Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • L’intimité et la pudeur

    La pudeur et l’intimité sont emmêlées depuis l’enfance.
    Si les moments les plus intimes appartiennent au domaine privé,
    La pudeur frôle l’inimitié et peut aller jusqu’à l’offense.
    Alors laquelle est légitime, subjectivée ou objectivée ?

    La pudeur et l’intimité sont le prix de l’évolution ;
    Elles nous rattachent à la bête, ces mammifères qui nous ressemblent.
    Par honte, par timidité, nous n’osons pas la solution
    De nous asseoir en tête-à-tête et de se mirer nus ensemble.

    Tableau d’André Lhote.

  • Tuer le temps

    Tuer le temps quand je m’ennuie, j’y serais presque bénévole
    Or je crois qu’entre les secondes existe un temps pour le bonheur.
    Souvent, au milieu de la nuit, quand le temps stoppe son envol,
    Juste une pensée vagabonde, de quatre vers, me fait l’honneur.

    Tableau d’Alex Rossel Flint.

  • La précession des équinoxes

    La précession des équinoxes

    Parfois le temps qu’il fait s’accorde avec l’humeur du temps qui passe ;
    Les sanglots de la dépression font pleuvoir les nuages lourds.
    J’embarque et je lâche la corde dans mon navire de l’espace
    Pour mesurer la précession des équinoxes au jour le jour.

    Tableau de Moran Tennenbaum.

  • Les rêves surprises

    Les rêves surprises

    Souvent mon manège de rêves ressemble à une loterie
    Dont un inconscient tourniquet crée le hasard de la surprise.
    J’y fais des apparitions brèves à poil parmi les moqueries
    Et me réveille paniquée de cette grotesque méprise.

    Tableau de Gustav Klimt.

  • Une touche d’art

    Une touche d’art

    L’art ne prétend pas nous décrire la beauté que nous regardons
    Mais ce que cache l’apparence des masques en contradictions.
    Ainsi m’amusé-je à écrire des vers piquants comme un chardon
    Pour mieux dévoiler l’aberrance de belles phrases en réaction.

    Mais lorsqu’à son tour l’art abstrait défie l’école académique
    Pour s’affranchir de la matière pour des conceptions hors du temps,
    Alors je réponds, trait pour trait, d’une poésie alchimique

    Qui sur ma muse et sa crinière verse une prose de printemps.
    Qui versifie sur la crinière de ma muse un jeune printemps.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Toujours plus haut !

    Toujours plus haut !

    Être une sœur de la montagne pourrait vous paraître anodin
    Si je n’y trouvais la quiétude auprès de mes amis les oiseaux.
    Depuis que je bats la campagne dans le devoir du paladin, (avec l’esprit)
    Je me ressource en altitude auprès des anges en réseau.

    Photo de Julian Herbrig.

  • Illusions et désillusions

    Illusions et désillusions

    Parfois mes rêves représentent le temps que je n’ai su retenir ;
    Parfois mes songes me préparent à affronter mes vérités.
    Parfois l’intuition déplaisante me contraint à me souvenir
    Afin que mon âme répare les bosses et les aspérités.

    Tableau de Mark Henson.

  • Spiral

    Spiral

    L’univers naît d’une spirale qui oscille comme un oxymore :
    D’un mot où l’énergie décroît, d’un mot où celle-ci s’étend.
    Notre destinée sidérale aspire à la fois vers la mort
    Et vers un monde, que je crois, au-delà du vide et du temps.

    Tableau de Mark Henson.

  • La vie pastellisée

    La vie pastellisée

    Plutôt que m’accabler d’erreurs, de mes échecs et mes malheurs,
    J’ai décidé de m’alléger et lâcher prise à la douleur.
    J’ai vu alors que mes terreurs n’avaient aucune autre valeur
    Que des soucis désagrégés par cet antidote en couleurs.

    Photo de Kristina Makeeva.

  • Voyager autrement

    Voyager autrement

    Je m’en allai allègrement pour traverser la vie entière
    Sans autre assurance essentielle qu’une insouciance dans les transferts.
    J’aurais dû penser autrement et voyager hors des frontières
    Avec un visa pour le ciel sans escale prévue en enfer.

    Photo de Kristina Makeeva.

  • La forêt de bambous

    La forêt de bambous

    Dans cette forêt de bambous où je m’étais aventurée,
    J’imaginais mettre à l’abri toutes mes craintes de la vie.
    Mais ces défenses mises bout en bout m’ont isolée et emmurée
    Dans une prison assombrie où mes regrets m’ont poursuivie.

