Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Le grand voyage

    Le grand voyage

    Elle avait pris ce pli qu’on appelle une ride
    Comme un tissu froissé d’avoir longtemps servi.
    Elle était un peu sèche comme un désert aride
    Mais était l’enveloppe à mon corps asservie.

    Ils prenaient la couleur qu’on appelle d’argent
    Comme l’arbre meurtri sous les coups de l’hiver.
    Ils étaient clairsemés, pas très avantageant,
    Mais pareils aux étoiles qui peuplent l’univers.

    Mais il arrive un jour que le manteau de l’âme
    Sera démantelé et puis reconverti.
    Je changerai de forme, je changerai de flamme
    Pour un autre voyage, je suis déjà parti.

    Illustration de Faby sur http:fabyartiste.com .

  • Un bain de ciel

    Un bain de ciel

    Un bain de ciel, un bain de jour, un bain de nuit, un bain de lune,
    Tout est prétexte pour prier et recevoir l’éternité.
    Gouttes de pluie, nuages lourds, coup de soleil, bonne fortune,
    Je vois les étoiles briller d’un écho de maternité.

    Illustration de Faby sur http:fabyartiste.com .

  • La fille de sable

    La fille de sable

    Quand la fille de sable écoute un coquillage,
    Elle entend l’origine de sa composition.
    « Ô mère indispensable, j’entends dans ton sillage
    Ce qui donne racine à ma disposition ! »

    Quand la fille de sable subit l’assaut du vent,
    Elle entend la raison des sillons sur les dunes.
    « Ô père irresponsable, que ton chant émouvant,
    Grave au fil des saisons toutes tes infortunes ! »

    Quand la fille de sable est noyée sous la mer
    Des assauts des tempêtes et de la corrosion.
    « Ô parents inlassables, vos amours douces amères
    Me font tourner la tête et creusent l’érosion ! »

    Illustration de Franck Dion.

  • L’enjambement – 2

    L’enjambement – 2

    L’amour faut voir la vie en rose et l’existence basculer
    De plusieurs tours de balançoire, le sexe fait tourner la tête.
    Quand la vie nous semble morose, courrons la faire bousculer,
    D’une rencontre pour un soir sans faire de plans sur la comète.

    Illustration de Faby sur http:fabyartiste.com .

  • La bonne entente

    La bonne entente

    Non seulement je vois la paille plantée dans l’œil de mon voisin
    Mais j’y vois le miroir de l’âme y réfléchir ma propre poutre.
    Alors plutôt que je défaille, je le traiterai d’argousin
    Mais avant, de peur qu’il s’enflamme, je lui aurai fait parler la poudre.

    Illustration de Franck Dion.

  • Au cœur de la forêt

    Au cœur de la forêt

    L’amour au cœur de la lumière, la lumière au cœur de l’amour
    Partout où le soleil pénètre, s’y développe aussi la vie.
    Je dois m’éloigner des chaumières, m’extraire et sortir au grand jour
    Sinon, derrière mes fenêtres, je reste l’éternel ravi.

    Au cœur de la forêt de Maui, Hawaï – photo de Micahphoto.

  • L’enjambement – 1

    L’enjambement – 1

    La belle sur la balançoire, prétendue poétesse en herbe,
    Calligraphiait sur ses collants des poèmes en post-scriptum.
    C’est un jeune homme en suspensoir qui, trouvant les rimes superbes,
    Montra les siennes en dévoilant ce qu’il cachait sur son scrotum.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Jungle femme

    Jungle femme

    Profonde et mystérieuse femme que cette jungle indivisible
    Qui montre son aspect sauvage aux bois à jamais indomptés.
    On dit qu’au tréfonds de son âme vit une sorcière invisible
    Dont la nature anthropophage recherche l’homme à volonté.

    Photo de Joan Powell.

