Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Transformation du soir – 2

    Transformation du soir - 2

    Lorsque je pars, je perds la tête aussitôt que le sommeil tombe,
    Je veux dépasser la lumière et mon ombre heurte les rameaux.
    Heureusement, en pense-bête, la lune m’envoie sa colombe
    Qui me prêtera sa dernière plume pour vous écrire un mot.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Transformation du soir – 1

    Transformation du soir - 1

    Après l’alcool d’Apollinaire ou l’absinthe d’une aventure
    Le corps se prépare au voyage dont l’âme sera passagère.
    Le cœur bat un coup de tonnerre, l’esprit vocifère : « En voiture ! »
    Et le temps d’un déshabillage, me voici en terre étrangère.

    Tableau d’Autumn Rozario-Hall.

  • Ô Mâtin !

    Ô Mâtin !

    Tous les matins sont emmêlés mes rêves extraordinaires
    Qui tournent autour de ma tête comme une brume féerique.
    Je n’essaie pas d’en démêler car ils sont les préliminaires
    À tous les prétextes de fête pour mes fantasmes chimériques.

    Tableau de James Jean.

  • Ô Soleil ! 2

    Ô Soleil ! 2

    Quand je lui avoue mon amour, le soleil éclate sa voix
    Et son cœur répand la lumière qu’elle doit cacher à ses yeux.
    Plus resplendissant que le jour, les doigts fermés à claire voie,
    Son âme répond la première et me dit : « C’est toi que je veux ! »

    Tableau de Piru.

  • L’éclairage

    L’éclairage

    L’une déroule le fil, l’autre tricote sa vie
    Du passé dans l’obscurité à la lumière du présent.
    Tous les souvenirs défilent, se déroulent et sont suivis
    Parfois d’un nœud hérité qui s’en va en reprisant.

    Tous les moments douloureux qu’on s’amuse à dévider,
    Tous les moments ridicules qu’on évite de montrer,
    Tous les moments langoureux où l’on ne s’est décidé
    À ce que sa vie bascule vers une insolite contrée.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Ô Soleil ! 1

    Ô Soleil ! 1

    Par le miroir du talisman qui en reflète les rayons,
    Une fille nue éblouit par la protection du soleil.
    Je n’évite l’évanouissement qu’en détournant son médaillon
    Par une pensée épanouie que je murmure à son oreille.

    Tableau de James Jean.

  • Corolle de moi

    Corolle de moi

    Tous ces petits « moi » intérieurs qui défilent en transparence
    Au fil du temps et des journées comme une fleur à sa corolle ;
    Quand on me voit de l’extérieur et qu’on juge mon apparence,
    On a tendance à s’ajourner selon celui qui a la parole.

    Tableau de Dain Yoon.

  • La vague lapine – 2

    Lapine comète, comète lapine,
    Qui parcourt l’espace aux mondes inconnus.
    Planète en planète, elle galopine
    Tandis qu’elle passe d’un air ingénu.

    Au-delà des mers, par-dessus les îles,
    Lapines et lapins, tous s’envoient en l’air.
    La fête des mères, les pères en exil
    Mettent le grappin sur d’autres insulaires.

    Illustrations de Schinako Moriyama.

  • Après la lecture

    Après la lecture

    Quand elle a déshabillé le livre, de ses habits, elle se délivre
    Pour rêver elle-même à son tour une belle histoire d’amour
    Que ses deux mains calligraphient sur l’intime géographie
    Et vont explorer les secrets des étroits passages indiscrets.

    Tableau de Pablo Picasso.

  • L’ancre de mes vers

    L’ancre de mes vers

    Lorsque, à dada, j’écris à l’ancre en grattant la couche de rouille,
    je crains un peu, beaucoup la pluie, pas du tout l’eau de l’océan
    Ces traîtresses dilueraient mon encre et créeraient mille-et-une embrouilles
    Entre ma reine de la nuit et ma maîtresse de céans.

    Photo de la Navy.

  • La vague lapine – 1

    Lapine est la vague, la vague est lapine,
    Lorsqu’elle déferle comme un chaud lapin
    Qui vient et divague et puis de débine
    Revient sur la perle, remet son grappin.

