Les maladroits, les trop osés, les non satisfaisants, les « à revoir » et tous ceux qui auraient sans doute dû finir à la poubelle.
Ils n’ont pas été choisis. Trop vifs, trop mous, trop bruts, trop flous.
Mais ils sont là. Fragments d’élan, chutes de vers, éclats d’essai.
Ils ne brillent pas toujours… mais parfois, ils clignent de l’âme.
La queue lovée autour d’une patte et l’autre posée sur son trône, Sa Majesté Chat Bleu Persan s’amuse à nous intimider. Mais ne soyez pas psychopathe, il n’a pas peur qu’on le détrône Mais inféode un œil perçant, ainsi règnent les félidés.
Liberté de darder un œil sur un crépuscule fragrant, Égalité du bleu d’azur et de l’océan abyssal, Fraternité mêlée d’orgueil des petits poissons et des grands, Telle est la loi de l’embrasure et son regard paradoxal.
Je n’irai pas par quatre chemins mais toutes les éventualités Qui se présentent dans ma vie jamais ne se recouperont. Pourtant il y a des lendemains où je revois ces dualités D’une manière qui me ravit mais jamais ne se renoueront.
Par les rimes de mes poèmes, je me bâtis un escalier Qui me permet de m’évader et d’y construire le bonheur. Peu m’importe s’il est bohème ou s’il n’est pas très cavalier ; Nul besoin de jérémiader, j’ai juste un esprit ronchonneur.
J’la prends ! Pouvez-vous l’emballer dans un joli papier de soie ? Vous comprenez, c’est pour offrir comm’ cadeau à mon cœur d’enfant. Ce soir j’ vais la lui déballer et il en restera sans voix, De, finalement, découvrir ce beau visage ébouriffant.
Je ne vous ai jamais présenté Madame Reflets Vert et Prose ? La voici en déshabillé tout comme elle aime le porter. Elle paraît un peu absentée car elle cherche la rime morose Qui pourrait lui remaquiller la touche de bleu rapportée.
Si la lumière me regardait, son œil serait couleur forêt, L’iris teinté de mille fleurs et le blanc comme un ciel laiteux. Si la lumière se fardait, d’émeraude et de mordoré, J’aurais le coup de foudre au cœur puissant, en même traps velouteux.
Si la Terre-Mère me regardait, son œil serait couleur rubis, Turquoise, diamant et topaze de toutes ses pierres précieuses. Et si le ciel se rencardait comme il en a tant la lubie Leur couleurs mêleraient d’extase …
… toute une harmonie audacieuse. … toute une symphonie gracieuse. … toute une flore délicieuse.
Toutes les poussières d’étoiles qui s’accumulent dans mon cœur Forment un trésor à dépenser, pas un magot à conserver. Rien ne sert de mettre sous le voile tous les petits grains de bonheur Qui peuvent à leur tour compenser les amitiés à préserver.
Une fois le lièvre parti pour de rapides aventures, La tortue s’est mise à son compte et fait le taxi au marais. On lui paie en contrepartie, salade ou un peu de verdure, Et, en échange, elle vous raconte comment elle a pu se marrer.
Le truc qui coince, dans Cendrillon, ce sont les « pantoufles de verre ». « La citrouille changée en carrosse » ne me paraît pas très compliqué Pas plus qu’un « chien en portillon », ce n’est vraiment pas un calvaire ! Mais le coup qui me paraît rosse, ce sont ces pompes inexpliquées.
Chacun voit midi à sa porte à l’horloge de ses envies. La mienne, pourtant, n’a ni aiguille ni mécanisme compliqué. Seul le fil de l’histoire apporte son eau dans le cours de ma vie Et l’avenir fait la béquille avec un foi inexpliquée.
Beaucoup d’enfants font apparaître des arcs-en-ciels dans les jets d’eau. Moi je rêvais des caravelles qui surgissaient du fond des mers. Même si cela peut vous paraître idiot, c’était l’Eldorado Qui m’apportait dans la cervelle des aventures d’outremer.
Trop facile, le coup des cartes qui se transforment en colombes, On apprend ça dès le berceau avec des rats mélancoliques ! Plus difficile, lorsque s’écartent les jolies jambes qui surplombent Pour faire sauter dans son cerceau l’éléphant et toute sa clique.
