Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Hôtels pour coucous

    Hôtels pour coucous

    Vous trouverez à vous loger pour passer le meilleur séjour.
    Directement chez l’horloger, à chaque heure de chaque jour,
    De la Suisse à la Forêt Noire, les meilleurs hôtels pour coucous,
    Équipés de douche ou baignoire et les moins chers, au moindre coût.

    On paie à l’heure d’un « coucou » parfois deux, trois et jusqu’à douze ;
    On vous facilitera le coup si vous faites venir votre épouse
    Qui vous donne douze œufs à la chaîne et le soir remonte les poids.
    Tout est construit en bois de chêne, toutes les cloisons sont en bois.

    Tableau de Zurab Martiashvili.

  • Améliorations et déceptions

    Elle s’ennuyait à la maison malgré la beauté de ses murs ;
    Elle vint sur les réseaux sociaux pour s’y trouver une famille.
    Tout le monde lui donna raison car ses lamentations émurent ;
    Elle trouva des avis spéciaux par tous ses amis qui fourmillent.

    Elle peignit ses murs langoureux de vermillon et rouge sang
    Mais l’ensemble manquant d’humour, le toit se couvrit de vert de gris.
    Elle rencontra un amoureux qui la charma en rougissant
    Mais le couple manquant d’amour, finalement elle s’est aigrie.

    Tableau de Zurab Martiashvili.

  • Sa provende quotidienne

    Sa provende quotidienne

    Tandis qu’elle écoutait pousser les fleurs, coquelicots, bleuets, lavandes,
    Elle emplissait sa collection des petits bonheurs de l’été.
    Tout ce qui efface les pleurs, comme quotidienne provende,
    Lui apportait toute l’affection dont la Terre l’avait allaitée.

    Tableau d’Alice Mason.

  • Tous les visages de la nature

    Tous les visages de la nature

    L’art de la 😘, l’art de voir partout des visages
    Aurait aidé à la survie paraît-il de l’espèce humaine.
    Triste et douce mélancolie des mémoires de tous les âges
    En reconnaissance à la vie de ce cognitif phénomène.

    Tableau d’Alice Mason.

  • Anahita, déesse de l’eau

    Anahita, déesse de l’eau

    Partout où coule une rivière, partout où les pluies se répandent,
    Où l’eau s’écoule dans le sol, le souvenir d’Anahita.
    Du cœur des forêts aux lisières, l’eau, dont toutes les vies dépendent,
    Conserve comme une boussole celle qui à jamais l’habita.

    Tableau d’Alice Mason.

  • Songe d’une nuit d’été

    Quand elle eut cueilli ses cerises, rouges et gorgées de soleil,
    Elle en mangea évidemment et savoura leur jus sucré.
    D’ivresse elle se sentit éprise, tant et tant qu’un profond sommeil
    La plongea bien rapidement dans les songes d’une nuit sacrée.

    Depuis l’ivresse des fruits mûrs, elle prit goût à l’allégresse
    Et s’en vint dormir bien souvent toute nue à la belle étoile.
    Bercée par le vent qui murmure et par la lune qui la caresse
    D’un rayon pâle soulevant l’air qui la recouvrait d’un voile.

    Tableaux d’Alice Mason.

  • L’arbre de méditation – 2

    L’arbre de méditation - 2

    Les plus belles décorations étant celles de méditation,
    La femme, les yeux en amande, finit sa prière gourmande
    Auprès des dieux des vents timides et leurs enfants de brise humide
    Auprès des déesses des eaux qui murmurent dans les roseaux.

    Tableau d’Alice Mason.

  • L’arbre de méditation – 3

    L’arbre de méditation - 3

    L’arbre des rêves archangéliques et des songes psychédéliques
    Produit les visions les plus folles parsemées de fleurs en corolles.
    Il fait bon de s’y délasser comme il fait bon d’y rêvasser
    D’abandonner au lâcher prise afin d’être atteint de surprises.

    Tableau d’Alice Mason.

  • Les intraterrestres

    Les intraterrestres

    Au calme profond des forêts habite un peuple arboricole
    Aux hommes fiers, agriculteurs et aux femmes extraordinaires.
    Elles se laissent déflorer au soir des noces viticoles
    En tenues d’arboriculteurs qui honorent leurs glandes mammaires.

