Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.
Pendant la nuit de pleine lune, Salammbô pleine de désirs Invoqua, d’une voix vorace, la « déesse des choses humides ». L’invocation fut opportune car elle connut le plaisir De faire l’amour sur la terrasse avec un beau prince numide.
Comme sa seule distraction était l’amour pour les marins, Elle en usa, en abusa tant qu’elle en grossit de plaisir. Et l’abus de dégustation de matelots au romarin Lui fit un corps qui médusa longtemps les hommes de désir.
D’une seule main, je la déleste de son précieux déshabillé, De l’autre main pressurisant son intime région pelvienne. Mais si elle accompli ce geste comme pour vouloir se rhabiller, C’est qu’elle juge insuffisant l’excitation clitoridienne.
Comme elle faisait tapisserie quand nous ne faisions pas l’amour, Je l’ai photographiée nue pour en couvrir ma garçonnière. Ce n’était que taquinerie pour mettre une touche d’humour Et capturer sans retenue son exhibition prisonnière.
Lorsqu’elle dort sans rien porter pour un nocturne romantique, Je lui écris les plus beaux rêves à la plume de l’oreiller. Quelques notes sur la portée pour la bercer d’une authentique Aubade ni longue ni brève mais adaptée à la veillée.
J’ai composé cette berceuse afin qu’elle se déshabille ; « Adagio » à l’introduction, « a capricio » selon l’humour, « Presto » si un peu paresseuse, « a capella » quand elle babille, « Presto » pour la reproduction et « a due » quand on fait l’amour.
C’est son regard de mère poule au moment où j’ vais la quitter Que j’apprécie de retenir comme une icône protectrice. Tout son amour qui en découle comme une dette non acquittée Me forcera à revenir vers ses lèvres approbatrices.
Elle fumait après l’amour qu’elle pratiquait vingt fois par jour Selon le talent des amants et s’ils tenaient un bon moment. Elle inscrivit même son corps dans le grand livre des records ! De fumer, moi, j’ai arrêté et je l’ai souvent regrettée.
Photo de Ján Hronský sur http:www.janhronsky.netnude .
J’aime la prendre en mouvement comme une poupée mécanique Pour imaginer ses pensées cueillies sur la photographie ; En capter les trémoussements sur ses attributs organiques Même s’il faut les compenser par un peu de pornographie.
Il lui demanda par caprice de ne plus porter de culotte. Comme elle était dominatrice, elle répondît « D’accord, je l’ôte, De même, ce qui me recouvre de mes genoux jusqu’au nombril Et tant pis si l’ monde découvre que je mets mes fesses en péril ! »
Photo de Ján Hronský sur http:www.janhronsky.netnude .
Elle rêvait d’être danseuse nue mais elle a dû se rhabiller. On ne lui a pas dit pourquoi, apparemment elle ne sait pas. Elle n’a pas été retenue, son ambition a vacillé Et sur cette question de poids, elle s’en va à petits pas.
Elles étaient quatre sur le départ, prêtes à affronter leur destin ; Le bec fixé sur l’horizon pour parcourir soixante-trois yards. La première n’alla nulle-part, l’autre d’un loup fit le festin, La troisième finit en prison, la quatrième trouva son jars.
Je n’avais pas imaginé qu’elle puisse avoir une aventure Mais je l’ai lu en transparence derrière son air méditatif Seulement voilà, j’ai deviné et me demande quelle rupture Choisira-t-elle de préférence ? Moi ou l’amant, dubitatifs ?
Quand Monsieur du corbeau, en costume de nuit, Protège un malheureux prêt à faire un grand saut, Il le prend sous son aile et le tire d’ennui Qu’elle soit jouvencelle ou encore jouvenceau.
Il surveille surtout les femmes éplorées Lorsque passe les ombres d’un ciel de désespoir. Quant aux filles perdues, violées et déflorées, Il leur donne l’élan vers un nouvel espoir.
Il y a une éternité , si on m’avait demandé Qu’un quart de tour se dévisse dans chacune de mes nuits, J’aurais été excité et j’aurais recommandé Que ce quart d’heure me ravisse et me tire de l’ennui.
Elles tissent la nuit imperturbablement Qu’elles cousent d’étoiles et de comètes blanches. Elles faufilent les astres incontestablement Qu’elles boutonnent aux trous noirs sur la matière étanche.
Quand la lune s’enlève indiscutablement Elles ferment le rideau et relèvent la toile. Quand le soleil se couche inévitablement Elles brossent l’ouvrage et font tomber le voile.
