Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.
Quand le peintre se met à nu pour livrer son œuvre intégrale, Il influence son modèle qui le suggestionne avec son tour. Et le résultat obtenu est qu’au lieu de trouver le Graal Il traduit d’une main infidèle un art qui mérite un détour.
À trop observer l’extérieur, je me confonds dans le décor Et mes convictions se dissolvent à vouloir suivre les vainqueurs. Aussi je reste à l’intérieur fidèle à ce que je crois encor Afin que l’esprit se résolve à prendre le parti du cœur.
On croit que l’été se meurt mais ce n’est que changement ; La nature porte le deuil mais ce n’est que provisoire. Le passage se fait sans heurt dans un fol enchantement Dont le faire-part de feuilles circule en tons illusoires.
La spirale des couleurs de l’automne étourdissante Virevolte ma vision de la vie dans l’univers. Malgré frissons et douleurs aux douceurs engourdissantes Dont mon corps fait provision pour traverser son hiver.
Derrière un regard mystérieux se cache une peur refoulée, Derrière un menton audacieux, une pudeur encagoulée ; Derrière ses lèvres entrouvertes se dissimule un cœur blessé Et derrière ses pupilles vertes, une âme qui se sent agressée.
Lorsque la femme est libérée, c’est tout un univers qui s’ouvre Dans lequel l’âme est une étoile et le cœur est omniprésent. Lorsque l’homme se met à rêver, il s’en rapproche et il découvre Son âme-sœur qui se dévoile en pénétrant dans ce présent.
Les couleurs dans mes souvenirs se décolorent dans la mer Et les odeurs dans ma mémoire s’évaporent vers Notre-Dame. Alors peut-être qu’à l’avenir, les tons, devenant doux-amers Et transformés par l’écumoire, rendront mon tableau haut de gamme.
Dans la quiétude de la routine, on aime bien se répéter Les mêmes mots, les mêmes gestes du bon vieux temps déterminant. Les insouciances qui s’agglutinent autour d’une vie végétée Une fois qu’on a tourné sa veste du côté le plus pertinent.
Entre paradis et enfer, nous vivons dans une antichambre ; Entre métro-boulot-dodo et les vacances organisées ; Entre bosser et ne rien faire depuis janvier jusqu’à décembre ; Entre plaisirs et libido au goût américanisé.
Quand j’ai le moral à zéro et un manque d’envie de vivre, Je m’imagine être un héros comme il est écrit dans les livres. Toutefois je reste moi-même sans attraper la grosse tête Sinon l’esprit en plein dilemme s’en vient jouer les troubles-fêtes.
Plus je manque de qualités et plus je soigne mon image ; Je m’invente un homme parfait ou je cherche la femme idéale. En quête d’immortalité, je me raccroche à un mirage Sauf si l’ego se satisfait d’être, à son âme, son égal.
Après la peur de l’inconnu qui n’est pas forcément l’ennemi, Vient la peur d’un parent connu qui n’est pas toujours un ami. Celui qui regarde au balcon ne se conduit pas comme un saint Mais tout au plus comme un sale con qui se met à mater un sein.
Tableau de Balthus – alias Balthasar Klossowski de Rola – sur https:www.biographie-peintre-analyse.com20090701balthus-la-fenêtre-1933-analyse-d-oeuvre .
Bien que toutes les connaissances éclairent mon chemin parcouru, Elles ne montrent ni l’avenir ni si mes choix sont judicieux ; Les leçons depuis ma naissance et l’enseignement discouru Ne laissent dans mes souvenirs que verbiages pernicieux.
Afin d’éclairer l’avenir et que le futur soit moins sombre J’irai placer à l’horizon des phares démultipliés Qui guideront mon devenir qui s’avancera hors de l’ombre Et sortira de leur prison mes espérances oubliées.
Sous le poids d’une introduction ou d’une préface élogieuse La partie réelle d’un livre échappe au poids de l’attraction. Alors je lis ce que délivre son résumé en contraction Pour échapper à l’addiction d’une habitude prétentieuse.
Quelle vitesse l’imagination doit-elle atteindre pour parvenir À enjamber le mur du sexe sans toutefois le pulvériser ? Combien de soin et d’attention faut-il doser son avenir Pour que, d’aventure sans complexe, s’ouvre un amour favorisé ?