    Tableau de Mark Henson.

  • Le virus d’Icare

    Le virus d’Icare

    Qui n’a jamais désiré fuir l’activité horizontale
    Qui fait ramper l’homme enchaîné comme une machine infernale ?
    Qui n’a jamais voulu s’enfuir dans une quête verticale
    Sentir l’âme se déchaîner vers sa destinée véritable ?

    Tableau de Mark Henson.

  • Paroles de geste

    Paroles de geste

    Quand elle tombe à la renverse par le talent de son amant,
    La danseuse n’est pas en reste de lui en offrir tout son corps.
    Point nécessaire qu’ils conversent car ils échangent à tout moment
    Des expressions d’amours par gestes qu’ils répètent encore et encore.

    Photo de Jim Trotter.

  • Le Pont du Gard

    Le Pont du Gard

    Les aqueducs rallient les hommes à trinquer à l’eau de la terre
    En l’apportant dans les fontaines pour en abreuver leurs enfants.
    Ce pont romain, par le trinôme de ses niveaux complémentaires,
    Nous vient de la science romaine et de son génie triomphant.

    Photo du Pont du Gard.

  • La cornemuse

    Son instrument à plusieurs cors agit en collaboration
    Avec le souffle des bourdons mû par la force pectorale
    Du musicien qui prête son corps et toute sa respiration
    Pour nous offrir le grand cordon de la musique pastorale.

    Tableau d’Alexander Sigov.

  • L’archer

    L’archer

    « Une seule flèche à la fois ! » Ainsi s’annonce la devise
    À laquelle a prêté serment l’archer fidèle à son étude.
    L’intime profession de foi guide ses deux mains lorsqu’il vise
    Sa cible tout en refermant les deux yeux en toute quiétude.

    Tableau de Vladimir Gvozdariki.

  • Le collectionneur

    Le collectionneur

    Ô vous, multitude d’objets de mon musée particulier !
    Chacun me raconte une histoire et s’attache à ma destinée.
    Tous représentent un sujet, un épisode singulier,
    Une belle rencontre notoire sans aucun doute prédestinée.

    Tableau de Boris Shapiro.

  • Europe et le taureau

    Europe et le taureau

    Zeus se métamorphose en taureau afin de tromper son épouse ;
    Imprudente Europe l’approche, émue, et le chevauche à cru.
    Malgré vos ragots immoraux, ils s’accouplent sur la pelouse.
    Ne leur en faites point reproche, les dieux sont parfois incongrus.

    Tableau d’Alexander Sigov.

  • La chasseuse de tête

    La chasseuse de tête

    Ne croyez pas qu’elle vous ignore si elle passe sans vous voir ;
    Vous n’arrivez pas sur sa liste en tête de compétition.
    Si votre cote vous minore, elle ne voudra rien savoir
    Car elle cherche un spécialiste pour satisfaire ses ambitions

    Lorsque je fus handicapé après ma chute dans les montagnes,
    J’ai cherché à être embauché pour un travail à temps partiel.
    Mais je n’étais qu’un rescapé déchu du pays de cocagne
    Et elle n’a pas décoché la moindre flèche concurrentielle circonstancielle.

    Tableau de Boris Shapiro.

  • À toute berzingue

    Nous assistons à des versions qui vont plus vite que le temps ;
    Le progrès, à toute vitesse, a démodé le patrimoine.
    Dommage pour la conversion de nos paysages d’antan
    Qui frise un peu l’impolitesse dont le futur se dédouane.

    Tableau « Ponts sur la Seine à Asnières » 1887 de Vincent Van Gogh.

  • La couleur de l’avenir

    La couleur de l’avenir

    L’homme assimile les couleurs de son monde en évolution.
    Aussi bien dans ses chromosomes que dans l’échange des cultures.
    Oublions nos vieilles douleurs et unissons nos solutions
    Afin que l’avenir de l’homme prenne une apparence mature.

    Tableau « Spirit Walker » de Jim Nelson.

  • Les douleurs impénétrables

    Les douleurs impénétrables

    Sous l’influence et la couleur de la phénoménologie,
    Les expériences essentielles transforment le corps et l’esprit.
    Et je ressens comme douleur ce fort passage d’énergie
    Qui modifie mon potentiel que je veux quel qu’en soit le prix.

