
L’âme du violon semblait faite pour glisser sur sa robe en blues
En paysages liturgiques avec des doubles et des alias.
L’archet courrait monter au faîte de la petite corde jalouse
Des pizzicatos démiurgiques qui créaient le Deo gratias.
Lorsqu’elle arrête de jouer, le silence ressemble au silence
Qui succède après le final et qui reste toujours du Mozart.
Et dans sa quiétude enjouée, ce calme trouve son équivalence
Avec le geste original d’un Dieu qui créerait par hasard.
Elle vous donnera l’illusion de jouer les bleus de son âme
De son doigté le plus précieux qui s’envoleront dans l’azur
À la vitesse de diffusion de l’onde qui sert de sésame
À l’ouverture en clef des cieux dont un ange bat la mesure.
(Tableau d’Abner Recinos.
« Elle semblait faite pour glisser, en robe blanche, dans des paysages liturgiques, une branche de lis ou un rameau d’or à la main. » — Octave Mirbeau, Le colporteur)
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
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