    Bodypainting de Carolyn Cowan.

  • Les villes à la campagne

    Les villes à la campagne

    Habiter au cœur de forêts en pleine ville est-ce possible ?
    Bâtir des maisons qui ressemblent à des campagnes et des contrées
    Où chantent des chardonnerets sous la surveillance impassible
    Des citadins qui se rassemblent auprès des filles à rencontrer.

    Illustration de Agent Pekka sur https:agentpekka.comartistcruschiform .

  • Paris rendue aux canards

    Paris rendue aux canards

    Depuis que les hommes ont quitté les métropoles abandonnées,
    Les canards ont pris possessions des parcs et jardins botaniques.
    Les vieux immeubles inhabités dorment dans l’ombre bétonnée
    Et peu à peu font sécession avec l’ère architectonique.

    Illustration de Agent Pekka sur https:agentpekka.comartistcruschiform .

  • Non mais ça va ne pas la tête ?

    Non mais ça va ne pas la tête ?

    Elle passait quasiment nue, juste vêtue de son collier.
    Toute jolie, toute menue, chaussée de très jolis souliers.
    J’ai demandé quelle pointure elle chaussait dans son vagin,
    Elle m’a rétorqué « Non, l’enflure ! Mais où est-ce que tu te crois, Machin ? »

    Photo de xxx.

  • Les voyages littéraires

    Les voyages littéraires

    Tandis que je m’étais plongé dans cette jungle littéraire
    Qui m’étirait vers les hauteurs des sommets de bonne aventure,
    Je sentis le temps prolongé dans un nouvel itinéraire
    Au-delà duquel son auteur m’emporta en villégiature.

    Illustration d’Agent Pekka sur https:agentpekka.comartistcruschiform .

  • L’amérindienne

    L’amérindienne

    Au son des tambours étouffés avec des clameurs de bravoure,
    Au rythme des bras cadencés par les appels de la nature,
    Je les ai vu rire et pouffer d’une allégresse qui se savoure
    Autour de l’amour condensé des amérindiennes matures.

    Indy Kate photographiée par Asya Vaylykh.

  • De l’autre côté

    De l’autre côté

    Mais t’es-tu déjà demandé ce qu’il y a de l’autre côté ?
    L’autre côté de ta raison, l’autre côté de la cloison ?
    Si tu veux, sans me commander, je vais tous tes principe ôter
    Et te sortir de ta maison vers des merveilles à foison !

    Photo de Rosie Hardy.

  • La chamane

    La chamane

    La première fois que je la vis, elle m’avoua être chamane
    Qui possédait des grands pouvoirs, notamment un grand cœur de braise.
    J’ me souviendrai toute ma vie de cette femme nymphomane
    Qui a su comment m’émouvoir en paraboles et catachrèses.

    Photo de Stefan Gesell.

  • La pastourelle

    La pastourelle

    Toutes leurs couleurs sont des leurres pour capturer un géniteur
    Mais lorsqu’elles deviennent mère, elles redeviennent naturelles.
    Après l’amour, quand ce fut l’heure, je n’étais plus qu’un visiteur,
    Rien qu’un amoureux éphémère à féconder sa pastourelle.

    Photo de Stefan Gesell.

  • L’avocat naturel

    L’avocat naturel

    Derrière de hautes futaies, elle pratiquait le naturisme
    Juste vêtue de jeunes fleurs posées sur sa peau délicate.
    De la façon qu’elle réfutait la société par le nudisme,
    J’ai su qu’elle cachait ses peurs sous une robe d’avocate.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Carreaux braséros

    Carreaux braséros

    La mode du zèbre passée, les femmes se tiennent à carreau
    Mais continuent de faire croire que l’amour seul guide leurs cœurs.
    J’ai laissé le temps s’espacer puis, j’ai consulté le tarot
    Et je sais que c’est pour accroire une séduction de vainqueur.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Âme d’ébène et cœur de feu

    Zébrée d’ébène par du cuivre, comme au sortir de la forêt,
    J’ai pensé voir une amazone en quête de chasse aux amants.
    Alors je n’ai pu que la suivre, obligé de la déflorer
    À la frontière d’une zone entre pénombre et firmament.

