De la famille des Horloges

J’ai longtemps détraqué les montres, montres gousset et bracelets ;
On m’a dit que mon magnétisme rivalisait contre le temps.
À quartz ou même automatiques, la technologie se heurtait
À mon intime biorythme ; j’avais le cœur à contretemps.

Lorsqu’est venu l’informatique, j’ai jeté mes montres aux orties
Comme un être humain défroqué qui aurait renié son temps.
Pourtant contre toute logique, si mon horloge s’organisait
La droite et la gauche, en revanche, se sont mises à se déphaser.

Et puis je ne sais pas comment, le temps s’est mis à s’allonger
Le temps d’un informaticien est une notion relative.
Cinq minutes alors devenaient cinq heures et même davantage
Un jour durait une semaine, elle-même à l’ordre d’un mois.

Aujourd’hui le temps file vite, si vite qu’on est déjà demain ;
Mes poèmes écrit à l’avance sont souvent mal appréciés.
C’est normal parce que je commence par le milieu ou par la fin
Et que le dénut est tombé dans le puits infini du temps.

Tableaux de Daniel Merriam.

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