La conque provenait sans doute de la soute du Nautilus Et faisait partie du trésor de Barberousse, roi des sept mers. Quoi qu’il en soit, elle y écoute dans un silence d’angélus Une voix plus précieuse que l’or, le doux gazouillis de sa mère.
Parmi les corps d’armées alpestres, chaque année le lapin sylvestre Nous fait l’honneur d’un défilé à fond la caisse dans les vallées. Tous ses plus grands exploits pédestres, inscrits sur les parois rupestres, Forment la fierté profilée que le chasseur a dévalée.
Chose promise, chose due, Voici un’ photo de moi nu. Les mains croisées derrière la tête Vous en admir’rez le squelette.
Si vous n’ voyez pas le zizi Ce n’est pas qu’il est trop petit C’est pour n’ pas donner de complexe À tous les obsédés du sexe.
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Si l’auteur de cette image reconnaît son travail, je serai heureux d’en mentionner le nom avec respect.
Elle aimait bien se baigner nue sous l’approbation des moulins Qui montraient beaucoup de respect sans brasser pourtant trop de vent. Mais l’un eut l’idée saugrenue de souffler comme un margoulin. C’était le meunier circonspect qui se rinçait l’œil, émouvant.
Au son des notes en trémolos, elle dirige son bateau ; On l’appelle la nue-capitaine car c’est sa nue-propriété. Elle compose au fil de l’eau en jouant piano, staccato, Des mélodies napolitaines dont sa péniche a hérité.
En Forêt Noire, les coucous sont difficiles à capturer Et l’on confie aux petits anges le soin de les apprivoiser, Ce qui fonctionne à tous les coups et qui n’est pas trop facturé Mais en revanche, en échange, tous les poids sont ratiboisés.
Tout le monde voulu être Roi ; les pions, les fous et les évêques Même les tours, les cavaliers et les reines, quelle absurdité ! Les rois qui n’ sont pas maladroits réussirent à leur clouer le bec En montrant à ces fous à lier que c’était prématurité.
Pour être zen, il faut trois mains pour donner, prendre et espérer. Comme trois yeux pour percevoir les dimensions qui sont cachées. Que faire alors s’il vient demain une solution désespérée ? Faut-il croire qu’on va recevoir la zénitude … et tout gâcher ? … et nous fâcher ?
Tableau de Jean-Manuel Duvivier sur http:www.margarethe-illustration.comjean-manuel-duvivier.html .
Enfin, la vérité éclate car nous ne sommes plus des pommes ! Si on nous a manipulés c’est que nous sommes manipulables. Et alors ? Ça vous épate que parmi les femmes et les hommes Ces dieux aient tant gesticulé qu’ils nous voient comme contribuables ?
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Le coup de montrer patte blanche, ce n’est que de la comédie ! Les loups n’ont plus besoin de peau d’ailleurs ils n’ont plus de boutons. Ils arrivent beaux comme un dimanche puis ensuite, ils vous congédient ; Votre retraite passe aux impôts, vous à la broche, comme un mouton.
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On nous a trompé sur les contes, notamment le chaperon rouge Qui s’était vite amourachée du loup et de sa longue queue. Ne croyez pas ce qu’on raconte, ce sont des légendes qui bougent Les vrais faits qui sont recrachés par trop de mensonges visqueux.
Tableau de Jean-Manuel Duvivier sur http:www.margarethe-illustration.comjean-manuel-duvivier.html .
Tous ces objets de tous les jours, tout cet ensemble d’habitudes, Formatent l’esprit aux couleurs d’une vie qui a tout prévu. L’enfance à travers le séjour d’une école de certitudes Par un enseignement sans douleur me gardera de l’imprévu.
Dans dix ans, je ferai l’amour dans ma vie de béatitudes Avec le bonus des valeurs j’amasserai à perte de vue Toutes ces richesses que je savoure qui récompensent mes aptitudes À me préserver du malheur dont je me suis bien dépourvu.
Tous ces objets de tous les jours, toujours les mêmes habitudes, M’oppressent de mille douleurs et je n’ai plus de goût à rien. Je m’ennuie, là, dans mon séjour au milieu de ma solitude Je ne vois plus que la couleur d’un épicurien stoïcien.
