Catégorie : Reflets Vers inédits

Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.

  • Avant après

    Une femme, tout simplement, le chef-d’œuvre est déjà signé
    Et je ne vois pas bien comment faire mieux que le créateur.
    Sa propre mère est amplement et spontanément désignée
    Et son père a dû, un moment, mettre du sien procréateur.

    Mais l’érotisme qui se dégage offre une nouvelle dimension,
    D’autres couleurs, d’autres horizons, que l’amour seul peut apporter.
    Point n’est besoin d’autre bagage que le charme met sous tension
    Pour sortir le cœur de prison, l’entrouvrir et le transporter.

    Audrey Yakovkev vue par Yossi Kotler.

  • Surprise du matin – 2

    Surprise du matin - 2

    C’est incroyable mais c’est vrai ! Vous êtes nu dans le journal !
    Bien sûr, c’est un tirage unique ; elle ne sait pas, évidemment.
    La seule chose qui l’effraie, c’est la tentation infernale
    D’ôter très vite sa tunique et vérifier concomitamment.

    Photo de Jane Fonda dans Paris-Match.

  • Ces yeux-là

    Ces yeux-là

    Quand elle me regarde en arrière comme pour jeter son regard,
    Je sais déjà qu’elle prépare une de ses cachoteries.
    Je le sais bien ; je suis derrière et je lui tend, d’un air hagard,
    Dans l’espace qui nous sépare, un genre de cajolerie.

    Illustration de Natasa Buha.

  • Rivalités

    Rivalités

    « Plus belle que moi, tu mourras ! » Pensait-elle en apercevant
    Cette rivale qui lui vole les baisers du prince charmant.
    « Tu peux faire ce que tu pourras ! » Pensait l’autre en s’esquivant
    D’un air satisfait mais frivole après un temps d’égarement.

    Illustration d’Edwin Georgi.

  • Surprise du matin – 1

    Surprise du matin - 1

    Surprenez-la dès le matin, juste au moment de son départ ;
    Placez-vous nu sur une chaise et bandez de toutes vos forces.
    Si elle se comporte en catin et vous traite de salopard,
    Dites-lui simplement à l’aise : « Cette fois, chérie, je divorce ! »

    Illustration d’Ernest Chiriaka.

  • Les plumes roses

    Les plumes roses

    Des perles en guise de robe, voilà une idée merveilleuse !
    Mais dans ce cas, quelle culotte porter pour assortir le tout ?
    Pas de problème ! Elle se dérobe sous un tas de plumes soyeuses
    De couleur rose et rigolotes, éparpillées un peu partout.

    Illustration de Robert McGinnis.

  • Le foulard orange

    Le foulard orange

    Ne portez plus de soutien-gorge mais un foulard autour du cou
    De la couleur de la culotte ; l’orange marquera le coup.
    Lorsque le fantasme se forge dans le regard de votre époux,
    Savourez lorsqu’il vous pelote et trouve vos seins à son goût.

    Illustration de Robert McGinnis.

  • L’éventail bleu

    L’éventail bleu

    Si par hasard une bretelle s’envole du décolleté,
    Si d’aventure la deuxième retombe de l’autre côté,
    Ce n’est que simple bagatelle, il vous suffira d’agiter
    Un éventail mais le problème risque d’être déculottée.

    Illustration de Robert McGinnis.

  • Gymnastique du soir

    Gymnastique du soir

    Pour être en forme le matin, un petit peu de gymnastique
    Le soir avant de se coucher juste au moment du crépuscule.
    Après, dans les draps de satin, passer alors à la pratique
    À l’aide d’un mâle embouché et jouir quand il éjacule

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Nec plus ultra

    Nec plus ultra

    Nec plus ultra dans les restos cet été aux camps de nudistes.
    Portez juste un rien qui habille, de l’or, des diamants et du fard.
    Vous rendrez illico presto jaloux les exhibitionnistes
    Dont seuls les bijoux de famille leur accaparent le regard.

    Tableau de Marius Markowsky.