L’ange était revêtu d’une aube et d’une ceinture de fleurs Et tandis que je dérivais, il m’a retenu par la main. Je n’aurais jamais revu l’aube s’il n’avait pas calmé mes pleurs Tandis que sa main écrivait que je renaîtrais dès demain.
Il m’a donné des ailes d’or toutes enrobées de lumière Qui ont interrompu ma chute et lié au vent qui m’emporte. Puis, comme le vol du condor au-dessus de la cordillère, Dans cet étrange parachute, je suis arrivé à ta porte.
Une nuit, je me lèverai sur le contour de l’horizon ; Une nuit, je m’élèverai au-dessus du mur des prisons ; Une nuit, je relèverai le défi de la pesanteur ; Une nuit, je dévalerai des montagnes et de leur hauteur.
Ce jour-là, il n’y avait plus le moindre espoir, la moindre chance, Tout allait se jouer ici devant l’abîme de ma vie. Ce jour-là, la vie m’a déplu d’avoir étendu la malchance Si loin pour que je m’initie à croire à ma propre survie.
Alors j’ai lâché tout le poids qui me retenait en arrière Et j’ai continué confiant en récitant une prière. Alors j’ai mis toute ma foi afin de soulever la barrière Et avancer en défiant l’incrédulité meurtrière.
La bicyclette au printemps sur les chemins de traverse, À travers champs réveillés de plusieurs mois de sommeil, Sous le feuillage suintant des arbres après une averse Et les vêtements mouillés qui vont sécher au soleil.
Se retrouver loin du monde, ôter sa robe trempée Profiter de la lumière comme d’un bain de jouvence, Laisser l’âme vagabonde, laisser l’esprit détrempé Et jouir de la première sortie en sa connivence.
Depuis la sieste réparatrice jusqu’à la sieste crapuleuse, La vie est pleine d’occasions pour s’endormir sereinement. Je laisse l’envie tentatrice pour les rêveries fabuleuses Qui m’emportent vers l’évasion loin des plus sombres événements.
Selon ce que j’aurai péché au fil des récits de voyage, Ceux qui auront su résister aux tempêtes cauchemardesques, Une fois qu’ils auront séché après plusieurs bons nettoyages, J’écrirai, si vous insistez, les plus abracadabrantesques.
Je suis ici, je suis ailleurs, je viens ici, je pars ailleurs Pourtant tous ceux qui me regardent ne voient qu’une partie de moi. Le monde est peuplé de railleurs, de sarcastiques fossoyeurs Qui ne prêtent même pas garde à ce que je peux penser de toi.
J’en fais mon toit, j’en fais mon île, j’y bâtit mes rêves magiques ; Je me perds dans leurs labyrinthes et leurs désordres exotiques. J’y retrouve l’aspect juvénile de mes souhaits hypothétiques Et parfois même les étreintes de mes fantasmes érotiques.
Tableau d’Andrew Ferez, alias 25kartinok sur http:artsdumonde.canalblog.comarchives2016091534325116.html .
Elle allait trop vite en besogne ou je devais être trop pantois ; Elle dégrafa d’un coup sa robe, entièrement nue en dessous. Elle me dit « j’attends la cigogne qui m’apporte un enfant de toi ! » Trop tard pour que je me dérobe, elle m’absorbe, elle m’absous.
Mais la cigogne était en grève où les voies du ciel perturbées. J’ai dû prendre un abonnement à son club de fécondation. Depuis mes nuits restent sans rêve ; je dois d’abord la masturber Et pénétrer tout bonnement son sexe en pleine inondation.
Je connais une fille dérangée qui s’ prend pour un caméléon. Placée devant un décor vert, elle se métamorphose en plante ; Devant un panneau orangé, elle mime un accordéon ; Lorsque je lui écris mes vers, elle devient ma muse insolente.
Chacun sa manière de voir l’objet de sa sublimation ; Chacun sa façon de s’émouvoir avec tact et fascination. Sur mes tableaux estampillés lorsque j’ai annoncé le prix, Elle s’est sitôt déshabillée et m’a dit « j’ai très bien compris. »
Elle retira chaque gant par petits gestes posément En rajustant à chaque arrêt les plis de sa jupette verte. J’ai trouvé le geste élégant, très féminin exquisément ; J’avais complètement égaré que ma braguette était ouverte.
