
Cela semblait très solennel, cérémonial et silencieux ;
Le cortège remontait sans hâte, sans un bruit et majestueux,
Puis comme un voile de flanelle ramassé et révérencieux,
Qui aurait noyé dans la ouate un cortège très voluptueux.
Très lents étaient ses mouvements, nage ondulée presque falote,
Comme une déesse soumise pleurant un père disparu.
Une escorte exclusivement composée de poissons pilotes
Suivait la princesse promise aux circonstances encourues.
Des requins blancs fermaient la marche et, derrière eux, une mer vide
Mais ce fut lorsqu’ils arrivèrent qu’on comprît la cérémonie.
Neptune, ce grand patriarche, cédait d’une main impavide
Son trident désormais sous verre au musée sans hégémonie.
C’était pour fêter l’ouverture du grand musée outre-Atlantique
Sur les chimères de toutes sortes qui font les récits formidables.
Et quand vint l’heure de la clôture, tous repartirent à l’identique,
Sirène en tête et son escorte vers les abysses insondables.
Illustration de Weebong.
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