    Enfin elle explose, l’onde étincelante
    Chante en voix de crête l’amour cunicole.
    Jusqu’à ce qu’éclose la vague déferlante
    La mer qui s’apprête et qui caracole.

    Illustrations de Giada Bianchi.

  • Sur des musiques peintes

    Sur des musiques peintes

    Sur des musiques peintes sur tes seins en cymbales,
    Sur des partitions dessinées sur les contours de ton visage,
    Sur des paroles en demi-teinte de peur que ton cœur ne s’emballe,
    Sur le papier parcheminé de mes désirs que j’envisage…

    peinture corporelle de David Gueringer et Michael Rosner.

  • Chute de charme

    Chute de charme

    À la première femme nue, je suis surpris et puis, j’attends.
    À la deuxième fille à poil, je ne méfie, évidemment.
    La troisième, peut-être ingénue ou bien envoyée par Satan ;
    Après je pars sous les étoiles, cœur et âme concomitamment.

    Tableau de Harry Holland.

  • Par le judas

    Par le judas

    L’intime communication que me permet cette interface
    Avec le monde qui m’entoure et me réclame un médiateur,
    Perce, comme authentification, une fenêtre à la surface
    Dont le coup d’œil vaut le détour et un verdict appréciateur.

    Tableau d’Antonio Mora.

  • Un vol pour Paris

    Un vol pour Paris

    Quand tout concorde vers les étoiles dans un fauteuil modélisé
    Pour survoler la capitale voire plus loin si affinités,
    Le vent s’engouffre dans les voiles des drapeaux des Champs Élysées
    Et c’est parti dans l’orbitale cosmique vers l’infinité.

    Tableau de Jeanne Saint Chéron.

  • Finalement, l’homme est bon !

    Finalement, l’homme est bon !

    Entre les canons de beauté et l’art de la chair à canon,
    L’homme et la femme en écorché offrent un régal bien octroyé :
    De la belle cuisse au bas-côté ou de la poitrine aux rognons,
    L’humain, une fois embroché, est bien meilleur qu’on le croyait.

    Création de Plasticboy.

  • L’envolée belle

    L’envolée belle

    Les plus belles plantes du pays qui cheminent à pas feutrés
    Sont les plus belles à s’envoler surtout quand l’amour les transporte.
    Hier, j’étais encore ébahi de voir une fille calfeutrée
    Se mettre nue et convoler avec le vent devant sa porte.

    Tableau de Linda Clark Johnson.

  • Dynastie florale

    Si le faune est à la sirène ce que la flore est à la mer,
    Imaginez ce que serait une dynastie forestière.
    Les fleurs couronneraient la reine, le roi décoré de fougères
    Et le petit prince passerait pour le florilège du bestiaire.

    Quant aux princesses multiflores, maquillées de gouttes de rosée,
    Laquelle serait la plus belle ? Je vous le laisse deviner…
    Peut-être Lila Passiflore ou Anémone Couperosée,
    Ou encore Iris Mirabelle ou bien Violette du Dauphiné.

    Tableau d)Angela Chalmers.

  • Clair-obscur

    Clair-obscur

    Entre les cônes de lumière et les trous noirs inexplorés,
    Se cache toujours une femme derrière un rideau de mystère.
    Les plus futées sont les premières – et pas si connes- à déplorer
    Que l’obscurité les diffame tandis que l’éclat est salutaire.

    Illustration de Schmitz.

  • Rien à voir !

    Rien à voir !

    L’épaisseur du mur de lumière connaîtra sa métamorphose
    Lorsque les voitures électriques ne consommeront presque rien.
    Car – ce n’est pas une première – mais trois fois rien, c’est quelque chose ;
    Il y aura toujours des excentriques qui se prétendront ivoiriens.

    Illustration de Schmitz.

  • Explication par l’absurde

    Explication par l’absurde

    Ouverte d’un pan de lumière, comme une voiture en latex,
    L’absurdité de la vision revendique une explication :
    Ici, la matière première provient d’une substance connexe
    Aux montres molles en prévision d’une absurde vulcanisation.

    Illustration de Sébastien Plassard vue sur https:weandthecolor.comsebastien-plassard-dreamlike-illustrations79257 .