C’est tout ce qu’elle avait trouvé pour y enfermer son mari ; Du moins, sa tête uniquement, la dépouille n’était pas incluse. La police n’a rien pu prouver car leur sources se sont taries Lorsqu’ils apprirent pudiquement qu’elle était une nonne recluse.
Le pistolet est en plastique et la nana, c’est ma voisine À qui j’ai demandé de poser pour mettre sur ma candidature : « Agent sacré très éclectique dont la porte de la cuisine Donne sur un balcon exposé sur les plus belles créatures ! »
Illustration de Robert McGinnis pour le film « Arabesque » avec Gregory Peck et Sophia Loren.
Elle aime se pencher à sa porte lorsque je monte l’escalier Et me salue du bout des seins, un petit bisou de la bouche. En échange, je lui rapporte tout son courrier sur le palier Mais quels que soient mes beaux desseins, comme c’est chez nous, elle se couche.
Illustration de David Downton, le digne successeur de René Gruau.
Puisque je parle d’appartement, chez ma voisine de palier À qui je demande du sucre, n’importe quoi pour que j’ la voie, Elle ne s’habille apparemment que de maillots hospitaliers Qui me donnent des envies de lucre car elle les peints elle-même sur soie.
Comme nous avons nos cuisines mitoyennes sur le balcon Nous prenons souvent l’apéro un whisky ou un Martini. Le soir j’appelle ma voisine pour lui proposer un flacon Et elle enlève son boléro pour traînasser en bikini.
Plutôt qu’un vieux chapeau à plume, optez pour un beau flamant rose ! D’abord, il tient chaud à la tête et vous n’aurez rien d’autre à mettre. Puis vous verrez qu’à plein volume, finies les réflexions moroses De ceux qui croient les femmes bêtes à n’avoir qu’un toutou pour maître.
J’ai racheté ce miroir magique au vide-greniers d’un manoir Qui le vendait comme illusion d’un vieux prestidigitateur. Comme il est resté nostalgique, dès que je sors de ma baignoire, Il me dit être l’effusion du plus beau mystificateur.
Pour mieux protéger ses fromages, notre corbeau se fit maçon Et d’un pendule pour fil à plomb bâtit sa maison fromagère Et dans laquelle sans dommage l’escalier en colimaçon Accueille les tomes d’aplomb rangées comme sur une étagère.
Depuis ce jour, notre renard, désormais fox-cambrioleur, Dut inventer mille techniques pour voler les fruits du labeur. D’abord déjouer le traquenard d’une serrure anti-voleurs Et la plupart du temps, bernique ! Ne trouver que l’argent du beurre.
J’ai une malle à souvenirs pour mes voyages romantiques Avec des pages d’écritoire pour y raconter mes romances. J’ai décidé à l’avenir n’écrire que des faits authentiques D’ailleurs pour ma prochaine histoire, je sens déjà que ça commence.
J’avais tellement de secrets que j’en ai compilé un livre Pour, à l’abri des indiscrets, mettre ce qui mon cœur délivre. Une fois l’impression bouclée, finalement c’n’est pas grand-chose, J’y ai rajouté une clef pour protéger le pot-aux-roses.
Comme elle voulait me surprendre, elle est arrivée vers midi Seulement vêtue d’un chemisier, soi-disant afin qu’il me plaise. Je l’ai juste priée d’attendre un moment mais elle m’a dit : « Oh, si vous m’y autorisiez, j’aimerais bien me mettre à l’aise ! »
La tête pleine d’ambivalences, le cœur rempli de sensations, Le corps débordant de cadences, l’âme saturée d’émotions, La fête finie, on va boire un café pour tenir le coup Puis on part sinon on va croire que la java, ça nous secoue.
Votre chat a bonne mémoire ? Faites un nœud à ses oreilles ! Votre chat retombe sur ses pattes ? Faites un nœud à ses moustaches ! Votre chat dort dans votre armoire ? La mienne me rendait la pareille ! Votre chat est un psychopathe ? C’est normal et l’on s’y attache !
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Elle est venue par le couloir qui entrait par le vestibule Jusqu’à la fenêtre ombragée qui donnait la vue sur la ville le parc. Après, sans vraiment le vouloir, elle est partie sans préambule Comme si elle était outragée qu’on lui ait fait une remarque.
Quelle remarque ? Elle était seule dans la demeure abandonnée Toute la famille dormait sous les arbres dans la clairière. C’est plus tard sous le grand tilleul qu’elle est venue me pardonner D’avoir pensé que désormais je renonçais à sa carrière.
Tableau de Geneviève Daël sur https:www.jonathancooper.co.ukartists133-genevieve-daelworks .