  • De la plus exquise saveur

    De la plus exquise saveur

    Les bons cocktails donnent au sexe l’alcool tiré des bonnes caves
    Comme le sexe apporte au cœur sa plus délicieuse faveur.
    Imaginez son suc convexe plongé dans un verre concave
    Qui en distille la liqueur de la plus exquise saveur.

    Tableau de Danny Byl.

  • Noël en été

    Noël en été

    Les veinards de l’autre hémisphère célèbrent Noël en été
    Je ne vois pas quelle est la raison qui nous empêche d’en faire autant.
    Il suffit pour me satisfaire tout simplement de décréter
    Que Noël occupe deux saisons et doubler les cadeaux d’autant.

    Image trouvée sur Pinterest sans indication de provenance et de source inconnue. Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.

  • Le cœur chroniqueur

    Le cœur chroniqueur

    Ses rêves ouvrent une fenêtre dans les murs d’ennui de ses jours
    L’aventure inonde l’espace et tout résonne dans un chœur.
    Et que croyez-vous qu’il va naître dans la lumière à contrejour ?
    Vous saurez tout ce qui s’y passe en lisant son cœur chroniqueur.

    Tableau de Kitty Jujube.

  • Les femmes-papillon

    Les femmes-papillon

    Qu’une femme fleurisse d’amour et aussitôt des papillons,
    Comme des anges de beauté, viennent papillonner ses yeux.
    Et que dire des belles-de-jour qui s’ouvrent comme un portillon
    Pour laisser le cœur barboter dans ses effluves capricieux.

    Tableau de Phresha.

  • La femme publique – 2

    La femme publique - 2

    Il y a la femme qu’on oublie, il y a la femme qu’on oublie ;
    Il y a la femme publique et la pute de la république.
    Aucun besoin de se défendre, la femme vend, la femme fait vendre
    Et on dira qu’il faut tuer le métier de prostituée !

    Collage de Derek Gores.

  • La femme plume

    La femme plume

    J’aime tremper la femme nue comme plume dans l’encrier
    Et lui écrire des mots d’amour par la caresse de son corps
    Sur le papier vélin grenu en grandes lettres pour crier
    Tout ce que j’aime au jour le jour : elle-même, et son âme et son corps.

    Tableau de Nicola Villa.

  • La femme publique – 1

    La femme publique - 1

    Dans notre bonne république, nous votons afin de vouloir
    Choisir entre femme publique et l’homme qui se vend au pouvoir.
    Si la première est nécessaire à ceux qui vivent chichement,
    Le second en est l’adversaire …

    … dans tous les arrondissements.
    … sauf en cas d’investissement.
    … sauf pour les divertissements.

    Tableau « Yumi » de Jaya Suberg.

  • Le chant des sirènes de l’été

    Le chant des sirènes de l’été

    Les chansons douces des sirènes ont toujours été de mon goût
    Surtout celles des mois de juillet, d’août et la vierge de septembre.
    Car l’été couronne ces reines autant que le public s’engoue
    Et j’ai déjà pris mon billet aux concerts de musique en chambre.

    Tableau de Shiloh Sophia McCloud.

  • Les perles exquises

    Les perles exquises

    Des tahitiennes de Gauguin à celles des îles Marquises,
    Des paysages d’hawaïennes aux couronnes et jupes de fleurs,
    Je vous l’avoue, j’ai le béguin pour ces jolies perles exquises
    Mais j’ai trouvé une Fabienne qui peint ses bateaux à Honfleur.

    Tableau de Maya Telford.

  • La maman des phénix

    La maman des phénix

    Le phénix renaît de ses cendres et ne serait né qu’une fois
    D’un œuf de feu et mordoré sorti du volcan de maman.
    Enfants, quand vous voyez descendre la pluie que le ciel vous envoie,
    Observez les gouttes dorées, ce sont ses plumes d’ornement.

    Tableau de Shiloh Sophia McCloud.

  • Les yeux de la Dolorès – 5

    Je revois toujours Dolorès ; ses enfants ne sont plus jaloux.
    Il paraît que Soleil-qui-rit me considère comme un ami.
    Soleil-qui-pleure n’a pas compris et me voit comme son ennemi.
    Que voulez-vous ? Elle m’intéresse mais je l’approche à pas de loup.