    Je ne sais si son âme noire avait prévu de me tuer
    Mais son cœur de feu a brûlé tout l’espoir qui devait s’ensuivre.
    Elle m’a mis nu dans sa baignoire et ma peau s’est mise à muer
    D’abord de teinte cérulée puis rayée de noir et de cuivre.

    Photo de Stefan Gesell.

  • La fille aux échasses

    La fille aux échasses

    Quand j’eus affaire à la géante, j’ai vu venir ma dernière heure
    Car je pensais que cette ogresse chaussait des bottes de sept lieux.
    Mais quand elle a ouvert, béantes, ses cuisses appareillées d’un leurre,
    Des échasses montaient la bougresse bien au-dessus de son milieu.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Ocapella

    Je l’ai crue sortie de mes rêves comme une belle extraterrestre.
    Peut-être son extravagance dans sa façon de se vêtir ?
    Notre rencontre fut assez brève, une nuit de la Saint-Sylvestre,
    Mais je me souviens des fragrances dont je devais m’assujettir.

    Dans l’hiver doux des capricornes, je l’ai rencontrée à nouveau ;
    Toujours parfumée à la mode pour vaincre mes sens primitifs.
    Mais dans ce mois de janvier morne, elle a semé le renouveau
    Par cette odeur qui m’accommode à son charme définitif.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Bleu regard

    Bleu regard

    Les deux moments de la journée où son regard bleu me domine ;
    Juste avant l’aube au point du jour et les heures entre chien et loup.
    Je croyais qu’il était tourné vers les proies qu’elle prédomine
    Mais non, juste un regard d’amour dont le bleu se montre jaloux.

    Photo de Stefan Gesell.

  • Astrologique

    Astrologique

    Les horoscopes et les tarots sembleraient nous donner raison ;
    Nous en restons sur le carreau avec les signes et les maisons.
    Comme si la trigonométrie, au théorème de Pythagore,
    En démontrait la théorie alors qu’elle est son égrégore.

    Illustration d’Interesni Kazki.

  • Quand le loup a peur

    Quand le loup a peur

    Mais qui a fait peur au petit loup qui tremble là comme un mouton ;
    Lui qui apprend dès le berceau que c’est autrui qui se soustrait ?
    Ce doit être un cochon jaloux de ce ridicule glouton
    Qui souhaiterait recto-verso lui rectifier le portrait !

    Tableau de Hisanori Yoshida.

  • Les jumelles

    Les jumelles

    Quelle différence existe-t-il entre ces visages langoureux
    De deux jumelles qui aiment peut-être le même amant d’un même cœur.
    Celui-ci serait-il hostile à jouer aux deux amoureux ?
    Qu’il me dise comment il pénètre simultanément les deux sœurs !

    Aquarelle de Reina Yamada sur https:artwoonz.comwatercolor-art-reina-yamada .

  • Tata flingueuse

    Tata flingueuse

    Son petit regard clignotant qui semblait vouloir m’avertir
    Qu’elle était munie d’un système anti-voleurs, anti-dragueurs.
    Je n’ me sentis pas pour autant incapable de la divertir
    Car lorsque je lui ai dit : « je t’aime » son regard est devenu flingueur.

    Aquarelle de Reina Yamada sur https:artwoonz.comwatercolor-art-reina-yamada .

  • Portrait cassé

    Portrait cassé

    Picasso m’a cassé la figure au carré ;
    J’ai les yeux de travers et le regard pervers ;
    Ce tableau est infâme, je ne plais plus aux femmes ;
    Quand je le vois j’ai peur ; si c’est moi là, je meurs !

    Tableau de Thierry Bruet.

  • Portrait craché

    Portrait craché

    Quand l’œuvre crie de vérité peut-elle entacher son auteur ?
    Si oui, je dois faire attention lorsque j’écris mes Reflets-Vers
    Quand c’est avec sincérité, je ne crains pas d’être fauteur
    Mais quand je mets de la tension avec les femmes, gare au pervers !