  • La femme de Vitruve – 3

    La femme de Vitruve - 3

    Finalement la perfection, ce n’est pas l’homme mais la femme.
    D’ailleurs son corps mathématique est la quadrature du cercle
    Dont le centre, à l’intersection, n’est plus ce point qu’on juge infâme
    Mais le « G » de la Génétique dont l’homme n’est que le couvercle.

    Tableau de Jake Baddeley.

  • La boîte de Pandore

    La boîte de Pandore

    Pandore fut créée par Dieu pour souffler aux hommes le feu
    De la passion et l’ambition par un effet aphrodisiaque.
    Le résultat fut insidieux et l’on passa à un cheveu
    D’une totale inhibition d’une existence paradisiaque.

    Évidemment ce n’est qu’un mythe ; on trouve toujours un coupable
    Pour expliquer l’absurdité des phallocrates dispendieux.
    Pourtant la femme peut sans limite – elle en est parfaitement capable –
    De, par sa seule nudité, exposer la beauté de Dieu.

    Tableau de Jake Baddeley.

  • La gardienne du silence

    La gardienne du silence

    Elle ne répond pas aux questions car elles ont été posées
    Par toutes les civilisations qui n’ont pas trouvé les réponses.
    Silence et autosuggestion, deux principes bien opposés,
    Conduisent à l’illumination jusqu’à ce que l’on y renonce.

    Tableau de Jake Baddeley.

  • Les découvertes aveugles

    Les découvertes aveugles

    Pour avancer vers l’avenir, les religions ont occulté
    Ce qui dérangeait leurs visions et nos propres discernements.
    À quoi nous sert ce souvenir puisque les mêmes difficultés
    Sont induites par la télévision régie par les gouvernements ?

    Tableau de Jake Baddeley.

  • La clef de tous les mystères

    La clef de tous les mystères

    Je pensais l’esprit supérieur capable de résolutions
    Venir à bout des découvertes et des mystères astronomiques.
    Je me suis trouvé inférieur, incapable de solutions,
    Lorsque devant la porte ouverte, j’ai perçu l’âme dichotomique.

    Et la clef de tous les mystères inclue dans l’X chromosomique
    M’est apparue comme l’unique clef qui résout les nœuds gordiens.
    Dans le tableau élémentaire du secret des mondes quantiques
    Un seul atome me communique que nous en sommes les gardiens.

    Tableau de Jake Baddeley.

  • Les voix d’or

    Les voix d’or

    Entendez-vous sonner les cloches qui chantent les siècles passés
    De plusieurs voix à l’unisson qui résonnent comme un tonnerre.
    Puis, dans l’écho qui s’effiloche dans l’air chargé et compassé,
    Ressentez-en-vous les frissons dans l’atmosphère vibrionnaire ?

    Tableau d’Edmond Dulac.

  • Quadrillées

    Quadrillées

    La géographie féminine et sa topologie intime
    Offrent une occasion unique de mettre vos acquis à niveau.
    Avec un quadrillage minime, suivez les courbes légitimes
    Qui sur le plan vous communiquent leurs charmes par monts et par vaux.

    Photo Vogue 1946.

  • Le signe d’or

    Le signe d’or

    Personne ne devait la voir car elle appartenait au monde,
    À l’autre monde parallèle, de l’autre voté de l’espace.
    Pourtant j’ai cru l’apercevoir, je l’ai perçue une seconde ;
    Trace d’or sur une aquarelle comme un ange du temps qui passe.

    Tableau d’Edmond Dulac.

  • Rouge et bleu

    Rouge et bleu

    Pour mon dernier amour
    Je veux une donzelle
    Bien dorée et pulpeuse
    Et l’embrasser longtemps.
    Et pour ce dernier jour
    Je veux que la gazelle
    Soit douce et sirupeuse
    Pour passer du bon temps.

    Et je veux qu’on y goûte
    À connaître l’ivresse
    Des baisers rouges et vifs
    Sur la bouche qui mord.
    Et je veux, on s’en doute,
    Mourir dans l’allégresse
    À l’instant explosif
    De la petite mort.