    Depuis, nous sommes mariés et nous vivons dans l’allégresse.
    Les deux enfants m’ont accepté et figurent sur mon testament.
    Je ne veux pas les contrarier mais les enfants de Dolorès
    Ont consenti de m’excepter de la liste des mauvais amants.

    Tableaux de Michael Shapcott.

  • Soleil qui rit, soleil qui pleure

    Tandis que je tâtais leur mère, ses deux fils ont fait irruption.
    Soleil-qui-rit m’a éclairé sur tout ce qui s’était passé.
    Puis, d’une manière assez sommaire, il m’offrit une interruption
    Avec un peu de vin clairet d’un air grivois et compassé.

    Soleil-qui-pleure n’étant pas tendre – et c’est là son moindre défaut –
    De ma visite prit ombrage – il défendait sa forteresse –
    Comme je n’avais rien à attendre de rester là en porte-à-faux,
    J’ai préféré passer l’orage et dit adieu à Dolorès.

    Tableaux de Michael Shapcott.

  • Les yeux de la Dolorès – 3

    Les yeux de la Dolorès - 3

    Les saules rieurs savent tout, notamment sur la Dolorès
    Qui vient souvent se mirer nue dans les eaux du fleuve aux couleurs.
    Je leur dois mon meilleur atout : le récit d’une centauresse
    Qui aurait suivi l’inconnue jusqu’à ses premières douleurs.

    « Douleurs de quoi, douleurs de qui ? » Demandai-je à la fabuleuse
    Créature mi jument- mi femme qui ressemble un peu à ma sœur.
    « Elle a lu un cadavre exquis qui l’a rendue tant enjôleuse
    Qu’elle en a eu des crampes infâmes ; elle attend tes mains de masseur. »

    Tableau de Susann Sines.

  • Les yeux de la Dolorès – 4

    Lorsque je frappai à sa porte, la centauresse vint m’ouvrir
    Et m’indiqua par l’escalier qu’elle m’attendait dans sa chambre.
    Arrivé là-haut, elle s’emporte : « Comment as-tu me faire souffrir ?
    Ton texte était fou à lier, j’en ai tremblé de tous mes membres ! »

    Je n’ai rien dit, juste écouté ensuite, mes mains ont parlé
    Je lui expliquai de mes doigts sur son corps nu aux bons endroits
    Les phrases qu’il fallait goûter avec caresses en pourparlers
    De manière à, comme il se doit, lui remettre les idées à l’endroit.

    Tableaux de Michael Shapcott.

  • Les saules rieurs

    Les saules rieurs

    Au bord du fleuve indélébile qui charrie les couleurs du temps,
    Deux saules rieurs se racontent comment le soleil est tombé.
    Comment après sa course débile il commit l’erreur du débutant
    En voulant se prendre à son compte toutes les étoiles surplombées.

    Tableau de Susann Sines.

  • La mémoire

    La mémoire

    J’ n’oublierai jamais son visage, pourtant l’image m’est impossible ;
    Je me souviens de tous ses traits mais son minois reste caché.
    J’y vois quand même le doux présage que c’est elle un jour, impassible,
    Qui reconnaîtra mon portrait et que je ne dois rien gâcher.

    Tableau de Susann Sines.

  • Le chat parti, le temps s’emballe

    Le chat parti, le temps s’emballe

    Le chat parti, les souris dansent et les intempéries aussi.
    Toutes les grenouilles ont quitté et leur échelle et leur bocal ;
    Les vents ont prit l’indépendance et les orages s’associent
    Avec les averses acquittées pour inonder notre local.

    Tableau de Makk Briscoe.

  • Voyage Nº2

    Voyage Nº2

    Au deuxième amour de voyage les premiers pas vous mettes à l’aise
    Les langues reviennent très vite dans les endroits appréciés.
    On pense même au mariage en veillant bien, à Dieu ne plaise,
    Que les traditions nous invitent à l’espoir que vous caressiez.

    Tableau de Graham Dean.

