
Bien loin du marais poitevin où d’ordinaire elle demeure,
La Vouivre a remonté la Loire et a traversé les montagnes,
Puis suivi la route des vins jusqu’à ce que le soleil meure
Afin de franchir sans déboire la frontière vers l’Allemagne.
En voyageant jusqu’en Bavière, le pays où les lacs sont verts,
Elle est retournée par les gorges pour s’y reposer à l’abri.
Suivant les torrents, les rivières où les courants coulent à l’envers,
À l’heure où le soleil s’égorge dans les eaux brunes assombries.
Sans doute les Lorelei du Rhin, celles qui chantent en germanique,
L’ont guidée afin qu’elle puisse continuer par les réseaux
Des lacs sombres et souterrains issus des Alpes alémaniques.
Et c’est ainsi qu’enfin en Suisse, je l’aperçus dans les roseaux.
Tableau de Louis Chalon.
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