    Tableau d’Edwin Georgi.

  • Carton-ville

    Carton-ville

    À quand les villages en carton et les maisons prêtes à jeter
    Et des villes à la poubelle lorsqu’elles seront polluées ?
    Au temps pour moi ! Mille pardons ! Déjà existe la pauvreté
    Et bientôt la vie sera belle dans nos cités évoluées.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Pudiblonde

    Elle se montrait tantôt blonde sous la lumière de midi
    Et apparaissait tantôt brune autour des ombres de minuit.
    Fille pudique et pudibonde, elle jouait la perfidie
    À s’exhiber nue sous la lune mais seulement en pleine nuit.

    Tableau de Warwick Goble.

  • Les quatre saisons

    Tant qu’un seul arbre à l’horizon me servait de point de repère,
    Je savais toujours reconnaître ce que contient mon petit monde.
    Je m’y suis senti en prison alors j’ai changé de repaire
    Changé de porte et de fenêtre dans l’espoir d’une vie féconde.

    Mais dès que les arbres ont grandi, des horizons ont débouchés
    Ceux qui souhaitaient la même chose pour leurs enfants et leurs compagnes.
    Les souches se sont approfondies, tous les ruisseaux se sont bouchés
    Et passé la métamorphose, les villes s’étendent sur les campagnes.

    Tableaux de Jacek Yerka.

  • Un monde irresponsable

    Un monde irresponsable

    Un jour, au cours d’une expérience, le monde a échappé à Dieu ;
    Comme il était irresponsable, personne ne lui a rien dit.
    Et désormais, sans surveillance, dans l’éther miséricordieux,
    Vogue une galère impensable sur une mer de comédie.

    Tableau d’Alexander Jannsson.

  • Mégalomany

    Mégalomany

    Jouez-vous aux célébrités devant le miroir du salon ?
    Vous-prenez-vous pour une star en quête de mythomanie ?
    Vous allez vous précipiter, courir à grands coups de talons
    Pour faire l’achat sans retard du jeu de Mégalomany.

    Si ça vous dit d’y jouer c’est ici : https:www.thisiscolossal.com201812whos-she .

  • L’aventure sur pilotis

    L’aventure sur pilotis

    Dans un hôtel sur pilotis cloués sur une coque en bois
    Et en avant pour l’aventure, le tour du monde vous est offert !
    Ceux qui se sentent mal lotis, là-haut à faire contrepoids,
    Pourront descendre de la mâture se reposer les pieds aux fers.

    Tableau de Matylda Konecka.

  • La salle de bains d’imagination

    La salle de bains d’imagination

    Je décontracte les méninges en m’imaginant dans la jungle ;
    Une carlingue en pince à linge et l’envergure en lime à ongles.
    J’interprète à la fois l’hôtesse et son pilote en plein turbin
    Dans l’astronomique petitesse du coin de ma salle de bains.

    Tableau de Didier Lourenço.

  • Festin royal

    Festin royal

    Moitié fleur-bleue, moitié poète, comme un fonctionnaire débonnaire,
    Le lion se montre généreux ou avec dangerosité.
    Mais ses amis le trouve chouette lorsque de sa voix de tonnerre
    Il les invite, l’air coléreux, mais avec générosité :

    « Venez gazelles et antilopes partager une bonne escalope !
    Approchez-vous , hippopotames, déguster un croque-madame !
    Accourez coquelets et cocottes assaisonner mon entrecôte !
    ¡Vamos! ¡Vamos! Los amigos , dévorer un jambon à l’os ! »

    Tableau de Marcel van Luit.

  • Matin lumineux

    L’hiver drapé de robe blanche abaisse son rideau de nuit
    L’obscurité presque éternelle plonge le monde en léthargie.
    Mais lorsque le printemps déclenche l’espoir et la fin de l’ennui,
    La nature joue la ritournelle d’un renouveau de nostalgie.

