
S’il n’est pas rare que la sirène chante pour chasser les marins
Qui croient entendre une fanfare aux harmonies avantageuses,
Il est fort rare qu’une sirène brille pour tromper les marins
Qui croient y distinguer un phare car hélas elle est naufrageuse.
Si les sirènes n’existent pas, que penser des sirènes-phares ?
Seraient-elles le rêve d’un nabot, un savant qui se prend pour Dieu ?
De Dieu à fou, il n’y a qu’un pas et pas besoin de gyrophare
Pour le cueillir dans son labo et mettre fin à son plan odieux.
Or le savant s’est échappé avec sa sirène-sémaphore
Et sème partout la terreur parmi les bateaux de croisière
Dont on n’a qu’un seul rescapé sauvé du détroit du Bosphore
Qui serait situé, sauf erreur, fort loin de Charleville-Mézières.
Le rescapé, dérivant seul, divagua en contes et chimères,
Jurant qu’il a vu, dans les flots, scintiller un chant malicieux.
On rit de ses mots lâches et veules, qui feraient rire les commères
Et l’on raconte à Saint-Malo qu’un phare a chanté sous les cieux.
Tableau de Juan Carlos Verdial
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