    La phénoménologie est une approche philosophique qui explore les expériences de la vie.

    Tableau de Julia Klimova.

  • Pachamama

    Pachamama

    L’espace et le temps réunis à l’énergie de l’univers
    Ont permis la vie généreuse avec amour et cruauté.
    La mort restera impunie car elle n’est qu’un fait divers
    Sur la nature dévoreuse de cette étrange communauté.

    La Terre donne en abondance, elle reprend en représailles.
    La raison du déséquilibre n’est pas écrite dans les livres.
    Acceptons cette dépendance et célébrons nos épousailles
    Avec ce fragile équilibre qui fait notre raison de vivre.

    La Pachamama, déesse-Terre-Mère dans la cosmogonie andine, revêt deux personnalités, l’une généreuse et fertile, l’autre vindicative lorsqu’elle ne reçoit pas son dû. Sa relation avec les hommes engendre un équilibre si précaire que quelques actions indiscrètes ou gestes équivoques, quelques manquements que ce soit au protocole peuvent entraîner des représailles.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Les arbres frémissants

    Les arbres frémissants

    Notre Terre est malade, tous ses arbres frémissent,
    Avec l’air pollué et l’eau pleine d’engrais.
    Au cours de mes balades, j’aperçois les prémisses
    Qui ont évolué à l’envers du progrès.

    Les arbres communiquent comme organes sensibles
    Et répandent dans l’air le tanin de leurs feuilles.
    Les animaux paniquent et leur mort ostensible
    Sonnera la colère d’une planète en deuil.

    Tableau de Mark Briscoe.

  • La casbah

    La casbah

    Dans l’organisme de la ville où les artères se développent,
    Des venelles et des ruelles plongent au cœur de la casbah.
    Une population servile mêlée d’étrangers interlopes
    Anime des passions cruelles épicées d’encens et tabac.

    Tableau « La cashba » d’Henri Matisse.

  • L’instant bleu et l’instant rouge

    L’instant bleu et l’instant rouge

    Le temps nous paraît uniforme mais vibre entre deux battements ;
    Un instant bleu imperceptible, un instant rouge indiscernable.
    Leur association nous transforme selon la force du moment
    Et nous devenons susceptibles d’être insensés ou raisonnables.

    Tableau de Sophie Wilkins.

  • La tulipe des dieux

    La tulipe des dieux

    Quarante siècles de tulipes contempleraient les terres basses
    Si j’en honorais la Hollande au rang des fournisseurs des dieux.
    La fleur dont mon cœur s’émancipe, dont mes sentiments se surpassent
    Lorsqu’elle fleurit de guirlandes la route vers l’amour radieux.

    Photo de Dotz Soh su www.designyoutrust.com201907magical-cityscapes-and-travel-landscapes-by-dotz-soh .

  • L’alchimie du temps

    L’alchimie du temps

    Lorsque l’alchimiste suprême réunit les quatre éléments ;
    L’eau dans le creuset de la terre et le feu sacré dans le ciel,
    Deux météores, les plus extrêmes, divinisent le firmament
    Entre une aube crépusculaire et un coucher concurrentiel.

    Photo de Dotz Soh su www.designyoutrust.com201907magical-cityscapes-and-travel-landscapes-by-dotz-soh .

  • Singapour

    La ville jardin se réveille dans la péninsule malaise
    Et, peu à peu, toutes les îles se joignent au flux économique.
    Là-bas, au pays des merveilles, aux côtes bordées de falaises,
    Le paradis semble en exil dans ces couleurs panoramiques.

    Dans la forêt corpusculaire et de la sylve urbanisée,
    La densité des habitants s’étend dans l’ombre taciturne.
    Et le soleil crépusculaire prévient ce monde organisé
    Que la journée n’est qu’au mitan de ses activités nocturnes.

    Photos de Dotz Soh su www.designyoutrust.com201907magical-cityscapes-and-travel-landscapes-by-dotz-soh .

  • L’interception

    L’interception

    Me voici entre deux étapes et je ne peux plus reculer ;
    Juste avancer mais sans savoir lorsque cela s’arrêtera.
    La seule force qui me retape alors que je suis acculé,
    Est d’espérer apercevoir l’espoir qui me rachètera.

    Photo d’Orhan Yilmaz.