    Avant le changement imminent, l’intersaison fait sa lessive
    Savonnage, rinçage et séchage rythment la valse du printemps.
    Tous les sommets proéminents font une toilette intensive
    Les arbres, rameaux et branchages prennent l’éclat de leurs vingt ans.

    Tableaux d’Alla Tsank.

  • Le bain de lumière

    Le bain de lumière

    Sous les extrêmes latitudes marquées d’aurores boréales,
    La nuit les rayons tributaires tombent des étoiles en poussière.
    Une sirène en gratitude de l’événement idéal,
    Dans la lagune salutaire, savoure son bain de lumière.

    Tableau de Kirk Reinert.

  • Les feux de la Montréalaise

    Les feux de la Montréalaise

    J’avais laissé derrière moi tous mes soucis, mes infortunes
    Pour suivre une fille à Montréal qui demandait des sacrifices ;
    J’ai commencé au fil des mois d’abord à décrocher la Lune,
    Puis, faire des aurores boréales et plein d’autres feux d’artifices.

    Tableau de Ji-Hyuk Kim.

  • Courir sur les toits

    Courir sur les toits

    La nuit quand la lune sourit et que les étoiles scintillent,
    Courir sur les toits de Paris – ou n’importe quelle ville en province –
    Demande des pas de souris chaussées de bottes qui sautillent
    Et de répondre au gabarit d’une petite fée très mince.

    Illustration de Zdenko Basic.

  • Les voyages en armoire

    Les voyages en armoire

    Le goût des voyages en armoire a commencé dès mon enfance
    Lorsque je cherchais la lumière de l’autre côté du miroir.
    J’ai collectionné de mémoire les paysages de Provence
    Dont j’ai visité les chaumières et les commodes, plein les tiroirs.

    Tableau de Matylda Konecka.

  • Mon île perdue

    Mon île perdue

    L’île perdue de ma conscience, dans l’océan des connaissances,
    Ne permet pas que je m’éloigne de plus d’un pas vers l’inconnu
    Car le brouillard de l’inconscience sur le rivage prend naissance
    Avant même que je rejoigne mes rêves les plus biscornus.

    Tableau d’Alexander Jansson.

  • Le vieux quincailler

    Le vieux quincailler

    « Ah ! Je ne sais pas s’il m’en reste ! » répondait le vieux quincailler
    Quand je demandais l’impossible comme « la lime à épaissir »,
    « L’huile de coude » de Bucarest ou « l’eau en poudre » à écailler.
    Mais il m’écoutait impassible et accédait à mes désirs.

    Il vendait des clous de girofle pour attacher les apostrophes,
    Il soldait les poids de cent heures pour éviter la pesanteur,
    Forets et mèches séparées pour pratiquer des trous carrés
    Et des scies à coller le bois car il en faut toujours chez soi.

    Tableau d’Alexander Jansson.

  • Le langage magique

    Le langage magique

    Accoudé sur le bastingage de mes souvenirs nostalgiques,
    Un jour j’ai compris le langage de tous les passages magiques.
    Tout est porte extraordinaire cachée derrière les coulisses
    De tous les objets ordinaires aussitôt que la main s’y glisse.

    Les forêts cachent des châteaux, les sapins imitent des tours,
    Les réverbères cachent l’ombre et les vieux bancs des manuscrits.
    Pour les trouver, c’est du gâteau ! Je prends la porte sans retour
    Qui ouvre le secret des nombres qui ne sont pas encore écrits.

    Tableau d’Alexander Jansson.

  • Roméo Allumette

    Roméo Allumette

    Quand l’amour brûle les pensées et que le cœur paraît brasier,
    L’esprit voit ses sens supprimés par l’émotion des sentiments.
    Alors il faut bien compenser par des lanternes de papier
    Dont la flamme saura exprimer l’espérance d’un assentiment.

    Tableau de Lucy Campbell.