  • Drôle d’oiseau

    Au bal masqué un drôle d’oiseau plutôt à poil qu’à beau plumage
    Se présenta recroquevillé comme pour pondre un œuf surprise.
    Il intrigua les damoiseaux et causa l’auto-allumage
    De tous leurs sens émoustillés lorsqu’ils tombèrent sous son emprise.

    Lorsqu’elle se redressa d’un bond tous virent la beauté de l’oiselle
    Toujours masquée, incognito, mais tous ses charmes exposés.
    Elle réveilla les moribonds, fit enrager les demoiselles
    Quant aux organes génitaux, plusieurs faillirent exploser.

    Tableaux de Costa Dvorezky.

  • Sainte Andromède

    Sainte Andromède

    Plutôt que « Dieu créa la femme pour que l’homme ait sa descendance »
    Disons que Dieu façonna Ève pour représenter son image.
    Ainsi le sacrilège infâme d’avoir goûté la connaissance
    Ne l’abaisse pas mais la relève au rang du plus brillant hommage.

    Tableau de Costa Dvorezky.

  • La chute d’Andromède

    La chute d’Andromède

    Après le plaisir de la mer, après le désir du soleil,
    Elle se sent mourir de bonheur comme une chute dans l’épectase.
    Dans le sein même de sa mère, aurait-elle connu cet éveil,
    Celui-là qui met à l’honneur la joie de vivre dans l’extase ?

    Tableau de Costa Dvorezky.

  • La cerise d’Andromède

    La cerise d’Andromède

    Lorsqu’elle émerge de l’élément, de ce liquide nourricier,
    Andromède ajoute une touche d’un bain de soleil à dessein
    Pour sentir sur ses téguments le baume chaud et pâtissier
    Comme un goût sucré dans la bouche qui se déverse sur ses seins.

    Tableau de Marco Ortolan.

  • La plongée d’Andromède

    Le corps reconnaît sa substance plongée dans l’élément liquide ;
    La peau exprime sa nudité pareille au contact amoureux
    Et l’eau rafraîchit l’existence, celle qui paraissait insipide
    Mais retrouve sa limpidité dans ce courant doux langoureux.

    Le corps recouvre ses réflexes dans chaque partie de lui-même ;
    Les bras retrouvent leurs fonctions et les jambes, leur propulsion.
    Le sexe n’a plus de complexe, il redevient l’organe qui sème ;
    Même le cœur fait la jonction avec le sang en impulsion.

    Tableaux de Marco Ortolan.

  • Un amour de petite chèvre

    Je me souviens de cette histoire, celle de la petite chèvre,
    Que l’envie, dans son pâturage, de la montagne démangeait.
    Et Monsieur Seguin, c’est notoire, lui raconta du bout des lèvres
    Que même avec tout son courage, le loup l’aurait vite mangée.

    Mais elle mit un point d’honneur à imiter la vieille Renaude
    Qui combattit, la mijaurée, jusqu’à son éternel sommeil.
    Or, devant le loup flagorneur, la petite chèvre penaude
    Tint à ne se laisser dévorer qu’au premier rayon du soleil.

    Tableau de Marc Chagall.

  • Confondue dans la lecture

    Confondue dans la lecture

    La souris de bibliothèque est devenue caméléon
    Depuis que les chats pitres cherchent à attraper son cul-de-lampe.
    De même dans les vidéothèques, sous la lumière des néons,
    Des chats cinéphiles se perchent pour être sous les feux de sa rampe.

    Pour rappel, un « Cul-de-lampe » en typographie est un ornement placé en bas d’une page.

    Bodypaint d’Adam DuShole ; Photo de Bill Wadman.

  • Dandelions cosmiques

    Parfois les pissenlits ressemblent aux lettres tendres écharpillées
    Que les amoureux désœuvrés ont déchiré aux quatre vents.
    Et les mots perdus se rassemblent dans les étoiles éparpillées
    Pour laisser la vie manœuvrer et semer l’amour survivant.

    Je vois le vol des dandelions comme des milliers de promesses
    Que des cœurs esseulés confient à la clémence du hasard.
    Si j’en crois un vieux tabellion qui m’a conté, je le confesse,
    L’heur d’un Cupidon déconfit et déçu par tout ce bazar.

    Tableaux d’Oleg Mayorov.