  • La suggestion

    La suggestion

    Cette intimité impudique déguisée par un pseudonyme,
    Me permet de faire apparaître tous mes fantasmes en silhouette.
    Je stimule ce côté ludique par une femme nue anonyme,
    Glissée dans un décor champêtre comme amusante pirouette.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’esprit-de-vin

    L’esprit-de-vin

    Un élixir de conscience,
    Un parfum d’inconscience,
    Un alcool spirituel,
    Un plaisir conceptuel.

    Le charme de la bouteille
    Me tient les sens en éveil.
    La lutte de l’élixir
    Contre le vide à occire.

    L’or le dote de couleur
    Qui atténue les douleurs,
    Et le blues qui fait de l’ombre
    Ne disparaît pas, il sombre.

    Tableau d’Anna Kostanian.

  • Sur mon perchoir

    Sur mon perchoir

    Comme j’ai de plus en plus de mal d’avoir un regard objectif,
    Je suis monté sur le perchoir de l’examen que je poursuis.
    Mais l’information minimale ne livre à mon goût subjectif
    Qu’un espoir qui pourrait déchoir si je vois vraiment où j’en suis.

    Tableau de Laurent Rosset.

  • « Les reflets roses » d’Honoré de Balzac

    « Les reflets roses » d’Honoré de Balzac

    Honoré de Balzac écrivait des reflets
    En une seule phrase de deux lignes seulement.
    Il y racontait tout, des satires, des pamphlets,
    Le proverbe du jour, parfois même un roman.

    Je ne puis qu’admirer le talent de ce maître
    Qui parvint à caser sa comédie humaine.
    Pour mes propres poèmes je n’ai su m’y soumettre
    En au moins quatre lignes et quinze par semaine.

    C’était mon rêve de cette nuit où l’on avait retrouvé 600 reflets roses inédits d’Honoré de Balzac et qu’on avait adaptés en série télévisée. Malheureusement je ne me souviens d’aucun et c’est dommage car j’aurais pu les plagier en toute impunité.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le regard photographique

    Le regard photographique

    Dans notre société factice faite du commerce des sens
    Où chaque jour fait la surprise de sensations catastrophiques,
    Je crains qu’à court terme, le practice de mes yeux en effervescence
    Ne donne lieu, par cette emprise, à un regard photographique.

    Photo de Cristina Otero.

  • Ma pharmacopée

    Ma pharmacopée

    Dans mon recueil d’informations sur les médicaments censés
    Donner la jeunesse éternelle, j’ai lu les effets secondaires.
    J’ai peur qu’une médication provoque un rejet insensé
    Et que mes rides naturelles m’éclatent en plusieurs exemplaires.

    Tableau de Matthieu Bourel.

  • Dans les limbes

    Dans les limbes

    J’aimerais que la pesanteur cesse son pouvoir sur mon corps
    Pour m’échapper de l’attraction et son sortilège envoûtant.
    Goûter ce moment enchanteur, ressentir de voler encore
    Comme Icare en décontraction juste avant d’arrêter le temps.

    Tableau de Michael David Adams.

  • Coincer la bulle

    Coincer la bulle

    Parfois elle joue à cloche-pied dans sa marelle imaginaire
    Espérant atteindre le ciel pendant qu’elle coince la bulle
    Car elle attend un marchepied, un coup de main préliminaire,
    Un coup de pouce providentiel, tout simplement sans préambule.

    Expression attribuée aux artilleurs à qui l’on demandait de régler les niveaux à bulle des canons, une fois la bulle « coincée » entre les repères, il n’y avait plus qu’à attendre.

    Tableau de James Day.

  • La femme à tiroirs

    La femme à tiroirs

    « – Miroir Ô mon miroir magique, dis-moi si je suis la plus belle ?
    Tiroir Ô mon tiroir logique, l’as-tu jeté à la poubelle ? »
    « – La bonne réponse, Ô ma reine, est fourrée dans un document ;
    Malgré ma méthode sereine, j’en ai perdu l’emplacement. »

    Tableau d’Igor Morski.

  • Les pluies fécondes

    Pour le meilleur et pour le pire, voilà, nous sommes mariés
    Et ce qui va nous arriver dépendra des intempéries.
    Bien sûr, au début on aspire au bonheur multiple et varié
    Avec promesses enjolivées et sentiments surenchéris.

    À vivre d’amour et d’eau fraîche, les coups de foudre sont fréquents
    Pour faire un enfant quand il pleut pendant quarante jours de noces.
    La maison se transforme en crèche et le bonheur par conséquent
    S’habille en rose ou bien en bleu, Selon si les pluies sont précoces.