  • Les robes couleurs du temps

    Une robe couleur du temps qui passe entre chaque saison ;
    Couleur du jour, couleur de nuit, tissée des heures et des secondes.
    Une robe à chaque printemps pour toutes sortes de raisons
    Qui ne vieillirait que d’ennui mais qui ferait tourner le monde.

    Une robe couleur du temps selon la météorologie ;
    Couleur de pluie, couleur de vent, que jamais ne pourrait découdre.
    Une robe aux cœurs débutants qui fleurissent dans les logis
    Et que l’on ôterait souvent durant les nuits de coups de foudre.

    Tableaux de Duy Huynh.

  • La boîte du temps doré

    La boîte du temps doré

    Bien sûr, je transporte mon coffre qui contient tous mes souvenirs
    Bien sûr, ils datent d’une époque d’avant ce siècle à rebrousse-poil.
    Ces petits vers que je vous offre et qui s’envolent vers l’avenir
    Trouveront peut-être leurs réciproques ou rejoindront les cœurs d’étoiles.

    Tableau de Duy Huynh.

  • L’évasion des pensées intimes

    L’évasion des pensées intimes

    Toutes mes pensées qui galopent et qui tournent à ressasser
    Par une force centrifuge voudraient goûter leur puberté.
    Mais dans l’inconnu interlope qu’elles devront outrepasser
    Trouveront-elles le refuge pour s’exprimer en liberté ?

    Tableau de Duy Huynh.

  • La forêt secrète

    La forêt secrète

    Forêt auguste et silencieuse, je sais ta végétalité.
    Muette, discrète et secrète, tu m’observes à travers le temps.
    De mes racines prétentieuses qui font mon animalité,
    Tu t’en moques car tu sécrètes ce qui me nourrira longtemps.

    Tableau de Dmitry Lazarev.

  • Dans l’abîme de mes rêves

    Dans l’abîme de mes rêves

    Lorsqu’un rêve me tend la main matérialisée dans l’espace,
    J’ai l’impression de m’enfoncer vers des abîmes sans retour.
    En effet, passé le chemin, mon itinéraire s’efface
    Et je me retrouve engoncé dans ses méandres et ses contours.

    Bravée la peur de l’inconnu, je commence un nouveau chapitre.
    Je lâche prise à mes remords, je revis et je m’émerveille.
    Bien que tout y soit biscornu et que je m’y comporte en pitre,
    Je danse un peu avec la Mort qui me rend la clef du réveil.

    Tableau de Juuri.

  • Rêve de nage et d’envol

    Rêve de nage et d’envol

    Rêve d’Icare et d’envolées pour joindre les pigeons voyageurs
    Ou rêve d’eaux et de sirènes pour rallier les poissons volants,
    Qu’il est bon de batifoler dans des fantasmes échangeurs
    Direction « Les-nages-sereines » ou vers un vol affriolant !

    Tableau de Christophe Gol.

  • Des ailes et des racines

    Des ailes et des racines

    De drôles d’ailes ont pris racine là où je pensais m’envoler
    Pour me rappeler d’où je viens comme un cordon ombilical.
    Et je ressens mes origines, mâle et femelle, inconsolées
    De n’avoir su créer le lien vers l’évolution verticale.

    Tableau de Duy Huynh sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201111duy-huynh-1975-vietnam.html .

  • L’homme dématérialisé

    L’homme dématérialisé

    L’évolution des connexions de nos organes et nos cellules
    Passera au mode sans-fil d’un futur asocialisé.
    Et l’on verra des collections de papillons et libellules
    Chargés de l’âme colombophile de l’homme dématérialisé.

    Tableau de Duy Huynh sur https:www.tuttartpitturasculturapoesiamusica.com201111duy-huynh-1975-vietnam.html .