  • Anormalement vôtre

    Au début tout semble normal, sauf que l’escalier tourne en rond
    Uniquement en marche avant sans moyen de se retourner.
    Un Suisse-allemand me crie « Nochmal ! » en me piquant d’un éperon
    Et surgissant d’un paravent en bois de rose chantourné.

    En me retrouvant au départ je réalise que je dors
    Et que mon rêve s’est répété dans un cauchemar d’hardiesse.
    Malheureusement nulle part je ne retrouve le livre d’or
    Sur lequel j’avais sécrété ce poème à l’emporte-pièce.

    « Nochmal » en allemand signifie « encore une foi » et se prononce comme « normal ».

    Tableau de Tishk Barzanji.

  • L’enjambement – 3

    L’enjambement – 3

    Finalement, c’est à l’envers que tout le monde paraît droit.
    La règle de l’absurdité parfois prévaut sur tout le reste.
    Voici pourquoi j’écris mes vers avec une rime à l’endroit,
    Les autres avec lucidité mais bien souvent d’une main preste.

    Illustration de Faby sur http:fabyartiste.com .

  • L’arôme de la commémoration

    L’arôme de la commémoration

    À l’heure où les fleurs reconnaissent leur plus grand épanouissement,
    Je vais en humer les fragrances pour invoquer dans l’abbaye
    La vocation des diaconesses qui, jusqu’à l’évanouissement,
    Portaient les arômes en errance aux plus belles vierges du pays.

    Tableau d’Andrea Kowch.

  • Les nymphes océanes

    Les nymphes océanes

    À l’horizon de l’équateur, le soleil jamais ne se couche
    Mais se recueille au crépuscule par les nymphes de l’océan.
    Grâce à son feu générateur, les sirènes enceintes accouchent
    D’un enfant-poisson minuscule puis, on renvoie l’astre au néant.

    Tableau d’Arthur Prince Spear.

  • Voici mon étoile !

    Voici mon étoile !

    Lorsque le miroir me dévoile l’envers du ciel qui y converge
    Tout mon corps tremble et redevient la première femme de la Terre.
    Je suis née au cœur de l’étoile qui gravite autour de la Vierge
    Dont la constellation revient s’aligner avec Jupiter.

    Tableau de Jan Saudek.

  • Tailleur pour femmes nues

    Tailleur pour femmes nues

    Tailleur – patience et minutie – ce métier se montre capable
    D’endimancher les femmes nues, de surcroît les plus exigeantes.
    D’ailleurs, tellement réussi que le tissu, presque impalpable,
    Montrera les parties charnues mais de manière intelligente.

    Tableau de Will Wilson.

  • L’évolution vers la disparition

    L’évolution vers la disparition

    Nonobstant le chaînon manquant qui laisse un trou dans sa structure
    L’homme poursuit l’évolution toujours plus haut, toujours plus fort.
    L’homo sapiens communiquant fait de grands pas vers la rupture
    Et trouvera la solution pour disparaître sans effort.

    Sculpture de John Morris.

  • Une porte sur l’espace-temps

    Une porte sur l’espace-temps

    Bien que son fond nous environne, l’espace-temps reste impalpable ;
    Pourtant certaines déchirures fort relativement se créent.
    Et dans la porte fanfaronne aux rayons d’ombres dégradables
    Tous mes préjugés disparurent lorsque j’en franchis le secret.

    Tableau de Stefan Bleyl.

  • Madame à tempérance

    Madame à tempérance

    Le chaos de sa chevelure qui porte gloire à sa beauté
    Fixe le degré de tempérance de ses humeurs en balançoire.
    Des vents d’amour, à toute allure, verront les larmes clapoter
    Mais des passions d’exubérances dont attendus pour demain soir.

    Tableau de Thomas Alen Kopéra.

  • L’invité privilégié

    L’invité privilégié

    Tandis qu’en haut sous la houlette de la hulotte sentinelle,
    En bas s’avance la silhouette d’un étrange polichinelle,
    Les yeux grand ouverts sur les ombres qui s’enfuient à son arrivée
    Car Monsieur fait partie du nombre des hôtes à titre privé.

    Illustration de Joshua Courlas.