    Tableau de Thierry Bruet.

  • Portrait officiel

    Portrait officiel

    Faut-il être ou faut-il paraître ? Telle est la question du marché
    Selon l’image que je donne ou celle qui sera perçue.
    Or ceux qui pensent me connaître seraient capables de me percher
    Sur la plus haute feuille d’automne pour voir voler mon pardessus.

    Tableau de Thierry Bruet.

  • La voûte

    Dessous la voûte, elles nous envoûtent,
    Du bout des seins, c’est trop malsain !
    Sous les arcades, c’est l’embuscade,
    Tous ces nichons sont folichons !

    Sous la Lanterne, je me prosterne ;
    Sous la bougie, là je rougis ;
    Ces mamelons comme des melons
    Sont trop tentants, tétons pourtant !

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Train de nuit

    Train de nuit

    Bien entendu, les trains de nuit, bercent des plus heureux sommeils
    Avec des rêves rembourrés aux fantasmes les plus saugrenus.
    Par exemple, en gare de minuit, prenez l’Express-vers-les-merveilles !
    Vous ne pourrez pas vous gourer : il n’y monte que des femmes nues.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • On ne refuse pas un cadeau !

    Même si le cadeau ne plait pas, il est mal vu de critiquer
    Car se voir d’un autre regard avec l’objet peut transformer
    La vie qui viendra à grand pas heurter vos goûts sophistiqués
    Pour d’autres plus ou moins hagards où vous resteriez enfermés.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Musées pour femmes

    Musées pour femmes

    Les femmes aussi sont amatrices pour goûter la partie de l’homme
    Soit la plus douce, soit la plus tendre, soit la plus dure selon leur goût.
    Car la bonne consommatrice, pour apprécier le chromosome,
    Sait le temps qu’il faudra attendre pour en obtenir un bon bout.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Le trou noir

    Le trou noir

    Cette région vers l’inconnu situé au cœur de l’entre-cuisse
    A fait chavirer les savants et surtout les théologiens.
    Or, quand je vois une femme nue, je ne pense pas que je puisse
    Faire autrement, tout en bavant, d’avoir un élan coccygien.

    Tableau d’Eugenia Loli sur https:www.boumbang.comeugenia-loli .

  • Belles de jour

    Il appartient au connaisseur de faire son choix en magasin
    Pour trouver la femme de ses rêves et pas seulement dans les limbes.
    Hélas, depuis les oppresseurs et les censeurs un peu zinzins,
    La réprobation est si brève qu’elle finit par paraître dingue.

    Tableau de Paul Delvaux.

  • Lily de la Montagne

    Lily de la Montagne

    Tous les matins dans les campagnes, retentit un grand « hallali »
    Lorsque s’éveille la géante des monts, des bois et des forêts.
    C’est le titan de la montagne – que tout le monde appelle « Lily » –
    Qui ouvre sa gueule béante en braillant comme une mijaurée.

    Tableau d’Eugenia Loli sur https:www.boumbang.comeugenia-loli .

  • Rêve orange

    Rêve orange

    Quand je rêve d’orange ça peut paraître étrange
    Mais lorsqu’elle est sanguine ou encore clémentine
    Le rêve devient juteux et le temps culbuteux
    Surtout s’il sort un ver du drôle de rêve en vers.

    (Tableau de René Magritte sur http:www.mattesonart.com1947-1948-vache-period.aspx
    Le culbuteux est une sorte de larve ou un taon.)

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Mauvais coton

    Mauvais coton

    Elle filait du mauvais coton et tissait sa vie comme un pied
    Mais elle su se faire aider par la colombe de la paix.
    Elles se sont dit : « Détricotons tout cet ouvrage comme il nous sied !
    Laissons les pieds se démerder et rabattons-leur le clapet ! »

    Tableau de Shiori Matsumoto.

  • Le rêve au rigodon

    Le rêve au rigodon

    J’ai fait un nœud à un beau rêve de peur de l’oublier au réveil
    Mais je ne sais plus dans quel songe je l’ai rattaché au cordon.
    Si l’un de vous faisant la grève à ses nuits blanches sans sommeil
    La trouve- ce n’est pas un mensonge – faites-lui danser un rigodon.