  • Voyage N°1

    Voyage N°1

    Le premier amour de voyage dans une contrée inconnue
    Apporte sa première langue étrangère à embrasser.
    Posséder le don du langage ouvre les lits les plus connus
    Mais, par un effet boomerang, vous êtes vites remplacés.

    Tableau de Mark Demsteader.

  • La maison rouge

    De l’intérieur, tout paraît rouge et contraste avec l’extérieur
    Comme si les couleurs du ciel et de la terre étaient intruses.
    Dans la maison, tout le monde bouge ; au-dehors, le soleil rieur
    Semblerait bien préjudiciel à la dominante percluse.

    La nuit, les chats n’y sont pas gris mais lie-de-vin ou cramoisi.
    Le chien dort au coin comme un loir, un loir cousin des rouges-gorges.
    La femme sans doute un peu aigrie à cause des odeurs de moisi
    Frotte d’acajou nonchaloir sa commode Louis XIV.

    Tableau « la chambre rouge » de Henri Matisse.

  • Le chat baromètre

    Le chat baromètre

    Tout allait bien jusqu’à ce que l’chat passa sa patte sur l’oreille.
    Le vent fraîchit et se leva puis, on entendit le tonnerre.
    L’orage gronda, la pluie cracha. Jamais vu de tempête pareille !
    Du baromètre, on releva le chat sur le toit, débonnaire.

    Tableau de Makk Briscoe.

  • Le virus des sirènes

    Le virus des sirènes

    Partout sont les sirènes, partout sont les chimères,
    Dans les vagues en rouleaux, dans l’écume de mer.
    Partout elles sont reines, partout elles sont mères
    D’enfants naissant sous l’eau pour une vie éphémère.

    Elles sont au marin, le virus de l’amour ;
    Elles sont à l’amour, le virus des fantasmes ;
    Elles sont aux fantasmes, le virus doux-amer ;
    Elles sont à la mer, le virus du marin.

    Illustration d’Edna Cooke.

  • La Voie Bleutée

    La Voie Bleutée

    La Voie Lactée, à l’origine, était bleutée, le saviez-vous ?
    Vénus et Mars faisaient la fête et avaient tracé une route
    Pour tous les êtres androgynes invités à ce rendez-vous
    Afin qu’elle guide leur comète directement chez eux, sans doute.

    Photo de Mariano Peccinetti.

  • L’étreinte des jours

    L’étreinte des jours

    Le temps s’enlace autour des os et chaque jour resserre un peu
    L’étreinte pour ceux qui ont peur d’arriver au jour de leur mort.
    Les pleurs font des dégâts des eaux, la vie s’amuse comme elle peut
    À envoyer toute la vapeur ce temps qui embrasse et qui mord.

    Tableau de Patrice Murciano.

  • Exercice de style

    Exercice de style

    Comme elle n’avait pas trop d’idées pour s’habiller pour le dîner,
    Elle a tamisé la lumière de clair-obscur et de pénombre.
    Un peu de rouge dilapidé par un contrejour badiné
    Nous contenta, dans la chaumière, pour un tête-à-tête dans l’ombre.

    Tableau de Jaya Suberg.

  • Si j’étais Dieu

    Si j’étais Dieu

    Je serais Dieu, je m’enterrerais bien profondément dans la terre
    En espérant le plus possible le premier fou qui m’atteindrait.
    Puis, avec lui, s’engagerait la révélation des mystères
    Avec des miracles impossibles qui, jusqu’à la fin, attendraient.

    Alors je laisserais ce fou contaminer d’autres idiots.
    « Plus on est de fou plus on rit ! » Ce serait mon commandement.
    Je laisserais en garde-fous des textes sacrés primordiaux
    Et le mot magique « INRI » pour couronner le fondement.

    Tableau de Jaya Suberg.

  • J’ai une vestale dans le cœur

    J’ai une vestale dans le cœur

    Comme tout le monde -ou non, peut-être- enfin, comme ceux qui me ressemblent,
    J’ai une vestale dans le cœur qui veille sur mon feu sacré.
    Même si cela peut vous paraître des trucs qui ne vont pas ensemble,
    J’ai dans le cœur une liqueur, un eau-de-feu forte et sucrée.