Sous le halo fantomatique de la nuit profonde et lunaire, La jeune vierge prudemment pénètre dans l’eau des marais. Dans le silence symptomatique d’une rencontre apollinaire, Elle se risque incidemment à frissonner des deux jarrets.
Depuis que nous sommes entrés en vierge, quartier salubre astrologique, Mes plaisirs de l’amour convergent vers des rapports physiologiques. Les émissions de particules soumises aux lois de l’attraction Éjaculées des testicules en subissent la décontraction.
Après quelques révolutions autour des fesses en orbite, Je trouve enfin la solution mais je ne sais plus où j’habite. Mais grâce au signe de la vierge, je me repère et m’oriente Puis, achemine ainsi ma verge vers une bouche souriante.
Une fois que j’aurai rassemblé tous les fragments éparpillés Dans tous les poèmes écrits à l’encre des rêves amers, Mon dénouement va ressembler devant mes yeux écarquillés À la sirène dont le cri m’avait fait tomber à la mer.
Ne confondez pas « Piperade » – d’omelette, poivrons et tomates – Et la pipe à ma camarade qu’elle met en bouche quand on la mate. C’est sa manière d’affirmer qu’elle n’est point une femmelette Et qu’elle préfère la fermer que passer pour une pipelette.
Les bas résille géométriques ont tellement soigné leurs cotes Que les mailles les ont dépassées et sont parvenues aux épaules. Mais la tension psychométrique dont les mâles s’emberlificotent Les a tellement tracassés qu’elle en a fait fondre les pôles.
Mélisse aurait bu le calice jusqu’à la lie son chocolat Et voici que le cacao produit des effets secondaires ; En conséquence et sans malice la jeune fille caracola Et pirouetta de bas en haut des quatre membres solidaires.
Que sont les anges devenus du temps de Sodome et Gomorrhe, Après l’épuration du vice, du crime et de la corruption ? Sont-ils ensuite revenus, ces deux archanges de la mort ? Ont-ils donc repris du service avec ordre de destruction ?
Il semblerait qu’un nouveau Dieu ait décidé la fin du monde Pour lutter contre le danger de la surpopulation. Si vous entendiez d’insidieux propos et menaces immondes, Ce ne serait pas étranger aux anges de régulation.
Heureux qui, comme le marchand de sable, a pris talentueuse épouse Qui glane les étoiles filantes, chues quand l’aube commence à poindre. Une récolte indispensable ! Et, pour ne pas faire de jalouses, Elle doit se montrer vigilante et ne pas en laisser la moindre.
Elle accompagne son mari, grand distributeur de sommeil Qu’elle nous constelle d’étoiles pleines de beaux rêves triomphants. À chaque songe, son gabarit, et plus il brille comme un soleil Et plus le tableau sur la toile enthousiasmera les enfants.
Les plus beaux endroits de la Terre, pour s’aimer d’amour et d’eau fraîche, Méritent de mouiller sa chemise, autrement dit, de la quitter Et plonger tout nu dans la mer pour partager là, sur la brèche, Le don d’amour à sa promise dont le promis doit s’acquitter.
Alors l’amour devient peinture, mélanges de flots bleu d’azur Avec le vert de l’espérance, des rêves roses et des promesses. On se pénètre à l’aventure en mesure et en démesure ; On ne connaît ni tempérance ni modération de caresses.
Tableau de Lorenzo Mattotti sur http:www.mattotti.com .
Le monde brûle mais tout va bien … le plus grand risque est microbien ; La famine étend ses ravages … mais on remplit les étalages ; Contre le virus des voisins … il y a des masques au magasin ; On tue des gens dans les faubourgs … l’incivilité bat le tambour.
Les avions incontournables ; la diffusion indiscernable ; Le monde en surpopulation ; les dangers de la pollution ; Les étrangers et le chômage ; les crises en auto-allumage ; Ça sent le gaz, ça sent l’essence … vive le monde de l’adulescence !
Le magicien sait dérouter les yeux vers ce qu’il veut montrer Que nous ne le voyons pas vraiment, juste ses manipulations. Auxquelles il aura rajouté du flan pour nous déconcentrer Afin de semer le ferment d’un grain de mystification.
Elle écoutait ses deux bonhommes : son amant avec son mari ; L’un qui venait la supplier, l’autre qui en réclamait la garde. Elle voulait être autonome et se retrouvait fort marrie De devoir encore se plier à la peur de sa sauvegarde.