    Tableau de Svetlana Belyaeva.

  • En cas d’urgence

    En cas d’urgence

    La caserne des anges-pompiers prévoit un sas en cas d’urgence
    Selon l’averse de démons qui vont s’abattre sur la Terre.
    Joyeux, ils partent d’un bon pied pour résorber les insurgences
    Mais laissent leurs ailes sur le timon ; il ne faut pas qu’on les repère.

    Tableau de Shiori Matsumoto.

  • La disparition

    La disparition

    Je rêve alors que je la suis dans un labyrinthe boisé.
    La coupe s’est transformée en fleur et l’ange à pris sa forme humaine.
    Je ne voudrais pas qu’elle me fuit et je voudrais l’apprivoiser
    Trop tard ! Je reste avec mes pleurs ; là, au début de la semaine.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • La créatrice

    La créatrice

    Peindre le monde à son image lui a demandé tout son cœur
    Et toute son âme et son corps, et tout l’esprit qu’elle a soufflé.
    Je sais comment lui rendre hommage sans se montrer alambiqueur
    En l’aimant encore et encore d’un amour jamais essoufflé.

    Photo de Leonor Fini.

  • L’écrivain des rêves

    L’écrivain des rêves

    J’écris des romans dans mes songes et je me souviens de certains récits
    Où je me voyais « Jules Verne » ou n’importe qui de son rang.
    Mais le matin, cruel mensonge, je me retrouve en Helvétie,
    Malheureusement pour ma gouverne, tout amnésique et ignorant.

    Tableau inachevé « Le Rêve de Dickens » de Robert William Buss.

  • Multicouches

    Multicouches

    La couche sociale inférieure ne voit que le dessous des arbres
    Et l’ombre qui cache la forêt se détache de la nature.

    La couche sociale supérieure dans leurs beaux immeubles de marbres
    Aiment leurs allées décorées d’arbustes quand ils sont matures.

    La couche sociale ultérieure verra le spectacle macabre
    De l’Amazonie déflorée que l’économie dénature.

    Tableau de Rafał Olbiński.

  • Recueillement

    Comme un fantôme recueilli, comme un garde en méditation,
    L’arche m’invite à la rencontre de l’initiatique passage.
    Dans la lumière qui rejaillit, apparaît la contemplation
    D’un Dieu qui irait à l’encontre d’un trop facile apprentissage.

    Comme si Dieu omniprésent décidait d’ouvrir son réseau
    Aux longs corridors espacés, galeries, vestibules et cloîtres
    Ainsi je chemine au présent vers le futur sous le préau
    Et je descends vers le passé où l’âme continue à croître.

    Aquarelles de Cathy Veali.

  • Flux et reflux

    Flux et reflux

    Un clair de Lune sur la plage attise les plus beaux souhaits
    Surtout quand les cœurs désireux ont hâte de se marier.
    Ainsi les vœux en décalage sont accordés ou rabroués
    Selon le reflux généreux ou bien le flux contrarié.

    Tableau de Marianna Foster.

  • Le rendez-vous sur la lande

    Le rendez-vous sur la lande

    Pas de fantôme sur la lande, juste un rendez-vous amoureux.
    À cette heure entre chien et loup, devant les ruines du château,
    Une femme aux amours gourmandes guette d’un regard langoureux
    Son amant qu’hier était jaloux de s’être fait mettre un râteau .

    Tableau de Jack Thurston.

  • Le concerto au poil

    Le concerto au poil

    Le compositeur non-voyant tâta les courbes de son corps
    Et écrivit la partition sur la peau de la demoiselle.
    Le concerto, en envoyant la fille nue faire l’accord,
    Provoqua la disparition du maestro et sa pucelle.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le secret des pyramides

    Le secret des pyramides

    Dans le secret de la matrice, là, se cache une pyramide
    Qui, elle-même, constitue le moule de l’origine la vie.
    Voilà pourquoi la génitrice protège sa partie humide
    Car son utérus restitue l’énergie de sa propre survie.

    Illustration de Jerome Podwil.