    Elle est d’abord née dans ma tête, j’aimais bien ça ; son intuition
    Qui me soufflait des solutions pour louvoyer entre les blâmes.
    Un jour, une forte tempête m’emporta en déperdition ;
    Elle prit donc la résolution de s’occuper du feu de l’âme.

    Depuis, ma chaudière est en feu, j’ai toujours chaud mais jamais froid.
    Elle cumule les rôles de vestale et celui de mon ange-gardien.
    Je ne m’arrache plus les cheveux et je tremble plus d’effroi,
    Depuis que, sur mon piédestal, elle a tranché le nœud gordien.

    Tableau de Sophia Shiloh.

  • La veste à l’eau

    La veste à l’eau

    Toute légère et court vêtue, elle a jeté sa veste à l’eau
    Avec sa charge de vestale qui la faisait partir à vau-l’eau.
    Puis elle jeté sa vertu, elle s’est toquée d’un salaud
    Qui la mise sur un piédestal mais c’est elle qui va chercher l’eau.

    Tableau de William Russell Flint.

  • Ma grand-mère était une sorcière

    Ma grand-mère était une sorcière

    Ma grand-mère, célèbre sorcière, m’a toujours tu la vérité ;
    « Tu comprendras tout ça plus tard ! » voilà tout ce qu’elle avait à dire.
    Toute petite, vieille mais fière, forte de sa témérité ;
    « Si t’es pas sage, le père Fouettard ! » voilà ses mots pour me maudire.

    Toujours malade, hypocondriaque mais elle ne mourrait jamais ;
    Elle avait traversé deux guerres, peut-être trois, on ne sait jamais ;
    Elle logeait dans un paradisiaque gourbi, rue Émile Jamet ;
    Mon grand-père y était mort naguère pourtant, on n’en parlait jamais.

    Jamais ne faisait de sourire, sa bouche en était déformée ;
    Jamais d’argent en tirelire, le porte-monnaie restait fermé ;
    Dans la vie, elle avait vu le pire, le meilleur s’était refermé ;
    Jamais n’était prête à en rire et tout sentait le renfermé.

    Tableau de Sophia Shiloh.

  • Les oiseaux libres de la Terre

    Les oiseaux libres de la Terre

    Avec l’air des montagnes qui mènent aux toits du monde,
    Avec l’air de la mer qui mène aux continents,
    Avec l’air des campagnes où le vent vagabonde,
    Avec l’air doux-amer du vent prédominant,

    Avec les cumulus pour unique frontière,
    Qui portent des tourmentes de transports en commun,
    Avec les gros nimbus qui couvrent la terre entière
    Et qui vous mouvementent vers des cieux opportuns,

    Avec la liberté pour unique horizon,
    Avec la vérité pour unique passions,
    Avec légèreté pour unique raison,
    Avec sévérité pour seule compassion,

    Les oiseaux libres de la Terre

    Tableau de Sophia Shiloh.

  • La source

    La source

    Dans le grand fleuve de la vie, qui emporte aussi tous les morts,
    La femme représente une source opposée au cycle broyeur.
    Et le serpent, du même avis et qui ne montre aucun remords,
    Spécule à cette étrange bourse tout en regardant vers ailleurs.

    Tableau « Medicine » de Gustav Klimt sur http:lostpaintings.netenartworkklimt .

  • Secrets de peintres

    Secrets de peintres

    Chagall a peint tous ses vitraux à coups de pinceaux magistraux ;
    Degas a peint ses ballerines en coiffant Sainte-Catherine ;
    Matisse à peint ses silhouettes en tournant comme une girouette ;
    Picasso créa le cubisme pour mettre en boîte le snobisme ;
    Van Gogh mit de l’impressionnisme pour aider au confusionnisme ;
    Monet peignait des œuvres troubles, tout simplement, il voyait double ;
    Delacroix peignit ses chefs-d’œuvre mais il engageait des manœuvres ;
    Manet, parmi ses personnages, mit un’ touche de libertinage ;
    Turner peignit ses p’tits bateaux tout en dégustant des gâteaux.