  • Si j’avais des ailes – 2

    Je n’ai pas trouvé les démons pour transgresser les traditions,
    Je n’ai pas croisé le soleil qui aurait pu mes ailes fondre,
    Mais j’ai humé à plein poumons jusqu’à en avoir l’addiction
    Un air à nul autre pareil, plaise à mon cœur d’y correspondre.

    Tant pis si je rampe sur Terre enchaînée à la gravité ;
    J’ai le pouvoir de m’envoler lorsque j’ai besoin d’évasion.
    Tant pis si on me met en terre, je ne pourrai pas l’éviter
    Mais au moins j’aurai convolé avec mes rêves à profusion.

    Tableaux de Duy Huynh.

  • Si j’avais des ailes – 1

    Si je pouvais tracer des ailes sur l’écran noir de mes nuits blanches,
    J’y peindrais les plumes des rêves de mes plus grandes envergures.
    Être un oiseau ou une oiselle, un moineau ou une pervenche
    Dépendrait d’une impulsion brève choisie selon les bons augures.

    Bien sûr, je porterais un masque afin de voir sans être vu
    Avec une robe couleur de temps pour voler en toutes saisons.
    Bien sûr, j’aurais des amis très fantasques, des démons un peu m’as-tu-vu
    Pour m’escorter jusqu’au printemps …

    … et rigoler dans ma maison.
    … et faire les fous sans raison.
    … et se joindre à la floraison.

    Tableaux de Duy Huynh.

  • Annie Massion

    Annie Massion

    Les bandes dessinées magiques l’avaient rendue tant nostalgique
    Que la petite Annie entra entre les pages d’un mantra.
    En récitant l’incantation, elle subit la transformation
    Et devint ainsi la vedette des héroïnes en jupettes.

    Tableau d’Edmond Dulac.

  • La Vénus du poète

    La Vénus du poète

    Je ne vous ai jamais présenté ma Vénus de l’inspiration.
    Elle pose souvent dans l’image dont j’entrouvre tous les tiroirs.
    D’un compartiment enchanté, elle fait son apparition
    Puis, écrit son plus bel hommage dans la buée sur le miroir.

    Tableau de Julio Romero de Torres.

  • Mélusine

    Mélusine

    Pour séduire les princes charmants, il suffisait d’un peu de charme ;
    Ce que Mélusine, insolite, enchantait par enjambements.
    Mais aujourd’hui, c’est désarmant ! L’amour ne tire plus des larmes ;
    Ce qui met l’usine en faillite, c’est l’addiction au rendement.

    Tableau de Heinrich Vogeler.

  • La petite mort

    La petite mort

    Surgissant à travers les bois pour se mirer à la fontaine,
    La nymphe ne prête attention à qui percevrait sa pudeur.
    Celui-là resterait sans voix devant cette Vénus hautaine
    Qui, exaltant ses intentions, lui causerait l’arrêt du cœur.

    Tableau de Giovanni Costa alias Nino Costa.

  • Israfel

    Israfel

    Personne ne chante aussi bien que l’ange porteur de musique
    Dont l’accord des cordes vocales vibre dans les fibres du cœur.
    Plus beau que le chant amphibien des sirènes euthanasiques,
    Plus fort que les étoiles astrales du firmament des dieux vainqueurs !

    Tableau d’Edmond Dulac.

  • Le lever du jour

    Le lever du jour

    Quand mes yeux retrouvent la clarté du jour,
    Revient le miracle, là, dans ma chaumière.
    Le soleil me prouve d’un rayon d’amour,
    D’un simple spectacle, que tout est lumière.

    Dans l’obscurité naissent les fantasmes
    Dans la nuit empreinte de ma cécité.
    L’insécurité agite mes spasmes,
    Mes peurs et mes craintes de nécessité.

    C’est pourquoi je l’aime cet amant fidèle,
    Ce prince de charme qui revient m’étreindre.
    Finis les dilemmes, j’éteins la chandelle
    Qui verse une larme de se faire éteindre.

    Tableau d’Eugène Monks.