la fleur et je suis l’arbre universel
De l’humanité tout entière dont les racines sont animales.
J’absorbe le sel qui affleure de la surface qui se morcelle
Mais n’admet aucune frontière à ma substance proximale.
Je suis la femme qui se prolonge d’une femme à l’autre par ce cordon
Ombilical qui nous transmet une connaissance instinctive.
Je suis la femme qui s’allonge sous la piqûre du bourdon
Qui me transforme et me promet d’être une reine en perspective.
Je suis le noyau de la Terre et mes enfants se multiplient
Jusqu’à ce que l’amour s’embrase et que la passion se dévoile !
J’érupte de tous mes cratères comme un volcan qui s’accomplit
Autour de ma dernière phrase et je redeviens une étoile.
Je suis le germe, le pollen, l’éclat d’une sève primordiale,
Une graine offerte au vent stellaire, mémoire d’une ère sidérale.
Mon souffle, vaste comme l’espace, n’obéit à nul idéal ;
Il fleurit dans une éphémère, hors des dogmes, mais libre spirale.
Je suis la femme aux mille corps, tressée d’extases collectives,
Je suis la transe, je suis l’éveil et la morsure douce des récifs.
Le dard du feu transperce encore mais s’élève et m’invective
Vers la promesse d’une abeille qui pond cent mille œufs expressifs.
Je suis le cœur incandescent, magma fertile et infini,
Chaque orgasme naît dans un trou noir que l’univers m’a nidifié.
Je brûle, je crie, d’un feu dansant au son du firmament béni
Et je redeviens l’entonnoir d’une fontaine magnifiée.
Je suis l’ancien chant qui résonne entre les atomes en prière,
Un fil d’or qui relie les ombres à leurs sources originelles.
Je suis l’oubli qu’on emprisonne, je suis une âme passagère
Qui s’ouvre depuis la pénombre vers l’éclat d’une fleur éternelle.
Illustration d’Artstylo.
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