La porte du crépuscule

Quand le jour referme la porte du crépuscule par l’interstice,
Juste à l’instant du rayon vert, l’ange de nuit déploie ses ailes.
Tous les démons qui l’insupportent guettent une occasion subreptice
Pour se glisser à découvert dans le dos de la demoiselle.

Mais Morphée dans la nuit d’onyx, garde de manière intangible
Le seuil en tirant la tenture tissée des rêves impénétrables.
Jusqu’à ce que vienne le Phénix dont l’action inintelligible
Autorisera l’ouverture d’un nouveau jour impondérable.

Seulement voilà, l’ange de nuit commence à douter de lui-même.
Tout seul jusqu’au lever du jour, il estime sa vie infâme.
Les années passent et il s’ennuie ; personne ne lui dit « je t’aime »
À part Morphée, depuis toujours, mais l’ange préfère les femmes.

Tableau de Kinuko Y. Craft.

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