    Palettes de Chagall, Degas, Matisse, Picasso, Van Gogh, Monet, Delacroix, Manet, Turner.

  • Défi à la gravitation

    Défi à la gravitation

    La femme défie la science, la loi de la gravitation
    Et toutes les mathématiques et même jusqu’à la logique.
    La femme vit dans l’inconscience ainsi que la contestation
    Contre l’homme systématique qui n’a pas remarqué son physique.

    Tableau de Pier Sparello.

  • Au lavoir

    Le lundi, jour de lessive, le lavoir est réservé
    À la jolie blanchisseuse qui s’occupe du linge sale.
    Toutes les familles excessives aux propos bien énervés
    Lui confient en connaisseuses les taches les plus colossales.

    Sous l’étuve, les seins nus, juste un linge sur les reins,
    Elle résout les problèmes des nœuds les plus épineux.
    Il paraît que ses revenus l’habillent d’or et d’airain ;
    Le lavage des dilemmes est de rapport volumineux.

    Tableau de William Russell Flint.

  • La ronde – 2

    La ronde - 2

    Ce qui doit m’arriver m’arrive ; mes pieds se transforment en sabot,
    Une queue troue mon pantalon, je me métamorphose en faune.
    Et me voilà à la dérive – je ne sais si nous trouvez ça beau –
    Entouré de leurs mamelons, dansant avec ces amazones.

    Tableau « La Danse avec le Faune » de Maximilian Lenz.

  • Il pleut comme Saint-Médard qui pisse !

    Il pleut comme Saint-Médard qui pisse !

    Quand Saint-Médard vole si bas, méfiez-vous, il va pleuvoir !
    Il se déguise en hirondelle pour répandre les premières gouttes.
    Il profite de son célibat pour trinquer à n’en plus pouvoir
    Quand il a bu à tire-d’aile, que voulez-vous ? Ça le dégoûte !

    Tableau d’Alexander Yannin.

  • La couleur qui se boit

    La couleur qui se boit

    Bien sûr, l’art de la peinture règne au royaume de la couleur ;
    Bien sûr, le cinéma peut plaire plus que les rêves colorés ;
    Moi, j’aime bien quand elle imprègne ma bouche de mille valeurs
    Et lorsque mon verre s’éclaire de rouge aux reflets mordorés.

    Tableau de Petia Papazova.

  • Nouveau départ

    Nouveau départ

    Vers une nouvelle aube, vous attendrez la nuit
    Cette nuit qui englobe votre vie qui reluit.

    Vers un nouveau soleil, patientez quelques heures,
    Vous verrez son réveil dans le rétroviseur.

    Vers une nouvelle vie, c’est déjà maintenant
    Vous avez le devis, le contrat attenant.

    Vers une nouvelle santé, choisissez à aimer
    Quelqu’un que vous sentez prêt à vous enflammer.

    Tableau d’Armandine Jacquemet Soares.

  • Les histoires du petit chausson bleu

    Les histoires du petit chausson bleu

    Elle tricotait un chausson au cas où se serait un garçon
    Avec la laine de chameau au cas où se serait des jumeaux.
    Mais si jamais c’est une fille ? On n’sait jamais, dans la famille ?
    Parfois la vie vient vous flanquer un véritable garçon manqué !

    Mais les filles aiment aussi le bleu lorsqu’il s’accorde avec leurs yeux.
    Tant pis si elle a les yeux bruns, elle fera un petit emprunt
    Parmi les goûts et des couleurs, un tout petit accroc sans douleur
    Qui permettra de marier bleu et marron pour varier.

    Tableau d’Armandine Jacquemet Soares.

  • Ballerine en liberté

    Ballerine en liberté

    J’aimerais que la ballerine ne soit ni une fille, ni une femme
    Mais un être extraordinaire hors des lois gravitationnelles.
    Hors des droits qui nous enfarinent, hors des fanatismes infâmes,
    Qui sortirait de l’ordinaire mais anticonstitutionnelle.

    Tableau de Mahnoor Shah.