Tableau des Balbusso Twins sur http:www.margarethe-illustration.combalbusso-twins.html .
Quand je revois dans mon passé le reflet de mes illusions, Elles sont restées exactement comme j’aurais aimé les voir. Mon corps actuel compassé d’y avoir trop fait allusion Se voit lui, éternellement, enfermé dans sa tour d’ivoire.
Tableau de Guy Billout sur http:www.margarethe-illustration.comguy-billout.html .
Le trou dans ma bibliothèque finalement restera ouvert Car j’apprends plus entre l’espace entre les livres qu’en leurs volumes. J’ai un voté un peu métèque, un peu sauvage, un peu pervers Et je vois tout ce qui se passe là où s’ sont envolées les plumes.
Tableau des Balbusso Twins sur http:www.margarethe-illustration.combalbusso-twins.html .
Au bout de soixante-deux années, tout bascula dans l’organisme Qui se sentit empoisonné par sa manière de regarder. Son voisinage basané, la perte de son humanisme, Les uns, les autres cloisonnés et chacun de s’en brocarder.
« Comment vas-tu ? » Dis-je au voisin « As-tu le temps de prendre un verre ? » « Je vais venir ! » Répond-il donc mais en fait, il ne vient jamais. On se verra au magasin ? Mais il est fermé, quel calvaire ! Tant pis, j’en demande pardon, qu’ont-ils donc tous à me blâmer ?
Tableau des Balbusso Twins sur http:www.margarethe-illustration.combalbusso-twins.html .
Leurs regards avaient pris ce pli avec des yeux exorbités Pour avoir l’air de regarder partout ailleurs s’ils n’y sont pas. Et devant ce fait accompli, tous les voisins de la cité Firent de même sans tarder et chacun fit son premier pas.
Tableau de Michael Sowa sur http:www.margarethe-illustration.commichael-sowa.html .
Il regardait par la fenêtre qui avançait tant qu’il ramait Et regardait pendant ses pauses pour s’arrêter lorsqu’il dormait. Mais c’est lorsqu’il se vit renaître dans l’infinité à jamais Qu’il comprit que sa vie repose sur cette vision déformée.
Tableau de Michael Sowa sur http:www.margarethe-illustration.commichael-sowa.html .
Alice est tombée par hasard, sa jolie jupe déchirée. Madame Noé lui a proposé de lui recoudre en arrière plan. Monsieur Noé, d’un air hagard, l’aurait comptée dans sa virée Et comme mâle, il a osé lui adjoindre un chaud lapin blanc.
Lorsque le coronavirus aura jeté l’ masque aux orties, L’état nous couvera de quoi nous prémunir, on sera peinards. Les animaux antivirus seront désormais assortis À faire un couvre-chef de choix et que diriez-vous d’un canard ?
Tableau de Michael Sowa sur http:www.margarethe-illustration.commichael-sowa.html .
Pour ce qu’il a servi, je lègue mon cerveau à la mort comme ordi ; Pour ce qu’ils ont servi, je lègue mes deux bras aux fantômes du coin ; Pour ce qu’elles ont servi, je lègue mes deux jambes aux spectres de la nuit ; Pour ce qu’il a servi, je lègue mon pénis aux putes du cimetière.
On mettra la musique, une marche des morts afin de lancer l’ambiance ; On chantera à tue-tête le chant des revenants quand ils n’étaient une six ; On dansera à la fête, une danse macabre de Camille Saint-Saëns ; Et on mourra d’amour puis, les putes à l’aube, crieront : « Debout les morts ! »
Plus les étoiles dansent nues et plus les singes applaudissent. Ça leur dépasse la raison mais ils s’en fichent, ils sont plus forts. Que sont les singes devenus d’ les avoir suivies en coulisses ? On ne sait pas mais la maison a reçu de nouveaux renforts.
Une fois les singes couchés, passons aux affaires sérieuses ! On abandonne ses habits et ses espoirs de délivrance. Une fois qu’les femmes ont accouché de bébés d’étoiles rieuses, On les nourrira au débit du lait de la Banque de France.
Sorti de l’école des fous qui s’envolent lorsqu’ils sont nus, Diplômé pour déshabiller les plus jolies danseuses étoiles, Avec mention « plus archifou que vous vous voilà prévenus ! » Et sous vos yeux écarquillés, toutes les comètes sont à poil.
