
Cèdre parmi les conifères, je vivais d’amours et d’eaux fraîches
Prodiguées au fil des semaines par la nature généreuse.
Lassée de ma vie florifère, le cœur fou, la tête revêche,
J’adoptai une forme humaine sur un coup de sève aventureuse.
Au début, je restai de marbre, n’osant pas avancer d’un pas
Et d’écrabouiller par mégarde le petit peuple des forêts.
Hélas, j’étais encore un arbre qui ne se préoccupe pas
D’écouter ceux que je regarde avec mon air de mijaurée.
Mais voilà ! Par curiosité je me suis penchée vers ces gens
Qui m’ont pris pour une déesse de divinité forestière.
J’en goûte la religiosité mais ce n’est pas encourageant
Car je ne sais quelles prouesses vont-ils me quêter en prière !
Tableau d’Edward Robert Hughes.
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