  • Rencontre

    Rencontre

    Le fond de l’océan regorge d’extraordinaires intermèdes
    Et la sirène se déguise pour aguicher incognito.
    Évidemment son soutien-gorge obéissant à Archimède
    Subit la poussée qui l’épuise illico presto subito.

    Photo de Wei-Chih Wang.

  • Artistes en herbe

    Artistes en herbe

    J’aurais bien aimé être un cancre et rencontrer ma femme en herbe
    Et lui écrire des poèmes truffés de fautes de syntaxe,
    Les doigts souillés de taches d’encre mais qui, par la plume et le verbe,
    Auraient transformé en bohème deux écoliers un peu fantasques.

    Illustration de Faby sur http:fabyartiste.com .

  • Les chemins de vie

    La vie paraît illimitée par tous les chemins du possible ;
    J’aimerais plusieurs existences pour goûter chaque solution potentiel
    Dommage que nous soyons limités à renoncer à l’impossible
    À moins de connaître en substance toutes les circonvolutions.

    Le temps ne fait pas marche arrière et choisir est définitif
    Parfois les chemins s’ouvriront sur une vie prédestinée.
    Bizarrement une barrière, un raccourci expéditif,
    Ou une chute, aboutiront à nos meilleures destinées.

    Tableau de Tim Zeltnerc.

  • Confiture d’étoiles

    Confiture d’étoiles

    Une seule planète dans l’univers est réputée pour ses étoiles
    Dont les comètes caramélisent sur les volcans opportunistes.
    On y prépare pour les hivers – à déguster autour du poêle –
    De succulentes friandises d’une portée impressionniste.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • L’autre côté

    L’autre côté

    D’après les lois du Petit Prince, le soleil se couche vraiment,
    Sous la garde de Pierrot-le-Chat qui chasse les étoiles filantes.
    De peur que ses griffes ne grincent et provoquent un désagrément,
    La lune un jour lui attacha des mitaines annihilantes.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Les mécanismes

    Les mécanismes

    Toute l’appétence charnelle axée aux plaisirs de la chair
    Résulte d’une mécanique d’organes en pleine évolution.
    Ainsi les envies maternelles et le goût de la bonne chère
    Proviennent d’anges sataniques mais qui auraient l’absolution.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • La renarde

    La renarde

    Pour satisfaire à la consigne des pratiques agrobiologiques,
    Madame, d’un air goguenard, doit adapter son gagne-pain.
    Elle s’est inventé un signe – pas tout à fait astrologique –
    Mais qui lui va comme un renard qui s’accommode d’un lapin.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • La sorcière

    La sorcière n’a pas de culotte et se repère évidemment
    Dès qu’un coup de vent polisson lui fait s’envoler sa jupette.
    Elle regagne sa roulotte sous l’œil des gens impudemment ;
    Les femmes en ressentent un frisson et les hommes une galipette.

    Tableau de Hanna Silivonchyk.

  • Le phare lunaire

    Le phare lunaire

    Tout en haut du phare lunaire qui guide les tapis volant,
    Une gardienne à sa fenêtre me fait des tours d’un grand prestige.
    Mais son échelle lacunaire a des barreaux batifolant
    Et pour monter les quinze mètres j’ai tout de même le vertige.

    Tableau de Paula Belle Flores.

  • Pauvre soleil !

    Pauvre soleil !

    J’étais tout seul, j’étais peinard à accrocher mon parasol
    Mais voici que tous mes voisins ont imité ma protection.
    Et ce pauvre soleil cognard, il en a perdu la boussole
    De voir tous ces humains zinzins vivre sous leur introspection.

    Alors il vint me titiller par un petit rayon en biais
    Car le voici déboussolé, je lui ai manqué de respect.
    Demain, lorsqu’il viendra briller, je vous en fiche mon billet
    Que je devrai le consoler s’il est demeuré circonspect.

    Illustration de Marie Cardouat.

  • L’émancipation

    L’émancipation

    Lorsque les hommes abandonnent les rêves pour la réalité
    Et que le silence revient loin de leurs vaines agitations,
    Tout un petit peuple s’adonne en toute originalité
    À fêter comme il lui convient un’ salubre émancipation.

    Tableau d’Oxana Zaika sur https:www.artmajeur.comfraquachatartworks .