Mon chat m’a fait cette requête d’une chambre à lui réserver Toute plantée de fleurs des champs avec collines et talus. Ainsi fut faite une coquette cave de nature préservée Où je viens écouter le chant de l’aurore qui me salue.
Les dirigeables décollaient jadis du quartier de la Plaine Qui offrait une vaste place aux aéronautes hardis. Les vieux souvenirs désolés soufflent encore l’âme pleine De ces prouesses que déplace un vent qui nous ragaillardit.
Pendant l’époque où je montais les grands escaliers de la mer Qui m’élevaient vers les sommets du quartier de la Fausse-Monnaie. Cette maison me surmontait d’un air austère, presque amer. Je me retrouvais assommé par l’emprise qui en émanait.
Pourquoi ne m’avait-on rien dit sur l’anse de la de la Fausse-Monnaie Dont les escaliers dérobés restaient inconnus aux novices ? J’ai découvert ce Paradis tandis que je me promenais Par hasard, à la dérobée, poussé par je ne sais quel vice.
De temps en temps, une ouverture révèle des chemins inconnus Que je parcours grâce au courage qu’un rêve hardi m’attribue. Mon âme y trouve sa nourriture malgré son aspect biscornu Et j’en instruis mon entourage en lui en offrant le tribut.
Quand tout va mal sur la planète elle en recherche l’origine Les maisons traversent les signes et les étoiles rétrogradent. L’astrologie tire les manettes tandis que Lilith s’imagine Que transgresser l’honneur insigne du temps le gâte et le dégrade.
Les signes assignent leurs positions comme les chiffres sur l’horloge Et ne font qu’indiquer la force qui s’exerce sur la psyché. Nous ressentons l’opposition entre les peuples qui dérogent À vivre en paix sans une entorse à leurs valeurs et sans tricher.
Parfois mes pensées tournent en rond comme un manège ensorcelé Par un ensemble de sorcières dont le charme m’aurait séduit. Je ne me fais pas de mouron même si je me sens morcelé ; Ce sont mes petits « moi » d’hier qui dansent avec ceux d’aujourd’hui.
Lorsqu’elle passe à la radio, elle nous ravit par les ondes Qui rayonnent en harmonie avec sa voix et son sourire. Quand je la capte dans mon studio, dans mes oreilles vagabonde Un chant qui cause l’hégémonie sur ma cervelle et même pire.
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
L’oubli est un petit démon furtif qui vient ouvrir à notre insu Les tiroirs où notre mémoire conserve tous nos souvenirs. Mais ne le jugez pas fautif car il en serait fort déçu Car il en compile un grimoire qu’il conserve pour un avenir.
C’est le « Grand Livre de ta Vie » qu’il archive au fil de tes jours En ôtant les images obsolètes ou qui pourraient te compromettre. Et s’il en tombe sur le parvis, il ira les chercher. Toujours. Cependant – er c’est la boulette – il ne sait plus où les remettre.
Ils font confiance en leur berger qui les a toujours bien traités, Ils aiment les chiens du troupeau qui les protègent sans méprise, Ce soir, on va les héberger pour des vacances bien méritées ; Demain on les conduit à l’entrepôt pour un voyage plein de surprises.
Les maisons qui parlent s’affichent en montrant un visage humain, Des yeux aux fenêtres observent et une cheminée pour respirer. Petites bicoques qui nous aguichent quand nous passons notre chemin Par une voix qui nous conserve l’authenticité inspirée.
(C’est l’une des « maisons Kodra » ou « maisons parlantes » dans la petite ville de Civita en Italie, une sorte d’hommage au peintre albanais mondialement célèbre Ibrahim Kodra. Ce sont de très petites maisons avec des fenêtres et des cheminées, dont les façades rappellent clairement le visage humain https:www.google.comurl?sa=t&source=web&rct=j&url=https:en.m.wikipedia.orgwikiIbrahim_Kodra&ved=2ahUKEwitt4jW5JXrAhUFDuwKHdoBCrsQFjAVegQIBhAB&usg=AOvVaw3WQXa3FaPKzpR–0XfohkH .)
Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue.
Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
L’art se dérobe à l’œil distrait qui passe sans le regarder ; L’art appartient au butineur en quête d’un peu de bonheur ; L’art, juste un trou, un mur, un trait, un passé qui s’est attardé Qu’un petit ange enlumineur a placé pour ma bonne humeur.