Il tape sur la pleine lune comme un tambour à la crever Et pourtant toutes les étoiles le considèrent comme leur frère. De quelle famille opportune est-il issu pour en rêver ? Que le ciel nous lève le voile sur cette question arbitraire !
Au bout de ma rue des lentilles, un petit cabanon se dresse Et propose aux passants des masques pour changer leur photo d’ profil. Tout pour les garçons et les filles qui souhaiteraient afficher sans stress Une bobine un peu fantasque et même, pourquoi pas, homophile.
Quant à la boutique, elle existe vraiment mais on y vend des confitures, des légumes du jardin et des chichi-belli.
La pause clope, bien détendue, est un grand luxe qui s’ignore. J’ai moi-même tété le cigare puis, arrêté par lassitude. Du tabac blond, bien entendu, pour snober comme un Monsignore Et du bleu mais sans crier gare et sans en prendre l’habitude.
Là, juste une ombrelle l’habille comme un tout petit paravent Qu’elle maintient en protection pour jouer de sa nudité. Il couvre à peine ses gambilles, n’était pas là auparavant Mais il apporte en projection l’empreinte de sa crudité.
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Dès le matin, je fais du sport avec les œufs du frigidaire. J’en sors deux pour le déjeuner pour trois minutes de vie réduite. Après trois mètres de transport, je prends les deux œufs solidaires ; C’est là que vous intervenez : toi le marteau et eux la fuite.
Je croyais avoir raconté toutes les filles de mon cœur Mais celle-ci s’était raccrochée dans les replis de sa texture. Alors je vous l’ai remontée de mes souvenirs et mes fleurs Et si vous vous en rapprochez vous sentirez sa chevelure.
Le crâne en forme de casserole, mes pensées tournent comme une horloge Et je n’ai plus qu’à rajouter la pincée du sel de l’humour. Je lis, j’écris et je rigole selon l’article que je déloge Et je me dépêche d’y goûter de tout mon cœur avec amour.
Le problème avec la Joconde – et d’autres tableaux du musée – C’est que les femmes rivalisent en imitant la même pose. C’est alors qu’on voit tout le monde prendre en photo, l’air médusé, Ces filles qui revitalisent les tableaux le temps d’une pause.
Poursuivons la comparaison et observons l’imitatrice Qui ne cessera de lorgner sur celle prétendue « sa rivale ». « Alors n’avais-je pas raison ? » Dit-elle à cette usurpatrice Jalouse, aigrie, l’air renfrogné devant les pensées qu’elle ravale.
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Elle lisait mon avenir avec les cartes entre les seins ; Je devais y plonger ma main et tirer une seule carte. Je ne pouvais pas m’y tenir, je caressais et le bassin Et ses mamelles pour l’examen et je me prenais une tarte.
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Hier, j’aimais les jolies filles le cœur perdu dans un bouquin Qui laissait échapper un sein dans le feu d’un amour intense. Aujourd’hui, celles-ci sourcillent sur leur téléphone coquin Avec un regard assassin si j’les gêne avec insistance.
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Au-delà de l’espace-temps dans lequel existe un sourire, Au-delà de la dimension de la matière qui le compose, L’amour outrepassera d’autant toutes ces lois jusqu’à en rire Car je n’ai pas de prétention lorsque mes lèvres s’y déposent.
Voilà, je quitte mes années passées ; voilà, je rejoins mon futur. Je dis adieu au train de vie qui nous sépare comme deux montagnes. Je ne pourrais outrepasser ce fait mais ce dont je suis sûr ; Mon côté masculin survit car son féminin l’accompagne.
Le jour du quatorze juillet, les fanfares hissent les couleurs Mais le jour du douze juillet, Facebook clame haut ses valeurs. Tous mes amis les plus précieux me souhaitent un bon anniversaire Et mes amies de leurs plus beaux yeux m’embrassent d’une amitié sincère.
Le jour de son anniversaire, l’extérieur ne modifie rien Mais l’intérieur se met en fête de toutes les cellules unies. Les neurones font le nécessaire avec un goût épicurien Pour animer toute la tête jusqu’à en avoir le tournis.