    Tableau d’Alexei Panteleev.

  • Dernière répétition avant la générale

    Dernière répétition avant la générale

    La fausse vierge, un peu distraite par le passage du chariot,
    Aucune aménité ne prête aux deux gémeaux indisposés
    Sous la clarté un peu abstraite révélée par un scénario
    Auquel, sans doute, les interprètes ne semblent pas très prédisposés.

    Tableau de Marc Chagall.

  • Isis

    Isis

    La divinité égyptienne ne connaît pas la plénitude ;
    L’éternité est parsemée de primauté destituée.
    Osiris a connu la sienne, déchiqueté en multitude
    De fragments de son corps semé mais qu’Isis put reconstituer.

    Tableau de Meghan Hetrick.

  • Par le petit trou de la banquise

    Par le petit trou de la banquise

    Par le petit trou de la banquise, j’y vois bien mieux lorsque j’y passe
    Suivi par tous mes camarades que j’aperçois sous ma visière.
    À part ça, Madame la Marquise, on ne fait rien qui l’outrepasse
    En venant faire la parade avec nos bateaux de croisière.

    Photo de Daniel Kordan.

  • Au déclin de ma rue

    « Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ! Dit Lavoisier.
    Ma ville me porte à le croire comme si c’était archiconnu.
    Les urbanistes ont ce secret d’arriver à euthanasier
    Les villages de nos mémoires pour des quartiers tout biscornus.

    Tableau d’Erik Johansson.

  • Les fausses couleurs

    Les fausses couleurs

    Mes souvenirs me trompent en de fausses couleurs
    Et l’histoire détrompe d’hypocrites douleurs.
    La poutre de nos amis est un mal nécessaire,
    La paille de l’ennemi devient bouc émissaire.

    Tableau de Rick Gendron.

  • Écologie

    Écologie

    Bien sûr que l’union fait la force contre tous les vents et marées ;
    Entraide et solidarité font plus que force ni que rage.
    Mais plus on lutte et on s’efforce d’être solidement amarrés,
    Plus la complémentarité avec la nature est un mirage.

    Tableau d’Erik Johansson.

  • Mais où sont passées les girafes ?

    Mais où sont passées les girafes ?

    Dans la Sierra Leone on produit les diamants
    Qui financent la guerre par tous ses soudoiements.
    Mais où sont passées les richesses ?

    Le pétrole regorge sous le sol angolais
    Les multinationales d’occident l’ont volé.
    Mais où est passé le progrès ?

    Si aux îles Fidji l’eau est miraculeuse,
    C’est pour être exploitée de façon frauduleuse.
    Mais où sont passées les ressources ?

    Les forêts tropicales qui abritent la faune
    Troquent les bois précieux contre espèces fantômes.
    Mais où sont passés les gorilles ?

    Les derniers animaux victimes de l’esclavage
    Font l’objet de trafics, contrebande sauvage.
    Mais où sont passées les girafes ?

    (Art africain de Tanzanie.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • L’arc-en-ciel

    L’arc-en-ciel

    La Terre marque de son sceau l’armistice de la bataille
    Entre ses nuages d’averses contre les vents tonitruants.
    La ville lavée par monceaux de ruisseaux qui la ravitaillent
    Sonne la trêve, sans controverse, entre les brutes et les truands.

    Photo de Kristina Makeeva.

  • Regard d’avenir

    Regard d’avenir

    Elle s’appelait « Sérénité », un prénom donné par sa mère
    Car elle apportait son regard sur un monde plein d’avenir.
    À l’époque, la pérennité, qu’offrait l’existence éphémère,
    Décriait, à tous les égards, ce qu’une femme pouvait devenir.

    Tableau « Eyes For The Future » 1967 de Scott Burdick.

  • La pyramide de Maslow

    La pyramide de Maslow

    R-d-C : Pour les Besoins physiologiques, la Terre nourricière ;
    1er étage : Pour les Besoins de sécurité, la Terre hospitalière ;
    2ème étage : Pour les Besoins d’appartenance et d’amour, la Terre humanitaire ;
    3eme étage : Pour les Besoins d’estime et de confiance, la Terre solidaire ;
    Sommet : Pour le Besoin d’accomplissement de soi, la Terre solitaire.

    Tableau de Tito Nugroho.