
Animales et végétatives sont les racines de la vie
Qui ont poussé au fond des mers et se sont nourries de leur sel.
Par cette souche relative, j’aime retracer la survie
De tous mes ancêtres éphémères dans ce classement universel.
Là, je dois couper le cerveau qui n’a qu’une seconde d’existence
Reportée d’après un barème sur vingt-quatre heures de la vie.
C’est donc à mon cœur que prévaut le droit de sonder ma substance
Et à mon âme le théorème qui fait qu’un dieu m’aurait suivi.
J’en étais venu aux poissons lorsqu’une sirène s’interpose
Et me dit être ma grand-mère à la millième génération.
N’étant pas épris de boisson, j’examine ce qu’elle propose
Et voici qu’elle m’énumère tous nos degrés de filiation :
Elle m’évoque sur un fil de soie, les profondeurs et leurs tourments ;
Les vagues chantent noms et prénoms qu’ensemble nous nous autorisons.
Dans cette lignée qui va de soi, l’histoire prend forme lentement
Et toutes les âmes de renom s’éveillent alors sous l’horizon.
Tableau de Hayk Shalunts
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