Danse avec la vie, danse Mistigri ! Danse sur les carreaux, danse Figaro ! Danse et sois prolixe, danse avec Félix ! Danse sur le sofa, danse avec Kacha ! Danse sur le parquet, danse mon minet !
Danse sur la flanelle, danse ma Chanelle ! Danse sur le tapis, danse ma Chipie ! Danse dans les thuyas, danse ma Maya ! Danse à toute vitesse, danse ma Duchesse ! Danse sur la moquette, danse ma Minette !
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Je n’ai jamais su la raison pour laquelle quand tes clefs perdras Tu pries Saint-Antoine-de-Padoue pour t’aider à les retrouver. J’ai un endroit à la maison, une femme nue à quatre bras Qui me vient… je ne sais pas d’où mais dont le but reste à prouver
Ma rivière de Lune, large et de grande ampleur, Je te traverserai un jour bien inspiré. Ô faiseuse de rêves, ô briseuse de cœur, Partout je te suivrai, où tu iras, j’irai.
Je prendrai l’essentiel pour aller voir le monde ; Tellement de personnes m’attendent depuis des mois. Derrière l’arc-en-ciel, après la courbe ronde, Myrtille, la garçonne, Rivière de Lune et moi.
(Paroles anglaises de Johnny Mercer et Henry Mancini Pour le film « Diamants sur Canapé » avec Audrey Hepburn.
Moon river, wider than a mile I’m crossing you in style some day Oh, dream maker, you heart breaker Wherever you’re goin’, I’m goin’ your way
Two drifters, off to see the world There’s such a lot of world to see We’re after the same rainbow’s end, waitin’ ’round the bend My huckleberry friend, moon river, and me.)
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Bien qu’elle eut de la répartie et l’intelligence très fine, Je l’appelais « Fille nœud-nœud », alors qu’elle se nommait Fabienne. Mais le jour où elle est partie avec ma femme Joséphine, Je me suis montré soupçonneux d’avoir su qu’elle était lesbienne.
Juste vêtue d’une plume que le vent lui a cœur Je lui ai tendu mon châle pour couvrir sa nudité. Pour donner plus de volume à ses cheveux boursoufflés, Elle l’a passée sans mal avec opportunité.
Zinzin, le singe et l’éléphant, animaux parfois taciturnes Voyagent ensemble au clair de Lune tandis que le soleil s’endort. L’accueil serait plus triomphant si la hulotte, oiseau nocturne, Prenait une mine opportune en plébiscitant le train d’or.
La Lune ouvrira tous les soirs l’attrape-rêves des étoiles Racontés par le zimpanzé qui joue mais à guichets fermés. Prenez place sur la balançoire, attendez que le ciel dévoile, Sous la lumineuse bronzée, le fil de l’histoire germer.
On a toujours besoin de petits rats chez soi, Cousins de souriceaux, de petits rats mulots. Toujours aux petits soins avec un ver à soie Et même un vermiceau têtu du ciboulot.
Tout ça, c’est pour choyer mes amis les oiseaux Qui vivent sur mon dos dans leur joli palace. Ils me paient le loyer et tissent le réseau De filles et de rats d’eau qui ornent ma carapace.
Lorsque les orteils se pelotent dans le ventre chaud de la grève Les pieds s’incrustent dans le sable comme pour en téter la mer. Les vaguelettes matelotent, l’écume des plus jolis rêves Remontent l’onde insaisissable d’un allaitement éphémère.
Le soir, plutôt que déprimer laissons nos rêves s’exprimer ; Glissons dans les bras de Morphée ce qui nous a catastrophé. S’il s’agit d’une plaie d’argent, les temps en seront partageants Et pour les problèmes d’amour, demain sera un nouveau jour.
L’effeuillage de la marguerite, ce procédé fort ingénieux Qui autorise les amoureux à tenter leur chance en amour, Était à l’origine un rite d’un petit ange besogneux Au caractère langoureux mais doté du sens de l’humour.
Il rendit la fleur télépathe avec capacité d’oracle Afin de lire dans le cœur comment établir le devis. Ainsi l’amoureux névropathe ne doit pas s’attendre au miracle Tandis que celui plein de vigueur à sa chance au jeu de la vie.
D’un face-à-main en plumes de paon pour son regard observateur, D’un éventail poisson-volant tressé en vrai poil se souris, Entourée des chats sacripants qui lui font la cour à toute heure, La chatte aux yeux verts affolants croquera celui qui sourit.