« Vous n’avez pas à faire quelque chose que les gens appellent l’art. Vivre est une activité artistique, il y a un art à passer la journée » – Viggo Mortensen.
Tableau de Levan Kiknavelidze et plein d’autres sur https:www.ignant.com20190815the-framed-sea-illusory-photos-that-serve-as-a-metaphor-for-social-medias-artificiality
Alors, je lui ai demandé de s’habiller plus décemment Pour ne pas déclencher d’alarme chez mes voisins à fleur de peau. Je lui ai bien recommandé qu’ils voyaient mon appartement ; Levant les yeux, elle rit aux larmes, se leva et mit un chapeau.
Mon puzzle, petit à petit, se reconstitue de lui-même Une fois que j’ai lâché prise à qui me mettait en émoi ; Je suis sorti de l’apathie des habitudes et des dilemmes Qui dominaient, par leur emprise, un homme qui n’était pas moi.
Tableau de Stephan Schmitz sur https:sympa-sympa.cominspiration-psychologie16-illustrations-qui-refletent-la-realite-de-la-vie-591260 .
Elle revint le lendemain, toujours vêtue de bas de soie Rien d’autre que deux bracelets et des boucles dans ses cheveux. Elle enleva en un tournemain mes vêtements, ça va de soi, Elle se sentait esseulée et me dit : « C’est toi que je veux ! »
Elle était une fois la fraîcheur surgie pour me réconforter Et m’avait tenu compagnie juste vêtue de bas de soie. Je lui avais dit, l’air bêcheur, de passer sans rien apporter ; Elle m’a, par érotomanie, pris au mot mais ça va de soi.
Une fois morte, j’en profite pour lire le grand livre de ma vie. Les détails les plus croustillants que j’ai oubliés me reviennent Avec mes mines déconfites quand les catastrophes ont suivi Et puis les moments pétillants qui resteront quoi qu’il advienne.
Plus je cultive mon jardin et plus il en prend de la graine Si je l’arrose de connaissance et de nouveautés des terriens. Mais si en eau je suis radin, il ne poussera que des migraines Qui sécheront l’obsolescence d’un savoir qui ne sert à rien.
Quand elle joue au jeu de l’amour avec différents partenaires, La vérité et le mensonge figurent ses cartes maîtresses. Soit elle adopte avec humour la position du missionnaire, Soit, sur l’amant, elle s’allonge, selon l’atout cœur en détresse.
On reconnaît les bons poètes jusqu’au bout de la rime riche Dont les vers poussent au printemps et fleurissent en fin de saison. Les amateurs aux plumes fluettes, après les avoir mis en friche, Font pousser en les appointant leurs plus belles démangeaisons.
Lorsque l’infini des racines rejoint l’infini des possibles, L’amour converge vers le foyer où tout s’apprête à commencer Ce nœud au pouvoir qui fascine depuis l’échange transmissible Du message sans cesse renvoyé d’une intimité romancée.
À priori fort compliqué car je n’en distingue le bout ; Je ne sait où est-ce qu’il commence, j’ignore même s’il finit. Après qu’on m’ait tout expliqué, j’en comprends juste les tabous Qui impliquent que tout recommence quand la vie tend vers l’infini.
Les notes bleues chauffent le cœur, pareilles au cœur bleu d’une flamme. Ainsi le blues souffle le corps et le corps devient instrument. Alors chantez cellules en chœur, chantez jusqu’aux tréfonds de l’âme Et faites redescendre encore l’amour indiscontinûment.
Chez nous, maman, ma chatte et moi vivons sans homme ni garçon ; Ils sont partis depuis des mois pour livrer des chevaux d’arçon. Pour s’occuper car on s’ennuie on joue alors à saute-mouton Avec le chat toutes les nuits à l’appel de son croupeton.
À quoi rêve une femme nue étendue au-dessus des draps ? Rejointe par un inconnu qui la serrera dans ses bras. Et que demande-t-elle en prime à part l’argent et la maison ? Que le bel amant lui exprime qu’elle obtiendra toujours raison.
Aquarelle de Hester Berry sur https:www.accessart.org.uklife-drawing-understanding-foreshortening-by-hester-berry .
Dans une pose à la Joconde mais en changeant le clair-obscur, Par un mélange bleu et rose, elle manifeste qu’elle est jalouse. Sa voix d’une belle faconde, ici, le peintre n’en a cure Car il traduit son air morose en le peignant d’un coup de blues.